[Halloween] Ceux qui creusent (Nacnac & Rain) - end

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Ceux qui creusent
Étoile Vaillante, et Nuage Nacré

1 Goût menthe douce:

1 Goût réglisse magique:

Ce coup-ci, ça craignait vraiment. Dès qu'Étoile Vaillante l'avait convoqué, lui, Nuage Nacré, il avait compris qu'elle avait compris. Qu'elle savait tout, et même plus encore. C'était sûrement le dernier jour qu'il apparaissait en un seul morceau dans le Clan du Vent. En même temps, on ne pouvait pas, quand on n'était qu'un apprenti de 10 lunes dont la mère était lieutenante du clan du Vent, se promener en pleine nuit avec la fille de celle qui est maintenant chef ; être plus novice qu'un novice ; mettre des reins de souris sur les tiques de la mère du chef au lieu d'y mettre de la bile ; faire l'idiot dans une mare crasseuse ; se ridiculiser devant un guerrier étranger hors-trêve ; s'isoler pendant que tout le clan recherche le petit-fils du chef ou encore ... Enfin bref, on ne restait pas aussi débile que Nuage Nacré impunément.

Il tremblotait tellement, en se rendant là où on lui avait demandé de se rendre qu'il se sentit un instant ressembler à Nuage d'Alcidés. Peut-être que ça attendrirait Étoile Vaillante ? Peu probable. Elle n'était pas folle, et il ferait mieux de ne pas le devenir non plus. De toute façon, il n'aurait que ce qu'il mériterait, non ? Il espérait juste qu'aucune de ses conneries personnelles n'irait retomber sur le dos de ce pauvre Guépard, qui n'avait rien demandé.

" Si tu veux mon avis... " commença-t-il avec un regard dans sa direction, mais il n'osa même pas finir sa phrase. Il aurait aimé dire "Faudrait mieux se casser tout de suite", mais c'était idiot, dangereux. Et ça n'aurait rien changé : lorsqu'il serait rentré au camp, ils se serait juste pris un plus gros savon. A moins qu'on eût décidé qu'il ne méritait plus d'y vivre. Peut-être que pour une fois, les yeux ambrés du novice parlaient d'eux-mêmes.

Bref. C'était tout terrifié que Nuage Nacré découvrit la tanière d’Étoile Vaillante d'où il n'était pas certain de sortir un jour. Il n'osa pas regarder la rousse dans les yeux, mais savait que ce n'était pas malin de regarder tout de suite ses pattes. Voilà pourquoi il fixait vaguement un point, quelque part, loin devant-lui, en gardant pour l'instant son habituelle mine inexpressive.

L'apprenti avait les nerfs solides, et il avait rarement peur de mentir. Mais ici, en cet instant, il avait l'horrible pressentiment qu'il allait s'effondrer comme un château de cartes emporté par un coup de vent.

Spoiler:

◊ Meneuse

L'assemblée et la mort d'Étoile de Sable était encore fraîche dans nos esprits. Et plus que tout, de nombreuses crises avaient secoué le clan tout entier, que ce soit l'accident de Nuage de Guépard ou celui de mon petit fils... Et puis, mon autorité était encore contestée par quelque guerriers récalcitrants, notamment ceux qui ne respectaient pas assez les souhaits du clan des étoiles. Tâche d'If il y a longtemps m'avait parlé de ses petiots qui devaient être réprimandés. Je n'avais pas encore eu le temps de le faire, le temps avait passé, et ce serait donc étrange de ne les punir que maintenant. Alors, en guise d'avertissement et de punition, les deux allaient devoir passer la journée avec moi. Et je peux promettre à ces deux bouts de choux qu'une fois rentrés ils ne tiendront plus sur leurs pattes.

Ainsi, je les avais convoqué. Les deux étaient enfin arrivés, et avaient l'air bien pâle et méfiants. Eh oui, ils devaient probablement penser à toutes les bêtises qu'ils avaient commises.

