Rusting Trust [Feat. Sugaar] - end

La saison des neiges était bien avancée, par conséquent c’était les pattes dans la poudre blanche que se baladait Sugaar. Le temps offrait déjà des restrictions mais les chats nouvellement arrivés sur les terres de CerfBlanc ne faisait que les amplifiées. D’un naturel curieux, le solitaire avait mené une petite enquête qui l’avait bien refroidie. Il n’avait jamais parlé à l’un d’entre eux, ni à un clanique depuis leur installation mais sa méfiance l’empêchait de pousser la chose trop loin. Il avait décidé que sa destination serait la ville. Il n’y était pas retourné depuis sa rencontre avec Rusty, et après que celui l’ai hébergé aimablement, il était revenu dans la forêt, où tout lui semblait plus naturel, instinctif et agréable. Cependant, retenter l’expérience ne serait que positif, s’il agissait avec prudence. En réalité, il avait le pressentiment que tant que ces étranges félins rodaient, il ne serait nulle part en sécurité.

Comme lors de sa première visite, il remarqua avant tout le bruit, y étant préparé, il ne fut pas effrayé, moins que lors de la dernière fois, du moins. Il marchait tranquillement, sur les trottoirs en faisant bien attention à ne pas être trop proche des rues . Au bout d’un petit moment , il reconnut la maison où il avait dormi, l’hospitalité lui étant gracieusement offerte par le marron. Bien décidé à lui passer le bonjour et prendre des nouvelles par la même occasion, il contourna l’abri, bailla en fermant les yeux… et sentit quelque chose lui rentrait dedans.

« MMRRAWR ! »

Par reflexe, le vagabond sortit les griffes. Celui-ci que lui avait foncé dessus, n’était autre que Rusty, le dos rond et le poil hérissé. La situation amusa Sugaar, qui pensait que décidément, il y avait quelque chose pour qu’ils se rencontrent deux fois de suite comme cela.

" --Monsieur Sugaar... ?

- Rusty ! Décidément on ne change pas les bonnes habitudes ! dit-il, amusé, faisant référence à leur première rencontre. Comment ça va ? Et apercevant, le gros paquet derrière le domestique, il enchaina : Et que fais-tu, si ce n’est pas trop indiscret… ?"

hrp:

_{Gratitude ★ ☆ ☆ ☆ ☆ ☆ ☆ Méfiance}
^{Statut d'influence : Enfin quelqu'un qui ne le prend pas de haut !}

Sugaar remarqua bien vite que Rusty était passé au travers de sa première question. Soit. Si celui-ci ne voulait pas lui répondre, qui était-il pour le forcer? Si le marron voulait se confier, il serait là, mais il n'avait aucune envie de l'embêter en l'harcelant de questions. Il fit donc comme si de rien n'était, peut-être à tord.

L'abyssin regardait maintenant derrière lui, après avoir suivi le regard du solitaire.

— C'est un sac dans lequel se trouve de la nourriture. Mon humain les ramène du marché mais comme il y en a beaucoup à la maison, je me suis dit que je pouvais peut-être en partager un peu !

C'était donc la fameuse nourriture des Bipèdes, il n'en avait jamais mangé. Rien que l'odeur le repoussait, cependant, si c'était sa seule option pour survivre, ce n'était pas dit qu'il n'y touche pas.

Il savait le plus jeune généreux, il lui avait prouvé en lui offrant l'hospitalité, il ne fut donc pas surpris quand il entendit qu'il voulait partager ce qui composait ses repas avec les autres. La question était: avec qui? Les chats du coin, peut-être, ou d'autres solitaires. L'étonnement fut présent, quand le domestique répondit à sa question muette.

"La saison dernière, j'ai causé des soucis à une chatte de la Lande. J'ai pensé que je pouvais me racheter. Qu'en dites-vous Monsieur Sugaar?"

Il ne sut que dire, mais le sourire que Rusty lui offrit paraissait si joyeux, contrastant avec son poil hérissé montré auparavant, qu'il ne se sentit pas près à lui répondre que c'était une mauvaise chose. Après tout, il ne connaissait pas bien les chats de clan, il en avait croisé que quelques uns. Il n'avait pas la science infuse les concernant et ne pouvait prétendre parler en leurs noms. De plus, chatte de la Lande, ne voulait pas dire chatte de Clan, même s'il était plutôt confiant sur l'appartenance de cette dernière.

"Me feriez-vous le plaisir d'une petite balade ? ♪
-Avec plaisir!

Il n'était pas contre partagé une promenade avec Rusty, appréciant sa compagnie. Et avec ces étranges chats rodant dans la forêt, il s'inquiétait pour lui. Il ne voulait donc pas le laisser seul, au cas où.

