[POST-ASSEMBLÉE] Une étoile qui s'éteint... ¤ Feat le clan du vent - end

Spoiler:

Malaise… Oui, c’était le mot. La gorge sèche, le ventre noué, j’avais pris la têt e de file pour ramener le clan du vent au campement. Et je me sentais terriblement mal. Force de l’Ours me soutenait, aussi bien physiquement – en m’apportant sa présence et sa chaleur- et moralement – par ses mots doux qui me redonnaient un peu confiance.- Les félins du vent s’étaient rassemblés instinctivement après l’arrêt des discussions et annonces de nouvelles étonnantes, et nous étions partis en silence.
Et moi, je tergiversais. Ou plutôt, je me torturais l’esprit. Qu’est-ce-qui m’avait pris ? Maintenant que j’étais seule avec moi-même, que l’adrénaline s’en était allée, j’avais peur. Mon estomac faisait les montagnes russes, la bile remontait en me brûlant la gorge, et j’avais des nausées. Comment le clan des étoiles accueillerait mon initiative ? Moi qui n’en prenais jamais… Mon compagnon me souffla que j’avais été exemplaire, et que cela était bien passé. Mais tout de même. J’avais l’impression d’avoir forcé le destin… D’être une impie qui s’était auto-proclamée chef, sans prendre en compte ni le clan des étoiles, ni son clan. Tyrannie, quand tu nous tiens. Comment les miens accueilleraient la nouvelle ? Certes, encore heureux, je n’étais pas chef. J’avais « simplement » pris la parole au nom de mon chef… Mais je voyais bien que l’on parlait dans mon dos. Que l’on me critiquait. Je savais que j’avais agi avec de bonnes attentions, l’honneur du vent étant en jeu… Mais tout de même. En quel droit avais-je agi ?
Et puis, où était notre lieutenant ? Pourquoi n’était-il pas venu ? Plus j’y pensais, plus un mauvais pressentiment me submergeait. Un coup d’œil en arrière, et je vis que ce sentiment était général. Les mines étaient fermées, contractées par une inquiétude qui devenait de plus en plus forte. Je chuchotai à Cœur Fleuri, sa chère soeur, qui n’était pas loin :

« Punaise… J’ai un mauvais pressentiment. Vis-à-vis de Feuille de Cèdre… et Sable… »

J’accélérai le rythme. Fallait se dépêcher. Pourquoi ? Je l’ignorais. Mais il le fallait. Mon instinct me le dictait, et quand une force intérieure te conseillait de faire quelque chose, mieux valait lui obéir. On disait que c’était nos ancêtres qui nous guidaient. De toute façon, Étoile de Sable avait été laissée bien trop longtemps seule sans guérisseurs à ses côtés.

« AIDEZ NOUS !!! VITE !!!! »

La voix familière de Cri de Moineau retentit. Hurlante, qui vous glaçait le sang jusqu’à la moelle. Tous nos regards se portèrent sur lui qui arrivait en courant. Sans perdre un instant, nous avons bondi vers lui en lui demandant ce qu’il se passait. Hébété par son sprint, il n’était capable que de prononcer quelques mots… bien suffisants pour comprendre.

« Etoile de Sable… Mal… »

Je demandai aux plus vieux apprentis de rester avec le guerrier exténué le temps qu’il reprenne ses esprits avant de rentrer, et avec le reste du groupe, nous courûmes vers le campement. La peur, le stress l’angoisse, donnait véritablement des ailes. En un temps record, nous étions arrivés, et la guérisseuse et son apprenti se ruèrent vers notre chef. Mon fils allait avoir tant à faire ce soir... Espérons que tout se passe bien... J'avais confiance en les capacités de ma soeur, et en celles de mon fils qui, d'après Fleuri, étaient presque celles d'un véritable guérisseur maintenant.
Le groupe se dispersa dans le campement, se mélangeant avec ceux qui étaient restés, qui nous regardaient, le regard plein d’effroi et d’incertitude. Se pouvait-il que notre chef ne passe pas la nuit ?

