[Bataille] GROUPE 1 — CAMP - end

♪ Hail the apocalypse - Avatar

IMPORTANT:

DEUXIÈME VAGUE D'ASSAUT

Nid de Mousse VS Dernière Danse
Caresse du Vent VS Nuage de Mimosa
Nuage d'Alizée VS Feulement
Nuage d'Orage VS Queue de Serpent
Éclat du Crépuscule VS Pin de Cèdre


OBJECTIF : AFFAIBLIR LE CAMP EN DÉTRUISANT LES TANIÈRES, TAS DE GIBIERS, PLANTES MÉDICINALES.

Sa queue tendue faisait barrage aux guerriers derrière elle.

Attendez.

Elle regarda la première vague d'attaque se déverser dans la lande comme un flot d'eau sale. Les deux groupes de chats se heurtèrent dans des cris féroces. Et voilà, la première flamme venait d'allumer le brasier de la guerre.

Dernière Danse se tapit un peu plus dans les hautes herbes, les muscles tendus à se rompre par la concentration.
Il ne fallait pas qu'on les voit. Ils étaient le clou du spectacle. La surprise finale.
Il serait dommage qu'une maladresse vienne tout gâcher.

Plus personne ne leur prêtait attention en bas. Elle donna le signal du départ - queue dressée et une ondulation - et ils se fondirent dans les ombres pour rejoindre le camp du Clan du Vent. Le vent nocturne la fit frissonner.

Le plan était simple mais non moins efficace : les combattants menés par Etoile Maudite engageaient le combat dans la Lande. Les sentinelles ne manqueraient pas de défendre leurs précieuses terres, ils tournaient sans relâche dans la lande, même la nuit. Mais l'escouade de Maudit n'était qu'un leurre : pendant que les chats du vent seront occupés dans la vallée, le deuxième groupe en profitera pour s'introduire dans le camp et frapper un grand coup.

Souvenez-vous. Notre but est de mettre leur camp à sac. Ils vont être acculés : la surprise et la colère va les rendre violents. Ses yeux se réduisirent à deux fentes. Soyez prêts à ça.

La nuit était claire, un ciel printanier piqué d'étoiles, et ils progressaient facilement dans cette lande qui ne leur offrait aucune résistance. Le terrain s'incurva bientôt. Un rayon de lune révéla la cuvette dans laquelle le Clan du Vent avait installé son camp.

Dernière Danse fit deux mouvements de queue brefs. Ils prirent le galop. Ils chargèrent silencieusement dans le camp endormi.

Comment avait-elle consenti à une aussi monstrueuse saloperie ? Ses guerriers la suivrait-ils ou craindraient-ils les représailles des Etoiles ?
L'éthique, les valeurs, les traditions, tout ceci étaient autant de cages de verre que Maudit avait fait voler en éclats. Dernière Danse n'avait jamais été vraiment très respectueuse envers le Clan des Etoiles de toute façon. Et cette attaque leur donnerait l'occasion de montrer la puissance du Clan de l'Ombre, c'était tout ce qu'elle demandait.
Il leur fallait un Clan fort, qui inspire la peur de façon a être sûr que les autres Clans les laissent tranquilles.
Quoi de mieux pour inspirer la terreur que de d'attaquer en camp peu défendu en pleine nuit ?
Ils étaient prêts à tout.
Clan du Vent sachez-le.

Dernière Danse déboula dans le camp obliquant vers une des rares constructions : l'abri des guerriers qu'elle entreprit de démolir à coups de griffes. Le réveil n'allait pas être plaisant.

Le soleil commence à décliner lorsque Nuage d'Orage rentre de son entraînement. Les pattes lourdes, l'apprenti se dirige vers le tas de gibier et prend une petite souris. Il s'installe non loin du tas pour la manger en deux ou trois coups de crocs. Fatigué et pas d'humeur bavarde, l'apprenti se résigne à aller se coucher car le sommeil est la seule chose dont il manque actuellement. Il sombre vite dans un sommeil lourd.

