Hé pas de vent hein ? ~ ft Vent du Nord - Abandon

L’épidémie avait reculée ! Il n’y avait quasiment plus de malade, alors c’était la joie pour moi. Je voyais enfin le bout de cette malédiction. Et en plus de cela, j’allais prendre un nouveau cours auprès de Vent du Nord. Elle pouvait être extrêmement terrifiante parfois, j’ai passé des nuits à faire des insomnies tellement je paniquais qu’il y ai de nouveau malade, et que je ne fasse pas le nécessaire « ne laisse personne mourir. » Oh oui, je fais de mon mieux. Mais malgré tout je l’appréciais et je la respectais beaucoup. Elle m’apprenait beaucoup de chose, et j’étais heureux d’en savoir toujours plus. Plus j’accumulais du savoir, plus j’étais à la hauteur pour le clan.

Enfin, j’étais sorti du camp, appréciant la douce brise qui parcourait nos terres, le printemps arrivait et la maladie partait, que du bonheur ! J’avançais, insouciant, sautillant presque en m’inventant un air chantant dans la tête. J’avais la queue haute qui ondulait à chacun de mes pas. Je ne m’étais pas montré comme cela au clan d’ailleurs, c’était bien trop risqué et stupide. J’avais des responsabilités plus grandes que celles d’un guerrier, et tout seul dans ma tanière j’étais bien triste de ne plus pouvoir faire mes âneries. J’ai dis tout seul ? Depuis que Nuage de Roc était là, j’avoue que je ne m’empêchais pas de faire quelques petites plaisanteries. Hé oui ! Il était loin le guérisseur angoissé tout le temps, stressé pour la moindre écharde. Terminé le guérisseur qui n’était pas à la hauteur, cette fois je pouvais honorer mes ancêtres, honorer Etoile d’Or. J’arrivais alors sur les terres du clan du Vent, toujours sautillant, voulant presque entamer une danse endiablée. J’étais pris de la folie joyeuse, et je ne voulais pas qu’elle me quitte ! Pourtant, en arrivant près du camp du Vent, l’angoisse me pris un peu au ventre. Bon, le guérisseur était toujours angoissé, ok, j’ai rien dis. Mais je savourais mes petites victoires. Je calmais légèrement ma joie en approchant de l’entrée. Je saluais les gardes, expliquant que je venais voir Vent du Nord pour une leçon. J’avançais dans le camp en direction de la tanière de la guérisseuse, en retenant mes petits pas sautillants… Mais je ne pouvais arrêter ma queue qui bougeait de droite à gauche. J’allais bien aujourd’hui aussi ! Insouciant, j’entais dans l’antre et d’une voix presque mélodieuse je lançais à Vent du Nord - en espérant qu’elle soit dans la tanière bien sûr… :

« Bonjouuuur Vent du Nord ! C’est Feuille de Saule. J’espère que tu ne vas pas me mettre un vent… »

Oups. La joie fait faire des folies. Dont des jeux de mots stupides. Mais qui ne serait pas tenté avec un bonheur aussi débordant ? Et bien sûr, pour ajouter du ridicule à ma situation, je riais tout seul comme un imbécile.

Aujourd’hui était un autre de ces jours. Ceux où Feuille de Saule, le nouveau guérisseur de la rivière, venait apprendre au Clan du Vent, sous la tutelle de la jeune Vent du Nord. Jeune, mais pourtant parmi les plus âgées et expérimentées de ses collèges.

Aujourd’hui était un autre de ces jours. De ces matins douloureux où il fallait apprendre à se réveiller seule, dans le silence, sans les ronflements lourds de Pelage de Boue pour la faire ronchonner. Son corps avait été enterré quelques jours plus-tôt, mais pas ses paroles. Sa voix brisée, paniquée, déchirante, occupait les pensées de la guérisseuse qui n’entendait pas assez bien pour se concentrer sur autre chose. Enfin. Peut-être que la tête d’idiot de Feuille de Saule saurait lui changer les idées.

