Laisse tomber ! (avec Nuage d'Émeraude) - end

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'Attaque Clan' :

Elle semblait continuer son chemin, et cette fois-ci, le mioche prit confiance en lui. Elle s'éloignait, elle faisait semblant de ne plus l'entendre, ça devait bien vouloir dire qu'elle n'avait plus rien à dire et que le jeu était fini. C'était le moment d'exprimer sa joie contenue !

Mais il avait à peine fait trois pas en avant que Nuage d'Émeraude se retournait et fonçait sur lui à une vitesse ahurissante. " AAAAAH " s'exclama le mioche en faisant demi-tour à toute vitesse, dans une brusque poussée d'adrénaline. Mais son pas de chaton même précipité, était un peu trop pataud, pas assez méthodique, et moins puissant de toute façon que celui de l'apprentie, qui ne tarda pas à le plaquer au sol pour le regarder, avec un feu féroce dans ses yeux verts et les crocs à moitié sortis.

Juste ce qu'il fallait pour que le mioche ait très peur et prenne un visage honnête, pour une fois. Terrifié mais honnête.

« Tu parles trop, Patte Grise. » grogna-t-elle, avec une gravité impressionnante : « Méfie-toi, ou tu finiras avec la langue coupée ; d'autres y sont passés avant toi. »

La langue coupée ! Oh non oh non ! Quelle horreur ! Il fallait donc qu'il se taise et qu'il aide la rouquine à se calmer. Silencieusement. Ou qu'il se mette à l'abri. Il n'était plus si loin que ça de sa cachette, après tout.

Mais l'étau de Nuage d’Émeraude était solide. Il força en vain, quelques secondes à peine, et fut forcé de s'avouer vaincu lorsque ce fut évident que ses petits muscles n'avaient pas la moindre chance de le sortir de là. C'était difficile lorsqu'on avait peur de se mettre à joueur la comédie. D'essayer d'attendrir l'adversité avec un petit regard triste ou un ronron câlin. En fait, ce qui lui venait le plus facilement, c'était plutôt :

« Bon d'accord, je suis désolé, je suis désolé, JE SUIS DÉSOLÉ ! » lança-t-il, avec de plus en plus de précipitation et d'affolement dans sa voix qui était déjà difficile à reconnaître, en voyant que la rouquine ne lâchait pas immédiatement la pression.

Il était sur le point de pleurnicher, il le sentait. En fait, il ne se contenait plus du tout, mais il y avait toujours quelques secondes entre cet instant où l'on avait peur et celui où les premiers sanglots se faisaient entendre.

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'Parade Clan' :

Affolé, le chaton commençait à sangloter, il ne pensait plus qu'à se sortir de cette terrible prise qui le privait de sa liberté et craignait peut-être qu'on ne le relâche jamais. Comment il en était venu à se retrouver dans cette situation, pourquoi tout avait dégénéré brusquement, impossible d'y penser. Il n'y avait que ses vains efforts pour s'enfuir et la confuse certitude qu'il était perdu.

« C'est mieux. Bien mieux. C'est ce qu'on appelle le respect, Patte Grise, et tu me le dois comme à tous ceux qui t'entourent. L'insolence n'a pas sa place ici et encore moins avec moi, c'est compris ? » lança la voix raide de Nuage d'Émeraude, qui avait relâché légèrement sa prise, facilitant sa respiration. Il était toujours retenu. Il fallait que cela cesse, vite !

« Allez ! Siteuplaît !! » pleurnicha le mioche.

Venant de lui, le mot magique avait quelqu'un chose d'aussi obscène que les gros mots venant de la plupart des chatons de son âge.

Et cela cessa. Il fut libre. N'osant pas courir tout de suite de peur que la rouquine trouve dans sa fuite un prétexte à recommencer, il resta pétrifié quelques secondes et sursauté quant elle s'assit à côté de lui.

Elle n'avait pas l'air fâchée, en fait, ni même excitée par sa victoire. Elle était triste, lasse. Il le voyait, mais il ne comprenait pas pourquoi. En tout cas, il n'avait plus aucune raison, maintenant, d'avoir peur d'elle. Cependant, il resta méfiant et bondit quelques mètres plus loin, d'où, sûr à tort d'être invisible parmi les roseaux, il continuait de regarder la femelle assise.

Un dernier reniflement, et il cessa tout à fait de trembler. Il était calme, maître de lui-même, et relativement rassuré par sa cachette ridicule. Il pointa le bout du museau dehors.

« Heureusement que t'es plus avec nous parce que FIOU desfois tu fais vraiment comme ma maman. »

Une remarque à moitié juste qui sonnait comme une nouvelle provocation, parce que ce ton-là était plus confortable. Et immédiatement après, Patte Grise se roulait en boule dans son buisson, feignant d'être absolument terrifié à l'idée d'avoir de nouveau mis en colère la rouquine.

Il avait redouté quelques instants d'avoir de nouveau énervé la rouquine, mais finalement, elle resta à sa place et se contenta d'un rire un peu faux et d'une bouille seulement à moitié tranquille :

« Tu veux dire que je ne te supporte pas et te crie dessus comme elle ? La vraie question, c'est de savoir qui dans le camp est capable d'agir autrement avec toi, parce que t'es quand même sacrément chiant. »

Qu'on dise qu'il était chiant et insupportable, il s'y était habitué, ça ne l'énervait jamais. Au contraire, ça l'amusait un peu.

« J'ai tout appris de toi, tu pourrais au moins être fière, ou faire semblant ! » lançait-il, le regard aussi pétillant et grave que s'il lui adressait un reproche sans comprendre ce qu'il disait. Mais c'était sans doute le mot en trop. « Bon bon bon j'ai plein de monde à embêter alors je vais te laisser tranquille maintenant. » se dérobait-il, espérant peut-être qu'on le retiendrait.

Et sans un "au revoir", il se retourna et s'éloigna, lentement, de Nuage d'Émeraude, en imprégnant légèrement la végétation de son odeur. Il n'était pas pressé de revoir sa mère, dont les colères ne passaient jamais si vite, mais il ferait mieux de ne pas trop jouer avec les nerfs d'Émeraude... Il passerait sûrement sa journée avec Eau Turquoise et ses chatons.

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