FAUVE ▲ « heil satan, archangelo, heil satan, welcome year zero » - ancien membre

I. LE PERSONNAGE.

• NOM : Petit Fauve - Nuage Fauve - Nuits Fauves - Etoile Fauve.
• GENRE : Masculin.
• ÂGE : 48 lunes.
• CLAN : Clan du Vent.
• RANG : Meneur.
• ORIGINE BIOLOGIQUE : La chatte à ta mère. (Vent, sang plus ou moins mêlé, mais pur sur les trois dernières générations).
• FAMILLE : (†) Plume de Sable, mère.
Souffle du Lagon, (demi-)soeur.

II. LES DESCRIPTIONS.

Si Fauve est aussi détestable, c’est qu’il vendrait sa sœur si quelqu’un avait quelque chose d’assez cher à lui offrir en échange. Depuis sa naissance, le malaimé, trop grand, dégingandé, beaucoup trop laid, a compris que c’était par l’arrivisme et sa voix susurrante qu’il parviendrait à grimper l’échelle branlante de la hiérarchie. Froid comme l’acier, le grand mâle maigre joue en cachant ses cartes et en dissimulant des as falsifiés dans ses manches, considéré qu’en politique, il n’y a pas de loyauté ni de trahison, et que le seul moyen de s’en sortir, c’est de ne compter que sur soi-même. Se méfiant même de ceux dont il s’entoure, Fauve est de ces meneurs paranoïaques, de ces rois durs et froids comme la roche qui ne font confiance qu’à leur instinct, de ces empereurs dont la mainmise n’a d’égal que leur méfiance. Véritable petit roi soleil au centre du clan, il impose le respect par son maintien royal et par son calme, mais aussi par ce léger goût qu’il vous laisse au fond de la gorge, cette désagréable impression que le mégalomane est capable du meilleur pour son clan comme du pire, que sur un seul geste de son oreille l’on mourra décapité.
Se considérant, en tant que meneur, comme le principal axe solaire de son clan, Etoile Fauve a fait en sorte que tout le clan ne tourne qu’autour de lui, comme un Louis XIV félidé. A l’instar du Roi-Soleil faisant payer les nobles pour la Fronde survenue quand il était petit et les ruinant par ses excentricités versaillaises, Etoile Fauve se venge du mépris qu’il a connu enfant par son physique maigrelet et sa tête triangulée. Il a la rancune tenace et n’oublie jamais le mal qu’on a pu lui faire ; le moindre coup de travers envers le mâle bicolore sera payé, soyez-en assuré. Jugeant qu’un affront ne doit pas être impuni, il lui arrive de donner des châtiments démesurés, dans le simple but de cultiver la peur et le respect d’autrui.
Malgré tout cela, Etoile Fauve reste un matou que l’on sait extrêmement lucide et intelligent ; sa façon de parler, son attitude, sa manière de se tenir en public et surtout ses différentes politiques montrent que chacune de ses actions est le fruit d’un cerveau extrêmement intelligent et réfléchi, qui agit froidement mais en calculant les différentes options qui s’offrent à lui. Bien qu’on ne sache jamais sur quel pied danser avec lui, il reste un félin dont la proximité est culturellement enrichissante, par ses façons de pensée.
Somme toute, il est bel et bien une sorte de Louis XIV félin, aussi intelligent et cultivé qu’il est un roi à la poigne de fer.

L’oriental shorthair est une race de chat de grande taille et à la silhouette longiligne, apparentée au siamois. Le poil est court, la tête triangulaire, les oreilles grandes et larges à la base, et les yeux en amande. Toutes les couleurs de robes sont acceptées. Le corps doit être fin, svelte, musclé, pour une apparence élégante et fine. Les membres et la queue se doivent d’être minces.
Somme toute, l’oriental shorthair est le lévrier des chats.
Fauve est le parfait exemple de l'oriental shorthair. Fauve est grand, se tient droit, a l'allure altière et le poil brillant. Lorsque l'on croise le meneur du clan du Vent, on comprend le concept de royauté.

Fauve a ce genre de regard mordoré et acide, dans lequel on ne parvient à lire que l'assurance du matou. A croiser son regard, on frémit, on frissonne, on a l’impression que le félin lit notre propre essence, qu'il voit brut le matériau dans lequel on a été taillé, qu'il est face à face avec l’argile dans laquelle on a été modelé. Et pourtant, impossible de voir quoi que ce soit d’autre que ce fond, qui semble englober toute la forme ; impossible de lire ses sentiments, seulement les émotions qui dictent sa vie ; impossible de lire son avis, uniquement sa tranquillité déconcertante ; impossible de lire quoi que ce soit de ponctuel, d’instantané, quoi que ce soit de plus que cette désagréable impression de supériorité qu'il renvoie.

Ciselé comme un coureur, Fauve ne sait pas se battre. Avec sa stature d’anorexique, il fléchit au premier coup, se blesse, se casse en deux comme une brindille ; alors lorsque le combat se profile à l’horizon, lâchement, il fuit. Il fuit à toute allure, en détalant à toute berzingue entre les arbres, entre les rochers, comme un lièvre poursuivi. Capable d’une rapidité impressionnante, il aime courir, il aime sentir le vent contre son visage, il aime sentir son cœur s’affoler, il aime être essoufflé et peiner à retrouver sa respiration après une course, et haleter, les yeux brillants, revigoré. Alors il prétend qu’il chasse, et fait tout le bruit possible pour faire fuir les lapins et avoir un concurrent pour sa course.

