Nothing's like before [Foudre] -end

Nothing's like before

Elle avait attendu que tous gagne leur tanière, elle avait fixer le nid vide qui était encore celui de sa mentor quelques heures plus tôt, le cœur en miette, ressentant ce besoin urgent de quitter le camp à son tour. Mais pas à tout jamais non, juste le temps d'être seule, un peu. Et Secret du firmament était sorti dans la nuit froide, adressant un regard douloureux à la pouponnière avant de filer en sens inverse, profitant que son antre était le plus à l'écart de tous pour passer par une trouée et filer dans la forêt silencieuse et blanche. Sous ses pas, une fine couche de neige gelée craquait parfois, quand ce n'était pas de la glace pur qui céder, couche si fine pourtant. Et elle avait marcher jusqu'au seul endroit où presque personne ne la trouverait.

La mère qui portait le secret des vies donnés ralentis toutefois à l'approche de la tanière, humant les environs, espérant sans doute que celui qui faisait battre son cœur ne serait pas là, tout en espérant qu'il le soit, seul. Longtemps, elle chercha trace d'autres félins, et il y en avait, mais pas assez récente pour lui faire hérisser le poil et la forcer à faire demi-tour. Même le fumet du bengal était trop ténu. Alors après une ultime vérification, elle se glissa dans la tanière vide et silencieuse et se roula dans le nid de mousse, humant le parfum de Coup de Foudre, s'en imprégnant. Car dès lors qu'il la trouverait là, il lui faudrait lui dire stop. Elle ne pouvait plus vivre en pensant à lui, juste à lui. Oh elle le faisait encore en cet instant mais avec la naissance des petits, la séparations forcés, l'exil de la Birmane et le fait qu'elle était à présent la seule guéri... brouteuse d'herbe du clan, elle ne pouvait plus laisser le bengal occuper autant son cœur. Elle laissait d'ailleurs les larmes filer sur ses joues, tomber sur ses pattes avant de finir leurs courses dans la mousse, sans réaliser que l'aube arrivait déjà et que de la nuit, elle n'avait pas sus faire autre chose que laisser la douleur s'écouler par ses yeux.

Trois boules et une toute petite qu'il avait ravi à Raton. Entre ses gènes desquels poussaient soudain des individus, tout bien formés et articulés, comme Bec, Roux, Ardent et Braise (enfin à demi), il avait l'impression que quelque chose chez lui changeait. Il n'avait pas assez changé pour remuer Ciel et Terre si jamais quelque chose leur arrivait - malgré sa vision de vouloir faire changer les choses, ce n'était pas tâche facile pour un fataliste de s'ériger sur de nouvelles valeurs - mais il se voyait devenir plus patient. La tête plus froide que chaude mais plus chaleureux qu'il était froid.

Il s'était fait la risée du rassemblement mais avec raison et maintenant il portait avec fierté tout ces regards en coin qu'on lui dédiait - eh bien quoi, voulaient-ils être les prochains? À jouer pattes en l'air avec "le" Coup de Foudre qui avait séduit la guérisseuse? Mêmes quelques mâles, qui se sentaient en sécurité dans leur genre, qui se sentaient intouchables, se muaient dans le malaise lorsque le bengal leur envoyait un clin d’œil, sortait les épaules et leur souriait à belles-dents. Mais il avait fini de jouer aux fanfarons, il était tour à tour aller voir Roux, son fils, pour son rapport quant à ses interactions avec la famille récemment, puis Mistigris. Et quelque chose avait pesé Mistigris à son insu et ses propos au rassemblement n'avaient fait que tourner la griffe dans la plaie - il n'avait jamais vu Mistigris furieux. Il comprenait pourquoi (il eut la décence de l'écouter lui expliquer) mais il n'avait pas le ressenti émotionnel suffisant pour--

il sortit de ses pensées, les yeux ronds, se rendant compte que la tanière de renard était toute proche, se rendant compte que, ses pas le menaient toujours inexorablement vers elle, inexorablement vers les Rochers du Soleil et la Rivière et la rive de l'autre côté. Un son attira son attention.

Mais il n'aurait su dire de quoi il s'agit, juste quelque chose de mat, presque inaudible, venait de tomber sur le plancher de sa tanière et croyant à une proie il jeta un regard à gauche, à droite, puis fit le tour des branches au dessus en s'assurant que personne dans les environs ne le verrait disparaître sous un petit renflement de neige et au travers d'un rideau de lierre sèches--

il s'immobilisa en voyant Secret du Firmament, la tête aussi basse que l'était ses oreilles, pleurer, tout bas, et en retrait du campement.