Elle prépara le nécessaire de sa leçon à l’aube. Bonne nouvelle pour le poisson, Rose Fanée s’était cassé la patte arrière hier. L’ancienne avait cette fâcheuse manie de toujours vouloir aller courir, prétendant que cela forgerait ses articulations — le tout avant de venir quémander quelques anti-douleurs à la soigneuse. Et hier, ce qui devait arriver arriva. C’est une patrouille qui retrouva la vétérante tombée d’un rocher, la patte arrière fêlée et une plaie ouverte sur le genou. Aujourd’hui, il y avait du travail : il faudrait changer ses pansements, son plâtre et gérer sa douleur. Pas de chance pour son apprenti par intérim : la vieille était plus grincheuse que Vent du Nord elle-même, mais pas bien méchante pour autant. La douleur et sa situation qui la rendait vulnérable la rendait cependant plus facilement froide et piquante.
Du temps où Soleil Éclatant était encore parmi eux, l’apprentie réussissait toujours à se casser quelque chose. En conséquence, la petite chatte était devenue l’experte des os brisés.

Baies de genêt, miel, pavot, pied de poulain, un stock de toiles d’araignées et de boules de mousse humides, une branche lisse et droite sur laquelle Vent du Nord avait passé sa nuit à retirer le moindre morceau d’écorce à coup de griffe et de croc, du pavot. C’était tout, mais déjà beaucoup : elle avait l’impression d’avoir écoulé le quart de sa réserve de plantes, et cette impression n’était pas très loin de la vérité. Demain, elle consacrerait sa journée à la récolte. Peut-être pourrait-elle demander à Nuage de Vague de l’accompagner.

Feuille de Saule débarqua dans sa tanière, un sourire niais au coin des lèvres. Elle le trouva déjà exaspérant, et la suite n’arrangea rien.
« Bonjouuuur Vent du Nord ! C’est Feuille de Saule. J’espère que tu ne vas pas me mettre un vent... »

Vent du Nord se contenta de rester là, devant son tas conséquent de remèdes, fixant un « apprenti » d’un air blasé. Sérieusement ? Même elle, qui n’avait pas le sens de l’humour du tout, faisait de meilleures blagues ! Comme il n’eut personne pour rire à sa blague dans cette tanière vide, il décida de le faire tout seul.
La guérisseuse soupira, attendit qu’il eut terminé, et décida de commencer sa leçon sans plus attendre : les soins de Rose Fanée avaient déjà été repousser pour coordonner avec l’arrivée de l’étranger, elle ne pouvait pas se permettre de prendre plus de temps.

« Je t’ai mis ce que nous allons utiliser aujourd’hui juste-là, commença-t-elle en désignant d’une patte la ligne de remèdes parfaitement arrangés. As-tu une idée de ce que nous allons faire aujourd’hui ? Ne cherche pas dans la tanière, il n’y pas plus personne. »

Silence. Bruit du vent. Regard persistant avec un air blasé. Je vous présente mon chaleureux accueil dans la tanière de Vent du Nord. Ma blague n’avait pas eu l’effet voulu, c’est-à-dire faire naître un petit sourire sur la face si dure de la guérisseuse. Elle me semblait si triste que je voulais tout faire pour essayer de la voir sourire au moins une fois. Je ne pouvais, bien sûr, pas me permettre de lui demander ce qui n’allait pas, elle n’était pas de mon clan, mais… Je ne pouvais m’empêcher de vouloir aider tous les chats, claniques ou non. Mais Vent du Nord, je pense que je ne pouvais rien faire pour elle. Peut-être un jour j’arriverais à la faire sourire et réchauffer ce cœur si froid. La tanière était cependant vide. Je regardais autour de moi, mais je ne voyais pas l’ancienne qui y logeait. La dernière fois que j’étais venu, la guérisseuse m’avait enseigné quelques soins avec cette minette au sacré tempérament. J’espérais seulement qu’elle était de retour dans la tanière des anciens… Sans plus de salutation, Vent du Nord me désigna de la patte les plantes rangées devant.

