Thème X - Terres Inondées |
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| C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon | |
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Auteur | Message |
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Vent du Nord☀ Porte Parole/SoigneuseAdministratrice
Messages : 1008 Date d'inscription : 19/04/2018 Age : 26
Carte d'identité Âge: 82 lunes [avril 2024] Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 31.10.18 17:09 | |
| Fixée, immobile après avoir enfin réussi à traverser le chemin du tonnerre, Nuage des Vents ne pouvait se résoudre à franchir la frontière du Clan de l’Ombre. Elle était pourtant dans son bon droit, depuis quelques jour déjà. Elle s’était affranchie des lois et des conflits, lui permettant d’aller là où bon lui semblait. Du mille-feuille, c’est là tout ce qui lui fallait. Oui, elle prendrait ce foutu mille-feuille et ferait demi tour aussi vite que possible.
Chassant d’un mouvement de la queue son anxiété, elle s’engagea en territoire ennemi la gorge nouée.
Seul un chemin du tonnerre séparait leurs territoires, et pourtant, Nuage des Vents se sentait à des kilomètres de chez elle. Tout était différent. L’air était plus humide, l’odeur était tout sauf comparable et même leur herbe n’était pas la même. Elle était plus humide, et de la mousse jonchait le sol entre quelques touffes. C’est donc ça, le territoire du Clan de l’Ombre?
Nuage des Vents fini par en oublier sa cueillette, plus à l’aise à chaque pas qu’elle faisait. L’exploration était devenue comme prioritaire, jusqu’à ce qu’elle se rappelle qu’un Clan vivait ici. Un Clan ennemi. Et si une patrouille la croisait ici, plus occupée à découvrir une terre qui ne lui appartenait pas qu’à faire ce pour quoi elle était venue? Surtout de la part du Clan du Vent, qui s’était approprié la Pierre de Lune et avait soudainement refusé de venir aux assemblées aux quatre chênes. D’autant plus qu’elle ne pourrait pas les entendre venir.
L’apprentie blanche aux yeux vairons poursuivi donc sa route, longeant le chemin du tonnerre pour s’assurer de ne pas se perdre, mais aussi et surtout pour éviter la mousse qui faisait sous ses pattes une sensation vraiment déplaisante. Impossible d’en trouver. Était-ce à cause de l’arrivée de l’automne? Non, ça n’aurait aucun sens, on ne lui aurait pas demander d’en trouver si c’était impossible. Puis, à force de chercher encore et encore, Nuage des Vents fini par se rendre compte qu’elle avait oublié à quoi ressemblait cette maudite plante.
Elle resta plantée là, abasourdie par sa propre bêtise. Elle avait pourtant bonne mémoire, en temps normal! Alors pourquoi avait-elle oublié maintenant? Réfléchis, réfléchis, ça va te revenir… Mais plus elle forçait sur ses pensées, moins le souvenir du Mille-Feuille semblait vouloir revenir.
Peut-être qu’en tombant dessus, ça me reviendra, relativisa-t-elle dans un haussement d’épaule. Et elle s’enfonça davantage sur le territoire.
Mais rien. Toujours rien. Au bout d’un moment, quand ç’en était trop, Nuage des Vents craqua et exprima sa frustration par un bruyant râle. « Mais merde, elle est où? Elle est où… »
Incapable de trouver, elle envoya une touffe d’herbe voler d’un coup de patte, s’essayant sur un petit rocher afin de faire une pause. _________________ - Spoiler:
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| | | Cœur de Mimosa▬ Guerrière
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Carte d'identité Âge: 38 lunes (août 2021) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 31.10.18 20:05 | |
| Des jours. Des jours étaient déjà passés, depuis qu'elle avait accepté, à contrecœur mais avec des trésors d'espoir, même une pointe d'enthousiasme, quoique mêlée de regrets, la nouvelle voie qui s'ouvrait, unique, sous ses pas - cette même voie qui lui permettrait de tenir ses promesses; Nuage du Mimosa était devenue une apprentie guerrière, tout en offrant son amitié, son aide, son allégeance, à Nuage du Corbeau, en tant qu'aide guérisseuse. Elle ne dédierait jamais sa vie aux Étoiles, mais à son Clan, ça... C'était son devoir, non ? Par les crocs et les griffes, certes, mais aussi, juste un peu, grâce au novice de jais, à travers les plantes. Et ça, c'était particulier, c'était précieux. C'était aussi ce qui lui permettait de grandir, d'évoluer, et d'accepter le fait que, ce chemin-là, elle ne pourrait pas le changer. Mais pour grandir, la petite fleur d'or savait bien qu'elle devait aussi apprendre à vaincre sa timidité, et à faire les choses seule - une solitude qui, certes, faisait peur, mais qu'elle apprivoisait chaque jour un peu plus. De toute façon, elle savait qu'elle avait ses proches auprès d'elle, et les aurait toujours. Alors ça ne pouvait pas faire si peur, non ? Songeuse, la brunette avait donc quitté le camp, ce matin-là, en une simple promenade sur son territoire, désireuse de retourner près du grand arbre calciné où elle s'était rendue, un jour, avec son jumeau; elle y avait vu des proies, des pousses, aussi: quoiqu'il arrive, elle parviendrait sans doute à ramener quelque chose - à condition qu'elle se rappelle des quelques bases apprises avec l'apprenti d'Esprit Soucieux... Ou des positions de chasse enseignées par Chant d'Alouette. Enfin, on verrait bien. C'était donc emplie de bonnes résolutions que la sensible et timide apprentie s'était mise en route, et, peu à peu, que le territoire immense, de pins, d'arbres, d'herbe humide, aux bruissements familiers, au vent intense et aux innombrables jeux d'ombre et de lumière, aux couleurs automnales, avait avalé la mince silhouette. Elle était grande, élancée, mais très, très fine, gracile, et, face à l'immensité du monde, semblait presque fragile; mais c'était son monde, et elle l'aimait. Alors elle arpentait son royaume, son refuge, et... Elle souriait. Elle souriait à la brise, et aux petites fleurs Elle souriait aux parfums, aux feuilles mortes Elle souriait aux écorces, aux grands sapins Elle souriait au ciel, au vent, et au soleil Elle souriait à son monde rempli de merveilles Elle souriait, parce qu'elle était heureuse. Cependant, en arrivant près du grand arbre, la jeune fille sentit, dans la brise, au-delà de celles, caractéristiques, du territoire, une odeur différente: ce n'était pas le parfum des fleurs, ou des feuilles mortes, de l'écorce, des sapins, du vent, ou même d'une proie - pas même la fragrance que créait le Chemin du Tonnerre, cette odeur amère, âcre, qui restait dans la bouche. Non, ce n'était pas ça: c'était l'odeur d'un autre Clan, le parfum de derrière le ruban de pierre leur servant de frontière. Ok, ça, au moins, elle l'avait retenu, des enseignements de Chant d'Alouette qu'elle avait tenté de graver dans sa tête, avec application: le Clan du Vent. L'odeur du Clan du Vent, sur son territoire. Mieux encore: l'odeur du Clan du Vent, et une apprentie étrangère pour l'accompagner. Bon! Quelqu'un d'autre aurait sans doute foncé sur elle pour la chasser, ou tout du moins l'aurait escortée directement vers le Chemin du Tonnerre, pour qu'elle traverse aussitôt; mais Mimosa, dans le dos de cette inconnue, se contenta de l'observer, puis de s'approcher, curieuse, mais amicale. Pas la moindre agressivité - de toute façon, posée là, sur un petit rocher, la novice d'outre frontière ne semblait pas le moins du monde menaçante. Et Mimosa avait beau savoir ce que le Clan du Vent avait pu faire, elle ne le ferait jamais payer à la boule de fourrure noire et blanche qui se tenait non loin. « Hey ? » appela la jolie fleur.
