Curiosité. (Petit Espoir) -end

Je rentrais au camp, exténué mais victorieux, portant pas moins de 4 proies dans la gueule. Je les déposai sur le tas, enfin, si on pouvait vraiment appeler ça un tas. La saison froide était arrivée, et s'était installée dans la forêt sans prévenir, et avec les malades, moins de guerriers étaient disponibles pour chasser. Par conséquent, il fallait se contenter de peu de nourriture, et dépenser son énergie avec sagesse. Je faisais de mon mieux pour ne pas trop dépasser mes propres limites, mais d'un autre côté, dans les périodes difficiles comme celle-ci, je voyais l'effet positif de mes efforts pour le Clan. Alors je supportais volontiers la fatigue.

Les journées étant courtes ces temps-ci, je décidai de ne pas sortir du camp à nouveau. Pas la peine de s'épuiser à chasser encore plus alors que la plupart des proies seraient en train de dormir, bien au chaud dans leurs terriers ou leurs nids. Quant à la pêche à l'aveugle, hah ! Ne me faites pas rire. Mon temps serait mieux utilisé à économiser mes forces jusqu'au lendemain. En attendant, je pouvais peut-être aller discuter avec un ou deux chats, s'ils étaient au camp. Peut-être Douce Orchidée.

Pendant que je cherchais certains guerriers, j'aperçus un jeune félin, encore de l'âge d'un chaton, au pelage blanc... et à la patte tordue. Petit Espoir ; un joli nom pour un chaton qui devait vaincre ce que la vie lui avait donné tous les jours. Sans doute avait-il échappé à la surveillance des reines, juste pour venir ici, et observer le camp apparemment. On ne pouvait pas lui en vouloir de voir ce qui se passait à l'extérieur de la pouponnière, mais peut-être le moment était-il mal choisi, entre le froid qui s'intensifiait de jour en jour, et la maladie qui planait sur ce camp. Enfin, ce n'était pas à moi de le gronder. Cependant, je ne pouvais pas non plus le laisser seul comme ça, sans surveillance. Alors je marchai dans sa direction, en faisant attention d'arriver d'un côté où il pouvait me voir. Sans un mot, je m'assis à côté du petit, observant le camp à sa manière pendant quelques instants, en silence.

"Il n'y a pas grand monde au camp à ce moment de la journée. Que regardes-tu, Petit Espoir ?"

Curiosité.

Le chaton n'en pouvait plus d'être confiné dans la pouponnière "par sécurité". Il avait promis de ne pas s'approcher des malades, promis aussi de ne pas rester trop longtemps dehors, de ne pas attendre que son museau soit froid pour rentrer. Mais son seul œil voyant lui offrait dehors des nouveautés, des merveilles, des trésors à contempler. Et il profitait, assis, de la mince agitation du camp, des guerriers dont les arrivés et les départs continuer à se faire. Pour un, une patrouille de chasse, d'autres, les frontières. Mais les mots ne lui arrivaient pas tous pleinement. Pour autant, il n'en avait cure. Il n'était pas dehors pour espionner, juste pour prendre l'air, profiter de voir de la vie, du mouvement. Découvrir tout simplement. Pour capter un peu de sa prochaine vie. Car même si la perspective de rester avec sa mère au sein du camp, de la pouponnière, était agréable, il rêvait aussi d'être un apprenti guerrier, de se battre - un peu. Sans réaliser tout à fait comme il partait avec du retard. Et c'est l'approche vers lui d'un gros matou roux qui le fit bouger un peu. Il redressa la tête, appréciant l'attention du grand qui ne venait pas vers lui de son mauvais côté.

- Tout. Je regarde tout.

En une petite phrase, le chaton venait de paraître plus vieux qu'il ne l'était, mais aussitôt après, il s'agita, ses oreilles pivotant, il se mit debout, sans poser sa patte folle pour autant et il claudiqua pour se placer devant le guerrier.

- J'regarde comment font les grands ! Parc'que moi aussi je s'rai grand ! Et j'veux en savoir l'plus avant ! Parc'que comme ça ... Bha ...

Il tendis devant lui sa patte tordu, comme pour montrer l'évidence, mais il n'avait pas encore tout à fait acquis la stabilité parfaite et il bascula la tête aux pattes de Brasier Glacial, roulant sur son dos en riant de sa propre maladresse, scrutant le félin par dessous pour finir.