"Nuage Nacré. Nuage de Guépard. Si je vous ai convoqué aujourd'hui, ce n'est évidémment pas parce que vous avez fait des bêtises durant les dernières lunes, n'est-ce-pas... "

Ton ironique et inquisiteur, pour leur mettre un peu la pression. Je continuai:

"Je ne vais donc pas vous punir... Vous n'allez pas du tout passer toute une journée avec moi à travailler dur pour le clan et vous racheter... Mais d'abord, qu'avez-vous à dire pour votre défense?"

Alors allez savoir mais aujourd'hui, l'humour ironique, noir, était au rendez-vous. Evidemment, espérons que les deux comprenaien la signification derrière mes paroles. Sinon, eh bien on est mal barré. Je n'avais pas été précise, curieuse de savoir à quoi penserait Nuage Nacré et Nuage de Guépard. Étaient-ils honnêtes? L'honnêté était très importante dans un clan, pour la confiance... Sans elle, l'entente et l'harmonie étaient impossibles...

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BLANCHE

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Ancien compte, Etoile Vaillante:

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"Je ne vais donc pas te punir... Tu ne vas pas du tout passer toute une journée avec moi à travailler dur pour le clan et te racheter... Mais d'abord, qu'as-tu à dire pour ta défense?"

Nuage Nacré n'aimait pas la voir tourner autour du pot de la sorte. Parce qu'il ne savait précisément pas ce qu'elle avait en tête. Était-ce Plume Colorée qui s'était plainte de lui à cause du jour où il lui avait retiré ses tiques ? Était-elle au courant pour l'entretien terrible qu'il avait eu avec Lapis Lazuli ? Le pire était envisageable. Le pire.

Quand on avait des choses à se reprocher, ce genre de situation tendue était... particulièrement horrible. Comme si on n'avait non pas une, mais une dizaine d'épées de Damoclès, menaçantes, au-dessus de soi.

" Tu crois pas que... tu perdrais du temps avec une telle punition ? J'veux dire... T'as sûrement beaucoup mieux à faire que t'occuper de ça, non ? Maman m'a déjà bien fait la leçon... "

Il avait envie de lui faire toucher le fond du problème... juste pour pouvoir ensuite limiter la casse. Et après tout, comment pouvait-elle être au courant d'une balourdise pour laquelle Tache d'If ne l'avait pas déjà réprimandé ?

Peut-être... Peut-être qu'il s'agissait de la fois où Étoile Vaillante l'avait surpris en train de rigoler avec Boule de Poussière à propos d’Étoile de Suie, peu de temps après sa montée au pouvoir... Qu'avait-il dit exactement ? Quelque chose de vraiment obscène... à propos d'une étoile...

Oui. Sûr que c'était ça. Sinon, Tache d'If lui aurait bien expliqué qu'il s'était déjà fait punir. Les mots... Les mots revenaient...

" Je sais pas... J'ai toujours bien vu que tu étais une femelle, si c'est ça, le problème... " tenta-t-il d'expliquer.

Hey Poussière ! Alors, toi aussi au début, t'as cru que c'était un mâle, la cheffe...

Il s'était même rendu compte à ce moment-là que leur meneuse approchait d'eux. Et n'était pas parvenu à finir sa phrase, gêné par son arrivée.

◊ Meneuse

[color:9101="vert foncé"]" Tu crois pas que... tu perdrais du temps avec une telle punition ? J'veux dire... T'as sûrement beaucoup mieux à faire que t'occuper de ça, non ? Maman m'a déjà bien fait la leçon... "

Je fronçai les sourcils.

[color:9101="vert foncé"]" Je sais pas... J'ai toujours bien vu que tu étais une femelle, si c'est ça, le problème... " tenta-t-il d'expliquer.

Hey Poussière ! Alors, toi aussi au début, t'as cru que c'était un mâle, la cheffe...

Alors là, j'étais sidérée. Non seulement je comprenais rien à ce que ce ... gosse racontait mais en plus cela semblait outrageant. Je grondai pour lui remonter les bretelles et dis d'une voix sèche.

"Vas à l'entrée du camp. Et surtout fais moi attendre."

Agacée par ce comportement puéril, je m'élançai sans délai vers l'entrée du camp. Vivement que je lui ferme le clapet à cet enfant. J'aimais beaucoup Tâche d'If et connaissait son amour profond pour Nacré et Guépard. Mais clairement, ces novices avaient besoin d'une petite correction.