Aucune réaction. Et même si elle ne parlait pas fort... C'était pas tout à fait normal, si ? Mimosa réitéra une nouvelle fois. Pas de réponse. La jeune ombreuse aux yeux d'or S'avança, se rapprocha, encore; Sincère, douce, ouverte, attentionnée, même. Oui, attentionnée - cette fille commençait à l'inquiéter.
« Salut ! » lança-t-elle finalement, venant se placer face à l'inconnue. « Moi, c'est Nuage du Mimosa. Ça va ? Qu'est-ce que tu fais ici, dis moi ? »
Une voix mélodieuse, cristalline; Amitié, pureté et curiosité. Attention, sollicitude. Mais dans cette voix, sans hésiter Pas la moindre trace d'agressivité.
_________________ Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa |
| | | Vent du Nord☀ Porte Parole/SoigneuseAdministratrice
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Carte d'identité Âge: 82 lunes [avril 2024] Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 31.10.18 21:10 | |
| Le Clan de l'Ombre était étonnamment calme. Ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé, d'ailleurs. Ou peut-être était-ce tout simplement qu'elle n'entendait rien de ce qui se déroulait autour d'elle. Seul le bruit du vent et les vagues claquement de feuille lui parvenaient. Rien d'autre. Au Clan du Vent, elle était habituée. Nuage des Vents y avait grandit, vécu plusieurs lunes avant de perdre ses oreilles. Si elle n'entendait plus tout ce qui s'y déroulait, elle continuait de l'imaginer. De plus, elle était réceptive aux images, aux vibrations et à plein d'autres choses qui pouvaient s'y dérouler. Ici, en terre inconnue, elle était déboussolée. Ses sens s'étaient fermés, focalisés sur autre chose - mais quoi? Elle ne savait même pas ce qu'elle cherchait.
« Salut ! Moi, c'est Nuage du Mimosa. Ça va ? Qu'est-ce q- - wouAHH !! »
Nuage des Vents bascula de son rocher, tombant sur le dos. L'apprentie étrangère l'avait surprise; elle ne s'attendait certainement pas à la croiser ici. Pourtant, c'était bien la suite naturelle des choses - il y avait forcément d'autres chats vivant dans d'autres Clans. Par réflexe, elle gonfla son pelage tout en se redressant, plaquant ses oreilles déchirée sur le crane et sorti ses griffes. Ces mêmes griffes qui ... Elle revoyait Nuage d'Érable s'effondrer au sol, quelques jours plus tôt, mort. Enfin, elle se rappelait de son nouveau statut. Non, elle ne se réveillerait plus jamais, un beau matin, dans la tanière des apprentis, entourée de ses deux soeurs. Non, elle ne partirait plus jamais en entrainement martial. Et non, il n'était pas question d'attaquer un chat sur son propre territoire. Plus question d'attaquer tout court, d'ailleurs. Le rôle de Nuage des Vents n'était plus de blesser; il était de panser les plaies, de soigner.
L'apprentie aux yeux vairons secoua la tête et rentra ses griffes. « Non non non non... pas d'attaque, pas d'attaque... calme, patience eeet calme... » se murmura-t-elle à elle-même. Malgré tout, elle était si tendue qu'il lui était impossible de remettre son pelage en place. Les membres du Clan du Vent étaient bien plus petits que ceux de l'Ombre, et son apprentie brune lui paraissait terriblement imposante. C'était, d'une certaine façon, une manière de se rassurer.
Une fois calmée, elle s'éclaircit la gorge rapidement, se replaçant sur son petit rocher pour prendre de la hauteur - Nuage du Mimosa lui paraissait VRAIMENT très grande.