- J'srai aussi un guerrier un jour. Fin, si ... J'fini mon apprentissage ...

Certains lui avait déjà dit que ce serait ... Impossible. Pas par méchanceté, toujours en lui expliquant en douceur que ses problèmes à lui ne lui permettrait pas de réussir comme les autres. Oh, il avait bien voulu prouver le contraire une fois, et se baigner dans un des petit bras d'eau qui se trouvait dans le camp. Mais la température était déjà basse et il n'avait fait qu'un bref aller-retour eau-terre pour claudiquer jusqu'à Papillon Blanc et renifler qu'il pensait l'eau moins froide. Et puis, il y avait ses jeux avec sa sœur, il la battait parfois ... Sans réaliser qu'elle devait le laisser gagner ... Néanmoins, un chat qui aurait eu temps d'être attentif à lui ne pouvait pas avoir manquer sa détermination, ni sa joie persistante. Et plus, à cause de sa mauvaise patte, il semblait disproportionner car son autre patte avant et ses deux pattes arrières s'était déjà musclé. Assez pour lui permettre une stabilité lorsqu'il marchait. Et assez pour que, lorsqu'il joue avec une quenouille de roseau, il puisse l'attraper, la tenir aussi. Oui, Petit Espoir avait nombres de problèmes, mais sans le savoir, par ses seuls jeux de chaton, il apprenait déjà à en pallier un peu.

Je me disais qu'il regardait juste le camp, la vie, ce que les chats font... J'aimais bien en prendre le temps, quand c'était possible. Autant dire que ces dernières lunes, j'avais rarement eu l'occasion de faire comme Petit Espoir. Avec la canicule d'abord, puis les maladies et le froid de la saison des neiges... Nous avions eu besoin des efforts de tous les félins en état de patrouiller, de chasser, et de combattre s'il le fallait. Le jeune chaton releva la tête vers moi pour me répondre d'un ton très sérieux, inhabituel pour un jeune chat de son âge. Puis, malgré son handicap, se releva entièrement, en prenant soin de ne pas laisser sa patte tordue au sol. Je ne connaissais pas trop le chaton, aussi la vue de cette patte folle me frappa grandement ; néanmoins, ce problème ne semblait pas miner sa détermination.

Petit Espoir m'expliqua qu'il regardait simplement les guerriers, ce qu'ils faisaient, un peu pour se préparer à l'apprentissage. Sa phrase en suspens, il leva cette même patte tordue, défigurée, comme un exemple, mais perdit l'équilibre et roula sur le côté. Je m'inquiétai brièvement, mais le rire du chaton blanc et gris m'indiqua que tout allait bien. Je lui souris, son rire était communicatif. Il ajouta quelques mots, toujours sur le dos.

"J'srai aussi un guerrier un jour. Fin, si ... J'finis mon apprentissage ..."

Mon visage s'assombrit. C'est vrai qu'avec un œil et une patte en moins, la vie du jeune Espoir promettait d'être difficile. C'était un sacré handicap pour à peu près tout. Pour chasser, pour se battre, pour courir, pour marcher. Beaucoup avaient déjà dû lui dire la même chose, ou lui faire comprendre qu'il ne serait peut-être jamais guerrier. Certains lui avaient sans doute servi le fameux "il y a d'autre façons de servir son clan" et l'auraient poussé vers la voie des guérisseurs. Les moins gentils l'auraient traité de poids pour le Clan, mais en ces temps compliqués, j'espérais bien que tout le monde était trop occupé pour dire des méchancetés pareilles. Pensif, je réfléchis un peu à ce que je pourrais répondre au chaton.

"Tu t'inquiètes beaucoup pour cette patte, hmm ? Et sans doute pour ton œil aussi."

Je m'abaissai au niveau du chaton et le poussai du museau, l'aidant à se relever et à tenir sur ses trois bonnes pattes.

"Tu sais, par le passé, il y a eu des guerriers avec un œil en moins. Pas forcément à la Rivière, mais j'en ai déjà entendu parler, dans des légendes que l'on raconte ici et dans les autres Clans. Il y en a aussi qui avaient perdu une patte, et pourtant, ils étaient quand même de bons guerriers."

Le ton plus sérieux maintenant, je regardai le chaton dans les yeux, ignorant le fait que l'un de ces yeux ne pouvait pas me voir. Je lui donnai un sourire qui se voulait rassurant quant à l'avenir, à l'entraînement, et à tout ce que sa vie pouvait lui réserver.