Spoiler:

Isolated system, Muse

Cœur Fleuri blaguait. Elle racontait avec un ton léger son derniers cours à la pouponnière, comment Petite Mousse état parvenu à éclater une baie de cassis avec un professionnalisme à rendre jaloux leur plus valeureux guerrier, ponctuant son récit de sourires, espérant détendre l'atmosphère. La guérisseuse parlait aussi pour couvrir les médisances alentours, les vétérans furieux de l'initiative de Cœur Vaillant, qu'ils auraient pu prendre, les plus jeunes guerriers se demandant si tout cela était bien légal, les apprentis éblouis par ce retournement de situation, et elle, l'angoisse la prenant au ventre.

Elle voyait dans le regard de la rousse qu'elle culpabilisait. La guérisseuse avait hâte d'être au calme pour pouvoir faire le point avec elle et dédramatiser la situation. Mais, à l'instant, elle eut une sensation étrange. C'était comme … comme si l'herbe sous ses pattes devenait … rouge ?

Une rivière d'eau.
Non loin, une falaise.
L'eau devient rouge.
C'est du sang.
Des litres de sang, des fleuves de sang, une mer de sang …
Partout, partout, à perte de vue, rien que du sang …
Il recouvre les rochers de la falaise qui deviennent vermillon, les plaines auparavant verdoyantes se noient sur l'hémoglobine, rouge, rouge, rouge …

Elle ferma fort les yeux pour faire partir cette vision, qui se rejouait lorsqu'elle était inquiète, amenant son lot de terreur et d'incompréhension avec elle. Comme si le Clan des Étoiles avait peur qu'elle oublie …

« Punaise… J’ai un mauvais pressentiment. Vis-à-vis de Feuille de Cèdre… et Sable… »

Elle sursauta un peu de l'intervention de sa sœur. Peut-être que Cœur Vaillant avait capté son angoisse et la ressentait aussi ?

« AIDEZ NOUS !!! VITE !!!! »

Le sang de Cœur Fleuri se glaça dans ses veines. Mécaniquement, elle tourna sa tête vers Cri de Moineau, qui venait de débarquer, totalement en nage.

« Étoile de Sable… Mal… »

Cœur Vaillant prit rapidement la suite des opérations en main. Sur un regard entendu, les deux sœurs s'élancèrent vers le campement, avec tous ceux qui le voulaient et le pouvaient. Cœur Fleuri n'avait jamais couru aussi vite de toute sa vie, quand bien même elle demeurait plus lente que la plupart des guerriers. Une fois arrivée, elle se rua à l'intérieur l'antre de la chef, Nuage d'Alcidés sur ses talons. Elle tentait de garder son sang-froid en s'exprimant :

« Dites-moi TOUT ce qu'il s'est passé depuis que nous sommes partis, court, clair, concis. »

La femelle couleur sable respirait difficilement. Je n'aurais jamais dû partir je suis trop conne putain … Pendant qu'elle s'invectivait mentalement, elle écoutait le rapport des veilleurs. Bien qu'elle tentât de garder une apparence sereine, elle se sentait défaillir à l'intérieur. Elle reconnaissait cette maladie, elle l'avait déjà vue quelques fois. Fulgurante, elle n'avait jamais épargné un seul félin qui l'avait contractée.

Elle ne l'avait pas vu assez tôt. Elle pensait que c'était bénin. Elle avait été stupide, et sa stupidité allait voir Étoile de Sable mourir. La guérisseuse congédia tous les félins de la tanière, à l'exception de Nuage d'Alcidés. Elle se tourna vers lui, le regard dur, le visage fermé, son apparence détendue ayant totalement disparu. A toute vitesse, elle revoyait son stock intérieurement, et énonça machinalement, tandis qu'elle tâtait le ventre d’Étoile de Sable et la reniflait :

«  Eau, mousse, menthe sauvage, feuilles de soucis et notre reste d'herbe à chat. Réquisitionne des guerriers pour le transport si besoin est. Reste calme quand tu es dehors et que tu t'exprimes. Personne ne doit paniquer, on a encore une chance. »

Elle s'arrêta un instant. Leur stock de remèdes était ridicule. Étoile de Sable allait mourir, et ce serait sa faute. Celle-ci eut un soubresaut, s'arrêta de respirer, puis reprit une grande goulée d'air, ouvrant des yeux hagards vers la guérisseuse.

Une vie de moins.