« Je t’ai mis ce que nous allons utiliser aujourd’hui juste-là. As-tu une idée de ce que nous allons faire aujourd’hui ? Ne cherche pas dans la tanière, il n’y pas plus personne. »

Sa dernière phrase confirma mes doutes. Même si je ne te connaissais pas, et que tu n’étais pas de mon clan, tu restais un chat, alors j’espère que les étoiles guident tes pas, et que tu peux vivre à présent une vie plus douce, celle que tout ancien combattant mérite. J’avais lancé cette prière silencieuse en fermant les yeux. Chaque chat en méritait une. Après tout, une fois aux étoiles, les clans ne faisait qu’un. Je me concentrais sur ce que la guérisseuse me disait. Les plantes devant elles. Il y avait une branche toute lisse et droite, l’écorce avait été enlevée, il y avait de la toile d’araignée, des boules de mousses humides, du miel, baies de Genet, pavot et euh… Je reniflais un peu plus la dernière plante pour bien me souvenir. Pied de poulain je crois. Oui c’est ça ! J’avais bien retenu les plantes, Vent du Nord m’avait tellement angoissé en me répétant que je ne devais faire aucune erreur que j’avais révisé un nombre incalculable d’heures le nom et l’odeur des plantes pour tout retenir avant de vraiment pouvoir les utiliser.

« C’est quelque chose que tu ne m’as jamais appris en tout cas. Si je regarde juste les plantes, je ne sais pas, mais… La branche peut être utilisée pour maintenir un membre en place. Donc… Une fracture ? »

Mon cœur battait fort, et l’angoisse revenait doucement. Pas d’erreur. Surtout, pas d’erreur.

Vent du Nord se gratta l’oreille d’une de ses pattes antérieures. Les mauvaises habitudes, elles, refusaient de mourir. Pourtant, voilà bien quelque chose qu’elle aurait préféré ne pas sauver. Une goutte de sang perla sur ses griffes, signe qu’il fallait arrêter. Mais trop tard, un léger filet, pareil à une perle de pluie qui tracerait son chemin dans son pelage, s’écoula le long de son visage pour finalement rejoindre le sol de poussière. Elle la regarda tomber, totalement indifférente car habituée à ce genre de chose. Feuille de Saule lui répondit enfin, après un petit temps de réflexion.

« C’est quelque chose que tu ne m’as jamais appris en tout cas. Si je regarde juste les plantes, je ne sais pas, mais... La branche peut être utilisée pour maintenir un membre en place. Donc... une fracture ?
— Dans le mile. Aujourd’hui, on va rendre visite à Rose Fanée. C’est une ancienne plutôt farouche et plus têtue que le plus borné des apprentis. Enfin... tu verras bien par toi même. On va directement aller travailler dans la tanière des anciens, son état ne nécessite pas, et ne nous permet pas de la transférer ici. Par contre je te préviens, elle est de la vieille école.

C’était une façon moins violente de dire qu’elle était horriblement xénophobe, plus encore que sa propre mère, Brise Argentée, ne l’avait jamais été. La guérisseuse saisit une partie des remèdes dans sa gueule, laissant le reste à son apprenti d’un jour. Elle quitta ensuite son antre pour rejoindre la lande ensoleillée puis, finalement, la tanière des anciens.

Rose Fanée les attendait (enfin, n’attendait que Vent du Nord) au fond de l’antre, là où le soleil et le vent ne viendraient pas la déranger. La guérisseuse vit ses pupilles se rétrécir, et tous ses poils se dresser d’un coup à la seule perception de l’odeur du poisson.

— On nous attaque, dit-elle d’un air grave. Faut que j’y ai—
— Non-non-non-non, tu restes la, lui répondit Vent du Nord en posant une patte sur son épaule avant de lui laisser le temps de se lever. C’est juste Feuille de Saule. Tu sais, le nouveau guérisseur de la Rivière.
— Il a qu’à aller dans un aut’ Clan.
— Le Clan du Tonnerre est déjà bouleversé par... Secret du Firmament, et le Clan de l’Ombre a une apprentie a charge depuis peu.
— Tu vois ma fille, c’est bien la preuve que les autres, c’est tous des dégénérés. Des chats qui nagent, et maintenant des chats qui baisent leur guérisseurs. Rien ne va plus moi j’te l’dis.
— Mais oui Rose Fanée, c’est ça...
— Dans tous les cas le poisson y m’touchra pas.
— Il t’entend, Rose Fanée.
— Rien à foutre.