"Toi, tu as les deux à la fois, alors il te faudra plus de courage qu'eux pour devenir un bon guerrier. Mais je suis sûr que tu peux y arriver !"

Mon petit discours de motivation terminé, je posai un regard vigilant sur le camp. Rien à dire, il y avait peu d'activité en journée ; beaucoup étaient malades, et presque tous les guerriers valides chassaient et patrouillaient. On ne les voyait que lorsqu'ils rentraient au camp, avant de repartir pour d'autres tâches, bien souvent. Petit Espoir disait qu'il était venu là pour regarder "comment font les grands", alors je me dis que je pourrais répondre à quelques questions.

"Alors comme ça, tu veux en savoir plus sur ce que font les grands ? Ça tombe bien que je passe par là alors. Si tu en as, pose-moi tes questions sur le clan, sur les guerriers, sur l'apprentissage ou sur ce que tu veux, et je te répondrai au mieux."

Curiosité.

Petit Espoir pencha légèrement la tête de côté, instinctivement, pour porter la meilleure la plus à l'écoute du félin mais son propre visage s'assombrissant lorsque le guerrier lui parla de sa patte et de son œil. Oui, il se demandait ce qu'il ferait si ... Et des si, il y en avaient. Trop. Mais aussi vite que l'ombre passait sur son visage, son regard lui se remplit d'une farouche lueur de détermination. Même s'il commençait de plus en plus à comprendre sa propre différence, il n'en demeurait néanmoins que plus décider à lutter pour se prouver à lui-même sa valeur. Et ... le prouver aux autres aussi.

- Oh ... vraiment ?

Lui avait le duo, l’œil et la patte. Et son oreille mais si inconsciemment il pencher la tête pour mieux écouter, il n'avait pas encore tout à fait réaliser que l'une de ses oreille ne lui servait à rien d'autre qu'évacuer le trop plein de chaleur durant la saison chaude. après tout, il n'avait jamais eu grand chose d'autres à écouter et peu, voir aucun chats, ne semblaient non plus s'en être aperçu pour lui. Néanmoins, il apprécia de suite le contact du museau qui l'aidait à se redresser pleinement en soutenant un peu son poitrail. C'est que, il avait beau avoir déjà musclé un peu sa patte avant par ses déplacements, il était loin d'en faire assez, confiné comme il l'était à cause de la maladie qui planer sur le camp tel un faucon affamée, désireux de se repaître du malheureux qui resterait visible.

- Si tu y crois et moi aussi, alors on est deux à y croire !

Et le regard rivé dans le sien confirma la flamme qu'il entretenait et qui brûlait ardemment. Cet espoir dont il avait le nom. Comme un signe, une promesse. Puis, le matou regarda a nouveau le camp et le chaton se tourna pour en faire de même, tel une sentinelle immobile. Où presque car sa tête pivotait doucement pour suivre tel félin, tel feuille emporté par une brise douce. Tel tige de roseau ondulant doucement sous la caresse aérienne. Et la voix qui lui parvint à nouveau, bien qu'étouffer à ses sens le poussa a lever le crane pour mieux capter et ouïr donc ce que le matou ajoutait.

- Oh ... Le territoire est grand comment ?

Il se posait la question en scrutant le camp, en tentant d'évaluer la distance. Souvent, les choses lui apparaissait plus proche qu'elle ne l'était. Où plus éloigner, s'était selon. Mais rarement comme elles étaient. Alors imaginer le côtés vaste du territoire entier. S'était beaucoup. Mais il avait soif d'aventure, de découverte. Et il toisa le rouquin, plus attentif qu'un pécheur au dessus des flots.

À chaque fois que je croisais un chaton, et que je prenais le temps de passer un peu de temps avec eux, je me revoyais moi au même âge. J'avais été comme beaucoup, tantôt ambitieux, tantôt paresseux, mais surtout la tête pleine de questions. Comment c'est, d'être un grand, d'être un guerrier ? Comment c'est de chasser, de patrouiller, et surtout d'être libre de parcourir le territoire ? Chaque chaton a ses propres questions. Mais bien souvent, il n'y a pas grand monde pour y répondre, ou alors la seule réponse qui sort de la bouche des reines et des guerriers est "tu verras quand tu seras grand". Seulement voilà, pour un chaton, le temps passe lentement. Une lune, quand on a juste quelques lunes, c'est une éternité. Alors peut-être que, pour une fois, je pourrais passer un peu de temps à répondre à toutes ces questions.