"Je ne sais pas ce qu'il t'arrive Nuage Nacré. Mais crois-moi, tu ne me déçois PAS DU TOUT."

Je roulai des yeux, légèrement à cran. Comment ça j'étais irascible? PAS DU TOUT! Pour qui vous prenez vous pour oser penser une telle chose!

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BLANCHE

Blanche miaule en 993300

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Ancien compte, Etoile Vaillante:

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L'expression d’Étoile Vaillante le fit regretter immédiatement sa tentative d'excuse. Se ratatinant sur place, les yeux fermés, il entendit gronder la rouquine.

"Vas à l'entrée du camp. Et surtout fais moi attendre."

Le novice tigré ne se fit pas prier deux fois. Il déguerpit en direction de l'entrée du camp, tandis que la meneuse reprenait : "Je ne sais pas ce qu'il t'arrive Nuage Nacré. Mais crois-moi, tu ne me déçois PAS DU TOUT.". Son ironie était plus terrifiante que tout.

Il attendit la meneuse là où on lui avait demandé de rester, en se demandant comment il pourrait bien lui expliquer le malentendu sans envenimer les choses davantage. Peut-être que Boule de Poussière pourrait... non. Il ne viendrait pas ici. Le petit devait rester ici. Sinon ce serait la fin de tout. Et donc il devait nécessairement se débrouiller tout seul. Comme un grand.

Les oreilles baissées, il songea que de toute façon, tant que la meneuse était énervée de la sorte, il ne pourrait jamais lui expliquer quoi que ce soit.

Pour le moment, il ne pouvait donc que renoncer, et attendre l'occasion de lui parler à un moment où elle serait... de meilleure humeur. S'il commençait par bien se tenir dans sa punition, ce serait déjà pas mal. Ne pleure pas, abruti, c'est bien ta faute si on en est là ! Et un ABRUTI doublé d'un LÂCHE, c'est encore pire qu'un simple abruti.

Étoile Vaillante arriva. Il retint son souffle. Ne dit pas un mot, et la laissa expliquer sa punition, en s'efforçant de se faire tout petit. Comme pour lui signifier qu'il prenait si peu de place... Pourquoi devrait-on se débarrasser de lui si vite ?

Spoiler:

◊ Meneuse

J'arrivai. Le petit blanc était là, tout penaud, tout chétif et peureux. Je lui fis signe de me suivre, toujours courroucée. Je lui avais expliqué le planning de la journée. S'entrainer, courir, patrouiller, manger, courir, s'entrainer, jusqu'à la tombée de la nuit. Il allait être ravi. Les courbatures lui rappelleront cette journée pendant un bon bout de temps...

Je me mis alors à trottiner en direction des pâturages. On allait travailler notre endurance en faisant un peu de demi-fond. A son âge, je haïssais ce genre de course. Ce n'était qu'avec le recul que l'on pouvait apprécier ses bienfaits. D'une voix autoritaire, je lui expliquai le déroulement de cette seance. Du sprint, de la récupération en trottinant, du sprint, de la course lente, sans s'arrêter. Cela allait me permettre d'apprécier ses compétences.

Et c'est parti. Le rythme allait être élevé, la barre haute.

"Si tu ne vomis pas à la fin de ce cours... C'est que tu as bien travaillé."

Toujours cette pointe d'ironie pour mettre la pression. Plus jamais Nacré osera commettre la moindre faute, c'était certain. En réalité, même si tout cela était une punition de base... Ce genre d'entraînement, très intensif, était toujours bon. Cela permettait d'endurcir le mental de l'apprenti, de lui permettre de gérer le stress et la pression, et de repousser ses limites. Toute punition était pédagogique, sinon, ce ne serait que sadisme et cruauté...

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BLANCHE

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Ancien compte, Etoile Vaillante:

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S... Sprinct... Course... S'il n'avait pas été couvert de poils, le novice aurait blêmi. Sa lenteur, il ne la connaissait que trop bien. Il balançait sa queue de gauche à droite pendant les explications, sans protester, mais sans parvenir à avoir l'air à l'aise. Car là, c'était pire qu'une punition. Jusqu'à la tombée de la nuit. Jusqu'à la tombe.