Vent du Nord soupira, jeta un coup d’œil par dessus son épaule pour poser son regard sur Feuille de Saule et haussa les épaules. Elle retira sa patte de l’épaule de l’ancienne, puis alla le rejoindre. À voix basse, elle continua.

— Tu vas aussi t’entraîner à soigner des patients pas très... coopératifs. C’est pas la partie la plus marrante, mais crois moi, t’en verras des pires qu’elle.

Ses remèdes au sol, elle les organisa en petits tas bien distincts. Vent du Nord aimait un espace organisé et clair, afin de bien s’y retrouver et ne pas perdre son temps à se perdre. C’était là l’une des premières choses qu’elle enseignait, et aussi quelque chose de primordial à ses yeux.

— La première chose à faire dans ces cas là, c’est donner du pavot. Ça va permettre de gérer la douleur et de la calmer.

Elle déposa les graines de pavot sur une boule de mousse pour les rendre plus facilement ingérables, et l’amena devant l’ancienne, l’encourageant à prendre le traitement d’un geste du museau.

— J’le prendrais pas. Pas tant qu’il est là.

Vent du Nord soupira, attendit quelques longues minutes que l’ancienne prenne son remède dans un combat de regard. Rien à faire. Aucune des deux n’abandonnera. Ses yeux roulèrent dans ses orbites, elle posa sa patte sur la blessure de l’ancienne. À peine un contact sans même aucune pression fut suffisante pour lui arracher un cri.

— Ça, c’est même pas un dixième de la douleur que tu ressentiras si tu refuses de prendre le pavot pendant qu’on te soigne. Alors je te laisse le choix : soit tu t’obstines, et dans ce cas on te met le bâton dans la gueule, soit tu prends ce pavot, et tu feras une bonne sieste pendant qu’on s’occupe de ta patte. Tu préfères quoi ?

L’ancienne se mit à grogner, puis se résigna à prendre son pavot. La guérisseuse, de son côté, se retourna vers Feuille de Saule.

— Parfois, quand un malade s’obstine, tu n’auras pas d’autre choix. Je la connais bien, la discussion n’aurait rien apporté. Ce n’est jamais plaisant, mais il faut prendre sur soi : les laisser dans la douleur serait pire encore. Bon, maintenant, il faut attendre que ça fasse effet. Le temps que ça agisse, est ce que tu peux me dire quelle est, selon toi, la prochaine étape ?

« Dans le mile. Aujourd’hui, on va rendre visite à Rose Fanée. C’est une ancienne plutôt farouche et plus têtue que le plus borné des apprentis. Enfin... tu verras bien par toi même. On va directement aller travailler dans la tanière des anciens, son état ne nécessite pas, et ne nous permet pas de la transférer ici. Par contre je te préviens, elle est de la vieille école.

- Oh… »

En même temps, je ne devais pas être étonné, il était rare que les anciens acceptent un matou d’un autre clan chez eux. Et ce, même si j’étais un guérisseur ! J’allais devoir me montrer discret, respectueux et…. Très patient. Je ne pensais pas être xénophobe, ou même ressentir toute forme de haine en fonction des choix de mes camarades. Bien sûr je n’approuvais pas les unions entre félins de deux clans différents. Parce que ces choix faisaient souffrir les clans, et les possibles petits qui pourraient naître. Au fond de moi je ne pouvais pas éprouver de haine. J’essayais en tout cas, et jusque là, personne ne m’avait fait plus de mal que ce ça. Sauf ma famille qui me regardait mal à présent, juste parce que j’étais guérisseur. Mais c’était supportable, après tout, Patte de Lionne était là, elle. Alors au fond, je crois que je m’en souciais peu. Ou alors je me forçais à ne pas m’en soucier. Enfin, Vent du Nord prit une partie des remèdes, m’en laissant une autre à porter. Il était temps d rendre visite à l’ancienne dont elle m’avait parlé… Rose Fanée ! J’étais un peu angoissé à l’idée de me recevoir des pic – parce que j’allais en recevoir c’était certain – mais bon, je devais prendre confiance ! J’allais en voir dans ma vie des patients un peu difficile. La guérisseuse me mena vers la tanière. Alors que je commençais à apercevoir l’ancienne, j’inclinais la tête, les yeux fermés en signe de respect. Je posais les remèdes, et alors que je m’apprêtais à la saluer…