« On ne t'a jamais appris à ne pas surprendre les gens? » demanda-t-elle d'une voix trop haute. Nuage des Vents ne contrôlait plus rien, pas même le volume de sa voix. En regardant autour d'elle, elle se rendit compte qu'il n'y avait aucune patrouille à l'horizon. Elle était donc, à priori, seule. À moins qu'une embuscade ne se préparait? Il fallait rester concentré. « Je- Je cherche une plante » commença-t-elle enfin lorsqu'elle s'aperçu qu'elle devait des comptes à la femelle. « Du mille-feuille, il parait qu'on en trouve ici, mais je ne sais plus à quoi ça ressemble et - arf, pourquoi je te dis ça moi? Si je ne suis pas capable de trouver alors les guerriers ne vont surement pas... et puis je ferais mieux de retourner voir mon mentor, au fond. Mais ça fait de la route... Ah! Non, je sais! Est-ce que tu connais un certain... Harpie Soucieuse? Il parait que c'est le guérisseur, ici, peut-être qu'il pourrait m'aider. » _________________ - Spoiler:
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| | | Cœur de Mimosa▬ Guerrière
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Carte d'identité Âge: 38 lunes (août 2021) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 31.10.18 22:31 | |
| Curieuse, Nuage du Mimosa observait avec intérêt son Inconnue - on pouvait bien lui pardonner ça, elle était encore jeune apprentie, et l'enfant, petite fleur d'or, n'avait jamais vécu d'Assemblée, alors elle ne savait des chats étrangers que ce qu'on lui en avait dit - des conseils de guerriers, et des histoires de pouponnière; alors elle détaillait de son joli regard ambré, la nouvelle venue. Et pour l'instant, ça ne ressemblait pas tellement à un féroce envahisseur: une petite chatte à la pelisse blanche, avec des chaussettes, des oreilles et le bout de la queue noirs, de grands yeux vairons, un de soleil et l'autre de ciel, et... Un cri perçant. En la voyant, l'apprentie étrangère venait de faire un bond d'au moins dix centimètres au-dessus du sol. Mimosa devait l'avouer: elle ne s'attendait plus à une réaction, et celle-là, clairement, fit sur elle l'effet qu'un bruit aussi soudain aurait sur une novice aussi sensible, timide et introvertie qu'elle - elle sursauta. « wouAHH !! » De surprise, la bicolore était tombée de son rocher, à présent sur le dos. Par opposition, la brunette bondit droit sur la pierre, et son regard balaya les alentours; elle avait beau savoir qu'il n'y avait rien, elle cherchait. Réflexe: se mettre en hauteur, et observer autour. Cela dit, passé l'étonnement du début, ses yeux d'ambre se reposèrent doucement sur l'autre, et elle se fit la réflexion que, décidément, les chats du Vent étaient vraiment petits, comme dans les histoires: ok, elle elle était grande, et mince, élancée pour son âge; ok, elle était sur un rocher, et son perchoir n'aidait pas. Mais quand même ! Par contre, ce n'était pas le plus remarquable: on les prévenait bien sur la taille des félins des landes, mais pas sur leurs réactions bizarres frôlant la folie... Est-ce que le vent leur soufflait les neurones ? Ou alors c'était juste celle-là ? Parce que là, fourrure gonflée, griffes sorties et oreilles plaquées contre son crâne, elle rendait vraiment perplexe l'ombreuse - et si elle, elle était assez curieuse pour tenter de comprendre, elle pouvait dire sans la moindre hésitation que certains de son Clan, quand perplexe, tapaient directement. Mais bon, Mimosa n'était pas de ceux-là, et l'apprentie aux yeux vairons avait rentré les griffes, murmurant pour elle-même en secouant la tête. Elle semblait juste déstabilisée, à présent; une vague de compassion envahit la fleur d'or, qui bondit du rocher pour paraître moins grande. Par opposition, la blanche et noire s'y installa à nouveau - comme ça, c'était plus égal. Et comme ça, elles pouvaient parler; ce fut d'ailleurs à l'étrangère, de commencer. « On ne t'a jamais appris à ne pas surprendre les gens? »
Mais... Elle n'avait pas été discrète, en approchant. Elle avait même parlé, plusieurs fois, pour s'annoncer. Elle n'avait pas caché sa présence - l'autre n'avait pas réagi. L'autre n'avait pas réagi. N'avait pas entendu ? Un doute. Un doute qui se fit évidence, quand l'autre chercha du regard. Elle se servait de ses yeux, uniquement, comme repère. Elle se servait de sa vue pour surveiller, fouiller les bois. Et elle ne l'avait pas entendue. Et elle parlait haut, fort. Ça ne se pouvait pas... Mimosa ne pouvait pas avoir raison ? Certains yeux ne fonctionnaient pas... Les oreilles, c'était possible ? La brunette, désolée, ajusta son volume à celui de son Inconnue. « J'ai parlé plusieurs fois, tu n'as pas entendu... Je ne cherchais pas à te surprendre, vraiment, désolée. » Cette scène dans son ensemble était surréaliste. Se faire sursauter l'une l'autre, s'excuser sur son propre territoire, ne pas se battre, ne même pas chasser l'inconnue - pourquoi donc ? Mimosa, elle, voulait des explications. Parce qu'elle était curieuse. Parce qu'elle voulait comprendre. Et puis, personne ne saurait; il n'y avait pas l'ombre d'une âme vivante, en ce lieu, à part elles deux, alors rester un peu plus longtemps ensemble de ce côté du Chemin du Tonnerre n'était pas un drame. Et ça, Mimosa en était absolument certaine; elle aurait reconnu le parfum de félins de son Clan, de loin, et la patrouille ne devait pas passer prochainement - elle le savait, elle avait cherché à ne pas croiser quelqu'un. Enfin, de son Clan. Parce que là, devant elle, il y avait une étrangère qui se justifiait. « Je- Je cherche une plante. Du mille-feuille, il parait qu'on en trouve ici, mais je ne sais plus à quoi ça ressemble et - arf, pourquoi je te dis ça moi? Si je ne suis pas capable de trouver alors les guerriers ne vont surement pas... et puis je ferais mieux de retourner voir mon mentor, au fond. Mais ça fait de la route... Ah! Non, je sais! Est-ce que tu connais un certain... Harpie Suspicieuse ? Il parait que c'est le guérisseur, ici, peut-être qu'il pourrait m'aider. » Le cœur de la petite fleur d'or fit un bond, tandis qu'un grand sourire sincère, amusé mais sincère, et amical, aussi, un sourire entre joie, rire et bonheur, se dessinait sur son visage, éclosant comme une fleur de lumière pour illuminer ses traits fins. Une apprentie guérisseuse. Leur apprentie guérisseuse. La fille du vent était apprentie guérisseuse. De toutes les rencontres... Celle-là était belle, magique, inespérée ! Ça voulait dire une nouvelle amie, un moyen d'apprendre, peut-être ? Sur les autres, sur les plantes ? Douce et gentille, elle répondit alors, s'efforçant de rester posée et de moduler sa voix (entrain et timidité, voyez les balbutiements arriver...): « Tu n'es pas obligée de retourner chez toi tout de suite, tu sais ? Je ne te chasserai pas, et il n'y a personne d'autre. En plus, tu n'as pas à être inquiète, tu es apprentie guérisseuse, alors la trêve te protège, non ? » Ouf, sa voix était calme, mélodieuse, cristalline, et ne tremblait pas. Harpie Suspicieuse. Un gloussement et un petit rire plus tard, elle continuait, espiègle, complice. « Et oui, Esprit Soucieux - cela dit, j'aimerais bien qu'on essaie de l'appeler Harpie Suspicieuse, ce serait drôle, en plus ça lui va bien - est le guérisseur de mon Clan, alors tu pourrais lui demander de l'aide. Mais tu sais, je connais la mille-feuille ! » Enfin... Elle connaissait la mille-feuille, oui. Mais c'était bien peu de choses. Rien d'exceptionnel. Muguet aussi savait - n'importe quel chaton pouvait. Mais ça, c'était pas très gentil pour l'inconnue. Alors Mimosa le garda pour elle. Ça arrivait, d'oublier ! Oh non. Et si elle, elle oubliait ? Elle serait inutile. En plus, peut-être qu'elle dérangeait, simplement. Peut-être que l'apprentie guérisseuse ne voulait pas son aide. Parce que ce n'était pas sa place, ça ne le serait jamais. Mimosa chassa ces pensées, empêcha son sourire de faner. Cela étant dit, c'était une féline réserver qui proposa: « Est-ce que tu veux de l'aide pour cueillir tes plantes ? Moi, ça me ferait plaisir. Je voulais devenir guérisseuse, en fait... Et Nuage du Corbeau, l'apprenti guérisseur de mon Clan, est mon ami. J'ai appris un peu toute seule, j'apprends un peu avec lui, il m'a nommée son aide guérisseur. On n'aurait pas à aller jusqu'au camp et revenir, ça serait long pour toi, surtout s'il faut que tu rentres ensuite. Tu... Tu veux mon aide ? » Pleine d'appréhension, mais aussi d'espoir, Mimosa attendit la réponse de son Inconnue. Ça lui plaisait bien, son Inconnue. Comme si elles étaient liées un peu quand même, au fond. Mais en réalité, la jolie fleur d'or aurait préféré appeler la venteuse son amie. Son amie du vent. Une apprentie guérisseuse. Pour rire, et pour apprendre, et pour s'entraider. Alors...