A vrai dire, c’est pas un très bon chasseur. Ni un très bon guerrier.
C’est pas un très bon mec tout court peut-être.

III. L'HISTOIRE.

« Oh mon Petit Lagon, comme tu es jolie, comme tu es ravissante, comme tu vas faire chavirer les cœurs ! Et toi, mon Petit Fauve, comme tu es gentil ! » Contrairement à ce que sa mère gazouilla pendant toute son enfance à qui voulait l’entendre, Fauve ne fut jamais quelqu’un de foncièrement gentil. Il ne l’était pas même physiquement, tout ingrat qu’il était avec sa tête affreusement triangulaire et ses membres trop maigres. Sa sœur, Petit Lagon, née quelques lunes après lui d’un père plus élégant, avait hérité de tout ce qu’il n’avait pas : l’infante était aussi jolie qu’elle était lumineuse et agréablement pensante. Elle fit sensation dès sa naissance, et s’attira les providences de tout un chacun, attendri par ses jolis mimiques enfantines.
Petit Fauve, tout à son contraire, s’entêta, en plus d’être gauche et laid, à repousser les gestes envers sa personne par des regards méfiants, parlant peu, restant le plus souvent seul et en retrait, confondant son corps maigre et bicolore avec les ombres de la pouponnière autant qu’il ne le pouvait. L’enfance se déroula ainsi, le matou cherchant à disparaître dans l’ombre tandis que sa sœur rayonnait sans réellement s’en rendre compte, rappelant à chaque instant, lorsqu’elle se tenait à côté de son frère, combien il était repoussant quand elle était si attirante, les deux couvés par les regards mièvres d'une mère poule qui les gardait tant qu'elle le pouvait collés l'un et l'autre contre ses flancs.

« Bats-toi comme un mâle Fauve ! Donne ce que tu as dans le ventre ! Fais honneur à ta patrie ! » Devenu un apprenti, Nuage Fauve sentit son malheur s’amplifiait, tandis qu’on le forçait à apprendre le combat. Maladroit, trop grand, mal taillé pour le combat et nettement meilleur à la course, il essuya de nombreux mauvais coups au cours des entraînements, passant une bonne partie de son temps à l’infirmerie, où Nuage Fleuri, l’apprenti guérisseuse, fut l’une des seules novices à ne pas moquer ses faibles capacités à se battre. S’il se distinguait pour courir, ses longues pattes et sa musculature fine l’aidant à fuser à travers la plaine, son poids plume et son corps dégingandé ne furent que des fardeaux durant les entrainements. Au fur et à mesure que l’expérience montrait qu’il ne serait jamais un grand combattant, Nuage du Lagon s’illustrait par ses capacités dans différents domaines. Elle finit même, sous les regards amusés des plus vieux, par faire tourner les têtes de quelques cadors dont le cœur s’emballait d’un sourire de la jolie, puis se transformait en rictus dérangé en voyant son frère passer dans son ombre. Etrangement, les deux frangins restaient collés l’un à l’autre, discutant à voix basse, la novice demandant avec une attention un peu naïve les conseils de son frère aîné, buvant ses paroles comme autant d’élixir de vérité. Il parlait bien – il était convaincant.

« Je te donne Souffle du Lagon, si tu me nommes lieutenant. » Il finit par comprendre qu’il pouvait s’en servir. En grandissant, la guerrière continua d’attirer les regards, s’accrochant toujours aussi aveuglément à son frère, qui, s’il se taisait souvent, n’en réfléchissait pas moins. Observant le lieutenant qui roulait des mécaniques devant sa sœur sans réaliser que c’était lui qui déciderait pour elle, il s’en amusa un moment, puis, lorsque le meneur, trop âgé, rendit sa dernière vie, il décida de s’en servir. Le clan tout entier l’avait toujours regardé avec méfiance et un peu de mépris, et il nourrissait secrètement un brûlant désir de revanche. Plus que ça, il savait le matou à la tête du clan grand guerrier et bon exécutant des ordres, mais malheureusement très mauvais stratège, et il décida qu’il serait son bras droit. Marchandant avec le félin dès qu’il se rendit compte que le meneur touchait à sa fin, il finit par obtenir ce qu’il cherchait lorsqu’il lui offrit les grâces de sa sœur. L’enfant naïve s’empressa ainsi de trouver son frère, émue et pleine de bonheur en voyant l’élu de son cœur faire de si beaux gestes envers sa famille.

« Le mal vert l’a emporté, Nuits Fauves … Tu es notre nouveau meneur, je suppose. » Un sourire étendit les lèvres du félin lorsqu’il apprit la nouvelle. Il était temps de se venger. Le Roi Soleil était prêt à épuiser la cour versaillaise pour la soumettre. Son règne s’annonçait palpitant.

IV. DERRIÈRE L'ECRAN.