Des craquements, des cris, des odeurs inconnues. Nuage d'Orage ouvre les yeux, persuadé de rêver. Très vite, il comprend que c'est la réalité. Le Clan de l'Ombre est entrain d'envahir leur camp. Les yeux écarquillés, il sort de sa litière, réveillant ses camarades autour de lui.

« - Le Clan de l'Ombre nous attaque ! Réveillez vous ! »

Il leur donne des coups de pattes pour qu'ils émergent et il s'extirpe hors de la tanière, les yeux réduits en deux fentes. Il fronce les sourcils et cherche un adversaire. Un guerrier blanc à la queue tacheté semble lui aussi à la recherche d'un adversaire. L'apprenti s'avance, lui bondit dessus, oubliant toutes les leçons d'Étoile Tropicale sous l'adrénaline.

HRP:

" Souvenez-vous. Notre but est de mettre leur camp à sac. Ils vont être acculés : la surprise et la colère va les rendre violents. Soyez prêts à ça. "

Impassible, le jeune guerrier écouta attentivement les ordres du lieutenant. C'était ce soir là sa première bataille mais bien loin d'être son premier combat. L'orphelin n'était pas particulièrement retissant ou enthousiaste à l'idée de se jeter dans le chaos qui promettait de faire rage dans les minutes qui suivraient. Il n’aimait pas la violence, mais la jugeant nécessaire, il y avait bien souvent (trop souvent) recourt. Alors en bon petit soldat, ce soir, il frapperait. Comme les autres. Il détruirait et il tuerait s'il le fallait. Son estomac ne se tordait pas à cette idée là. C'était toujours ainsi, n'est-ce pas? Le grand jeu de qui tuera en premier et qui crèvera en dernier.

deux signes et le groupe de soldat chargeaient silencieusement le clan du vent. Au galop, ils fonçaient vers camp endormis comme une vague se ruant vers le sable encore sec d'une plage. Bientôt elle serait noyés dans les cris, les coups et les pleures.

Feulement, comme les autres, déboula donc dans la crevasse qui servait de maison à l'ennemi. Ignorant le rôle des rares constructions qui s'y dressaient il fonça vers la première tanière qui tomba sous son regard embrasé pour entreprendre de la réduire à néant.

Depuis un certain temps, Nuage d'Alizé avait repris l'entrainement. Elle se savait en retard, à cause de sa fugue. Elle faisait donc de son mieux pour le rattraper, étant très attentive à chaque leçon donnée, se concentrant intensément.

Nuage d'Alizé allait mieux. Beaucoup mieux. Grâce à sa famille: ses sœurs, son père... et sa famille adoptive, aussi. Sans oublier Nuage Tordu. Allongée dans sa litière, elle le regarda et le rouge lui monta aux joues. Elle détourna les yeux, et ses oreilles batifolèrent, montrant la vague d'émotions qui la submergea. Avec lui, elle avait découvert un nouveau sentiment, qui lui était tout à fait inconnu. Créateur de bonheur, celui-ci était pour beaucoup dans sa remontée. Mais il fallait être en forme pour l'entrainement alors elle se laisse tomber dans les méandres du sommeil.

« - Le Clan de l'Ombre nous attaque ! Réveillez vous ! »

Le coup de patte et la voix de Nuage d'Orage la réveillèrent instantanément. Elle entendit les cris, les feulements de l'extérieur. L'Ombre les attaquait! Pourquoi? En pleine nuit? Si autrefois, elle aurait eu sa réponse avec sa haine des étrangers, ce n'était plus le cas. Sa fugue l'avait changé, l'avait faut réfléchir, ouvrir les yeux pour voir que l'inconnu n'était plus le mal. Elle avait notamment pensé aux mots de Caresse du Vent et avait maintenant compris toute leur porté.