Interdit il pivota une oreille vers l'extérieur, et tendit la tête vers l'avant:

— « Fifi?

Il pensa non sans un doux sourire que curieusement, leurs rôles s'étaient renversés...

Nothing's like before

Cette voix, sa voix, un instant elle songea qu'elle l'avait imaginer, qu'il ne pouvait pas être là et pourtant, son cœur lui savait, comme si l'air autour d'elle s'était fait plus chaud, comme si un cocon protecteur était venu faire rempart à la dureté du monde pour la protéger, pour lui éviter ses larmes LÀ. Mais en relevant la tête, en chassant le voile qui s'était former à force de tant pleurer, elle découvrit ses deux yeux qui avait fait fondre son être, qui le faisait encore. Ses yeux scrutateurs et parfois froid, ce regard d'or liquide en fusion pourtant. Un long frisson traversa sa colonne vertébrale alors qu'elle miaulait bas, si bas qu'elle doutait elle-même d'avoir parler.

- Foudre ...

S'était à peine si elle comprenait que le moment était venu, qu'elle devait lui dire adieu, mettre un frein définitif car elle avait mal. Oh si mal. Allongée, la tête redresser tel un sphinx amaigris, elle paraissait frêle et les sillons humides sur ses joues ne faisait qu'ajouter au tableau sans doute piteux qu'elle lui offrait. Et ses membres la trahissait bel et bien alors qu'elle se remettait debout, tremblante car oui, son arrière train retomba, lourdement, bruyamment et sa tête se secoua, avant qu'elle n'étire les bords de sa gueule sur une plainte aussi déchirante que celle qu'elle avait poussée lorsque sa mère avait quitter ce monde pour celui, tellement plus traître des étoiles. Elle ne parvenait pas à se décider, une part de son corps voulait être contre la fourrure chaude du bengal mais sa tête elle lui disait que ce serait folie car tellement plus dur ensuite de le quitter. Comment pouvait il comprendre tout les signaux contradictoire que son être désirait quand elle-même ne parvenait à les comprendre ?

Sa poitrine se soulevait par à coup, répondant à ses sanglots entrecoupé alors qu'elle tâchait de se calmer, sans résultat, alors finalement, elle miaula, sachant pertinemment qu'elle devait avoir cet air miteux sur la face.

- Ça ... Il faut que ça ... S'arrête ... Nous ... C'est ... Dur ... Trop dur ...

Oh comme elle espérait qu'il la comprenne malgré tout, qu'en un instant il soit là, contre elle, à lui lécher la tête, à lui dire qu'elle se faisait des idées, qu'elle pouvait aller à la pouponnière, s'occuper de leurs chaton. A lui dire qu'il serait là, toujours. S'était ce qu'elle voulait, qu'il soit là à jamais, pour elle, pour leur famille mais ... Mais voilà, il y avait un mais, elle était guérisseuse à présent et le clan comptait sur elle. Et là haut, dans la toison argenté certains l'observaient sans doute, espérant qu'elle fasse un pied de nez aux autres défunts en se battant pour les siens, en prouvant que même sans le soutient de ses ancêtres, elle pouvait faire face et aider son clan. Et cette seule pensée là, plus dévastatrice encore lui donnait la force nécessaire pour rompre avec Coup de Foudre, pour lui faire comprendre qu'ils avaient eu leurs moments mais qu'elle ne pouvait plus se laisser distraire par lui. Même si au fond, elle voulait qu'il la retienne. Mais il était Coup de Foudre et ce qui lui était apparu être comme une maladie chez le bengal était devenu à ses yeux ce qu'il était simplement. Tout comme elle-même devait devenir guérisseuse, vraiment. Et tant pis si les étoiles l'abandonnaient, elle s'était promise, avait promis à Mirage du Désert d'être plus forte que tout ça. Pour que ses petits aient une chance de grandir et son clan, une chance d'être de nouveau protéger par les ancêtres. Pour que la génération future est plus que ce qu'on lui avait légué.

Son sursaut fut beaucoup moins fort que le sien l'avait été lorsque c'était elle qui s'était infiltrée dans sa tanière pour dire son nom, ce qui lui fit comprendre deux choses : si Fifi pleurait, à l'instant, c'était pour se soulager, tellement qu'elle s'épargna toute raideur en relevant faiblement la tête, en posant son regard terne dans le sien, vif, et en entrouvrant sa gueule sur à peine le souffle d'un miaulement.