« Bonj…

- On nous attaque. Faut que j’y ai- »

Je devais m’y attendre. S’en suivi une discussion entre les deux minettes du clan du Vent. J’étais effectivement peu accepté par elle. Il n’empêche, que si je n’avais pas trop peur de l’ancienne j’aurais déjà explosé de rire. Elle n’avait effectivement pas la langue dans sa poche. Vent du Nord avait été la plus apte, selon moi, à m’apprendre. Pare que oui, le clan du Tonnerre n’était pas dans son assiette en ce moment, et puis avec l’épidémie qui nous avait frappé, je ne me voyais pas demander service à un autre. Et le clan de l’Ombre était très loin, surtout qu’Esprit Soucieux n’était plus le guérisseur du clan à présent, et puis surtout Corbeau Ensoleillé avait une apprentie maintenant. En bref, j’avais préféré demander au clan du Vent de me former. Face au refus catégorique de l’ancienne, la minette bicolore se tourna vers moi et chuchota :

« Tu vas aussi t’entraîner à soigner des patients pas très... coopératifs. C’est pas la partie la plus marrante, mais crois moi, t’en verras des pires qu’elle. »

J’émis un ronron amusé. Je la croyais sur parole ! Je n’avais pas hâte d’avoir un patient aussi peu sympathique. Elle organisa alors tous les remèdes devant elle – comme elle aimait si bien le faire – pour bien s’y retrouver. J’avoue que c’était la meilleure façon de faire, et pour moi, un merveilleux moyen de ne pas céder à l’angoisse !

« La première chose à faire dans ces cas là, c’est donner du pavot. Ça va permettre de gérer la douleur et de la calmer. »

Je hochai la tête concentré. Ça me semblait logique, manipuler une fracture devait être douloureux, clan des étoiles merci que je n’ai pas encore fait face à une fracture sans avoir appris à la soigner. La guérisseuse en posa sur une boule de mousse pour que se soit plus simple à avaler. Mais bien évidement, Rose Fanée était plus coriace que ça, et le poisson que j’étais n’aidait pas. S’en suivi la plus épique bataille de regard. Vent du Nord ne lâchait pas et lançait des éclairs, Rose Fanée la fixait et me mordait avec ses yeux. Ouh je n’en perdais pas une miette voyant ce moment comme le combat la plus féroce. Personne ne baissait les yeux. Il y avait trop de fierté dans les deux cas, j’étais impatient de voir qui allait gagner la guerre ! Elles auraient pu se mettre à grogner que les choses auraient été plus folles encore. Et c’est alors que Vent du Nord toucha à peine l’ancienne. Et c’est un coup bas par la guérisseuse ! Quel jeu sournois ! Cependant ce fût une grande réussite, puisque l’ancienne, probablement effrayé de la douleur qu’elle pouvait ressentir, céda et pris son remède. La victoire de Vent du Nord était écrasante. 1 pour la guérisseuse, 0 pour l’ancienne.

« Parfois, quand un malade s’obstine, tu n’auras pas d’autre choix. Je la connais bien, la discussion n’aurait rien apporté. Ce n’est jamais plaisant, mais il faut prendre sur soi : les laisser dans la douleur serait pire encore. Bon, maintenant, il faut attendre que ça fasse effet. Le temps que ça agisse, est ce que tu peux me dire quelle est, selon toi, la prochaine étape ? »

Me dit-elle en revenant vers moi. Laisser la douleur serait effectivement une mauvaise idée, et ça rendrait la manipulation impossible. Cependant j’avais une question aussi, que je posais après avoir répondu à la sienne.

« Hum… Je dirais peut-être de vérifier s’il n’y a pas de blessure apparente ? Et s’il n’y a rien, replacer les os comme il faut je pense ? »

C’était ce qui me semblait le plus logique, mais pour la suite, j’en avais aucune idée. Mais il était tant de poser ma question.

« Mais je me demandais, admettons, un chat a un accident, il est en état de choc… Ce n’est pas bon de lui donner des graines de pavot je me trompe ? Faudrait lui donner quoi dans ces cas là pour la douleur ? Ou on attend peut-être ? ça ne risque rien ? »