Le jeune félin inclina légèrement la tête sur le côté, geste qui ne m'échappa pas. Sans doute devait-il souvent adapter sa posture, pour mieux tenir debout ou mieux voir dans la direction qu'il voulait. Il écouta ma réponse entièrement, son unique œil comme empli d'un courage tout aussi particulier, et confirma bien vite sa détermination. Pas de doute dans mon esprit - une fois apprenti, Petit Espoir serait prêt à mettre les bouchées doubles pour compenser ses handicaps. Le jeune chaton me demanda, comme première question, de quelle taille était notre territoire. Pas facile de répondre avec précision à une telle question, mais le petit me regardait avec beaucoup d'attention.

"C'est difficile à décrire... Il n'est pas immense, mais le parcourir prend du temps. Disons, imagine que tu patrouilles le long de la frontière avec le Clan du Tonnerre, le long de la rivière. Si tu pars du camp à l'aube, et que tu longes la rivière, tout le long jusqu'aux chutes d'eau, puis que tu reviens au camp, alors le soleil sera déjà haut dans le ciel."

J'espérais que cette réponse un peu étrange puisse le satisfaire. La façon facile aurait été de lui dire "tu verras bien quand tu seras apprenti", mais ça, ce n'est pas une réponse acceptable - je me rendis compte qu'inconsciemment, je m'étais promis de ne pas faire comme tous les guerriers, de répondre dans le vide comme ça. Mais maintenant, c'était à mon tour de poser une de mes questions. Voilà, cette conversation serait un échange de bons procédés : je répondrais aux questions de Petit Espoir sur le territoire, la vie de guerrier, et en contrepartie je poserais quelques questions supplémentaires pour apprendre à le connaître un peu. Un léger sourire affiché sur mon visage, je fixai l’œil valide du jeune chaton avec bienveillance.

"Tiens, dis-moi une chose : est-ce que tu as hâte d'être apprenti ? Et pourquoi ?"

Cette question avait sonné un peu plus "inquisiteur" que je ne l'aurais souhaité, mais avec un peu de chance, mon expression compenserait. J'espérais simplement ne pas sembler trop bizarre aux yeux du chaton blanc et gris, et j'avais hâte d'entendre sa réponse. Si son regard était un bon indicateur, alors l'entendre parler avec cette même détermination serait intéressant.

Curiosité.

Petit Espoir était attentif et la réponse du rouquin sembla le satisfaire. Il voyait le temps passer lentement au camp, mais quant il jouait alors là. Parfois, il avait la sensation que la partie était à peine commencer que déjà, les patrouilles revenaient chargées de gibier où de nouvelle à rapporter. Des mots de grands qui lui échapper un peu d'ailleurs. Et il avait vite compris qu'être occuper faisait passer le temps plus vite que juste attendre à ne rien faire. Et pourtant attendre, il le faisait régulièrement, incapable de suivre les courses effrénée des autres. Rapidement, ses pattes lui brûlaient, l'obligeant à s'arrêter. A se reposer quand son esprit loin de ressentir de la fatigue en revanche, tourner encore à plein régime. Pourquoi était il né ainsi ? Parce que. s'était comme ça et il se satisfaisait de cette réponse. Il était né ainsi et s'il était différent, il en prenait encore rarement conscience. Et en cet instant, il cherchait à s'imaginer l'ampleur du territoire. Assez vaste pour qu'il est la sensation de parcourir le camp en tout sens au moins deux, trois fois ? Plus peut-être ? Tout ça lui donner finalement un peu le vertige et il frémi légèrement. Sauf que qui dit question dit retour de question. Pas toujours mais cette fois ci, quand il entendis la question de Brasier Glacial, il prit un temps pour réfléchir.

- Oui et ... non. J'ai peur d'me r'trouver avec juste Roc dans la tanière des apprentis, sans Papillon Blanc pour nous rassurer quand on dort mal où quand ça va pas où ... Et puis, j'ai aussi envie de devenir un grand guerrier fort comme papa Pluie. Envie d'apprendre a nager. Plume Argentée elle dit que même avec ma patte j'y arriverai bien !