— Foudre ... »

Sa position à l'instant - et dans son nid fraîchement nettoyé - lui rappela cette délicieuse veillée avec elle mais l'image de l'allumeuse en herbe se juxtaposa mal à l'ombre de cette chatte dont les sillons des larmes étaient davantage creusées par les rayons, qui se réfléchissaient au travers de la neige qui couvrait l'entrée. Elle avait l'air pitoyable, et il eut le réflexe de lever la patte comme pour faire mine de se reculer devant pareille manifestation de son conflit d'émotions. Elle essaya de se relever - il eut le geste de s'avancer en reconnaissant dans sa posture celle d'Étoile d'Or qui se remettait du froid de la Rivière après avoir plongé pour le sauver alors tout de suite il se retrouva contre elle, le dos sous son menton afin de lui éviter une chute - c'est son arrière-train qui tomba plutôt, et tant mieux, mieux valait s'asseoir que de se précipiter à se lever - surtout qu'elle devait être affaiblie par la mise à bas?

Ses oreilles vrillèrent et il se raidit sous la chatte lorsqu'il entendit de sa gueule une plainte comme il n'en avait pas l'habitude, se figeant, se statufiant à son chevet sans toutefois savoir comment l'aider plus qu'il ne le faisait physiquement.

— « Ça ... Il faut que ça ... S'arrête ... Nous ... C'est ... Dur ... Trop dur ...

Un coup de dos pour l'aider à se redresser et il répondit sans le savoir à son vœu, à s'enfourner le nez dans la fourrure à sa nuque et à ronronner de confusion devant sa requête.

— Qu'est-ce qui ne va pas? Qu'est-ce qui ne va pas. »

C'était les plantes qu'on lui avait administrées pour la mise à bas? Non, puisque pendant le rassemblement elle avait eu suffisamment de force pour amener un à uns les chatons à Ourse Polaire. Alors qu'est-ce que c'était?

Coup de Foudre tenta un sourire, fermant à demi ses yeux, cherchant à se faire tendre en bedside manner pour le bien de la siamoise.

— « C'était rien qu'une blague, tu sais...

Nothing's like before

Il était là, elle pouvait sentir sa chaleur mais loin de la soulagée, elle rendait plus dure encore ce qu'elle avait à dire, mais oh comme elle aimait ce parfum, comme elle aimait cette fourrure sous sa tête qui lui rappelait les bons moments et par conséquents, lui vriller les tripes aussi délicieusement que douloureusement. Son museau, son ronronnement, tout lui donnait envie de lever la queue, de redevenir joueuse avec lui, tout SAUF la décision qu'elle avait prise en cédant un à un ses chatons à Ourse Polaire ... Et sa question, elle renifla, enfonçant sa propre tête dans le corps du matou, comme si elle pouvait se fondre en lui, pleurant de nouveau, juste un coup bref et fulgurant, juste de lourde larmes afin d'assécher complètement son être, de s'épuiser entièrement, de tarir les torrents pour ne laisser à la place qu'une terre aride et craquelé. Mais ce qu'il miaula lui serra le coeur plus fort encore alors que, dans un soupir, elle prit sur elle pour lui répondre, la tête enfoncer dans le creux derrière le coude du bengal.

- Non, tu ... Tu ne comprends pas ...

Elle était à bout, épuiser et pourtant, elle se leva bel et bien, pour se reculer, laisser un espace entre eux et le regarder dans les yeux, lui offrant pour tableau sa tristesse infinie, la douleur totale dans son regard. seul cadeau qu'elle avait en cet instant, empoisonner, elle le savait. Mais derrière, il devait pouvoir y lire son amour, s'était ce qu'elle escomptait. Que derrière la souffrance il voit dans ses yeux à elle combien il était important pour elle. La siamoise ajouta alors, doucement. Chaque mot lui coûtant plus encore que le précédent.

- Tu vois ça ... Nous ... Toi et moi ... On ne peux plus Coup de Foudre ... On ne doit plus ... Un hoquet de douleur la transperça mais elle secoua la tête, avec une lenteur qui révéler bien plus de peine encore si possible. Tu me détruit ... Et ... Elle ferma les yeux, cessant de dodeliner de la tête pour froncer en même temps les sourcils, si peu pourtant. Et je n'en peux plus de souffrir ... De tout ça ... Si lui ne ressentait rien, elle était brisé au fond. Mais peut-être, sans le savoir était elle en train de briser un mur pour y laisser passer un blizzard aussi froid et magnifiquement affligeant que celui qui la brûler de l'intérieur, peut-être oui, allait elle le mettre au supplice autant qu'elle l'était. Elle n'y croyait plus du fait, savait que pour lui, elle n'était pas rien mais ce qu'il pouvait vraiment ressentir, elle avait fini par comprendre que s'était comme de l'eau derrière une couche de glace. Imperceptible. Ses émotions pouvaient bien être là quelques part, jamais il ne pouvait les sentir comme elle-même en cet instant se sentait torturer par les siennes. Et au fond, peut-être en cela avait il de la chance ...

