Fatigué ? ~ ft. Nuage d'Espoir - end

Je m’étais levée de la bonne patte ce matin. Depuis que l’épidémie n’était plus j’étais prêt à faire profiter le monde entier de ce rythme endiablé qui se jouait dans ma tête. Ma sœur me trouvait exaspérant. Ce matin j’étais parti faire une cueillette, laissant Nuage de Roc se reposer un peu. Je devais réellement la fatiguer lorsque j’étais dans cet état. Si joyeux et dansant, je ne pouvais plus m’arrêter ! En tout ca, je me rappelle bien avoir vu une envie de meurtre dans les yeux de Vent du Nord quand je suis allé la voir l’autre jour. Ma joie n’était peut-être pas contagieuse. Tant pis. Bref, j’avais trouvé des baies de Genièvre ! Parfait pour une nouvelle leçon. J’essayais d’y aller doucement dans l’apprentissage de Roc, il ne fallait pas que je lui fasse peur non plus. Je commençais à bien tout prendre en patte, le rang de guérisseur, les cours de mon apprentie et les miens que je recevais de Vent du Nord. Je ne m’étais jamais senti aussi heureux et épanouie. Je n’oubliais cependant pas Echo des Ruisseaux, il était là, à jamais dans mon cœur et je lui lançais des prières régulièrement. D’ailleurs, il fallait que je commence à évoquer l’importance des étoiles à Roc !

En rentrant au camp d’ailleurs, ma sœur allait tout juste partir en chasse, sûrement pour attraper notre repas du midi. En me voyant, les plantes dans la gueule, la queue levée et ondulante, avec mes pas sautillant, je pouvais lire le jugement dans son regard. Elle soupira en levant les yeux aux ciels. Voulant jouer aux plus malins, je lui fis un clin d’œil. Exaspération quand tu nous tiens ! J’arrivais finalement dans ma tanière où Roc était déjà présente. Je lui demandais de ranger ma récolte du jour. J’avais en effet quelque chose à faire aujourd’hui. On m’avait rapporté il n’y a pas longtemps qu’un jeune apprenti se tuait à la tâche. Littéralement. J’avais alors décidé de l’observer un peu la journée lorsqu’il était là avant de lui parler. J’avais demandé d’ailleurs à Brasier Glacial de ne pas lui faire d’entrainement aujourd’hui pour qu’il puisse se reposer, et pour que je lui parle. Me calmant un peu sur mon rayonnement de bonne humeur, je me dirigeais vers la tanière des apprentis pour aller le voir. C’était Nuage d’Espoir, le frère de Nuage de Roc. Il était déjà réveillé devant l’antre, mais il semblait être sorti d’une bataille contre mille ennemis tant l’épuisement se lisait sur son visage. D’une voix douce et bienveillante, je m’adressai au jeune chat :

« Bonjour Nuage d’Espoir, comment vas-tu ce matin ? »

Je souhaitais lui parler, lui expliquer qu’il ne servait à rien de s’épuiser pour devenir un bon chasseur. J’étais passé par là après tout ! Mes parents nous avait mis beaucoup de pression sur les épaules à ma fratrie et moi-même, devenir guerrier était LA chose à faire, et rien d’autres. Je les regrettais parfois, mais je les aimais toujours, même si eux étaient contre mon choix. Il allait se battre pour la fierté du clan, et moi j’entrais en guerre contre leurs maladies et leurs blessures éventuelles.

Fatigué ?

Il le savait, le voyait bien. Du peu qu'il avait parler avec les autres novices, tous semblaient avoir fait leur début bien plus vite que lui. Et pour cause, sa maudite patte, son œil et, comble de la découverte pour Brasier Glaciale, Espoir était également entièrement sourd d'un côté. Son mauvais côté, comme il disait lui-même. Et le novice rageait silencieusement de ses défauts, sans jamais pourtant quitter son sourire tout à fait. Il fallait qu'il garde le moral. Peut-être y mettrait il deux fois plus de temps au final mais il y parviendrait. Encore que, il ne comptait pas faire moins que ses confrères aussi, n'était il pas rare de le voir s'exercer encore après le repas, où lorsqu’il parvenait à finir ses corvées en temps et en heure. Où encore comme ce jour là, quand le lieutenant décidait de lui laisser sa journée ...