« Et toi, c'est quoi ton nom ? »
_________________ Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa |
| | | Vent du Nord☀ Porte Parole/SoigneuseAdministratrice
Messages : 1008 Date d'inscription : 19/04/2018 Age : 26
Carte d'identité Âge: 82 lunes [avril 2024] Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 02.11.18 14:11 | |
| Nuage des Vents était prête à rentrer, agacée d'avoir oublié quelque chose de si simple. Mais il y avait tellement de plantes différentes! Que dirait-elle en rentrant? « Désolé je savais plus quelle tête ce truc avait? » Non, certainement pas. Elle n'avait jamais réussi à faire ses preuves en tant qu'apprentie guerrière, hors de question d'échouer à nouveau lamentablement en tant qu'apprentie guérisseuse. Surtout qu'elle ne pouvait plus faire demi tour, désormais. Elle était allée a la Pierre de Lune, avait juré fidélité, promis de respecter ce nouveau code... « Tu n'es pas obligée de retourner chez toi tout de suite, tu sais ? Je ne te chasserai pas, et il n'y a personne d'autre. En plus, tu n'as pas à être inquiète, tu es apprentie guérisseuse, alors la trêve te protège, non ? »
La femelle blanche tiqua d'une oreille. Que croyait-elle, que tout était si facile? Que les guérisseurs pouvaient passer leur journée sur les territoires des autres sans avoir à s'inquiéter de quoi que ce soit? Ce serait trop facile, et sans doute trop dangereux, aussi. Dans tout les cas, Nuage des Vents préférait ne pas s'attarder trop longtemps. Être loin de ses landes la mettait mal à l'aise. L'odeur et l'air, trop différents, lui pesaient énormément.
« Est-ce que tu veux de l'aide pour cueillir tes plantes ? Moi, ça me ferait plaisir. Je voulais devenir guérisseuse, en fait... Et Nuage du Corbeau, l'apprenti guérisseur de mon Clan, est mon ami. J'ai appris un peu toute seule, j'apprends un peu avec lui, il m'a nommée son aide guérisseur. On n'aurait pas à aller jusqu'au camp et revenir, ça serait long pour toi, surtout s'il faut que tu rentres ensuite. Tu... Tu veux mon aide ? »
Nuage des Vents la dévisagea un moment, le regard vaguement désapprobateur. L'apprentie de l'Ombre était comme elle, bercée d'illusions pour un avenir qui ne sera jamais fait pour elle. C'était douloureux, au quotidien. Elle se réveillait parfois le matin, encore embrumée de sommeil, s'imaginant dans son ancienne tanière entourée de ses soeurs. Elle se levée, encore fatiguée mais debout malgré tout, se précipitait hors de l'antre dans laquelle elle vivait désormais pour espérer y trouver Tache d'If, son ancien mentor, qui l'attendrait. Mais bien souvent, elle était déjà partie avec Nuage Tordu. Et alors, elle se rappelait, et retournait à ce qui était maintenant sa nouvelle vie, accomplir les taches qui lui étaient confiées. Il fallait dire que quelques jours auparavant, c'était encore son quotidien, de se lever pour se battre et chasser. Presque deux longues lunes ne s'effaçaient pas si aisément.
« Oublie-ça » reprit-elle enfin. « Tu ne seras jamais guérisseuse. Mieux vaut s'y faire à l'idée maintenant, ça sera moins douloureux par la suite. Je sais de quoi je parle. »
Je sais, mais je ne l'ai toujours pas fait. Oublier n'était pas une chose facile. Enfin, tout dépendait de la chose à oublier. Les bons souvenirs s'évanouissaient bien vite en général. Combien d'éclats de rire, de journées ensoleillées et joyeuses, de précieux instants avec ses soeurs avait-elle oublié? Beaucoup trop, probablement. Mais d'autres bribes restaient gravées dans sa mémoires, claires comme de l'eau de roche, aussi fidèles qu'au premier jour. Sa fugue, le monstre percutant sa mère, la mort d'Étoile Vaillante, la mort de Nuage d'Érable... Rien de tout ça n'avait disparu. Elle aurait tant aimé, pourtant.