Le chaton semblait enthousiaste déjà. Comme si l'ancienne venait de lui annoncer qu'elle l'emmenait nager justement. mais Plume Argentée elle se reposait certainement au chaud pendant que Petit espoir révélait ses aspiration au lieutenant du camp. Sur ce point d'ailleurs, le petit pensait que tout chats a un rôle important et si, quand on lui avait montré de loin en loin les trois félins les plus précieux du camp à cause de leur responsabilité, il n'en était que admiratif, pas le moins du monde terrifiée à l'idée de leur parler. après tout, s'ils étaient là où ils étaient, c'est qu'ils étaient gentil non ? Et jusque là, le rouquin à ses côtés donner raison à son raisonnement.

Dans sa réponse, Petit Espoir me fit part de sa hâte, mais aussi de son inquiétude. C'était normal, après tout. La plupart des petits étaient soit excités à l'idée de sortir du camp, d'apprendre à chasser, à se battre, mais d'autres se montraient un peu moins enthousiastes pour diverses raisons. Le jeune félin blanc était un peu des deux, voilà tout. Mais au-delà de la peur et de la hâte, il avait de la motivation, c'est sûr. À entendre le chaton parler d'apprendre à nager malgré sa patte tordue, j'esquissai un sourire. C'était agréable, un peu d'optimisme au milieu de temps si troublés - d'abord la canicule, puis l'épidémie, et avec des handicaps dès la naissance, Petit Espoir n'avait pas eu le plus de chance, c'est sûr et certain. Et pourtant, il restait positif. Quoi qu'on en dise, c'était une force, et une force dont on a toujours bien besoin quand les choses vont mal.

"Avec un tel enthousiasme, je suis sûr que tu y arriveras aussi ! Dans tous les cas, que tu arrives à nager ou pas, pour moi ça ne fait pas de différence. Je suis sûr que tu pourras te rendre utile au Clan, comme les autres ou bien à ta manière."

Mentalement, je pris note de faire bien attention au futur choix de mentor pour Petit Espoir. Son apprentissage ne serait pas nécessairement facile, ni pour lui ni pour son mentor. Mais il méritait d'apprendre de quelqu'un qui saurait s'adapter à ses problèmes de patte et d'oeil sans le rabaisser pour autant. J'en parlerai à Étoile d'Or, quand la cérémonie du lien viendra. Mais dans l'instant, il fallait que j'aille me reposer. Malgré les infirmes, les patrouilles devaient continuer, et il fallait aussi chasser suffisamment pour tout le Clan. Autant être en forme pour demain.

"Si tu veux bien m'excuser, Petit Espoir, je pense que je vais aller me reposer. Les patrouilles de demain ne vont pas se faire toutes seules, j'ai intérêt à être en bon état !"

Je me redressai, prêt à prendre la direction de la tanière des guerriers, bien vide ces jours-ci...

Curiosité.

Et que Brasier Glacial lui confirme qu'il en était capable était en train de motivé davantage Petit Espoir qui s'imaginait déjà traverser toute la rivière de long en large et en travers. Autant dire que ça ne se passait pas tout à fait comme cela mais au moins, lui y croyait. Et puis, si le lieutenant lui disait que même s'il n'y parvenait, il se rendrait utile, s'était amplement suffisant. comme une preuve qu'il avait sa place malgré sa patte et son oeil. Du moment qu'on ne l'obligeait pas à aller dans la tanière du guérisseur ... Car le jeune chat avait une sainte horreur du parfum des plantes, peut-être juste aussi d'ailleurs car le plus simplement du monde, il se refusait à écouter les mauvaises langues qui lui crachait que ce serait là tout ce dont il serait capable. Alors que lui voulait tellement faire plus ! Esprit de contradiction déjà bien vif en somme.

- Oh ... Oui bien sur ! A plus tard Brasier Glacial !

Le chaton quand à lui réprima un bâillement avant de se diriger vers la tanière des anciens. Peut-être pourrait il grappiller une histoires où deux avant de rejoindre sa sœur et sa maman ? Il comptait bien essayer du moins. et peut-être s'endormirait il entre les pattes protectrices de l'un de ses vieux conteur. La perspective en tout cas d'un tel scénario l'enchantait et il fila en gambadant comme il pouvait sur ses tris pattes valide, se relevant lors de la seule chute qu'il fit durant ce bref trajet sans avoir le moins du monde l'air dérouté par ses petits problèmes.

THE END