Et ce matin là, le novice était réveiller, trop tôt, comme si le rythme habituelle lui refusait une grasse matinée. Alors quand en prime le félin vit de son œil viable arriver vers lui le guérisseur, sa fourrure encore non toiletté se dressa un peu sur ses épaules. Sa sœur était l'apprentie du félin et par le passé, ses aînés avaient elles aussi tenter cette voie. Autant dire qu'il se savait entourée Trop peut-être. Il ne fallait pas non plus négligé son père à ce compte là. Enfin, le matou se contenta d'un salut normal ce qui fit doucement sourire l'apprenti, enfin, non sans qu'un bâillement ne lui échappe en plus.

- Oh heu bonjour Feuuuuuuuuille de Saule.

Le jeune chat secoua la tête, avant de laver sa patte folle pour ensuite la passer sur sa face, assez de fois pour parvenir à déloger un peu du sommeil dans son regard.

- Je vais bien. Enfin ... Je crois ...

Les deux oreilles du matou à dominance blanche se tournèrent vers le guérisseur alors que le futur guerrier se levait sur ses trois pattes pour faire un pas de côté et s'installer là où le soleil dardait ses maigre rayons. C'est que, sans trop savoir pourquoi, il avait froid. Oh pas de quoi faire craindre un rhume évidemment, mais sa pelisse remuait par petite touche, maigre frissonnement qui trahissait sa fatigue plus surement encore. C'est que, sachant sa journée libre, il avait passé un partie de la nuit à réviser ses positions de chasse devants l'antre et c'est l'habitude d'un réveil à l'aube qui devait être en cause sur le seul fait qu'il était déjà levé. Pour autant, il n'en était pas mécontent. Ainsi il aurait tout temps du jour pour parfaire ses mouvements n'est ce pas. enfin, s'il parvenait à émerger davantage.

« Oh heu bonjour Feuuuuuuuuille de Saule. »

Le jeune apprenti passa sa patte folle sur le visage, comme pour se libérer de l’emprise du sommeil. Pauvre petit, il devait se ménager ! Mais ce n’était pas la peine de s’en rendre triste. Après tout j’allais l’aider, et lui faire comprendre son métier d’apprenti. J’allais faire mon devoir, comme toujours. J’aimais réellement mon rôle, et j’en étais heureux. Je le suis sincèrement. Être guérisseur ce n’était pas de tout repos, certes, mais… J’étais épanouie.

« Je vais bien. Enfin ... Je crois ... »

Je crois ? Tu tu tu tu… L’apprenti se leva pour se mettre ensuite au soleil. J’en profitais pour m’assoir à côté du matou, sans pour autant me mettre devant les rayons solaires, je ne voulais pas le priver de sa source de chaleur, si maigre soit-elle. Je posais sur Espoir un regard doux et bienveillant. J’aimais tous les membres de mon clan, du chaton à naître, jusqu’au plus vieil ancien. Je dirais même plus, j’aimais tous mes semblables. J’avais promis de prendre soin de chaque chat qui était dans le besoin. Je tournai la tête vers le novice, un petit sourire en coin :

« Tu crois ? »

Je voulais qu’il puisse sourire. Son nom était Nuage d’Espoir après tout, s’il était pessimiste, le pauvre chaton, son nom ne lui irait pas. Enfin, j’étais là pour discuter avec lui.

« Tu veux me parler de ce qui te pèse ? Je ne suis peut-être pas ton mentor ou ta famille, mais en tant que guérisseur, je peux soigner les plaies physiques, mais aussi celles de l’esprit. Alors, si tu veux me parler de quelque chose… »

Je laissais ma phrase en suspend. Je savais bien sûr que quelque chose n’allait pas avec ses entrainements intensifs. Je souhaitais qu’il me l’explique de lui-même. Cependant, s’il ne le faisait pas, je lui pousserais un peu la patte.

Fatigué ?