« Je voulais devenir cheffe. Une grande guerrière, dans tout les cas. Mais les Étoiles en ont décidé autrement. Elles m'ont même pris mes oreilles, alors je n'entend plus très bien. On a beau me dire qu'elles ne se trompent jamais, moi, j'y crois pas trop. »
Parce que je ne pense pas être une bonne guérisseuse. Pas plus qu'une bonne guerrière. À quoi s'attendaient-elles au juste? Nuage des Vents n'avait rien d'une femelle douce et gentille, patiente et agréable. Bien au contraire. Elle était trop franche, trop sèche sans le vouloir, et par dessus tout, elle avait une peur bleue de la mort. Ils auraient du choisir quelqu'un d'autre, elle en était certaine. Sa soeur, Nuage d'Alizé par exemple, aurait probablement fait une guérisseuse formidable à ses yeux! Les reines l'auraient adoré. Dans le cas de Nuage des Vents en revanche... elle n'avait pas vraiment hate d'assister à sa première mise bas. Elle doutait être très populaire auprès des parents, avec sa douceur légendaire...
« Je m'appelle Nuage des Vents. Mes parents sont un peu patriotes. »
Elle descendit de son rochet, atterrissant avec un équilibre plutôt précaire. Ses quatre pattes menaçaient de s'emmêler, à la manière de Nuage Tordu, mais ce n'était pas à cause de leur longueur. Pourtant, Nuage des Vents tint bon et se redressa plutôt rapidement. Elle ne laisserait pas des petits vertiges l'humilier, surtout pas devant une étrangère. Nuage du Mimosa avait l'air de tout sauf d'une méchante. Au premier regard, l'apprentie guérisseuse lui trouvait un côté très naïf, voire un peu bête. Mais Tache d'If lui avait bien appris à ne pas se fier aux apparences, et encore moins aux étrangers. Toujours garder une certaine méfiance... Même s'ils n'étaient techniquement plus ses ennemis, elle savait qu'ils pouvaient se montrer fourbe. Nuage des Vents commença à avancer, se remettant à la recherche de sa plante. Elle ajouta, au bout de quelques mètres; « Ah, et je veux bien de ton aide. Mais faisons vite, j'aimerai bien rentrer assez rapidement. C'est par où? » _________________ - Spoiler:
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| | | Cœur de Mimosa▬ Guerrière
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Carte d'identité Âge: 38 lunes (août 2021) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 04.11.18 0:53 | |
| Il y avait un peu de désapprobation dans le regard vairon de l'apprentie guérisseuse du Clan du Vent, et l'ombreuse contempla, silencieuse, un brin désolée, sa voisine des landes, pour tâcher de comprendre; si la jeune fille ne disait rien, sa posture, son attitude, jusqu'à son visage et l'éclat de ses yeux, parleraient peut-être: le ciel s'était voilé, le soleil brillait moins. La féline blanche et noire n'était pas d'accord avec les rêves de Mimosa, certes, mais ça semblait aller plus loin que ça - il y avait un malaise, autour de ces deux silhouettes, un non dit, comme si... Aucune ne semblait ravie de son rôle. L'inconnue était tendue, et la petite fleur d'or le remarqua sans peine: elle pouvait sembler naïve, mais était très intelligente, et son hypersensibilité la guidait, parfois - les paroles de l'étrangère aux chaussettes et aux oreilles de jais confirmèrent ses soupçons; une vague de compassion submergea la fillette tigrée, qui continuait de l'observer. « Oublie-ça. Tu ne seras jamais guérisseuse. Mieux vaut s'y faire à l'idée maintenant, ça sera moins douloureux par la suite. Je sais de quoi je parle. » Elle a raison. Je ne serai jamais guérisseuse. Mimosa se souvenait de sa déception quand Corbeau avait été nommé. De toutes ses appréhensions, quant à ce qu'elle deviendrait, elle. Comme elle avait espéré devenir l'apprentie d'Esprit Soucieux, et prié les Étoiles ! Il y avait eu des petites larmes, des regrets et un chagrin de petite fille. De la peur. Comment pouvait-elle devenir guerrière, elle ? Mais il y avait ses proches, pour qui se battre. Il y avait sa famille et ses amis, qui l'entouraient, l'encourageant à devenir plus forte, courageuse. Et il y avait l'amitié avec Nuage du Corbeau. Non, elle ne serait jamais guérisseuse, c'était vrai. Mais elle pouvait l'aider, et elle le ferait. Parce qu'elle avait promis, et n'oubliait jamais. « Je voulais devenir cheffe. Une grande guerrière, dans tout les cas. Mais les Étoiles en ont décidé autrement. Elles m'ont même pris mes oreilles, alors je n'entend plus très bien. On a beau me dire qu'elles ne se trompent jamais, moi, j'y crois pas trop. » Comment pouvaient-elles ainsi arpenter des voies qui ne leur parlaient pas ? Mimosa s'interrogea un instant sur les choix de leurs ancêtres, malgré sa foi; La féline en face d'elle... Il y avait de la glace dans ses grands yeux, et du feu. Une rivière déchaînée de rêves brisés, et des étincelles ardentes de courage. Serait-elle devenue cheffe ? Comment le dire, vraiment... Mais une grande guerrière. Oui, ça, la petite fleur des ombres y croyait, c'aurait été la destinée de la fille du vent. Que leurs ancêtres se trompent, ça, Mimosa ne le savait absolument pas; Mais à coup sûr, les Étoiles avaient un sens de l'humour bien particulier.
« Je m'appelle Nuage des Vents. Mes parents sont un peu patriotes. » "Un peu", tu m'étonnes ! C'était comme si Papillon de Lune et Étoile Maudite avaient choisi de nommer leurs enfants Petite Ombre, Patte des Ténèbres, Patte Obscure et Petit Jais... Mimosa songea, avec bonheur, qu'elle préférait définitivement son joli nom de plante, de fleur; c'était comme un petit rappel, à garder pour toujours avec elle, de l'espoir qui pouvait refleurir, et de ses rêves, aussi - elle ne laisserait personne les lui arracher, et les gardait pour toujours dans son cœur, aux côtés de ceux qu'elle aimait. Un mouvement auprès d'elle La fille du vent, descendue de son perchoir Une recherche d'équilibre, comme une funambule; La petite brune aux yeux de soleil ne commenta pas. Nuage des Vents avait sa fierté, et elle la respectait. Mimosa comprenait, et fit comme de rien. De toute façon, la venteuse n'avait pas besoin de pitié - Mais un peu d'aide, ça pouvait servir, pensa-t-elle, amusée: Nuage des Vents marchait, cherchant sa plante au hasard ou presque. Par fierté ? Finalement, la bicolore souffla quelques mots pour ajouter:
« Ah, et je veux bien de ton aide. Mais faisons vite, j'aimerai bien rentrer assez rapidement. C'est par où? » « L'autre côté, tu pars à l'envers. À deux on aura vite fini. » souffla la jolie fleur. Elles commencèrent donc leur cueillette, silencieuses, tout d'abord; Tout était calme, paisible, et au royaume des plantes, la brunette souriait. Mais entre deux tiges sectionnées, Mimosa se retourna vers son inconnue, Avec un sérieux perceptible, quoique toujours gaie et heureuse.
