show yourself or hide forever - abandon

▬ Guerrier

ft. Nuage d'Epervier

Show yourself or hide forever

Dans la matinée, on l’avait réveillé pour s’entraîner. La tension grimpait à une vitesse incroyable dans le camp. On savait qu’Étoile Maudite n’avait clairement pas apprécié retrouver sa fille meurtrie près du territoire du Clan du Vent, et qu’il lancerait bien trop rapidement un affrontement contre ce dernier. Alors, tôt dans la journée, on avait demandé à ce que Nuage Embrasé s’entraîne avec son mentor. Les griffes et les crocs n’étaient plus proscrits, on acceptait grandement la violence de leurs affrontements, on en avait besoin, pour être en situation pour le jour J.

Dans ce même silence morbide, Nuage Embrasé avait accompagné Feulement jusqu’au grand sycomore calciné, lieu de leur premier entraînement au combat. D’autres félins étaient venus avec eux, et Nuage Embrasé n’y avait pas porté grande attention. Suite à cet affrontement de colosses, Feulement abandonna son aspirant, comme à son habitude, pour vaquer à ses occupations. Nuage Embrasé s’était retrouvé comme un con au pied de cet arbre, et pendant une bonne dizaine de minutes, il attendu dans un silence profond, fixant le vide. Il se décida ensuite de se rendre utile en faisant un petit tour des frontières, principalement celle en commun avec leur futur adversaire.

Alors, dans une course aux longues foulées, il rejoignit rapidement le Chemin du Tonnerre. Son odeur et son bruit assourdissant avaient fait tourner la tête au rouquin avant même qu’il ne puisse le voir. Il porta son regard sur les alentours avant de sortir du couvert des grands sapins, se postant devant la route, regardant les monstres passés dans une valse presque jolie. Cette odeur épouvantable couvrait toutes les traces aux alentours, mais il pouvait tout de même sentir l’effluve désagréable du Clan du Vent. Effluve qui se confrontait à celle du Clan de l’Ombre, plus musquée, plus sauvage, menaçante.

Regarder ses monstres le berçait presque, Nuage Embrasé les regardait passés, de droite à gauche, puis de gauche à droite, avec des allures plus ou moins vives. Il avait toujours cette petite peur lové au creux de son âme, qu’un de ces lions de ferrailles ne quitte son chemin pour s’attaquer à lui ou à la forêt. Ce qui était compréhensible, celui qui n’aurait pas peur serait fou. Le vent que ces animaux brassaient ébouriffait la fourrure embrasée du matou, assis bien droit et le menton haut. Il était vide de toute émotion, d’une neutralité rocailleuse.

Pourtant, même avec ce spectacle vivant sous les yeux, il aperçut un mouvement du coin de l’œil, dans sa vision périphérique. Dans mouvement vif, il bloqua sa cible sur la source de ce mouvement. Était-ce quelqu’un ? Était-ce une proie ? Elle se trouvait de l’autre côté du chemin du tonnerre, et s’aventurer sur ce dernier sans faire attention serait du suicide. Et il ne risquerait pas sa vie pour une pauvre souris sur le territoire de ces pouilleux du Vent. Alors il resta là, assis comme une statue de pierre, fixant l’autre rive, à l’affût de chaque mouvement, chaque bruissement de feuilles, chaque grain d’herbe. Et pourtant, porter son attention sur des choses semblants si silencieuses face au brouhaha de la route lui détruisait le crâne.

État: A l'affût | Lune 50 à 52 → Pré-bataille | Âge: 9 lunes

♯ Sentinelle

Nuage d'Épervier avait assez récemment repris les entraînements auprès d'Éclat d'Argent, sa mentor assignée. Depuis une grosse lune, le brun se sentait à nouveau vivant, utile, actif. Pourrir dans le Camp à ne rien faire ou devoir se contenter de longues balades pleines de solitude commençait à avoir un impact négatif sur sa santé : malheureux, le pauvre matou n'osait même plus manger tant il se sentait illégitime. Durant la période où il avait été autorisé à se promener sans pouvoir s'entraîner, le fils du lieutenant avait tenté d'améliorer sa chasse. Mais rien n'y faisait : Épervier était un guerrier, pas un chasseur.

Les sentinelles s'entraînaient essentiellement à se battre. Et après un énième exercice avec la féline au poil clair, Nuage d'Épervier fut à nouveau libéré. Doucement mais sûrement, le matou aux yeux dorés avait repris de l'assurance en combat, aussi ses réflexes durement acquis finissaient par lui revenir. Bientôt sans doute, il pourrait se débarrasser de son nom de Nuage qui lui collait à la fourrure. Il avait pris du retard dans son entraînement, à cause de ses blessures.

Intrigué et souhaitant se recueillir non loin de la scène de crime, l'animal aux multiples nuances brunes finit par se diriger vers le Chemin du Tonnerre. Il ne comptait pas franchir à nouveau la frontière : il n'était pas assez bête pour ça. Mais peut-être croiserait-il le mystérieux guerrier sombre qui l'avait balafré et humilié, enseignant au plus jeune une sacrée leçon. C'est ainsi que Nuage d'Épervier s'approcha de la route goudronnée où vrombissaient régulièrement les monstres craints de tous. Parce qu'il était inclus parmi tous, le jeune mâle se tint à distance du danger et se contenta de plonger son regard sur le territoire marécageux qui s'étendait de l'autre côté. Il ne put ignorer l'imposant félin roux qui le fixa aussitôt. Le brun ne lui accorda aucun regard, mais miaula entre deux monstres, assez fort pour être entendu :

« T'inquiète, je vais pas traverser. » Il marqua une pause, laissant un ou deux véhicules gronder avant qu'il ne puisse reprendre. « Qu'est-ce tu fous ici, toi ? »

Il n'avait rien de menaçant, sa voix était plutôt plate, dépourvue de toute sympathie ou animosité.

