Je suis aussi loyal que toi. [Petit Ouragan] - end

Je suis aussi loyal que toi.

Petits Crocs avait déjà entendu un grand guerrier du clan dire à son fils de se méfier du jeune sang-mêlé qu'il était, mais si cela l'avait profondément blesser et donner envie de prouver le contraire, il était pourtant bien trop discret pour interférer face au félin. Mais voilà, cette fois ci, Petit Ouragan n'était pas avec son père et le petit mâle qu'était Petits Crocs avait bien envie de montrer que même étant sang-mêlé, il avait autant sa place dans l'Ombre que n'importe quel sang-pur. Il ne voulait cependant pas lever la barre trop haut, craignant de perdre plus encore dans cette histoire. Alors c'est très calmement qu'il approcha de son camarade de tanière, hésitant un regard sur la reine qui avait donner vie à ce chaton noir, se demandant si elle allait lui dire de partir où non. Comme aucun mot cinglant ne vint, il se redressa un peu avant d’interpeller son camarade de jeu.

- Bonjour Ouragan, je me demandais si ... Tu voulais venir jouer avec moi.

Le chaton pencha la tête de côté, dans l'attente, essayant de se faire un peu plus petit. Sa fourrure lui donnait toujours un air plus pataud et lourd qu'il ne l'était vraiment et déjà, il lui manquait une moustaches où deux, arracher dans des jeux. Pas qu'il ne soient violent, bien au contraire, mais ses vibrisses étaient bien trop longues et forcément, le jeune félin avait encore bien du mal à se contrôler parfaitement. Mais il le savait, quand il deviendrait guerrier, un jour prochain, alors il aurait l'entrainement. D'ici là, il n'était même pas presser de devenir apprenti, préférant prendre le temps de tenter de tisser quelques liens, de se faire une réelle place dans le clan. De trouver la sienne, tout simplement.

Je suis aussi loyal que toi.

Le chaton remarqua bien vite le regard de Chant du Lac mais il n'en dit mot, espérant que Petit Ouragan lui dirait oui malgré tout, il choisirait alors un jeu où Petit ouragan aurait le beau rôle, forcément. Mais son camarade n'osa pas braver la reine et le refus que le petit brun reçu le toucha, même si il le comprenait. Reculant d'un pas, couchant les oreilles de part et d'autre de sa tête qu'il baissa, il miaula doucement. Je comprends. Et sans demander son reste, il fit demi-tour, marchant d'un pas lourd jusqu'à sa propre litière, observant la pouponnière calme. Les autres chatons jouaient tous dehors, turbulent au possible. Mais la solitude froide de la litière ne lui donnait guère envie de dormir et après quelques instants seulement, il se leva et marcha vers la sortie. Il venait à peine de poser une patte à la lumière qu'une voix attira son attention et il regarda autour de lui. Puis, réalisant à qui appartenait cette même voix, il jeta un regard en arrière, mais Chant du Lac semblait s'être assoupis, où presque et il souri faiblement avant de s'avancer vraiment, repérant le tigré et marchant vers lui, se demandant bien pourquoi le chaton se faisait subitement si discret. Il eu bien vite sa réponse, avant même qu'un miaulement interrogatif ne sorte de sa gueule entrouverte et il souri d'autant plus avant de répondre.

- Oh ! Je comprends, elle m'aime pas parce que je suis .... Pas né dans le clan, c'est ça ?
Tu veux bien jouer du coup ? Chouette !

Le mâle baissa dans l'instant ses pattes avant, remuant son arrière train avec entrain, comme un jeune chiot où presque d'ailleurs. Mais il se figea net, la tête de côté avant d'ajouter. Mais .... heu ... On joue à quoi du coup ? Il y avait plein de jeu possible, courir après un insecte, jouer aux guerriers, avec une balle de mousse où encore un cache-cache. Les possibilités étaient en réalités infinie et le sang-mêlé ne voulait surtout pas être celui qui prendrait la décision au final. il préférait suivre l'avis des autres, surtout pour ne pas les vexé. S'était dans sa nature simplement et l'habituellement si calme Petits Crocs pencha la tête de côté, attendant une réponse, les yeux pétillant de voir qu'en réalité, Petit ouragan ne le rejeter pas.

Je suis aussi loyal que toi ♫

Il s'en voulait vraiment de lui avoir fait ça, d'avoir fait mine de le juger histoire que sa mère, une vétéran plutôt conservatrice et réticente à l'arrivée de chats aux origines inconnues dans le Clan, ne se doute pas qu'ils se fréquentaient en tant qu'amis. Petit Ouragan sourit amicalement à Petits Crocs, espérant que la petite altercation précédente ne l'ait pas vexé. Comment ferait-il pour se faire pardonner, alors ? L'imposant chaton brun et crème se mit à sourire, soulevant une partie des craintes de son collègue au pelage d'ébène.