Elle quitta sa tanière et sortit. Elle balaya le camp du regard. Elle vit un chat noir massif fonçait vers la tanière des anciens. Poussée par l'adrénaline, elle courut et lui sauta dessus. Malgré sa vitesse, elle n'était pas assez lourde pour le faire tomber. Alors, elle planta ses crocs et ses griffes dans son épaisse fourrure, au niveau de son dos. Ceci fait, elle se recula vite, et se plaça en face de lui. Il avait des yeux ambrés et des cicatrices sur le museau. Il était costaud, grand, tout son contraire.

Nul doute que sa puissance la balayerait. Mais elle se tiendrait face à lui, le temps que les anciens puissent se relever, sortent de leur sommeil et qu'un guerrier puisse l'aider. Elle gonfla son pelage, montra ses crocs. Elle se savait non intimidante, mais son but était de prouver qu'elle ne lâcherait pas l'affaire comme ça.

Feulement: 160/200
Nuage d'Alizé: 100/100

HRP:

Les félins du clan du vent se jetaient hors de leurs tanières comme un essaim d'abeilles prêt à défendre sa ruche. La bataille venait tout juste de commencer et pourtant le chaos promis faisait déjà rage. Des cris, des feulements, des grondements et tant d'autres sons brisaient le calme de la nuit dans une cacophonie confuse et apocalyptique.

Dans le coin de sa vision périphérique un éclaire d'argent apparut soudainement, ne donnant pas le temps au grand mâle charcoal de se décaler avant de rentrer en collision avec son dos. Griffes et crocs se plongèrent dans la fourrure qui longeait sa colonne vertébrale, arrachant à l'enfant sauvage un grognement de frustration et de surprise.

Face à lui, la femelle qui l'avait attaquée venait de reculer pour se placer au milieu de son chemin. Elle montra les crocs et pour toute réponse Feulement cracha, dos rond, laissant son épaisse pelisse se gonfler et doubler de volume pour se rendre plus imposant qu'il ne l'était déjà. Pas question de laisser qui que ce soit lui bloquer la route, il avait un camp à détruire, des ordres à respecter.

Alors le fils du Serpentaire, voyant que la venteuse ne bougerait pas, n'attendit pas un instant de plus pour lui bondir dessus. Utilisant le poids plus conséquant de son corps ainsi que de ses muscles afin de la plaquer au sol de toutes ses forces, il plongea ses crocs et ses grosses griffes noires dans la chaire qui lui était exposée pour la lacérer. Il cherchait à faire souffrir plus qu'à causer des dommages. Il était question de lui faire comprendre qu'elle ferait mieux de se casser et en vitesse.

Feulement: 160/200
Nuage d'Alizé: 60/100

Spoiler:

hrp:

Alors, un résumé du pavé ? :

Ohana means family. Family means nobody gets left behind or forgotten.

Le printemps refleurirait, toujours. Les saisons s'alternaient, en une danse d'harmonie, aussi belle qu'infinie; ce cycle ne s'interrompait jamais. L'été lumineux, plein de couleurs et de rires, malicieux, comme un enfant, laissait place à l'automne, plus grand, beau et flamboyant, mais aussi infiniment triste, comme les crépuscules qui envahissent le ciel, le teintent de feu, de rose et de parme, un dernier spectacle, un dernier message avant l'hiver. Puis, le vieil homme de neige, de givre et de glace, scintillant dans le vent et sous les astres pâles, prenait sa place sur le trône du monde pour quelques mois, s'éteignant pour offrir sa place au printemps. Le printemps était un bambin, fragile, enthousiaste, délicat, plein d'espoir, la saison où la nature offrait les cadeaux de vie, c'était la renaissance du cycle ! Et le printemps refleurissait, toujours. C'était comme ça - ça le serait toujours. Les quatre saisons se déroulaient, mélodie pure, et simple, et vraie. Et la forêt changeait. Quand un cycle finissait, un autre recommençait. Tout était normal. Tout était beau. Et, pour garder espoir, une jeune féline se murmurait, de temps en temps, sous le couvert des branches, ces mots-là: le printemps refleurira. Le monde était un rêve paré de féerie... Mais quand les reines racontaient des histoires, elles ne disaient pas aux chatons que les cauchemars étaient des rêves aussi.