« Je sais que je ne serai pas guérisseuse, Nuage des Vents. Il m'a même fallu du temps pour le comprendre... Mais. J'ai fait une promesse à Nuage du Corbeau d'être là, simplement. On doit servir le Clan d'une manière ou d'une autre. S'il a besoin d'aide... Et bien, je peux être guerrière et faire ça, à côté, un peu. C'est ce que j'aime. Je ne rêve pas dans le vide, vous en saurez plus. Mais ça, je peux le faire. »
Son regard était doux, sa voix cristalline gentille mais sans pitié quand elle ajouta:
« Je suis désolée pour tes oreilles. Le Clan des Étoiles fait de drôles de choix... »
Un pincement au cœur. C'était injuste, simplement. L'apprentie guerrière rêvait de plantes et de constellations. L'apprentie guérisseuse, de chasse, du promontoire, aussi. Leurs voies s'étaient emmêlées - elles devaient avancer.
« Pourquoi tu n'y crois pas ? À être guérisseuse, je veux dire ? »
Tant qu'à poser une question personnelle, autant être sincère...
« Moi, je manque un peu de confiance en moi, les plantes m'aident à y croire. Je me dis que j'aurai moins peur de blesser les autres si je sais soigner; C'est mon équilibre, tu vois ? Mais tu serais bien meilleure guerrière que moi. »
_________________ Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa
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| | | Porte-Bonheur
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| | | Vent du Nord☀ Porte Parole/SoigneuseAdministratrice
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| Nuage des Vents partait, droit devant comme toujours, fonçant tête baissée vers un objectif empruntant un chemin qui ne la mènerait peut-être nulle part. Mais c'est ce qu'elle savait faire de mieux, filer droit. Avancer là où on lui disait, qu'importe les embuches. Les Étoiles avaient décidé de faire bifurquer cette fameuse voie, changeant drastiquement son destin. Elle avait fait un demi-tour, tournant définitivement le dos à ses voeux d'Étoile pour au final s'en rapprocher. Cependant, elle ne l'atteindrait jamais. Se faire à cette idée n'était pas des plus facile. En fait, il était plus aisé d'accepter le fait qu'au dessus d'elle, des Étoiles jugeaient et modelaient le monde, leur parvenant en rêves et avaient le pouvoir de donner neuf vies à quatre chats simultanément. Un solitaire lui aurait sans doute ri au nez, explosant dans une nuée de postillons qu'il lui cracherait en plein visages avec sa gueule sale et puante. La bicolore s'en foutait bien. Désormais, elle avançait à son rythme. Impossible de reculer; elle avait tout un ciel étoilé divinement puissant pour la veiller et la surveiller. En y repensant, un frisson parcouru son échine. Les Étoiles lui faisaient encore peur.
« L'autre côté, tu pars à l'envers. À deux on aura vite fini. - Ah. »
Nuage des Vents tourna les talons, suivant sans trop réfléchir l'étrangère nommée Nuage du Mimosa. Toujours tendue et sur ses gardes, évidemment. Les stigmates de deux petites lunes d'entrainement et d'une éducation au Clan du Vent. Beaucoup en doutaient, Nuage des Vents la première; jamais elle ne ferait pleinement confiance à un étranger, quel que soit son rang. Dix fois plus rapidement que ses propres recherches en solitaire, Nuage du Mimosa trouva cette fameuse plante tant recherchée. Se sentant humiliée, puisqu'une même-pas-guérisseuse était capable de faire son travail en l'espace de quelques minutes à peine bien plus rapidement qu'elle, elle plaqua ses oreilles et fronça le museau. Toute sa jeunesse, elle avait toujours sous-estimé les guérisseurs, ne les voyant que comme de simples bouches à nourrir. Ils n'étaient rien pour elle : ils ne chassaient pas, ne se battaient pas. À quoi servaient-ils alors? Voir sa tache accomplie par quelqu'un d'autre ne l'aidait pas particulièrement à se sentir plus utile, mais soit. Elle ne broncha pas, gardant ses pensées pour elle-même. Au lieu de ça, elle marmonna un « Merci » entre ses crocs. Presque sincère. Presque.
« Je sais que je ne serai pas guérisseuse, Nuage des Vents. Il m'a même fallu du temps pour le comprendre... Mais. J'ai fait une promesse à Nuage du Corbeau d'être là, simplement. On doit servir le Clan d'une manière ou d'une autre. S'il a besoin d'aide... Et bien, je peux être guerrière et faire ça, à côté, un peu. C'est ce que j'aime. Je ne rêve pas dans le vide, vous en saurez plus. Mais ça, je peux le faire. »
Nuage des Vents ne lui répondit rien. Qu'avait-elle à dire, au fond? Ce qu'elle pensait, elle lui avait adressé de vive voix quelques secondes auparavant. Puis quelques mots qui lui firent dresser quelques poils dans la nuque.
« Je suis désolée pour tes oreilles. Le Clan des Étoiles fait de drôles de choix... »
Pas de pitié, mais. Si l'apprentie-guérisseuse en avait parlé, c'était pour mettre l'inconnue au courant de son handicap, qu'elle puisse agir en conséquence, comme ne pas parler dans son dos - littéralement - ou baisser la tête, lui empêchant de lire sur ses lèvres. En parler était plus... délicat. C'était un sujet sensible. Très sensible, même. Cette surdité était marquée depuis sa naissance, elle n'aurait pas pu faire autrement puisque son oeil bleu en était la cause. Elle le détestait, il ressemblait à celui de Cobra Royal. Mais son accouphène et sa perte d'audition de son autre oreille auraient pu être évité. L'accident de sa mère aussi. Tout aurait pu être différent. Mais ça ne l'était pas, et aujourd'hui, il faudrait faire avec. Il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière pour effacer les actes du passé. Pendant sa lune de punition dans la pouponnière, Nuage des Vents avait longtemps ruminé, prisonnière de sa propre culpabilité, incapable de faire quoique ce soit d'autre. Puis, au bout d'une lune, elle avait remarqué que ça n'avait pas été particulièrement productif. Bien au contraire. Culpabiliser ne servait à rien. S'excuser non plus.
