LP - Assemblée & Bataille | Lune Rouge - end

Mon adversaire ne tenait plus debout maintenant. Je le toisai froidement, sans une once de pitié. Il tentait de se relever, en vain. Il se savait perdant. L'énergie du desespoir elle-même s'en était allée. Il ne luttait même plus, ou du moins presque plus. Loin de me faire ralentir, cela me confortait dans mes actions. J'irais jusqu'au bout, quoiqu'il arrive. Pour mon clan. J'aperçus un petit éclair roux fondre sur sa proie. Nuage de Mousse fit mouche en arrachant un hurlement à notre adversaire, qui tenta une vaine réplique.

J'hésitai l'espace d'une demie seconde à renvoyer Nuage de Mousse vers d'autres combats. N'était-il pas l'âme innocente du clan? Était-il capable de voir la mort quitter un corps en combat? Que cette mort, bien que celle d'un ennemie, soit donnée de sang-froid par sa propre chef de clan? Mais ce monstre avait tué sa mère. Si le rouquin restait sensible, le besoin de vengeance n'était pas moins grand... Et puis... Il n'était plus chaton. Libre à lui de partir, de fermer les yeux, de regarder... de m'aider.

"Pour avoir tuer les nôtres et rougi notre terre de sang... "

Mon regard s'assombrit, je m'approchai du guerrier désormais démuni. Je le plaquai au sol, plongeant mes griffes dans ses membres afin qu'il ne s'échappe pas - bien que cela semblait impossible au vu de son état. - et plongeai mes crocs dans sa gorge. Le goût métallique qui envahit ma bouche était désagréable. Poisseux, et chaud, le débit était tel que le sang débordait. Le corps du mâle tressauta et se mit à faire ses derniers spasmes. Je ne cessai de le fixer, froide. Ce serait mentir que de dire que sa mort ne serait pas une immense satisfaction.

Sareth : 20 / 200
Etoile Vaillante : 240 / 300
Nuage de Mousse : 80 / 100

HRP:

La pleine Lune. L'assemblée. La paix semble difficile à tenir, surtout si cette lâche et imbécile de Chef du Tonnerre s'y pointe. La guerre se profile. Elle sera inévitable. Et à ce moment je serai digne de mon Clan, de mon rang. Je m'engage dans la nuit, derrière mon chef. Non loin, Nuage de Manchot, un Apprenti. Je reste silencieux le temps du voyage, mais personne ne s'en étonne, c'est ainsi que je suis.

Nous arrivons après les Poissons et je fronce le museau à l'odeur. Je n'aime pas les odeurs des autres, celle de mon Clan m'évoque la chaltieur, la famille. C'est une odeur que j'aime à sentir, mais les autres... Puanteur à supporter le temps d'une nuit. Et le Vent arrive. Avec son odeur éventée... Je me suis installé dans un coin sombre à l'abri des regards. Personne ne vient me déranger et si un Apprenti ignare et curieux s'approche, un regard noir, s'il s'obstine, un léger grognement et s'il persiste une phrase sifflante pour qu'il dégage. Je n'ai encore jamais eu à atteindre la phase trois, mais on ne sait jamais. Et voilà la traîtresse. Encore heureux, elle n'a pas apporté ses errants avec elle. La tension monte, éclate à grands cris sur le Grand Rocher. Je me tapis au sol, prêt à l'attaque. Mes yeux brillent dans l'ombre où je me suis réfugié. Si la bataille commence... Les cris montent, les reproches, les insultes.

Puis en un éclair, un corps tombe au sol. Une Riveuse. Je ne connais pas son nom, mais sa mort signe le début de la bataille. Les Errants se déploient et envahissent les Quatre Chênes. Bientôt tout n'est plus qu'un amas de griffes, de touffes de poils arrachées, de sang, de crocs et de feulements. Je me force à me calmer. Choisis tes batailles, choisis tes combats. Mon coeur s'affole, mes yeux parcourent le territoire. Où a-t-on besoin de moi. J'avise les Guérisseurs, mais quelqu'un est déjà sur le coup. Mes yeux se stoppent alors sur l'Errant qui a déclenché la guerre par ses griffes encore maculé du sang des Clans. Il n'y a plus de Clans distincts ce soir, juste nous contre ces errants, cette traîtresse et ses partisans. La femelle grise se bat contre une autre Riveuse. Je la vois tomber au sol et mon coeur manque un battement. Non. Ils n'auront pas une Clanique, pas si je peux l'éviter, pas une de plus.

Le corps près de sol, je me faufile vers les deux femelles. Je louvoie avec la grâce et la rapidité de l'habitude. C'est ma spécialité après tout. J'arrive assez près. Elle ne devrait pas me voir. Je vais lui sauter sur le dos. Je me prépare et saute. Sauf qu'à ce moment là, l'ennemie bouge et je me retrouve dans la poussière. Je feule de dépit et me relève aux côtés de la femelle Riveuse dont la carrure est bien plus impressionnante que mon corps maigre et élancé. Si seulement ce combat pouvait se calquer sur le précédent que j'ai fait avec Dernière Danse. Des positions stratégiques, chacun attaquant lorsque l'ennemie tourne le dos. En attendant j'ai raté.

