Si jamais j'peux aider ? Ft Nacnac - end

Nuage de Crépuscule bailla, dévoilant ses petites canines. Sitôt la fatigue du réveil évaporée, elle se leva, et sortit, s’étirant dans diverses positions, afin d’être prête à débuter sa journée. Elle jeta un coup d’œil au ciel, et vit, fort déçue, que les nuages empêchaient le soleil s’éclairer le campement, et de l’illuminer de sa beauté. Car, pendant ses six lunes dans la pouponnière, elle avait constaté que le temps changeait le moral de ses camarades. Et cela l’embêtait de ne pas les voir tout souriants, parce qu’elle ne voulait que le bonheur des autres ! Mais elle n’avait pas le pouvoir de diriger les cieux, donc elle ne pouvait rien y faire.

La rouquine se dirigea vers le tas de nourriture, puis finalement, se rendant compte qu’elle n’avait pas faim, fit un quart de tour pour sortir. Elle pria que sa mère n’avait pas vu son petit manège, car, sinon, elle serait forcée à manger une souris entière sans rien recracher. Ce qu’elle pouvait être pénible avec ça, maman ! Toujours à l’observer, à voir ce qu’elle ingurgitait. Elle lui avait pourtant répété maintes et maintes fois qu’elle n’était pas maigre, mais juste légèrement mince, ça ne plaisait pas à Plume de Moineau. Et quand ça ne plaisait pas à Plume de Moineau, et bah il fallait se plier aux ordres de Plume de Moineau. Mais l’apprentie savait y faire avec sa mère, bien que parfois des disputes éclataient entre les deux. Comportement trop tempêtueux oblige.

Elle lança un sourire éclatant à des guerriers qui mangeaient des rongeurs non loin de là, et partit à vive allure dans les plaines. Elle savourait pleinement de sprinter à fond, de voir tout le paysage autour d’elle, les hautes herbes, les quelques fleurs, floues à cause de sa vitesse. Ca donnait l’impression de totale liberté, elle pouvait encore courir ainsi une lune entière si elle le voulait. Mais cela la gênait de savoir qu’au camp, on avait peut-être besoin d’elle. Cela faisait presque une demi-heure qu’elle était partie, mais elle n’avait aucune notion du temps. Donc, elle fit demi-tour, et repartit aussi vite qu’elle était arrivée, à fond. Elle revint dans le campement, souhaitant une bonne journée à tout le monde qu’elle croisait avec sa bouille absolument adorable pleine de charme.

Elle s’assit à quelques mètres de la tanière des apprentis, et commença à entreprendre sa toilette en solitaire, quand un chat pâle s’approcha d’elle. Son pelage tirait sur le blanc cassé, mais devait être gris de base. Elle le fixa de ses yeux d’ambre pendant qu’il venait, et ses prunelles luisaient de joie. Il allait peut-être lui proposer une partie de chasse, ou une simple patrouille. Dans tous les cas, elle était ravie, de un, de faire sa connaissance, et de deux, se balader.

Le mâle s'approcha donc d'elle, et elle remarqua quelques zébrures tantôt plus claires, tantôt plus foncées sur son pelage. Mais elle ne pouvait pas mettre un nom sur le guerrier, ce qui l'embêtait un peu. Enfin, ce n'était pas bien grave, en même temps. P't'être qu'il connaissait pas le sien non plus, y'avait pas tellement de raisons valables qu'il le sache, puisqu'ils ne s'étaient jamais parlé. Quelle était l'utilité de se souvenir du nom d'un chat à qui on n'avait pas discuté ?
" Salut ! Tu cherches quelque chose à faire ? "

La rouquine lui lança un sourire éclatant, et se leva d'un bond. Si elle cherchait quelque chose à faire ? Bien sûr ! Elle avait de l'énergie à dépenser, alors autant s'en servir pour le bien-être du clan. En plus, maman serait fière de voir qu'elle partait comme ça avec un guerrier, en patrouille ? En chasse ? Aucune idée, mais fichtre que ça lui plait ! Elle fit quelques pas, mi-dansant, mi-sautillant autour du matou, et jeta un œil envieux vers la sortie. Parce que l'idée de renforcer les barrières venait de lui traverser l'esprit et ça l'enchantait moins. Ca ne la dérangeait pas, rien ne la dérangeait vraiment, pas c'était moins passionnant que de courser un lapin.

Chaton, elle avait souvent observé les apprentis rentrer, tout essoufflés, crevés à en faire une sieste en pleine matinée. Les coussinets à vif, le cœur battant à tout rompre, les yeux à moitié clos. Mais heureux, souriants, fiers. C'était ces moments-là qu'elle voulait vivre à fond, tout le temps. Alors qu'elle ne pouvait pas sortir du campement. Donc là, elle en profitait plus que tout. Nuage de Crépuscule prit la parole :
"Oh oui ! Je peux faire tout !, puis elle ajouta, avec une grimace, enfin, je préfèrerais sortir du campement. Largement, même."

Il avait l'air chouette, ça pourrait être l'occasion de discuter de tout et de rien. Peut-être qu'il s'avèrera être plus sympathique, que son formidable père ? Rien ne devait être plus compliqué en fait, c'était tout simple. Il suffisait de lui adresser la parole autrement que pour lui dire bonjour, en fait. Ce mâle gris pouvait faire l'affaire, rien que sa voix était plus avenante déjà.