Cette dernière constatait, comme elle le craignait, que son ventre était dur comme de la pierre et gonflé. Les sifflements et les plaintes de sa cheffe lui cisaillaient les oreilles, ses tremblements incontrôlés la faisant frissonner également. La femelle sable vomit, c'était de la bile et un peu de sang. Elle s'immobilisa, puis recommença à respirer.

Deux vies de moins.

« Du calme, Étoile de Sable, du calme … Ça va aller … »

HRP :

Cri des Albatros s'était réveillée en sursaut. Son cœur battait à la chamade, si fort qu'elle crut le perdre pendant un petit instant. Ne prenant pas la peine de s'habituer au soleil, elle sortit dehors, grimaçant de douleur en sentant les rayons brûlants de l'étoile sur elle. Elle maudissait cette étoile, tandis que son étoile à elle était au plus mal. Etoile de Sable était souffrante, et la rumeur s'était répandue sur le camp comme une traînée de sable. Elle se précipita vers la tanière de sa cheffe, espérant le mieux, redoutant le pire. Depuis des lunes, sa meneuse était affaiblie. Sa maladie s'était étendue jusqu'à l'Assemblée, où Coeur Vaillant avait du prendre sa place sur le promontoire. A la fois rongée par la honte et pleine d'admiration et de fierté, Cri des Albatros voyait cette action comme quelque chose de nécessaire mais de mauvaise augure. Si Etoile de Sable ne pouvait plus assurer ses fonctions de cheffe en Assemblée, quelle image le Vent renvoyait – il à l'ennemi ? Déjà vu comme un clan faible depuis longtemps, l'albinos redoutait que les autres clans voient cette absence de cheffe comme une porte ouverte vers les invasions. De plus, la Rivière semblait gourmande, tentant de déborder sur les autres territoires, si bien que le Tonnerre n'avaient rien pu faire si ce n'est que gronder en retour lors de l'Assemblée.

Quoiqu'on en dise, la situation était plus que fâcheuse.

« Etoile de Saaaaable ! » cria – t – elle de sa sale voix de crécelle en arrivant.

La mine inquiète, elle se précipita au premier rang, poussant sans aucun problème les autres. Elle entend des murmures, ou plutôt des bribes de conversations inquiètes. Elle refusait de s'abandonner à la panique, bien que son physique trahissait son stress. Elle avait les pupilles dilatées, la queue qui frémissait, les membres tremblants, les sens en alerte. Qu'un blaireau vienne attaquer sa cheffe et ancienne mentor, elle pourrait se donner corps et âme pour finir en pâture avant l'étoile. Elle, porcelaine sur pattes, valait bien moins que les astres, et pour une croyante, elle mélangeait religion et hiérarchie avec brio. Plus enfant que jamais, elle fila vers sa mère, se collant à elle.
Elle ne voulait pas perdre son étoile.
Elle ne voulait pas perdre son modèle.
Elle ne voulait pas perdre son futur elle.

Tous ses espoirs sautaient de Coeur Vaillant à Coeur Fleuri. Tantôt elle espérait que Coeur Vaillant dirige au mieux les troupes pour le moment, tantôt elle priait pour que Coeur Fleuri soit la guérisseuse la plus efficace de toute la forêt. Coeur Vaillant se fit congédier avec tous les autres guerriers par sa tante, et c'est le cœur lourd que Cri des Albatros se plia aux ordres de sa tante. Si cette dernière jugeait qu'ils ne feraient que des poids dans sa guérison, elle ne pouvait que la croire. Collée à sa mère, l'albinos voulait retourner dans son ventre, retrouver cette chaleur et cette douceur, rester loin de ces préoccupations. Elle se souvenait qu'elle avait été une grande épine dans la patte de sa mère plus jeune, et qu'elle s'était mal comportée avec. Désormais plus âgée, elle se rendait compte à quel point elle avait été une peste et une pourriture. Gênée, elle voulut faire taire son ego et demander pardon à la femelle rousse. Elle souhaitait renouer les liens, faire en sorte que les guerres d'adolescents contre les parents soient enterrées, et ce autour du rétablissement d'Etoile de Sable. Quel beau symbole ce serait. Elle enterrerait la hache de guerre autour d'une résurrection. Le cœur plein d'espoir, elle ouvrit la gueule avant de voir un félin arriver. Grognant, elle écoutait ce qu'il avait à dire.