What a cruel thing war is...
To fill our hearts with hatred
instead of love for our neighbors.

En d'autres circonstances, Nuage du Mimosa aurait eu le cœur lourd; la journée si bien commencée, si colorée, joyeuse, enjouée, que le soleil et les premières fleurs savaient illuminer, la journée arc-en-ciel et printemps retrouvé, s'était diluée pour n'être plus qu'ombres et traces, comme une aquarelle qu'on laisse sous la pluie. L'orange, le jaune, le vert, le bleu et l'indigo s'étaient, dans un battement de cils, frémissement de paupières, effacés, et seuls le rouge et le violet se côtoyaient, désormais, dans la tanière du guérisseur, à se battre contre le monstre qui avait failli lui enlever sa merveilleuse grande sœur - le monde n'était plus qu'ombre, obscurité, ténèbres; la vie, des plus beaux rêves, était devenue cauchemar. Et en d'autres circonstances... Oh, oui, Nuage du Mimosa aurait pleuré les fleurs fanées trop vite, regretté les couleurs, le cœur lourd de l'hiver éternel et des songes qui avaient apporté l'angoisse dans ses sommeils d'enfant. Petite fille, elle se serait cachée dans la fourrure de son père, ou aurait confié ses larmes aux quatre vents, tandis qu'elle y semait ses rires, avec sa grande sœur, son jumeau, sa petite sœur; et puis elle se serait cachée, en voyant Petite Violette ainsi, tout près d'elle, pour l'observer, l'aider, l'aimer. Mais elle n'avait plus de larmes à pleurer, les rires ne fleurissaient plus, et le temps de se cacher était terminé - parce qu'ils partaient en guerre. Et en d'autres circonstances, face à cette annonce faite plus tôt par Maudit - ce n'était plus son père, grand sapin et étoile, juste un chef fou, consumé par la haine, la colère et la peine -, Nuage du Mimosa aurait eu le cœur lourd; mais il était brisé, alors elle s'était simplement levée de la place qu'elle occupait à la droite du nid de sa sœur blessée, avec un dernier ronron, un regard en arrière, puis, les masques bien haut pour cacher sa détresse sous une feinte quiétude, s'était jointe à la troupe vengeresse qui s'approchait.

Maudit, Dernière Danse, Queue de Serpent, Feulement, Pin de Cèdre, Papillon de Lune, Nuage d'Ouragan, Nuage de Ronce, Nuage Embrasé... Quelle chance avait le Clan du Vent, surpris en pleine nuit, quand les guerriers déferlèrent, comme une vague sanglante, marée chantant déjà d'une mélodie de sang au rythme des tambours de leurs pas sur la lande ? Quelle chance avait... Nuage du Mimosa avait le cœur bien lourd, engourdi par l'hiver qui ne voulait pas finir, engluée dans la toile de ses larmes glacées - le gel mordait, à chacun des battements, et sur ses pattes droites, qui la faisaient courir près de ses camarades, la jeune fille, de remords, se sentait mourir; mais sous les miroirs de cristaux de neige, son cœur parlait haut - il l'avait toujours fait: quelle chance avaient ses amis ?

Amis.

Le mot vibrait dans son âme.

Amis.

Le mot chantait dans son cœur.

Amis.

Le mot murmurait dans sa tête.

Amis.

Le mot hurlait dans tout son corps.

Amis.

Pour toujours, mais pas aujourd'hui...

Ennemis.