Le corps élancé de la femelle tomba au sol. Mes prunelles se réduisirent à deux fentes, concentrant toute mon attention sur ma frappe. L'expérience de la guerrière lui sauva de nouveau la mise, évitant ainsi une balafre le long de son ventre. Ventre qui d'ailleurs me rappelait celui de l'ancienne lieutenante... morte. J'observais les entailles laissées par mes couteaux acérés. Le plasma rouge y coulait. Nous étions toute deux amochée, mais je ne montrai aucun signe d'une quelque conque fatigue. Par ailleurs, je ne la ressentais même pas. L'adrénaline et l'appel du sang me suffisait pour survivre et me battre.

"Bien vu pour ton ventre... L'autre mère n'avait pas été aussi rapide que toi... Dommage, j'aurais eu encore plus de plaisir à la tuer, et ses chatons avec. "

D'un sourire carnassier, je la toisai. Notre combat reprit, plus violent que jamais. Je ne cessai de changer de position, ne laissant aucun répit. Elle l'avait compris, que celle qui mourrait ce soir serait celle qui serait statique. C'est avec étonnement que j'entendis un bruit de mon côté aveugle. Un feulement de dépit. Il était vrai que j'avais senti du vent, mais avec mon affrontement, je n'y avais point fait attention. Je pestai contre moi-même, pour cette erreur de débutant, j'aurais pu y laisser la vie. Mais ces pensées ne dépassèrent guère les frontières de mon cerveau. Mon visage restait impassible, avec ce même sourire satisfait qui les hanterait pendant un moment.

"Coucou toi, tu te joins à la fête?"

Deux adversaires, deux fois plus de difficultés, deux fois plus de sang. Mes yeux brillaient d'une lueur mauvaise. D'un éclat malsain. Le nouveau semble svelte et rapide. Elle serait la force, lui la rapidité. Il allait me falloir redoubler de vigilance, notamment avec mon oeil borgne. Mais je resterais la plus agile. Car tuer était mon métier.
Vive, je décochai un coup de postérieurs vers le mâle, tournoyant, telle une gracieuse danseuse. Je battai des cils, prête à ensorceler le mâle et l'emporter dans les abysses des enfers. Mes yeux le fixaient lui, mes oreilles étaient tournés vers elle.

Spoiler:

L’orage grondait et les chats crachaient. Cette bataille ne devrait pas avoir lieu, les étoiles étaient dans une colère noire, pourtant, je n’avais pas le choix, je devais me battre au nom de mon clan, pour les protéger de la Lune et du Tonnerre. J’étais face à ces deux matous, et la dernière bataille n’était pas si loin que ça, j’étais moins alerte, et mes coups plus lourd. Ce pauvre imbécile de lieutenant du Tonnerre me dit que c’est moi la vermine. Qui a trahi les étoiles ? Suite à ses mots, il se jette, toutes griffes dehors, sur mon visage. Par reflexe je ferme les yeux, il ne manquerait plus que je finisse borgne. Cependant je sens une bonne déchirure sur mon oreille, ainsi qu’une vive douleur. Ne montre jamais ta faiblesse aux autres… Je sens alors son camarade juste à côté, tentant de me faire perdre l’équilibre. Soit, si tu veux. Je me laisse tomber au sol et pousse de toute mes forces le guerrier gris avec mes pattes arrières, griffes sorties. Une fois l’autre éloigné, je ne pense pas qu’il ait été bien blessé mais bon, j’agrippe avec mes pattes avant le cou du lieutenant, et m’accroche en plantant mes griffes. Avec mes pattes arrières j’essaie de lui griffer le visage en lui faisant le plus mal possible. Je ne sais pas ce que je visais, mais dans tous les cas, je frappais.

Je le tenais. La colère prenait en chacun de mes muscles et pourtant je faiblissais à vue d’œil. Ils étaient deux, et ils auraient raison de moi, c’est sûr, je devais juste m’assurer de bien les amocher avant tout. Et je pense que le lieutenant sera ma cible principale. Je préfère me concentrer sur un, pour que, lorsque je reviendrais, je puisse m’occuper de l’autre. Je grondais de rage en m’en prenant au félin, ils étaient indignes. Mais en même temps, avait-il le choix ? Ils devaient être partagés entre la loyauté envers leur clan, et leurs principes. Ces guerriers ne partageaient peut-être pas l’avis de leur meneuse, mais ils n’avaient pas le choix, et devaient défendre les leurs. Etais-je vraiment en train de chercher une excuse aux agissements de ces chats ? Je refusais, dans tous les cas, de croire que TOUS les combattants du Tonnerre soient d’accord avec ce qu’à fait Suie. Sauf s’ils étaient tous corrompus…