« Oh ! Je comprends, elle m'aime pas parce que je suis … Pas né dans le Clan, c'est ça ? Tu veux bien jouer avec moi du coup ? Chouette ! »

Cela déchirait le cœur de Petit Ouragan mais … oui, ça avait l'air d'être ça. Chant du Lac demeurait une reine très gentille d'habitude et très protectrice sauf que … certains détails, ou presque, ne passaient pas avec elle. Mais peu importe. Le jeune mâle n'était pas de son avis, lui appréciait son camarade et ne le jugeait pas sur ses origines. Petits Crocs fit bouger son arrière-train tandis qu'il se mettait en position d'attaque, tel un chaton excité à l'idée de jouer. Enfin, qui ne le serait pas ? Petit Ouragan se mit en position à son tour, son sang pulsait dans ses veines et son cœur frappait avec force contre son poitrail. Toute son énergie lui revenait et il avait hâte de montrer à son ami à quel point il avait progressé depuis la dernière fois. Il le devait bien, un jour il serait le meilleur guerrier du Clan de l'Ombre !

« Mais … euh … On joue à quoi du coup ? » s'enquit le chaton au sang-mêlé, se figeant net.

Surpris, Petit Ouragan fit les yeux ronds.

« Ben, c'est pas évident ? »

Ils pourraient très bien jouer à cache-cache ou à la balle de mousse tout à l'heure, cependant il avait envie de se battre pour le moment.

« Nous sommes des futurs guerriers, je te signale ! Alleeeez ! Essaie de me vaincre, guerrier de l'Ombre ! Je suis la terrible meneuse du Clan du Tonnerre, Etoile de Suie ! »

Il ne l'avait ni connu, ni vu, ni entendu. Le chaton tigré avait simplement entendu le nom de l'ancienne meneuse du Clan du Tonnerre au détour de la réserve de gibier ou bien venant de la bouche de son père, qui ne semblait pas du tout l'apprécier. A ses yeux, c'était une vieille folle. Mais ce n'était pas important. Le prince des ombres se jeta furieusement sur son ami, poussant un petit feulement pas du tout crédible. Grâce à la corpulence de Petits Crocs, il n'aurait sûrement peu de difficultés à envoyer bouler son copain à la stature plus musclée que maigre. Petit Ouragan éclata de rire, amusé par son nouveau petit jeu.

Je suis aussi loyal que toi.

Petit Crocs se sentait bien mieux depuis qu'il avait compris que son camarade ne pensait pas forcément la même chose que sa mère. Au moins avait il une chance de démontrer que ses origines certes sombre, ne faisait pas pour autant de lui un félin déloyale et traître à la première occasion. Il avait vraiment besoin de démontrer qu'il ferait un jour un guerrier fort. Il se l'était promis quand Grain de Sel lui avait fait comprendre que ses origines justement demander qu'il soit deux fois plus respectueux, deux fois plus travailleurs. Deux fois plus tout pour prouver aux autres que leurs jugement était erroné. Qu'Étoile Maudite avait eu raison de lui accorder confiance. Et il s'efforcer de l'être pour trois même, afin qu'on passe à sa sœur toute ses farces, toute ses bêtises. Même si trop souvent, il se retrouvait à la suivre, pour lui faire plaisir. Parce qu'elle était sa jumelle et qu'il l'aimait, qu'il voulait le mieux pour elle, la protéger. La réponse hâtive de Petit Ouragan fit pencher un peu plus la tête de Petits Crocs avant que le gros chaton ne comprenne et se mette à rire de sa propre stupidité. La suite le fit frémir, Petit Ouragan devenait Étoile de Suie alors ... Il secoua doucement la tête, hésitant. Devait il se prendre au jeu où dire que s'était lui, le méchant de l'histoire ? Finalement, il souri timidement avant de se remettre en position.

- Toi, mais que ...

Il ne put finir sa phrase que déjà, son camarade était sur lui et aussitôt, le fils de la Lune poussa un cris de surprise, tombant au sol, emportant son comparse avec lui avant de battre des pattes pour se dégager. Il avait une grosse fourrure épaisse et protectrice et il était agile. Se relevant, il hérissa son poil pour paraître plus impressionnant et gronda.

- Je ne te laisserai pas t'en prendre à mon clan. Fuis tout de suite avant que je ne m'énerve !