"Si tu ne vomis pas à la fin de ce cours... C'est que tu as bien travaillé." conclut-elle. Cela sonnait comme une réalité funeste.

Il se lança lui aussi en direction des pâturages. Comme il ne savait pas tellement où il allait s'arrêter, il préféra ne pas trop courir. Pour pouvoir tenir jusqu'au bout. Mais c'était délicat de faire semblant de courir à fond sans s'épuiser pour autant. A ce jeu-là, l'apprenti n'était pas aussi bon que Nuage Fatigué.

Si bien qu'il termina son sprinct à la fois trop lent et trop épuisé. Trop épuisé en tout cas pour tenir jusqu'au soir. Sa seule chance de survie, c'était de vite se faire pardonner. Oui, vite, là était tout le problème.

Alors qu'il reprenait son souffle, arrêté, il réfléchissait. Comment se sortir de là sans passer pour le pire des poids morts du Clan ? Il ne pouvait pas parler de la punition, pas plus que de ses bêtises (ça il l'avait compris).

Peut-être pouvait-il jouer la carte "apprenti de Cri des Albatros", si cela changeait quelque chose. Qu'avait-il à y perdre ?

" T'es... t'es sûre que Cri des Albatros va p... pas m'att... tendre ? "

Spoiler:

◊ Meneuse

[color"vert foncé"]" T'es... t'es sûre que Cri des Albatros va p... pas m'att... tendre ? "[/color]

Je levai un sourcil, amusée. Qu'est-ce-qu'il croyait le petiot, qu'elle était pas prévenue?

"T'inquiètes, elle sait que je vais bien m'occuper de toi toute la journée... "

Nous nous étions arrêté aux pâturages. Ces longues étendues, parfaites pour travailler le sprint. J'avais le dessin de ma séance parfaitement en tête.

"Tu vois le point noir là bas? Tu vas faire un sprint jusqu'à la bas. Arrivé là-bas, tu vas faire une roulade à gauche, te relever, une roulade à droite, te relever, et refaire un sprint progressif vers moi, c'est à dire courir de plus en plus vite. Imagine toi que tu es poursuivi. Et qu'à ton arrivée, ton adversaire se dresse là devant toi. Tu dois être en mesure de combattre, même exténué. "

Je fis un signe du menton pour lui demander de commencer. Un peu de mise en situation ne lui ferait pas de mal, n'est-ce-pas. Et je rajoutai, avec mon ironie noire du jour :

"Ah oui, surtout... vas doucement. Ce serait con que je ne puisse pas te demander de recommencer encore et encore."

Mon regard s’intensifia. Je doutai qu'il ose me poser une question, ou émettre la moindre revendication. Qu'il aille et subisse un entraînement physique une fois dans sa vie. Cela ne le tuera pas... pas trop. Je m'étirai, prête.

Spoiler:

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BLANCHE

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Ancien compte, Etoile Vaillante:

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" T'inquiètes, elle sait que je vais bien m'occuper de toi toute la journée... ", faisait la rousse, amusée.

Amusée. C'était bien ça le pire. Il était une petite chose stupide qui allait sûrement frôler la mort ce jour-là, s'il ne l'atteignait pas pour de bon, et un regard extérieur pouvait trouver cela drôle. Ils étaient arrêtés, et alors qu'il reprenait son souffle, plus vert que l'herbe sur laquelle ils avaient progressé, elle reprenait déjà avec des nouvelles consignes, encore plus barbares que les précédentes. Ne pouvait-elle pas en finir proprement, pleurnichait-il en silence. On voyait sûrement ses larmes, mais ça ne changeait pas grand-chose.

"Tu vois le point noir là bas? Tu vas faire un sprint jusqu'à la bas. Arrivé là-bas, tu vas faire une roulade à gauche, te relever, une roulade à droite, te relever, et refaire un sprint progressif vers moi, c'est à dire courir de plus en plus vite. Imagine toi que tu es poursuivi. Et qu'à ton arrivée, ton adversaire se dresse là devant toi. Tu dois être en mesure de combattre, même exténué. "

Elle allait donc le battre pour le féliciter d'avoir enduré cette torture, si seulement il parvenait à l'endurer. Mais le point noir était trop loin. Nuage Nacré fermait les yeux et les rouvrait, sans discerner grand-chose, encore essoufflé, mais pourtant muet comme une tombe. Il n'avait même pas compris le milieu des consignes, et lorsqu'il le réalisa, l'effroi fit battre son petit cœur encore plus vite, alors même qu'il ne croyait pas cela possible.