Du bout des griffes, voilà ce que la destinée, cruelle, avait écrit sur les pages de l'histoire qu'une petite princesse, autrefois, avait cru conte de fées; les amis étrangers, c'était toujours un danger, qu'on s'approche trop du soleil à en finir brûlée ou que le vent, tempête impitoyable, nous enlève dans la tourmente, comme des fétus de paille, pour nous y briser... La jolie fleur d'or, elle, était déjà fragile, bien trop fissurée - et à travers ces interstices parcourant tout son être, œuvre d'art bafouée par la guerre, feu et sang, comme trop souvent, les larmes coulaient. Au pays du soleil levant, il était une manière de réparer les objets abîmés - Kintsugi, Kintsukuroi. Réparation en or - pour faire de quelque chose de fragile et brisé un trésor. Au pays du soleil levant, peut-être aurait-on pu faire de même avec son cœur à elle, la féline aux yeux d'ambre songeait-elle, marchant, d'un pas léger et pourtant lourd de mille regrets. Mais le soleil ne se levait plus, parce qu'au pays des ombres ils s'étaient perdus, nuit éternelle et royaume de ténèbres. Et ils avançaient, pour une terrible vengeance, colorant de sang l'aube d'un autre Clan.

Ennemis.

Nuage du Mimosa, qui savait bien que tout ceci était lié à sa sœur et à son accident, aurait voulu trouver la force de parler, le courage de dire que Vivi n'avait jamais voulu tout cela, et qu'elle n'était qu'amour pour une autre apprentie - qu'ils pouvaient se mêler, entre landes et forêts. Elle aurait voulu expliquer les retrouvailles secrètes, de jour comme de nuit, raconter jeux, étreintes, plantes et discussions, mêler ses propres histoires à celle de son aînée; elle aurait voulu les défendre, s'interposer, elle aurait même supplié... Mais c'aurait été dénoncer sa compagne d'arc-en-ciel, et elle-même de surcroît, diviser sa fratrie, en devenant traîtresses: Nuage du Mimosa ne voulait pas briser davantage la petite silhouette bicolore blessée, installée au camp, chez le guérisseur, inerte, immobile, sans connaissance, tordue - alors sa voix ne lui répondit pas. Et pourtant... Le Clan du Vent n'était pas leur ennemi. Les deux amis qu'elle avait rencontrés, et cachés dans son cœur comme les plus belles fleurs de son jardin secret, apparitions merveilleuses, jeune guerrier, apprentie guérisseuse, portaient leur clan en guise de nom, et pourtant; Caresse du Vent était gentil, rieur, malicieux, bienveillant, tendre, doux, paisible - Nuage des Vents était loyale, sincère, dévouée, acharnée, intelligente; et ils étaient ses amis. Elle ne voulait pas leur faire de mal, les détruire ! Elle ne voulait pas cela ! Mais sa vie s'écroulait comme un château de cartes, et Nuage du Mimosa avait peur.

Peur de faire mal, peur de blesser, peur de dévaster
Tandis qu'une vague maudite s'abattait sur le camp assoupi
Peur de détruire les tanières et les nids, aussi
Tandis que des chatons sans défense se trouvaient attaqués
Peur d'anéantir les réserves de plantes, sitôt l'hiver fini
Parce qu'une épidémie, un accident, pouvaient arriver
Parce qu'autrefois, elle croyait les guérisseurs amis
Parce qu'ils auraient leurs blessures infligées à soigner...