Mais Petits Crocs ne voulait pas être celui qui porterait les coups, aussi, il tenta a son tour un feulement, lequel ressembla bien davantage à une toux d'ancien qui le fit sourire fort bêtement. Il n'était de toute façon pas crédible même si, hérisser comme il l'était, il pouvait presque passer pour un jeune apprenti. Sauf que voila, aucun apprenti n'aurait l'air si lourdeau et cette idée là le fit coucher les oreilles. Il était pitoyable, tant pour se faire des amis que pour jouer la comédie.

Petits Crocs semblait en difficultés, il ne comprit pas dans un premier temps le sous-entendu de son camarade avant de rire subitement, accablé par sa propre ignorance. Quoiqu'il en soit, Petit Ouragan se tenait prêt au combat et dévisageait attentivement son nouvel adversaire, désireux de parer le premier coup qu'il lui porterait. Le fils Lunaire frémi puis secoua doucement la tête, comme hésitant à tenter quoique ce soit. Le chaton noir attendit. Puis, le prince des ombres se jeta sur lui alors que son ami peinait à prononcer trois mots convenablement, l'emportant sur son poids grâce à l'effet de surprise. Petits Crocs se mit à se débattre, avant de parvenir à repousser son adversaire. Petit Ouragan se mit en position, la queue battante, fier, droit, s'imaginant se battre avec davantage de précision et de force contre un redoutable lieutenant de clan adverse. Voire un chef ! Evidemment, il lui faudrait attendre avant d'avoir l'occasion de se battre contre un chef … mais il pouvait toujours rêver, n'est-ce pas ? En attendant, c'était lui, le chef ! Etoile de Suie qu'il avait dit. Et Petits Crocs, c'était un grand guerrier de l'Ombre, alors il n'avait pas intérêt à le décevoir.

« Je ne te laisserai pas t'en prendre à mon clan. Fuis tout de suite avant que je ne m'énerve ! » menaça le gros chaton, le poil hérissé et grondant afin d'effrayer autrui.

Puis il tenta un feulement, aussitôt transformé en une terrible toux qui le fit sourire bêtement, donnant une tournure tout à fait pittoresque à la scène. Le fils de Chant du Lac retint un rire tant l'inexpérience de son ami l'attendrissait mais non désireux de le vexer, il n'y fit guère attention puis répondit dignement à la réplique de celui qu'il devait considérer, l'espace de quelques instants, comme un ennemi :

« Et si je refuse de partir, tu vas faire quoi, hein ? Je vais souiller tes terres avec mon sang de Tonnerreux, tu vas voir ! » le piqua-t-il, affichant un faux air moqueur sur son visage.

Maintenant qu'il avait tenté une attaque, il opta pour la défense, préférant laisser une chance à son ami de lui montrer ce que pouvait faire un guerrier de l'Ombre en état de colère. Petit Ouragan attendit patiemment de parer le coup, en attendant il toisait son adversaire, l'allure fière.
Soudain, il vit Petits Crocs coucher les oreilles. Il avait tout l'air d'être accablé par sa précédente prestation. L'ami de Patte de Lys voulut le secouer un peu, sans pour autant abandonner son rôle.

« Bah alors ? C'est comme ça que tu comptes défendre tes terres ? Je pensais pas le Clan de l'Ombre aussi faible. Le Clan du Tonnerre aura tantôt fait de vous voler vos terres ! » soupira-t-il, l'air faussement ennuyé.

Je suis aussi loyal que toi.

Si dans un premiers temps, le jeu lui avait paru difficile, il se laissait peu à peu prendre dans celui ci, les réponses de son camarade le plongeant dans l'ambiance. Sa peur de mal faire s'effaçant, fondant comme neige au soleil. Sa queue se mit dès lors à battre l'air, doucement puis, plus vive, soulevant parfois avec elle quelques aiguilles de pins et il se fit plus imposant, révélant sa dentition, ses crocs dépassant toujours davantage que le reste sur ses babines retroussée. Prenant une posture de combattant, essayant du moins. Tu ne peux pas gagner Étoile de Suie ! Et le jeune chargea alors, gauchement mais il chargea, feintant malgré tout au dernier moment. Tendant la patte pour tenter de faire trébucher son adversaire, riant pour la première fois depuis le début du jeu, d'autant plus quand lui même, emporté dans son élan, se retrouva a rouler. Mais cette fois, il se releva rapidement et, s'ébrouant, il fit le dos rond.

Hors de mes terres !