Il vit soudain le point noir, et la distance qui les séparait le mit mal.

"Ah oui, surtout... vas doucement. Ce serait con que je ne puisse pas te demander de recommencer encore et encore."
- Attends, je... J'ai pas compris. " protesta-t-il entre deux respirations haletantes. Il grattouilla ainsi un laps de temps indispensable pour reprendre le contrôle de son souffle et de ses esprits. Mais comme on le pressait de partir, il lança rapidement une tentative d'excuse. Il n'avait plus beaucoup de temps pour sauver sa peau :

" C'était pas à propos de toi que j-je parlais ! " souffla-t-il. Mais elle ne voulait pas le voir parler, elle voulait le voir courir. Et s'il n'était pas sûr qu'il parviendrait à finir cette course en un seul morceau, il était encore moins sûr qu'à ne pas courir, il ne se ferait pas découper encore plus vite.

Le sprint était matériellement impossible après cette course, le jeune corps de Nuage Nacré le lui faisait clairement comprendre. Aussi courut-il à son rythme, ce qui était déjà bien assez difficile à son goût. Il regarda furtivement derrière lui, pour s'assurer que la meneuse n'avait pas l'intention de le rattraper pour en finir rapidement avec lui, qui courait si lentement. Et ce faisant, il réalisa, horrifié, que la distance qui les séparait était bien courte. Cherchant ensuite le fameux point noir des yeux, il s'affola de ne rien distinguer. Une pente au creux de laquelle il était descendu dissimulait en effet son objectif. Et maintenant il fallait qu'il monte, et il n'était plus sûr du tout de courir vers le bon endroit. Et la pente était raide, raide, raide...

L'apprenti, arrivé en haut, ralentit fortement pour regarder à gauche, à droite, à la recherche de ce qui était noir. Ces secondes où il pouvait reprendre son souffle étaient à la fois les plus délicieuses et les plus douloureuses qu'il avait jamais connues. Il sentait quelque chose de brûlant, dans son thorax, et il s'entendait respirer bruyamment. Renonçant à retrouver le point noir et estimant qu'il avait déjà beaucoup couru, l'apprenti tourna les talons et se dirigea vers la rousse, qu'étrangement, de haut, on voyait bien. Et pourtant ce n'était pas difficile de comprendre qu'elle était beaucoup trop loin de lui. Il eut un gémissement désespéré, et commença le chemin du retour en marchant presque. Parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. Et de toute façon, lui qui n'avait pas retrouvé le truc noir, qu'avait-il désormais à craindre à ne plus respecter les consignes ?

La descente l'aida à accélérer un peu, mais il avait peur que ses pattes cèdent sous son propre poids. Et surtout, après la descente, il y avait une autre montée. Chaque pas était pénible, et pourtant, il marchait. Il remarqua un trou dans cette montée, mais trop tard, sa patte avant s'enfonçait, la terre l'immobilisait, avec un drôle d'effet ventouse. Il ne se sentait plus assez motivé pour s'extraire de là. Il avait envie de se laisser redescendre, mollement. Mais il sentit quelque chose de chaud et de doux toucher sa patte avant. Intrigué, il tâta ce qui se trouvait dans le trou de terre, et se fit mordre cruellement. Sortant les griffes aussitôt, il taillada de son mieux la chose qui se trouvait sous la terre, pour se défendre. Il sentait le contact du sang, chaud et visqueux. Ce n'était pas le sien. La chose le mordit trois fois, mais il dut enfoncer ses griffes au bon endroit, car il l'entendit finalement gémir et râler.

A moins que ces bruits ne soient ses propres râles. La course le tuait, mais ces petites blessures qu'ils s'étaient faites le sauveraient peut-être. Ou l'achèveraient.

Spoiler:

Sujet: Re: [Halloween] Ceux qui creusent (Nacnac & Rain) - end 05.03.18 22:01

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