Il semblait loin, le temps à cueillir quelques feuilles et fleurs en compagnie d'une apprentie un peu renfermée et brusque, aux yeux d'eau et de soleil, qui l'avait néanmoins faite sourire, et avec qui elles avaient parlé de se retrouver pour partager leurs connaissances, puisque le code du guérisseur posait entre elles une trêve bienvenue aux yeux de la brunette. Il semblait loin, le temps à courir dans la nuit, écoutant le vent malin, Diablo, qui une nuit de Samhain l'avait menée au cirque pour une rencontre des plus fantastiques, au milieu des couleurs, des miroirs, des déguisements, des trampolines, des arbres, des landes et même des airs, à s'élancer, s'envoler, en sachant qu'un ami serait là pour la rattraper. Il était loin, ce temps, tandis que les silhouettes se dessinaient, menaçantes, les corps se heurtant en tourbillons de poils, de griffes et de sang, au milieu des tanières que déjà les coups de certains abîmaient. C'était inégal. Oh, Clan des Étoiles, c'était injuste ! Au milieu du chaos des voix qui, en cris, hurlements et autres feulements ou sanglots de souffrances, une danse mortelle était lancée, et ça et là, des duos se formaient déjà - qui brisèrent le cœur de la jeune fille. Elle vit la tanière des anciens, défendue par une apprentie, petite flèche d'argent, frêle face à Feulement. Elle vit la tanière du guérisseur, la renseignait son odorat, avec, sortant de celle-ci, un guerrier roux aux yeux verts - ce qui la rassura. Nuage des Vents, Silence d'Hiver, la réserve... Il pouvait peut-être les protéger. Et au moins, les novices ne se battraient pas seuls contre des ennemis bien plus forts qu'eux - plus grands, plus massifs, mais aussi plus expérimentés, parce que tout ce qui lui manquait à elle, d'une guerrière, c'était son nom. Alors, quelque part, la vue du fils du Vent la rassura. Mais quand un constat la frappa, le cœur gelé, douloureux de Nuage du Mimosa manqua un battement: la pouponnière ! Non loin de Feulement et de sa jeune adversaire... Nuage du Mimosa se précipita vers ce coin du camp, pour les apparences: elle ne venait pas détruire, mais peut-être sa présence empêcherait-elle que d'autres enfants de la nuit le fassent ? La pouponnière - le lieu qui ne devait pas être touché. Le cœur d'un camp. Nuage du Mimosa avait toujours aimé les petits, voulu les protéger; et être là cette nuit, elle s'en voulait ! Serait-elle, un jour, une des histoires de pouponnière qu'on racontait pour faire peur aux chatons ?

Ennemis.

La brunette cachait ses larmes, ses remords et ses impressions d'être du mauvais côté de la frontière - sensation étrange, que celle de réaliser que le royaume de son enfance n'était pas celui des gentils, dans l'histoire. Maudit avait fait une erreur, par cette attaque, et ils la payeraient tous; pour l'amour de Violette et de sa douce amie, Mimosa à présent devait combattre le sien... Silhouette mince, fourrure rousse, grands yeux de topaze répondant à ses propres prunelles d'ambre, elle reconnut avant même que les illusions de la nuit ne se dissipent celui qu'elle avait tant souhaité retrouver, et qui avait peuplé ses rêves, y mettant mille couleurs, depuis près de six lunes - elle n'était qu'une gamine, le jour de leur rencontre, alors que cette nuit, elle était presque adulte. En réalité, à quelques jours près, selon sa mentor, elle aurait pu le retrouver avec son nom de guerrière; et elle aurait aimé, oh combien, que ce soit pour cela qu'enfin ils se revoient ! Pour que, cachés aux yeux de tous, sous le sourire du croissant de lune, face aux merveilles de ce monde, elle puisse le retrouver, floraisons par milliers, recevant pour baptême celui de l'eau de pluie et de ses ronrons ravis. Elle n'avait rien souhaité de plus... Qu'un ami ! Mais ce n'étaient que des rêves, et cette entrevue, au cœur de la guerre et de la tourmente, avait tout d'un cauchemar, alors la jolie apprentie, rendue silencieuse par le sanglot qui l'étranglait, tentait de faire parler ses grands yeux désolés. Elle aurait voulu que le clan des Étoiles puisse exaucer son vœu, et remonter le temps; avant l'accident de Nuage de Violette, avant que leur père - son héros de petite fille - ne change et ne perde l'esprit, avant que cette guerre ne soit déclarée; elle aurait voulu retourner à sa rencontre avec Nuage des Vents, puis sous la tente où elle avait partagé l'harmonie avec...

« Caresse du Vent... » murmura-t-elle finalement, tout doucement.

Dis-moi, est-ce que tu te souviens encore un peu de moi ?