HRP:

Devait-il lui en parler ? Après tout, Rusty ne l’attendrait pas pour s’aventurer à nouveau dans la forêt. Si quoique ce soit arriver au domestique, alors qu’il pourrait l’éviter, il s’en voudrait, assurément. Il respira un bon coup, afin de pouvoir déblatérer toutes ses informations.

« Oh--- HISSHE ! »

Le marron avait saisi son fardeau, qui laissa échapper un bruit de roulement. Le vagabond posa un regard suspicieux sur celui-ci, qu’y avait-il à l’intérieur pour que ce son se manifeste ? Il était léger, pas très important, ni strident, ni violent. Cependant, il avait suffi pour couper court au souffle de Sugaar, dont les mots restèrent sur ses lèvres.

« Ch'a fait longtemps que je ne vous ai pas vu dans les parajes, M'shieur Sugaar! »

Un ronronnement émana de Rusty. Celui-ci fit figure d’onde qui traversa le corps du solitaire, le rassurant ainsi. Par pur mimétisme, il fit de même, peut-être dans l’optique de renvoyer ce soulagement qu’il avait ressenti en la présence du domestique. Comme pour établir une relation de compréhension, sans mot, sans geste, juste la joie mutuelle de se retrouver ensemble.

« Qu'est-che qui ch'est passhé de votre côté, la shaijon dernière? De nouvelles j'aventures? »

Il était temps. Il devait lui dire. Le Sacré de Birmanie, se plaça devant son ami, lui coupant la route.

« Rusty. D’étranges chats sont apparus dans la forêt. Je ne les connais pas mais ils n’ont pas l’air très net. Fais attention à toi, d’accord ? » Pour appuyer ses propos, il planta son regard dans celui de celui qui lui avait offert l’hospitalité. Celui-ci dériva vers son épaule, et ce qu’il vit le fit blêmir, chose qu’on en pouvait voir sous son imposant pelage. 4 lignes. Et cela n’avait rien de naturel. Un regard inquiet, et sa queue pointa vers la blessure, tel un radar indiquant les raisons de ses inquiétudes."Que… qu’est-ce qu’il s’est passé ? "

Oui, ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Trop longtemps.

HRP:

Rusty lui annonça avec ce que jugea Sugaar comme de la précipitation que ce n'était rien. Rien? Vraiment? Il n'en croyait pas un mot. Et voir que le domestique le prenait autant à la légère...Cela... cela l'agaçait. Sans qu'il ne sache réellement pourquoi. L'abyssin était un adulte, pas un chaton ayant besoin qu'on lui répète les choses pour qu'il comprenne.

" --C'est rien, Monsieur Sugaar... Ça s'est passé à la maison, un proche de mon Humain, des griffes d'argent - j'ai pas compris."

Maison, humain. C'était des mots qu'il avait ajouté à son vocabulaire grâce au marron. Des mots dont le sens lui échappait, autrefois. Mais il ne comprenait pas à qui appartenait ces griffes d'argent. Quelle ironie, lui qui cherchait à en savoir toujours plus, il était incapable de donner une image à deux mots qui apparaissaient dans ses paroles et ses pensées. Pouvait-on lui en tenir rigueur étant donné que même son vis à vis était dans l'impossibilité de lui raconter correctement les choses?

"...Je veux dire, je ne leur en veux pas, vous savez. Je suis toujours au mauvais endroit au mauvais moment, a-hha... "

Plus il en disait, plus le vagabond était sceptique. Décidément le plus jeune avait décidé de le plonger dans l'incompréhension aujourd'hui.

Une nouvelle lueur s'alluma dans les yeux de Rusty.

« Ça doit être pareil pour ces chats. Oui, che vous parie qu'ils shont jushte incompris! »

Il espérait que cela soit le cas. Dans un sens, le marron avait raison, il ne pouvait les traiter de dangereux sans leur avoir adresser la parole. Mais il ne le sentait vraiment pas.

"Oui, c'est possible, mais fis attention à toi quand même, hein?"

Il était inquiet pour le marron, autant pour les événements passés que les futurs. Il lui sourit, bien décidé à faire de ce jour une belle journée.

"En tout cas, si tu as besoin d'aide, n'hésite pas! Je ferai mon possible. Après tout je te dois bien ça!"

Il savait bien, que ce n'était pas pour une raison de dette qu'il proposait cela au domestique. Mais bien parce qu'il tenait à lui. Comment était-il possible qu'en seulement deux rencontres, il ressente cette sympathie et attachement envers lui, qu'en seulement deux rencontres, ils se considéraient comme des amis alors qu'après des lunes passées avec son frère, il n'avait récolté qu'haine? Était-ce Heren le problème ou Rusty qui était bien trop gentil pour ce monde? Surement les deux. Il n'y avait plus qu'à espérer que le monde ne se charge pas de le changer.