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Serres d'Épervier s'exprime en #f6e122.

show yourself or hide forever - abandon Epervi10

Merci à mon Secret Santa 2021 : P'tit Lu ! :keur:

Illustration par Nmirah:

▬ Guerrier

ft. Nuage d'Epervier

Show yourself or hide forever

Son voisin ne lui accordait même pas un regard, quand il l’interpella entre deux « voitures ». Nuage Embrasé avait passé des longs moments à fixer ces véhicules remplis de bipèdes comme le lui avait appris Feulement, comment était-ce dans le ventre de ces monstres ? Il se le demandait bien, mais la curiosité était rapidement écrasée par son instinct qui lui criait que c’était dangereux et qu’il devait se tenir loin de ces voitures. Son voisin, quand à lui, avançait sur l’autre rive. C’était un venteux, bien évidemment, un solitaire ou un autre clanique ne se sentirait pas autant à l’aise s’il n’était pas chez lui. Nuage Embrasé restait silencieux, il n’avait pas l’habitude de beaucoup parler.

« T'inquiète, je vais pas traverser. Qu'est-ce tu fous ici, toi ? »

Entre ses deux phrases, il fut coupé par un nouveau véhicule qui passa en grondant comme le tonnerre. Son voisin n’était pas menaçant, et n’éprouvait aucun signe d’affront. Il était.. neutre, plat, sans intérêt. Nuage Embrasé fit danser le bout de sa queue, enlacée autour de ses pattes comme une vipère. L’aspirant avait de nombreuses tendances bellicistes, et pourtant il devait les taire pour éviter le malheur. Il était vrai, que faisait-il ici déjà ? Il était en mission, enfin, mission personnelle. Découvrir et rencontrer ses futurs adversaires pour profiter de leurs failles.

Pourtant, le rejeton des Flammes ne répondit que par un long silence, emplissant la zone d’une tension particulière, pas d’affront ou de colère, ni de crainte, juste de malaise suite à son silence, souvent coupé par les monstres qui couraient à fond de train sur la route de bitume. Sa réponse aurait sûrement été un « rien » ou « ce n’est pas tes affaires », mais user sa voix et son énergie pour répondre ça n’était pas son genre, son silence en disait déjà beaucoup.

Alors, dans sa place de gargouille, il ne bougeait pas, droit comme un piquet, à l’affût. On ne sait jamais, un fou se jetterait peut-être sur la route pour lui plonger dessus. Espérons que si son voisin en était un, il se ferait tamponné par une caisse dans la seconde qui suit. Nuage Embrasé avait les muscles tendus, il était toujours sur ses gardes, avec un coup de malchance, son voisin pourrait passer entre deux monstres et vraiment s’en prendre à lui. Il prouvait ses gardes avec sa posture, droite, dure, le visage fermé et les oreilles en avant. Il attendait que son adversaire face le premier pas.

État: A l'affût | Lune 50 à 52 → Pré-bataille | Âge: 9 lunes

♯ Sentinelle

Nuage d'Épervier patienta un moment. Mais l'imposant novice du Clan de l'Ombre ne lui répondit jamais. Telle une statue, le rouquin n'oscillait pas non plus face aux monstres après tout... pourquoi le ferait-il face à un apprenti adverse ? Le brun ne put retenir un rire léger. Ils n'étaient pas bavards de l'autre côté de la frontière, alors ? Sa rencontre avec le mystérieux guerrier du Clan du Tonnerre avait failli rendre le Venteux plus ouvert aux autres, est-ce que ce parfait cliché du guerrier Ombreux parviendrait-il à l'en dissuader ?

Imposant. Mine sombre. Silencieux. Glacial. Sérieux.
Tout droit sorti d'une histoire de pouponnière, celui-là !

L'apprenti d'Éclat d'Argent se permit de scruter l'étranger avec plus d'attention. Puisque sa bouche n'en disait pas grand-chose, peut-être son corps serait-il plus bavard ?
Une épaisse fourrure aux multiples nuances où le roux dominait aisément les touches plus claires, une musculature qui rendait la carrure du mâle d'autant plus imposante que ce que sa génétique ne lui offrait déjà, un crâne à l'imagine de sa stature; massif donc. Quel putain de stéréotype. Il aurait seulement fallu que le bougre ait un pelage plus sombre pour être le parfait représentant de son espèce. L'ambre de ses yeux arracha un sourire au plus vieux. Et par dessus tout, une énorme cicatrice lui barrait la gueule. Là, il ne pouvait pas se retenir, vous comprenez : c'est pourquoi comme je le disais, Nuage d'Épervier libéra un rire léger. Ce type était tout droit sorti d'un conte pour chatons dissipés...

Le Venteux se redressa, un large sourire aux babines et alors, posant cette fois-ci ses yeux jaunes sur son homologue, il lui fit :

« Tes parents sont frères et sœurs ou quoi ? » Un peu de piquant. « Tu es le parfait petit ombreux : costaud et malpoli. » Et ennuyeux, se garda-t-il de dire.

Trottinant le long de l'asphalte, Nuage d'Épervier tenait cette fois-ci sa promesse en demeurant en ses terres.

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Serres d'Épervier s'exprime en #f6e122.

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