Cette fois il était prêt à répliquer, à se défendre, vraiment. Même si ses moustaches trahissaient son amusement. Ce n'était qu'un jeu et si les parents de son camarade ne l'aimait pas, il comprenait que pour Petit Ouragan, il pouvait être un ami, un vrai. Et pour la première fois, le fils de lune pensait avoir trouver sa place. Soutenu, apprécier. Alors il effectua de petits bonds imprécis, se targuant d'attendre une attaque.

Mais bien sûr, dans la vraie vie, ça n'arriverait jamais : le Clan de l'Ombre était bien trop fort pour le Clan du Tonnerre. Pis de toute façon, Petit Ouragan défendrait ses terres avec acharnement ! A quatre contre un, s'il le fallait ! Son poitrail se gonfla de fierté puis, il reposa ses yeux bleus sur son adversaire. Ce dernier semblait prendre de plus en plus de courage, de force, de charisme au fur et à mesure du temps. Révélant, par ce biais, ses petites dents pointues et dangereuses, qui dépassaient de sa bouche, et qui effrayaient quelque peu le fils de Fierté du Renard. Enfin, ce n'était pas le physique de son ami qui l'effrayait ; mais franchement, il réfléchirait à deux fois avant de s'attaquer à un matou avec des dents aussi puissantes, tranchantes. Qui sait, ce qu'il pourrait faire avec de telles armes sur le champ de bataille ? Petit Ouragan se réjouit d'avoir un tel chaton dans son Clan. Bien sûr, il s'emballait, mais l'innocence constante du chaton l'empêchait de voir plus loin que ses rêves.

« Tu ne peux pas gagner Étoile de Suie ! » insista le frère de Petit Muguet, avant de prendre une posture de combattant. Maladroitement, il chargea son camarade, alarmant les sens du chaton au pelage sombre.

Petit Ouragan voulut se défendre, mais il s'avéra que Petits Crocs feintait ; dans un rire, le chaton crème le fit trébucher et tandis qu'il perdait l'équilibre, le vaillant guerrier de l'Ombre en fit tout autant. Emporté dans son élan, il se mit à rouler, puis se releva aussitôt et fit le dos rond à Petit Ouragan. Petit Ouragan se releva avec maladresse, les oreilles plaquées contre son crâne.

« Pffeuuh ! Je gagnerais quand même, que tu le veuilles ou non ! » souffla-t-il entre ses dents.
« Hors de mes terres ! » s'exclama Petits Crocs, plongé dans son rôle malgré ses moustaches frétillant d'amusement.

Le fils de Chant du Lac le vit effectuer des petits bonds quelque peu imprécis. Et c'est alors qu'il eut une idée brillante. Il jeta un regard furtif en direction de la tanière des anciens, puis son attention revint sur Petits Crocs. L'air faussement diabolique, le chaton tigré se vanta méchamment :

« Tss ! Tu vas voir. Je n'ai pas dit mon dernier mot ! Je vais aller tuer tous tes anciens, comme ça les chatons de ton Clan ne pourront plus écouter des histoires le soir ! Ils seront super aigris et ton Clan s'affaiblira considérablement ! Tu ne pourras pas m'en empêcher ! »

Sans lui laisser le temps de comprendre et de riposter, le prétendu Etoile de Suie lui tira la langue avant de faire volte-face. Il se tapa un sprint jusqu'à la tanière des anciens, avant de s'arrêter, un peu essoufflé. Il regarda derrière lui, puis mit une patte dans la tanière réservée aux ancêtres.

« Bonjour les anciens ! Je viens vous envahir ! » s'écria-t-il, la voix très enfantine.

Quelques anciens réagirent et jetèrent des regards soit perplexes, soit amusés, soit agacés. Mais cet entremêlement d'émotions n'allait certainement pas arrêter Petit Ouragan après tout ce chemin parcouru ! Il triompherait !

Je suis aussi loyal que toi.

Enfin Petits Crocs cessait d'être le chaton calme qui s'en faisait pour sa sœur, enfin il jouait, heureux de ne penser qu'à lui, à ce jeu si prenant. Et heureux de faire semblant de se battre avec Petit Ouragan. Un ami, un vrai, enfin ! Il se gonfla au possible, prêt à riposter à son camarade qu'il n'avait aucune chance, qu'il avait déjà perdu. sauf que voilà, malgré sa bonne volonté naissance, ce n'était pas Crocs qui guidait le jeu et l'autre le lui fit savoir d'une manière forte. Les anciens ! Déjà l'autre filer, ventre à terre et l'imposant mâle se figea un instant. Les anciens ... Si peu voulaient bien lui parler, à lui, le fils de la lune mais ... Mais si il les défendaient, même par jeu peut-être que ... Ne cherchant plus, il couru à la poursuite du noir, feulant.

- Sort de là !