« Ça sert à rien d'être désolé. Ça les fera pas revenir. - Pourquoi tu n'y crois pas ? À être guérisseuse, je veux dire ? »
L'apprentie aux yeux vairons pencha la tête, confuse. Avait-elle bien entendu? Quand les mots ne faisaient pas sens dans sa tête, elle avait toujours l'impression d'avoir mal compris quelque chose. Peu importe, elle haussa les épaules. Elle ferait avec ce qu'elle avait.
« Ce n'est pas ce que j'ai dit. Que j'y crois ou pas, ça ne changera rien. Les Étoiles en ont décidé ainsi. Je me connais, je suis intelligente et j'ai normalement bonne mémoire. En théorie, je devrais faire une bonne guérisseuse. Mais je doute être celle douce et gentille que beaucoup attendent. Ce que je voulais dire, c'est que je pense que les Étoiles se trompent parfois. C'est juste qu'ils sont tellement puissants qu'ils n'assument pas l'idée de faire fausse route. L'admettre serait remettre en doute leur toute puissance, pour eux comme pour nous. Faut pas oublier qu'avant d'être des chats des Étoiles, c'était des vivants comme toi et moi. Ils ne peuvent pas être parfaits. - Moi, je manque un peu de confiance en moi, les plantes m'aident à y croire. Je me dis que j'aurai moins peur de blesser les autres si je sais soigner; c'est mon équilibre, tu vois ? Mais tu serais bien meilleure guerrière que moi. »
Nuage des Vents ne put réprimer un long rire nerveux. Il était sorti sans sa permission, éclatant dans sa gueule avec le même son qu'une hyène ridicule. Ce n'était pas contre Nuage du Mimosa, bien sûr. Mais elle revoyait ces entrainements aux premiers soins divulgués en priorités aux apprentis-sentinelles, auxquels elle n'avait jamais participé de son temps en tant qu'apprentie-guerrière. Et puis, devant ses yeux s'écoulait les images de Nuage d'Érable, écrasée dans une mare de sang, inerte. Enfin, le bonne guerrière. Bien sûr, l'Ombreuse devait ignorer qu'avant d'en venir là, Nuage des Vents avait eu un tout autre parcours. Qu'avant de dormir dans l'antre du guérisseur, elle n'avait jamais brillé par ses exploits en tant qu'apprentie. Qu'elle n'avait jamais gagné un combat. Qu'elle avait toujours été ridicule. Qu'elle avait été baptisée à l'age de sept lunes.
« J'ai été apprentie guerrière avant d'être apprentie guérisseuse, et non, je ne ferais pas une bonne guerrière. J'ai eu deux lunes d'échecs cuisants dans la gueule pour me faire à cette idée, j'ai fini par m'y faire. Mais tu sais, te trouve pas d'excuse à la con comme "c'est pour être utile". Ça sert à rien, c'est ce que tu aimes faire, point. Au Vent, les guerriers et sentinelles ont des cours de premiers soins. Ça n'a pas empêché un apprenti de crever sous mes propres yeux lors d'un entrainement y'a deux jours, à cause d'une simple blessure mal placée. »
Nuage des Vents s'étira, secouant vivement sa patte juste après. Elle avait touché de la mousse humide, et la sensation de l'eau perlant sur son pelage était affreusement désagréable. Mais entre deux pierres, juste là, une petite plante attirait son attention. La femelle bicolore n'avait absolument aucune idée de ce que ça pouvait être, alors, en dernier recours, acceptant le fait que pour l'instant, l'étrangère était meilleure et plus cultivée qu'elle - c'était sa passion, en même temps - elle lui demanda en pointant le végétal d'une griffe « C'est quoi ça? » (c'est juste de la tige d'or) _________________ - Spoiler:
Dernière édition par Nuage des Vents le 04.11.18 1:46, édité 2 fois |
| | | Porte-Bonheur
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Carte d'identité Âge: Description du personnage: Mentor/apprenti: Nom du professeur ou de l'élève. | Sujet: Re: C'est toujours mieux chez les autres | Nuage du Mimosa - abandon 04.11.18 1:44 | |
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| | | Cœur de Mimosa▬ Guerrière
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| « Merci. »
Davantage un grognement qu'autre chose. Mais pourtant, ce n'était pas agressif. Peut-être qu'elle était comme Feulement ? Qu'elle ne savait pas être douce, souriante ? C'était pas grave; ça faisait sourire Mimosa. La petite fleur d'or serait gentille pour deux. Sincère, posée, et amicale; et tout irait bien. C'était pareil avec Feulement; elle était Son amie, et son petit soleil, aussi. Il fallait juste se comprendre, puis s'apprivoiser Un jour peut-être écloraient confiance et amitié.