« Si par malheur elle venait à mourir, il faudra un guerrier fort et expérimenté pour diriger le Clan... Je me trompe ? Je ne veux pas sa mort, mais elle était très faible ces derniers jours, elle menait le Clan comme personne... C'est triste de la voir s'en aller si vite, mais il vaut mieux qu'elle ne souffre pas, non ? »

Souffle Brumeux. Elle l'avait un peu vu, dans la tanière des guerriers, et s'y était jamais réellement intéressée. Après tout, elle ne s'intéressait pas aux mâles, sauf à Chant du Toucan -comprenez Toucan pour elle, jamais il n'était devenu un impie-, Nuage Nacré, Nuage du Guépard pour les forces qu'ils promettaient, Force de l'Ours son père et enfin, Nuage d'Alcidés, l'apprenti guérisseur, son frère, qu'elle considérait comme sa moitié.
Néanmoins, son discours lui glaçait le sang. Pourquoi parlait – il de malheur ? Etait – il devenu fou ? Il parlait déjà de succession alors que Coeur Vaillant s'était imposée comme une meneuse hors pair lors de l'Assemblée. Cri des Albatros regarda le guerrier et sourit.

« C'est mon ancien mentor et ta cheffe que tu enterres avant même qu'elle soit morte et de ma tante dont tu doutes des capacités. Si tu veux, on peut faire pareil avec ta famille, tu verras, c'est sympa. On t'a pas beaucoup vu à l'Assemblée, dis moi, contrairement à Coeur Vaillant. » un sourire se peint sur son visage. « Reste à ta place de guerrier pour le moment, avant de montrer quel chef fort et vaillant tu ferais. Le guerrier fort et expérimenté est tout trouvé, je vois pas pourquoi tu t'inquiètes, trésor. »

Fort et expérimenté. Elle avait tout entendu. Désormais, la plèbe s'amusait à cracher sur les malades. S'estimait princesse de porcelaine de part ses tutorats royaux et de sa famille proche du pouvoir, elle détestait ce genre de gars plus ambitieux qu'elle. Il manquait plus qu'un type avec de telles chevilles gouverne un Clan pour le sien. Même Nuage Fierté du Cerf ferait un meilleur guerrier.
Soupirant et se désintéressant de l'autre pédant, elle alla voir Nuage Nacré, son apprenti. Se penchant vers elle, elle tentait de contrôler son stress, mais sa panique empreignait l'air et saturait ses pores.

« Tu as eu des nouvelles ? Coeur Fleuri a l'air de se tuer à la tâche, j'espère que tout va bien … Tu as vu arriver Nuage d'Alcidés ? On ferait peut – être mieux d'aller aider ? On peut faire quelque chose ? »

Spoiler:

Le chemin du retour de l'assemblée a semblé trop court. Bien trop court. Le coeur au bord des lèvres, Nuage de Guépard trottinait non loin de Nuage d'Albatros. Prenant bien garde de toujours laisser le corps gracieux de la femelle blanche entre lui et sa mère, l'albinos était plus grande que lui, il pensait que Tâche d'If n'avait aucune chance de le voir et allait l'oublier un peu. Le petit tentait de positiver malgré la fureur de sa mère: un grand guerrier digne d'un tigre lui avait parlé et après, il avait bien rigolé avec Nuage d'Albatros parce que ces abrutis de l'ombre avait prit un petit solitaire tout maigre dans leurs rangs. Quel manque de goût.
« AIDEZ NOUS !!! VITE !!!! »
Nuage de Guépard, surpris et tendu, feula sur Cri de Moineau puis fila avec les autres vers la tanière d'Etoile de Sable. Soudain, changement de direction, poussés par Coeur Vaillant, ils se retrouvèrent loin de la tanière. Le pelage hérissé l'apprenti regardait autour de lui, il n'était pas encore vraiment inquiet, surpris énervé, impuissant. Entendant Coeur Vaillant donner des ordres, il s'en approcha pour en recevoir un lui aussi, pour la première fois de sa vie, il avait envie d'obéir. Nuage d'Albatros vint se blottir contre elle. Il eut un instant envie de retrouver sa propre mère, mais, les crocs sortis, il tint bon, patientant pour les ordres :
« Si par malheur elle venait à mourir, il faudra un guerrier fort et expérimenté pour diriger le Clan... Je me trompe ? Je ne veux pas sa mort, mais elle était très faible ces derniers jours, elle menait le Clan comme personne... C'est triste de la voir s'en aller si vite, mais il vaut mieux qu'elle ne souffre pas, non ? »