C'était rien qu'une blague mais peut-être que ce qu'il avait dit, certes déplacé, avait directement touché Fifi au cœur - « Les Guérisseurs entrevoient leurs visions par leur sexe! »

Était-ce vraiment une blague s'il y pensait vraiment? Puisque les Étoiles avaient eu le culot de priver à Fifi les visions qu'elle voulait tant, depuis leur Veillée... D'un autre côté, elle n'était pas devenue plus faible, certainement pas à ses yeux, à ses yeux elle était simplement redevenue une chatte comme elle et lui et le reste du Clan et plus rien ne lui donnait raison de se mettre à part. Elle avait perdu ses visions ; elle ne pouvait donc plus rien perdre d'autre.

— « Non, tu ... Tu ne comprends pas ...

Elle pleurait - plus qu'il ne l'avait jamais vue pleurer, et elle s'affaissa contre lui jusqu'à ce que son museau de trouve son coude et ses intercostaux. Le bengal réagit à cette position en se tordant à son tour, abaissant sa tête histoire de fermer cette curieuse étreinte, soufflant son air chaud sur la raie du dos de la siamoise.

Mais alors qu'il décollait ses coussinets du sol pour tenter de la serrer contre lui elle se-- recula. Et sa patte, levée, poursuivit son geste en serrant le vide, en effleurant du bout de ses poils ceux du poitrail de la siamoise qui avait brisé l'étreinte pour créer une distance entre les deux et la patte, impuissante, demeura levée, en l'air, manifestation de la confusion du Bengal qui pencha légèrement sa tête, étira légèrement le cou, pour passer son museau sous la patte comme s'il se demandait où était partie la siamoise qu'il s'apprêtait à serrer.

Il releva les yeux pour l'interroger directement du regard.

— « Tu vois ça ... Nous ... Toi et moi ... On ne peut plus Coup de Foudre ... On ne doit plus ...
— ... On ne doit plus, quoi? Il demanda, ses commissures sur crispant sur un seul côté de ses babines sur ce n'était pas exactement un sourire.

Elle secoua la tête et il alla poser sa patte par-terre, pour y peser son poids, pour tenter de se lever et se rapprocher de la siamoise:

— « Tu me détruis ... Et ...

Elle ferma les yeux - elle se ferma à ses yeux, qui s'étaient arrondis dans sa face.

— Et je n'en peux plus de souffrir ... De tout ça ... »

Elle se ferma à ses yeux qui lurent l'air à la recherche d'une réponse, une solution, une parade ou une explication, bordel! Il se pesa davantage sur sa patte, et son sourire se hissa avec peine à sa face en desserrant ses mâchoires d'un coup pour ouvrir la gueule.

— « De quoi  tu parles? Ce n'est pas moi qui te détruis Fifi, c'est les croyances du Clan! Tu...

Pourquoi  tu  te  punis  toujours comme ça??

La glace se cisailla et l'eau coula- de ses yeux, et la sensation de chaud-froid à ses joues et son museau lui fit reculer vivement la tête et sourciller de perplexité en entrouvrant la bouche.

— « Qu'est-ce   qui se passe.

Une vague de dégoût le submergea et des tremblements lui prirent aux commissures, à son sourire qui s'affaissa, à ses pattes qu'il piétina et un son, mat, retentit dans son oreille, lorsqu'il constata qu'une larme - que bien d'autres larmes suivirent la tendance pour s'écraser sur le plancher dans sa tanière.

Il pleurait? Comme elle? Par mimétisme? Qu'est-ce qu'il lui arrivait. Son museau se plissa en serrant les dents et il redressa sa tête pour faire fi de son petit dérèglement en ce moment:

— « Combien   de fois.

Combien de fois je dois t'aider à t'ouvrir les yeux sur l'immoralité des Étoiles qui jouissent à te torturer ?

Le-

Il détourna les yeux, lut par-terre, se hérissa en voyant d'autres larmes et tâcha de les détourner de ce train de pensée pour engager une autre voie:

— Brise de Glace, l'aide-guérisseur de Nuit Hivernale, ne me fais pas croire que tu crois qu'il se punissait aussi de son amitié avec elle ?

