LP - Assemblée & Bataille | Lune Rouge - end

Mon adversaire remarqua bien vite le cadavre rouge de son amie. Je me délectai des moindres tressautements des muscles de son visage, de la contraction de sa mâchoire, et de ses yeux qui appelaient à la vengeance. Elle passa vite à l'action et bondit sur mon dos. Avant que je puisse rouler pour la faire descendre, la chatte-poisson était déjà repartie, après avoir tracé quelques sillons le long de ma colonne vertébrale. J'avais lâché un grondement furieux. Ce genre d'attaque ne causait pas de dommages physiques importants, mais était douloureux. Les babines retroussaient, je feulai et bondis vers elle. Griffes en avant, je n'arrivai qu'à lui effleurer le visage. Mais la finalité de mon action n'était pas une attaque parfaite. Non, je voulais juste me mettre derrière elle, de telle sorte que le corps gisant se retrouve maintenant dans son dos, et que c'était moi qui l'avait de face. Maintenant, il suffisait de la faire reculer, encore et encore, en enchaînant des frappes rapides pour qu'elle oublie et ne doive se concentrer que sur mes frappes...
Une ride de concentration s'était également tracée sur mon front. C'était une adversaire redoutable, et un combat que je ne prenais pas à la légère.

Spoiler:

Paroles de paix de la part de Nuit Hivernale, la guérisseuse du Tonnerre. Paroles d’étoile. Bien vite repris par Etoile Vaillante. Elle proposait à mon clan de participer à cette bataille, « trop peur de se salir les pattes » qu’elle disait. Je grondais doucement, retrouvant de vieilles images. J’ai déjà les pattes bien sales, tachées d’un sang pur. Mais ça, je le gardais bien pour moi. Etoile de Suie reprenait, toujours aussi méprisante. Et juste après un cri. Je tournais la tête en direction du bruit et là… Je voyais un cadavre, couvert de sang. Et des chats sortir de partout. Les Lunar. Ils avaient osés. Les yeux noirs de colère je lance à Suie avant de sauter pour aider mes camarades.

« T’es qu’une traitresse qui ne mérite pas les étoiles. »

Elle était au courant, c’est sûr, sinon elle n’aurait pas été aussi infecte vu son état. Je saute du rocher et cherche mes guerriers pour les aider. Le Tonnerre et les Lunar ensemble. Ils ont osés attaquer à une assemblée. J’étais sous le choc mais aussi dans une rage sombre. Le ciel s’illuminait et les étoiles grondaient. C’était le plus grand manque de respect envers nos ancêtres.

« Les seuls qui partiront d'ici, c'est vous ! »

Avant que j’aie le temps d’esquiver, le matou qui venait de me dire ça plonge ses crocs dans ma chair. Et un choc rude contre moi qui me fait perdre l’équilibre un instant. Ils étaient deux. Et s’était le Tonnerre. J’avais donc juste, ils avaient prévus l’attaque au Quatre Chênes pendant une Assemblée ! Voulant me dégager de leur emprise, je me dresse sur mes pattes arrière brusquement, et envoie un coup de griffe au second qui m’avait attaqué. Vautour Fauve, le lieutenant du Tonnerre. Je me place alors face à eux, comprenant qu’ils seraient mes adversaires. Ils allaient le regretter. D’un air de dégout, je leur dis dans un grondement semblable à celui envoyé par les étoiles :

« Suivre ces chats, attaquer en pleine Assemblée… Qui êtes-vous ? Des guerriers ou de la vermine ?! »

En prononçant ses paroles,de manière si directe, j'avais piqué le matou gris au cœur. Je vis son poil sombre se hérisser, devenir plus "électrique". Il réagissait comme l'atmosphère autour de nous. Il se fit menaçant envers moi :
" Tu t'imagines à l'abri des Étoiles, peut-être ? Tu vas voir quand la trêve sera finie... "
Je voulu lui cracher droit dans la gueule. Mais il y avait déjà plus grave : Les Lunard Pod venaient d'arriver et dès que le sang d'une femelle au pelage blanc,du Vent se mit à gicler sur le sol de sa gorge tranchée, sous nos yeux, par Eos. Ce fut la stupeur, puis une pagaille suicidaire parmi nous. Je n'aurais jamais pensé que le signal de guerre se produirait ainsi. La trêve venait d'éclater en morceaux, d'une bien lamentable façon. Et c'est en fixant le capharnaüm que mon adversaire déclara : " Si tu tiens vraiment à être dans le camp de ces brutes, tu vas en payer le prix, ma grande. "
Je me tournai vers lui, plongeant mon regard dans le sien. Je me rendis compte que je n'étais pas prête à me battre, mais lui semblait d'une détermination sans faille, pour une raison qui m'échappait : il avait décidé d'en découdre avec moi seule. Il se jeta sur moi avant que je puisse me décider à l'esquiver, et me griffa au poitrail avant de se mettre en retrait. Le sang chaud coula de ma blessure, pas assez petite pour être sans gravité. Je grimaçais de colère, j'échauffais la rage en moi pour me donner du courage, tout comme ce salaud. Je ne fit pas de prise de tête : je sortit les griffes, décidée à lui arracher tout son pelage noire de sa peau mais, sous l'effet, je le ratai de près. Je ne l'avais pas touché. Je battis aussitôt en retrait. Prête à parer l'attaque réplique.

Guêpe Sauvage : 170/200
Feuille de Houx : 200/200