« Ça sert à rien d'être désolé. Ça les fera pas revenir. » Mimosa ne pensait pas à mal, en s'excusant de ce qui s'était passé et qui avait volé ses oreilles à l'étrangère se tenant devant elle, son aînée sans doute; mais elle comprit aussitôt, à la légère crispation de l'autre jeune fille, qu'elle avait fait une erreur - Nuage des Vents ne semblait pas vouloir en parler du tout... La petite fleur d'or se promit alors simplement de ne plus en parler; elle ne voulait pas blesser l'apprentie guérisseuse, aux yeux de saphir et d'or. Quant à l'attitude de la venteuse, plutôt froide et franche, ça ne vexait pas la jolie brune élancée qui se tenait près d'elle - elle n'avait pas l'orgueil de certains, et elle aimait mieux ça que l'hypocrisie - même si ça pouvait blesser. Et puis, au moins, au contraire de Feulement, déjà, Nuage des Vents parlait, s'expliquait - et ça, ça rendait sa nouvelle amie beaucoup plus facile à cerner, directement. Alors elle sourit. Sourit davantage, d'ailleurs, quand la novice évoqua leurs ancêtres, dans les constellations: l'idée qu'ils soient imparfaits la rassurait, ça enlevait de la pression, et dans le même temps, ça voulait dire qu'on pouvait encore faire ses propres choix, juste un peu. « Ce n'est pas ce que j'ai dit. Que j'y crois ou pas, ça ne changera rien. Les Étoiles en ont décidé ainsi. Je me connais, je suis intelligente et j'ai normalement bonne mémoire. En théorie, je devrais faire une bonne guérisseuse. Mais je doute être celle douce et gentille que beaucoup attendent. Ce que je voulais dire, c'est que je pense que les Étoiles se trompent parfois. C'est juste qu'ils sont tellement puissants qu'ils n'assument pas l'idée de faire fausse route. L'admettre serait remettre en doute leur toute puissance, pour eux comme pour nous. Faut pas oublier qu'avant d'être des chats des Étoiles, c'était des vivants comme toi et moi. Ils ne peuvent pas être parfaits. » Un rire froid, un rire moqueur, sans joie; Mimosa aurait bien aimé ne pas le prendre personnel - Ça ne la concernait sans doute même pas. Mais ça faisait un peu mal, parce qu'elle doutait d'elle. Elle n'en montra rien, mais un nuage passa dans ses yeux clairs; Les mots suivants de Nuage des Vents, seulement, s'expliquèrent. Alors elle comprit, et les nuages libérèrent le soleil dans ses prunelles. Même si les mots suivants portaient la tristesse d'une nouvelle mortelle. « J'ai été apprentie guerrière avant d'être apprentie guérisseuse, et non, je ne ferais pas une bonne guerrière. J'ai eu deux lunes d'échecs cuisants dans la gueule pour me faire à cette idée, j'ai fini par m'y faire. Mais tu sais, te trouve pas d'excuse à la con comme "c'est pour être utile". Ça sert à rien, c'est ce que tu aimes faire, point. Au Vent, les guerriers et sentinelles ont des cours de premiers soins. Ça n'a pas empêché un apprenti de crever sous mes propres yeux lors d'un entrainement y'a deux jours, à cause d'une simple blessure mal placée. » Mimosa ne put s'empêcher d'imaginer la scène dans son propre Clan - et le tableau d'horreur fit manquer un battement à son cœur d'enfant. Mais c'était vrai: elle voulait être utile, tout en faisant ce qu'elle aimait. Et ça oui, l'étrangère auprès d'elle avait raison: elle le ferait, point. Malgré tout, dans cette tourmente, malgré l'amertume de l'autre, La fille d'Étoile Maudite était encore posée quand elle répondit. Ombre et lumière, feu et glace; elles étaient des contrastes. Mais ça ne dérangeait pas Mimosa: calme, douceur, gentillesse. « Personne n'est parfait... C'est une bonne chose de se rappeler que les étoiles aussi. Mais si tu as l'intelligence et la mémoire, écoute, tu feras une bonne guérisseuse. De toute façon, tu fais de ton mieux, c'est tout. » Elle eut un petit rire avant d'ajouter: « Pour ce qui est de la douceur, j'aurais tendance à approuver tes dires,effectivement, mais je n'irais pas dire que tu n'es pas gentille. Juste un peu brusque et trop franche. Ça ne te rend pas méchante, juste... Directe ? Et puis, ce qu'attendent les autres ça n'a pas d'importance. » Mais dès que ça te concerne, c'est plus compliqué à appliquer, n'est-ce pas Mimosa ? « C'est quoi ça? » La jeune fille svelte et agile, gracieuse petite danseuse, observa alors de ses yeux d'ambre la bicolore, qui secouait sa patte humide, mal à l'aise - Mimosa avait presque oublié: elle était habituée, elle, à l'humidité omniprésente sur son territoire... Pourtant, les deux apprenties eurent tôt fait d'oublier ce petit détail, et l'ombreuse toutes ses questions sur ce à quoi ressemblait réellement le Clan du Vent: là, dans une fissure entre deux roches, une pousse se dessinait, que la novice des landes lui montra, interrogative, du bout de la griffe. La brune sourit; elles ne rentreraient définitivement pas les pattes vides, aujourd'hui ! Et même si ce n'était rien d'extraordinaire, ça pouvait toujours servir: on ne refusait pas des remèdes à l'approche de l'hiver et de ses parures de neige. Du premier regard, l'amie de Nuage du Corbeau identifia la plante, qui la ramenait au cataplasme, à l'offre d'amitié de l'apprenti guérisseur de son Clan, à ce rôle qu'elle avait endossé, même pas nuage encore, et à sa promesse; mais elle attendit que Nuage des Vents voie son visage, pour au besoin lire sur ses lèvres, avant de répondre. « De la Tige d'Or. On s'en sert contre les plaies profondes, dans mon Clan. »
Elle voulut interroger sa nouvelle amie sur les plantes de son territoire; Après tout, peut-être qu'elles trouveraient, ainsi, un terrain d'entente - et partager les connaissances, c'était un avantage, pour apprendre plus. Elle n'en prit pas le temps; une autre plante, un peu plus loin, se dessinait. Et en s'approchant... Oui, c'était bien ça. Une plante relativement rare. (Ça, ça se mesurait selon la longueur des sermons dont écopait Muguet.) Mimosa souriait, les yeux brillants, face à sa petite récolte pour Nuage du Corbeau. De la mille-feuille, pour faire vomir en cas d'empoisonnement - ou pour les blagues de Muguet... De la lavande. De la lavande contre la fièvre, pour soigner le rhume. De la lavande avant l'hiver. Ravie, la jolie ombreuse repensa à son ami; Tu vois, je te l'avais dit. Je tiens ma promesse. Quand elle se retourna à nouveau vers Nuage des Vents, c'était toute heureuse - et plus curieuse que jamais. Observant la récolte de son inconnue, elle demanda:
« Vous avez ces plantes-là, vous aussi ? Ou d'autres qui les remplacent ? »
Toutes deux devraient bientôt rentrer, mais, ça ne pouvait pas faire de mal, d'un peu plus discuter... Mimosa voulait en apprendre davantage, et revoir cette fille un jour, reparler de plantes, qui sait. Faire des cueillettes. Elle voulait juste un moment de trêve comme celui-là, encore. Et apprendre à mieux connaître celle qui se tenait devant elle, encore pleine de secrets. La jeune fille aux yeux d'or ne voulait simplement pas que ce genre d'entrevue soit la dernière fois. Elle voulait apprendre, encore, toujours, aller plus loin, découvrir le monde, les plantes, les gens.
S'il te plaît, Nuage des Vents. Parle-moi.
_________________ Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa
Dernière édition par Nuage du Mimosa le 04.11.18 4:45, édité 1 fois |
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