Nothing's like before

La chatte secoua la tête, certes le clan avait ses croyances mais si ses ancêtres avaient fait d'elle une guérisseuse, si Mirage du désert lui était apparu et si elle avait pu parler à tout ses morts, s'étaient aussi grâce à ses croyances. Alors quand il haussa le ton comme pour crier sur elle, elle recula, d'un sursaut, comme s'il l'avait giflé et en un sens, c'est ce qu'il avait fait. Car les mots pouvait faire d'autant plus mal que les gestes et elle le regardait à présent, les yeux arrondis. Oh elle n'avait plus de larmes à verser, après en avoir tant livré la nuit, mais ce qu'elle découvrit en revanche la laissa figée de stupeur. Foudre, le Coup de Foudre qu'elle savait abîmer, comme insensible vu de l'extérieur, incapable de démontrer qu'il ressentait des émotions vrais, ce Foudre là était en train de pleurer, vraiment. Alors quand il parla à voix haute, elle sentit sa propre voix se mêler à celle du mâle et si lui ce demandait ce qu'il se passait, elle lui annonçait d'une voix blanche, la surprise de le découvrir pleurant effaçant de son timbre ses émotions à elle.

- Tu ... pleure.

Elle s'apprêtait pourtant à faire un pas quand il en rajouta, oh mots cruels qui lui percèrent l'échine, la faisant se dresser subitement, fourrure gonflée qui lui donnait davantage d'allure même si en cet instant, cette fourrure sale de mère fatiguée lui donnait surtout cet allure de fauve piéger, ce tigre qui attends qu'on le lâche pour le traquer. Animal aux abois prêt à tué pour sauver sa propre vie. Étincelle de fureur dans ses saphirs qui brillaient d'un éclat mauvais, blessée.

- Tu vois ! C'est pour ça ! C'est pour TOUT ça que ça ne peux plus durer FOUDRE ! Parce que tu ne comprends Rien ! Elle souffla par le museau, tel un taureau sur le point de charger, oreilles aplatis sur son crâne et crocs légèrement dévoilé, et pourtant, en suivant le trajet d'une larme, elle se radoucit, sa queue revint se plaquer à son flanc et ses oreilles se redressèrent, doucement, alors que son visage afficha de nouveau cette douceur maternelle mêler à la tristesse.

- Brise de Glace n'a rien à voir avec tout ça, lui n'a jamais eu et n'aura jamais de vision ... Foudre ... Elle murmura son nom, avant de s’avancer réellement vers lui, de lui donner un coup de tête, tout doux, contre ce menton qui la dominait sans mal. Comment pourrai tu comprendres ce que j'ai perdu alors que tu n'as jamais pu les voirs où leur parler ... Sa voix se faisait faible, dévoilant sa fatigue. J'avais accepter tout ça, toutes ses attentes ... Et ... Et qu'importe, ce qui est fait et fait ... Mais ... Ce que je veux te dire c'est ... Son cœur se serra car elle savait qu'après ses mots, il y aurait véritablement quelques choses de brisés entre eux. C'est que chaque fois que je te vois, ça me fais mal ... Je t'aime Foudre, tellement ... Et tu le sais mais .... Mais c'est pour ça que je dois m'éloigner de toi ... Parce que sinon ... Elle soupira, secoua légèrement la tête avant d'afficher un triste sourire. Je n'arriverai pas à avancer ... Et je ... Elle savait que la suite, il la rejetterait, que si elle voulait s'occuper de leurs petits, il allait lui dire de le faire, sans comprendre que s'était sa place dans le clan qui était en péril. Alors les mots se bloquèrent dans sa gorge et elle serra les dents, rendue muette par ce qu'elle savait de lui, de sa manière de penser ...

« Tu... pleures » lui dit la siamoise, avec le même ton qu'on remarquait que « tiens, il pleut. »

Il ne se sentait pas particulièrement affecté par la (pluie) (ni la)

si tuation mais visiblement l'a

ffliction était réelle si ses glandes la

crymales fuyaient son contrôle.

Il y avait des larmes là toute de suite et maintenant à ses pattes et elles venaient de ses yeux et c'était à n'y rien comprendre mais qu'à cela ne tienne -

— « Tu vois ! Secret du Firmament était furieuse. Il l'avait tellement piquée au vif qu'elle se hérissa en sortant les dents sur un regard acéré de reproche.