Il ralentis un tant sois peu lorsque les yeux des félins ayant déjà fort bien servis le clan transparurent par l'entrée de leur antre. Un frisson remonta le long de son échine alors qu'il soufflait, fatigué par son sprint. Un vieux chat ouvrit la gueule mais un autre le rabroua et entra dans leur danse.

- Toi ! Oui toi avec les grandes dents ! Crocs d'Ours ! Sauve nous de cet envahisseur !

Petit Crocs regarda les yeux du matou, rieur et comprenant qu'on s'adresser à lui, il avança de nouveau vers Ouragan. - Tu ne toucheras pas aux anciens ! Ni aux chatons de mon clan ! C'est moi ton adversaire Étoile de Suie ! Il se laissait prendre de plus belle dans la danse, faisant démonstration de sa posture la plus intimidante en sois, celle qui lui donnait l'air pourtant d'un adorable ourson pas dégourdi. Il leva une patte, menaçante, mais sans les griffes, mimant l'agression à venir si son camarade poursuivait dans la tanière des anciens. Pourtant, son corps balourd de fourrure pencha souplement en arrière, le matou s'apprêter à bondir sur son compagnon de jeu. C'est ta dernière chance ! Renonce !

Et le brun frappa, dans le vide, a une longueur de moustache de son camarade, prêt à repartir dans cet assaut, même si on le voyait à ses flancs se soulevant vivement, à sa respiration haché, la course l'avait essoufflé et il peinait à reprendre son air. Pas qu'il est un problème, simplement, il rester un chaton, un gros chaton maladroit qui jouait finalement, bien peu avec les autres habituellement.

Derrière lui, une ombre apparut ; celle de Petits Crocs. Le chaton imposant lui ordonna de sortir de là, mais loin de vouloir se défiler, Petit Ouragan préféra l'ignorer, s'approchant des anciens d'un pas menaçant. Ces derniers eurent des réactions différentes … Certains grognèrent et firent dos au chaton tandis que d'autres, amusés, firent semblant d'avoir peur de lui. Un ancien s'écria, alors que la stature de Petits Crocs se dessinait à l'entrée de l'antre : « Toi ! Oui toi avec les grandes dents ! Crocs d'Ours ! Sauve nous de cet envahisseur ! ». Crocs d'Ours ? C'était comme cela qu'il s'appelait, dans leur petit jeu de rôles ? Le fils de Chant du Lac n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage.
Il fit volte-face et tomba nez à nez avec Petits Crocs. L'oeil rieur, le guerrier de l'Ombre assura :

« Tu ne toucheras pas aux anciens ! Ni aux chatons de mon clan ! C'est moi ton adversaire Étoile de Suie ! »

Aussitôt, Petit Ouragan se mit en position de défense. Dans sa tête, il cherchait une nouvelle chute, un nouveau jeu, un plan diabolique, un retournement de situation désespéré pour faire durer davantage leur jeu de rôles … en vain. Ils achèveraient certainement leur jeu dans un ultime combat avant de redevenir ce qu'ils étaient : des chatons insouciants mais pas moins désireux de devenir de grands guerriers du Clan de l'Ombre. Petits Crocs se fit de plus en plus imposant, comme la fois précédente, comme pour intimider son adversaire. Il leva une patte, menaçante, tout en concluant :

« C'est ta dernière chance ! Renonce ! »

Et pour conclure tout cela, Petits Crocs frappa dans le vide avec sa patte menaçante. Frôlant presque le museau de Petit Ouragan qui recula instinctivement, dans un sursaut. Il observa quelques instants son adversaire, cherchant désespérément une issue. Puis il remarqua la respiration irrégulière de Petits Crocs. La fatigue qui semblait éreinter son pauvre petit corps de chaton. Assurément, il avait eu raison de le prendre de court par une course poursuite précédemment ; la course semblait être la faiblesse du frère de Petit Muguet. Alors, il n'attendit pas davantage et bondit sur son ami, assénant :

« Jamais. En garde ! »

Il profita de la fatigue de Petits Crocs pour le plaquer au sol, avant de faire semblant de lui prodiguer des coups. A vrai dire, il hésitait. L'idée de frapper son ami lui semblait inconcevable. Mais comment départageraient-ils le vainqueur ? Comment pourront-ils le déterminer ? Le chaton noir décida alors que le vainqueur serait décidé lorsque l'un ou l'autre déclarerait forfait ou serait dans l'incapacité de reprendre le dessus sur le rapport de force qu'ils entretenaient actuellement. Petit Ouragan aimait bien jouer avec Petits Crocs, peu importe ce que ses parents pouvaient bien en penser.