Chant d'Alouette et elle avaient passé plusieurs lunes à travailler sur la confiance de Nuage du Mimosa, qui s'était épanouie sous la tutelle ferme, tendre, exigeante mais gentille et très intelligente de sa mentor - un des plus beaux cadeaux que la vie et son père aient pu faire à la novice qui, autrefois, avait souhaité devenir apprentie guérisseuse et avait redouté l'adieu à la pouponnière. Chant d'Alouette et elle, pourtant, s'étaient bien entendues dès la première sortie, avaient semblé comprendre qu'il y avait en l'autre de quoi garder espoir - et six lunes plus tard, une jeune fille prometteuse, forte, agile, une tacticienne et diplomate douée au grand cœur et à la connaissance parfaite du code - qu'elle appliquait presque aussi parfaitement - n'avait plus de mots pour remercier sa mentor. Parce que sans Chant d'Alouette... La brunette n'aurait pas été la même. Chant d'Alouette et elle avaient passé plusieurs lunes à travailler sur la confiance de Nuage du Mimosa, et pourtant, quand celle-ci se retrouva face à face avec son ami, ce fut comme si elle était à nouveau la fillette qui courait, au cirque, jouant avec les miroirs, les soieries, les perruques et la petite pierre jaune qu'elle gardait, précieuse, dans son nid. L'enfant qui rêvait de plantes, d'étoiles, et de couleurs; de s'envoler, aussi, ce soir-là, funambule - et, comme autrefois, le vide lui souriait en lui ouvrant les bras. Sauf que cette fois...

Il ne la rattraperait pas.

« Je... »

Qu'aurait-elle pu dire ?
Qu'il lui avait énormément manqué ?
Qu'elle était heureuse de le revoir ?
Que son amitié comptait pour elle ?
Qu'elle se rappellerait toute sa vie le Cirque ?
Qu'il n'avait pas à craindre qu'elle l'attaque ?
Les mots n'avaient plus de sens.

« Tu... »

Les phrases, se bousculaient dans sa tête
- envahissaient le jardin luxuriant de ses pensées.

Je suis désolée.
Tu te souviens de moi ?
On ne va pas se battre, pas vrai ?

Mais, trop émue pour lui dire tout cela
Elle lui sourit simplement, malicieuse et triste. Souffla:

« Tu n'étais pas plus grand, avant ? »

Tout et n'importe quoi, juste pour gagner du temps
Parce que, perdus dans la tourmente qui ravageait le camp
Ils n'étaient rien d'autre que deux amis aux cœurs d'enfants.

Tu te souviens, dis-moi
De nos rêves de paix ?
De moi ? De cette nuit-là ?
J'espérais, tu sais...
Qu'elle ne finisse jamais.

Ce fut comme écraser une fourmilière. Ils sortirent de là dans un flot de fourrure et de crocs pour se jeter sur les membres du Clan de l'Ombre qui exécutaient ses ordres.

Il n'aurait probablement pas le temps de détruire beaucoup de choses. Le principal peut-être ? Les remèdes et la nourriture.

Peu lui importait. Elle préférait de toute façon se battre contre un chat plutôt que contre un lapin mort.
C'était la vengeance qui parlait, pas la justice.
Détruire tout un Clan par qu'il pensait qu'ils avaient tué sa famille, c'était absurde.

Mais que dirait Maudit si leur attaque était un échec ? S'ils ne parvenaient à rien détruire ? Nul doute qu'il se retournerait contre elle. Mais jusqu'où irait-il ?
Une engueulade ? Une rétrogradation ? Un exil ?

Pfeu.

Elle n'avait pas peur de lui. Elle avait déjà perdu tout intérêt à s'arracher sur ces brindilles.

— Attaquer en pleine nuit, sans provocation, comment vous pouvez justifier ça devant les Étoiles?!
Ha ! Elle pivota d'un bloc vers la voix. Comme tu vois, on se passe bien de leur permission ~

Interrompant son ouvrage, elle se jeta sur lui.

Spoiler:

Dernière Danse : 250/250
Nid de Mousse : 200 / 200