C'est pour ça ! C'est pour TOUT ça que ça ne peut plus durer FOUDRE ! Parce que tu ne comprends Rien !

Il lui rendit son reflet non pas en se hérissant mais en se carrant inflexible face à elle, malgré les larmes qui coulaient.

— Arrête de prétendre que ma perspective vaut moins que la tienne. »

Elle souffla par le nez ; il fit pareil, tiqua d'une commissure au nouveau plic! qui marqua une nouvelle larme par terre, que Fifi suivit des yeux et imperceptiblement du nez avant de se redresser, avant de se radoucir. Son poil redescendit et tout son ton aussi:

— « Foudre ...
— Si tu n'avais pas été apprentie-guérisseuse, c'est LUI qui aurait pris ta place ! C'est LUI qui aurait eu tes visions et ça crève les yeux - il aurait fait pareil Fifi.

N'importe qui   aurait fait pareil. »

Elle s'approcha, il se sentit flancher, il sentit ses traits faciaux se tordre et se distendre sur des grimaces crispées car tout ce qu'il voulait c'était la voir heureuse - c'était ce qu'il se tuait à faire!

— « Comment pourrais-tu comprendre ce que j'ai perdu alors que tu n'as jamais pu les voir où leur parler ...
— « C-ça ne fait rien, ça.
— J'avais accepter tout ça, toutes ses attentes ... Et ... Et qu'importe, ce qui est fait et fait ... Mais ... Ce que je veux te dire c'est ... C'est que chaque fois que je te vois, ça me fais mal ... Je t'aime Foudre, tellement ... Et tu le sais mais .... Mais c'est pour ça que je dois m'éloigner de toi ... Parce que sinon ...
— Non--
— Je n'arriverai pas à avancer ... Et je ...
— Mais on est pas -- mais rien te force à-- s-si Brise de Glace était ami avec Nuit Hivernale, il reprit, en tentant de hacher ses mots pour se faire mieux comprendre puisqu'il avait l'impression qu'à force de les tordre il n'arrivait plus à les dire d'un cœur franc, on peut l'être aussi. Si ce que tu as perdu est une sentence définitive, très bien!   Très bien.

Mais tu peux avancer, tu n'as pas besoin de tes visions pour devenir la meilleure guérisseuse. C'est ce que tu veux, oui?

Regarde moi.

Il avait aplati ses oreilles de chaque côté de sa tête, et un éclat étrange brilla dans ses yeux, un éclat de sincérité, comme il tentait aussi sincèrement de lui offrir un sourire, avant de le perdre, graduellement, et lui faire voir tout l'éclat de sa lucidité:

Tu peux le faire. »

Sans équivoque et sans mensonge, sans tromperie, sans double-entendre. Aussi bleu que l'était le ciel, aussi vraies que les constellations d'étoiles qu'elle lui avait creusées dans la peau, sous le poil. Il cilla, détourna les yeux et fit mine de se tourner en pesant son poids sur une patte, se préparant à prendre congé. Elle voulait rompre et qu'il ne la pèse plus, ne la détruise plus - ... très bien.

Quoi qu'en disent ses larmes, qu'il essuya d'une leste geste du revers de la patte sur son museau et ses yeux, les papillonnant en retrouvant peu à peu la vue - c'est qu'il avait eu l'impression d'avoir la berlue - très bien.

— « ... Tu as besoin de repos et de reprendre des forces. »

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Elle secoua la tête, une fois encore il croyait qu'elle le prenait de haut, et tout ce qu'elle parvint à répondre, sur un ton blessée, déçue fut Non ... c'est faux .... Il avait ses idées, ses espoirs d'un monde plus beau mais ce qu'elle avait eu elle, s'était une connaissance du pourquoi certaine chose ne devait pas changer. Et leurs deux mondes étaient incompatibles, ce qui lui faisait plus mal encore, forçant sa longue queue sinueuse à se glisser sous son ventre, lequel se secoua d'un hoquet de douleur. Oh qu'elle aurait aimer que les choses soient si simple, mais elle ne l'était pas et si Coup de Foudre rester aveugle à cela, elle restait aveugle à la facilité qu'il voulait lui offrir. Parce qu'elle le comprenait à présent, qu'il avait tellement raison et que les attentes des autres étaient un fardeau, mais vivre dans un clan, s'était cela aussi, auquel cas, ils n'avaient cas tourner solitaire ... La pensée lui arracha un sourire pénible mais le bengal ne lui laissât pas le temps de lui offrir cette dure conclusion.