Je ne veux pas sa mort, ces mots explosèrent dans la tête de Nuage de Guépard, il y avait une douceur mielleuse mais destructrice comme du poison dedans qui l'inquiéta sans qu'il en eut vraiment conscience. Qui lui fit même carrément peur. Il ne comprit pas le sens de la phrase, la mort n'avait aucun sens pour lui, il ne visualisa pas ce que c'était, ni même ce que cela pouvait être. Il ne capta pas non plus les mots de Nuage d'Albatros. Il répondit à Souffle Brumeux une fois que Nuage d'Albatros eu fini, pour une fois il n'était pas vraiment d'accord avec ce qu'elle faisait :

"Ferme la, c'est toi qui mérite de souffrir."
cria-t-il au guerrier alors que l'apprentie claire repartait sans sembler en colère. Il fila la rejoindre, elle et son frère. Il donna un coup de tête qui se voulait affectueux mais légèrement violent contre l'épaule de Nuage Nacré
"Les gars on se casse. Tout le clan saura ce qu'il a dit." Feula-t-il en regardant Souffle Brumeux puis il fila vers la tanière d'Etoile de Sable sans vérifier si ses camarades le suivait. Il se coucha devant pour plus de discrétion et y mit sa tête, s'étirant au maximum pour voir le mieux possible. Il leva le tiers inférieur de sa queue totalement à la verticale pour indiquer qu'il écoutait et attendait des informations.

Hrp:

Plume Colorée attendait patiemment des nouvelles de l'Assemblée ou de sa cheffe depuis une heure ou deux. Mais rien ne venait, outre quelques murmures sur l'état critique d'Etoile de Sable.

Soudain, le groupe de félins partis pour l'Assemblée débarqua au sein du campement, comme une rivière engloutissant une vallée. De loin, elle vit ses deux filles, à bout de souffle, surtout l'empotée d'écaille. Faudrait vraiment que tu fasses plus de sport, ma fille. Cœur Fleuri s'était ruée dans l'antre de la cheffe, Cœur Vaillant, elle, était restée dehors. L'ancienne hésita, avant de se diriger à pas lents vers elle. Elle interrompit sa course lorsqu'elle entendit Souffle Brumeux s'exprimer :

« Si par malheur elle venait à mourir, il faudra un guerrier fort et expérimenté pour diriger le Clan... Je me trompe ? »

Et tu penses que c'est toi, tocard ? Le sang de la vieille femelle ne fit qu'un tour. Si cet abruti de Feuille de Cèdre ne ramène pas sa trogne ici ... La calico darda sa fille du regard. Cette fois-ci, c'était sa dernière chance de gravir les échelons. Elle ne pouvait pas la manquer. Puis, Plume Colorée entendit la voix de crécelle de sa petite-fille.

« On t'a pas beaucoup vu à l'Assemblée, dis-moi, contrairement à Cœur Vaillant. Reste à ta place de guerrier pour le moment, avant de montrer quel chef fort et vaillant tu ferais. Le guerrier fort et expérimenté est tout trouvé, je vois pas pourquoi tu t'inquiètes, trésor. »

Il fallait avouer que la gamine avait une sacrée repartie, mais qu'avait donc pu faire la rouquine à l'Assemblée ? Passant devant Souffle Brumeux, l'ancienne pila à son tour devant lui. Elle devait avouer ne pas avoir été très friande de la politique d'Etoile de Sable, avis qu'elle pensait partagé par le félin, d'après ce qu'elle avait pu entendre de lui. Mais elle ne le trouvait franchement pas très futé d'espérer à haute voix la mort de l'actuelle cheffe.

« Bien tenté, petit. »

Elle s'approcha finalement de Nuage d'Albatros, préférant se rabattre sur elle plutôt que sur sa fille. Elle l'enverrait sans doute sur les roses, vu l'air stressé qu'elle arborait.

« Bon, Nuage d'Albatros, c'est quoi cette histoire avec ta mère ? Elle a foutu quoi à l'Assemblée ? »

HRP D'ANNIVERSAIRE :