Elle hocha la tête, négativement, parce que Nuit Hivernale savait les risques et n'avait jamais franchis le pas. Malgré sa colère froide pour les étoiles, la Birmane avait eu la sagesse de ne pas fauté ... Et tristement, celle de prendre la place d'une réelle fautive. Il lui répondait, et cette bataille l'épuisait davantage encore. Elle le découvrait a chaque mot, à chaque réponse, mais elle avait sus dès le début que ça ne serait pas facile, que ce serait déchirant. Seulement, elle pensait que ça le serait juste pour elle et le voir lui aussi affecté était en train de la démolir plus encore. Un compromis, elle devait juste trouvé un compromis. Ne s'était elle pas déjà assez menti pourtant ? Elle grimaça douloureusement tout en l'écoutant, couchant de nouveau ses oreilles, ses épaules s'affaissant sous le poids de tout ce qu'elle entendait et des réflexions qui se faisait dans son esprit. Il devait bien y avoir une solution pour ne pas TOUT perdre ... Ne pas le perdre lui surtout. Elle avait déjà tellement mal alors ... Peut-être ...

Mais elle était incapable de le regarder de nouveau et elle ferma les yeux, retenant un sanglot parce qu'elle le savait, ce qu'elle voulait, ce qu'il voulait, ensemble, ça ne pouvait pas la rendre heureuse. Parce que cette amitié là lui serait toujours douloureuse. Malgré tout, même les yeux clos, elle avança d'un pas hésitant, désireuse de sentir sa fourrure à lui. Et elle le regarda, laissant une larme solitaire et brûlante quitter son œil droit pour glisser tout doucement sur sa joue. Parce qu'elle ne savait pas que faire mais qu'en l'entendant, en le voyant, en le sentant là, si prêt, elle se disait bêtement que quitte a avoir mal, elle pouvait prendre un peu de ce qu'il avait à offrir tout en le forçant à respecter son choix de déposer entre eux des limites. Mais il semblait prêt à partir, à la laisser, à l'abandonner et pourtant, il avait raison, s'était elle qui le planter là, lui crachant à la gueule que leurs univers s'étaient croisés mais que le sien à elle était incompatible avec celui qu'il voulait. Et ce putain de compromis qui était né d'un espoir lui faisait d'autant plus mal qu'elle n'était pas certaine qu'il veuille tenter l'essaie à présent. Pas alors qu'elle avait créer un mur et briser les fondations passés d'un potentiel bonheur. Elle se haïssait en cet instant et si ses griffes s’enfoncèrent dans le sol, elle avait l'envie de les sentir dans sa propre peau. Parce que nul douleur physique ne serait jamais plus pénible que celle de son cœur. Était elle définitivement en train de le perdre comme elle avait perdu quelques heures avants seulement ses petits ? Alors quand il lui asséna le coup fatal, elle réagit et en un instant, le percuta, si faiblement pourtant. Car il avait raison, elle était à bout, simplement.

- Reste ... C'est ... C'est chez toi ici ...

Elle se mordit la langue et sentit le goût du sang lui emplirent la gueule. Pourquoi ne parvenait elle pas à être honnête ? Elle se laissa glisser contre lui, elle était à bout, nerveuse, seule, perdue et les prochaines secondes seraient décisive, elle espérait juste ne pas lui avoir fait trop de mal, bien trop. Elle espérait juste qu'il ne la déteste pas ... Alors dans un murmure étouffer, elle ajouta, comme pour elle même.

- Je suis la plus nul des amis et ... Et certainement bien pire encore comme ... amante ... Elle laissa un vague vide, le temps d'inspirer, le temps de se lancer, avant de reprendre. Mais tu as raison et ... J'ai raison ... Le fait est que nos ... visions sont incompatibles et pourtant ... Pourtant ... Elle serra les crocs, un instant avant de lever vers lui son regard, un regard où se mêler tant de choses qu'elle doutait qu'il voit derrière toute sa confusion comme elle l'aimait vraiment. Je veux que tu restes ... en ... ami ? Puisque ... Elle tremblait d'épuisement, de fatigue aussi, mais son regard rester accrocher sur son compagnon. Rien ne sera jamais plus pareil ... je le sais ... mais ... Te voir t'éloigner définitivement où ... enfin ... je ne le veux pas ... Je ... j'aimerai juste ... Elle sentit sa gorge se nouée mais se força à poursuivre, sans perdre de vue Coup de Foudre et ses yeux brillants, parce que s'était sa dernière chance et elle le comprenait. trouver un équilibre ... Elle lui laissait le dernier mots, parce qu'elle venait tellement de changer d'avis aux cours des dernières minutes qu'elle comprenait qu'elle n'avait plus le droit d'en dire davantage. Soit il la rejetterai entièrement, soit il accepterait de lui laisser une chance, de prendre le peu qu'elle pouvait encore lui offrir. Trop peu par rapport à ce qu'elle avait donner et voulait encore lui donner au fin fond de son être. Parce qu'elle voulait voir les choses comme lui mais savait que pour cela, il faudrait qu'elle quitte le clan et à une vie pareil, elle ne s'en sentait pas prête.

Il sentit la siamoise contre lui à nouveau - d'un coup de tête, d'un grommellement, d'un soupir vaincu avec les épaules aussi affaissées que l'était son ventre post-partum...

— « Reste ... Elle lui dit d'un souffle. C'est ... C'est chez toi ici ...

Mais c'était elle qui disait que ça ne pouvait plus durer, c'était elle qui disait qu'il devait s'éloigner, c'était elle qui disait qu'à cause de lui elle n'arrivait pas à avancer -- Coup de Foudre ne se retourna pas, alors lorsqu'elle se laissa glisser contre lui ce fut sur son épaule, son flanc, mais elle ne vit pas ses yeux.

— Je suis la plus nulle des amies et ... Et certainement bien pire encore comme ... amante ...
— ...Ne dis pas de bêtises, un demi sourire souleva ses babines, cet honneur va à Raton-Laveur.
— Mais tu as raison et ... J'ai raison ... Le fait est que nos ... visions sont incompatibles et pourtant ... Pourtant ...

Il baissa les yeux par terre, aplatissant ses oreilles sur sa tête, lui donnant à peine plus qu'un coup d'oeil.

Je veux que tu restes ... en ... ami ?

Dans la tanière? Dans sa vie?

Puisque ... Rien ne sera jamais plus pareil ... je le sais ... mais ... Te voir t'éloigner définitivement ou ...

Chaque mot comme une torture, ni lui ni elle ne liaient leur langue d'argent habituelle et lui comme elle étaient vulnérables et désharmonisés. Enfin un point qui le réunissait. Enfin quelque chose qu'ils pouvaient partager et comprendre intrinsèquement sans n'avoir à le relever ou à argumenter son existence ; la situation était difficile pour les deux et les deux le savaient, pourtant, sans contexte, la scène n'était au finale que deux chats dans une tanière de Renard qui ne voulaient rien d'autre que s'éprendre farouchement de la chaleur de l'autre et qui se faisaient violence de nier leur envie.

— « Enfin ... je ne le veux pas ... Je ... j'aimerai juste ... trouver un équilibre ...

Qui n'en avait pas envie? Ce qu'il voulait, il voulait le créer pour changer le futur ; ce qu'elle voulait, elle, était de se conformer aux règles du passé. Comment trouver une parité entre les deux? Il n'était pas près de relâcher sa poigne de sa vision mais il voulait aussi permettre à Secret du Firmament de concrétiser la sienne, à défaut de ne plus jamais partager celle de leurs Ancêtres... Il ouvrit la bouche, la referma, tourna sept fois la langue derrière ses dents et se reformula sept fois sept idées différentes en tête. C'est donc une voix rauque qui s'éleva de sa bouche lorsqu'il reprit enfin la parole, suivant la tirade chagrinée de son amie:

— « ...Tu te rappelles quand... tu m'as reproché de ne pas être là pour le Clan, parce-que je suis toujours ailleurs...

Il inspira son air, gonfla sa cage thoracique comme un chat se gonflait de courage, mais lui le fit plutôt pour relâcher les tensions dans ses muscles.

— Je t'ai fait voir le monde par mes yeux... fais-moi le voir par les tiens. Il s'éloigna d'elle mais pas pour se diriger vers la sortie. Pour effectuer un demi-tour sur ses pattes et lui faire face.

Fais de moi ton apprenti-guérisseur, ou ton aide, ou fais de moi le guerrier qui t'accompagneras dans tes cueillettes.

Comme ça, je verrai tout ceux avec qui je me suis allié, et toi, tu te sentiras moins seule en accomplissant ce que tu souhaites. Les Étoiles t'ont rendue aveugle, non?

Il souffla par le nez, comme la fin d'un soupir, en même temps qu'il levait un sourire pour une rare fois réchauffé:

— Entre deux Aveugles,... et il ne termina sa pensée qu'avec cette fatigue dans les yeux, cet éreintement de la voir tout le temps s’essouffler pour des chats qui ne méritaient pas son air.