Le guérisseur avait toujours un air amusé, semblait il à Nuage d'Espoir, mais ce matin, le novice n'était pas assez éveillé pour le réaliser vraiment. Il trouvait plutôt agaçant qu'on l'empêche d'émerger comme il le voulait et tout à la fois, il aimait la compagnie. Son côté joyeux jamais bien loin. Enfin, à condition de ne pas bailler aux corneilles. Et la suite obligea le jeune chat à penché la tête de côté et réfléchir. Savait il s'il allait bien ? Il avait bien quelques petites douleurs ça et là dans les pattes, mais rien qui ne changea d'une journée bien remplit. Oui voilà, s'était ça. A peine levé et déjà, il se sentait comme épuiser. En même temps, ses heures de sommeil, il les avaient réduites à peau de chagrin. Finalement, l'apprenti poussa un long soupir.

- Je veux vraiment pas te déranger alors que d'autres ont sans doute besoin de toi tu sais ... C'est juste que ...

Il sembla choisir ses mots, bien que son museau plongea vers le bas. Il fini par secouer la tête pour poursuivre. Après tout, on lui avait appris à toujours répondre à ses aînés et à leurs questions. Je vais bien, vraiment. Simplement ... J'ai pas envie d'être celui qui progresse pas à cause de ... ça.

Et cette fois ci, il plongea son œil viable dans les yeux du guérisseur, tout en tendant devant lui sa patte folle et en faisant remuer son oreille inutile. Tant de différences en rapport des autres chatons. Oh il ne vivait pas mal ses handicapes à vraiment parler. Né avec, pour lui s'était comme normal. Mais il n'ignorait pas les petites moqueries des uns et pour certains, le regard vraiment agressif. Quelques uns lui avaient franchement balancer au museau qu'il n'y parviendrait pas. Et juste pour donner tord à ceux-ci, le jeune chat se donnait deux fois plus. Trois fois trop parfois même. Finalement, Nuage d'Espoir détourna la tête pour ajouter dans un souffle.

- Je veux juste montré que même si je dois travailler plus ... Je suis autant capable que n'importe qui.

Parce que s'était vrai. Qu'il y croyait. Parce que sinon, il ne se voyait aucune autre place dans le clan. Trop jeune pour être ancien, et Roc suivait le guérisseur. D'ailleurs il n'aimait pas particulièrement les plantes, leur parfum trop fort ... Que devenir alors ? Il refusait de songer à cela. il serait guerrier. Il s'en était convaincu à son baptême. Et Nuage d’Espoir faisait tout pour y parvenir, quitte à tomber de sommeil ...

« Je veux vraiment pas te déranger alors que d'autres ont sans doute besoin de toi tu sais ... C'est juste que .. »

Je rassurais le jeune apprenti par un grand sourire. Oh justement, il avait déjà bien besoin de moi. Après tout, je devais essayer de soigner chaque félin, que tous puisse se sentir bien. Je me considérais comme guérisseur de l’âme et du corps. J’écoutais les paroles de Nuage d’Espoir sans l’interrompre.

« Je vais bien, vraiment. Simplement ... J'ai pas envie d'être celui qui progresse pas à cause de ... ça. »

Me dit-il la mise basse, en me regardant droit dans les yeux, avec son œil valide, remuant sa patte folle et enfin secouant son oreille sourde. Je soupirais. Je me doutais bien que pour lui, c’était un handicape. Il voulait certainement faire comme sa famille, être un guerrier puissant capable de défendre son clan. Ça me rappelait dans ma jeunesse lorsque j’essayais de faire plus d’effort que ma fratrie pour rendre mon père fier. J’avais vécu ma petite taille comme un ralentissement, j’étais loin d’être fort et puissant. Je voulais seulement passer du temps avec les plantes plutôt qu’avec des guerriers brutaux, voulant ressortir des bagarres avec des cicatrices, pour les prôner avec fierté devant les autres. Lorsque j’ai enfin pu suivre mon rêve, je me suis enfin senti moi-même. Je n’ai plus à me battre, je soigne les miens, je les aides. Je me sentais bien plus utile. Peut-être que lui aussi doit trouver la voie qui lui correspondrait le mieux ?

« Je veux juste montré que même si je dois travailler plus ... Je suis autant capable que n'importe qui. »

Je réfléchissais aux paroles du matou. Il y avait toujours de l’espoir. Il était moins fort que les autres ? Certaines choses étaient plus difficiles pour lui ? Et alors ? Il avait sa place comme tout le monde. Tout le monde à sa place quelque part, il suffit de la trouver. J’étais un félin qui aimait chaque membre de son clan. Ils comptaient tous pour moi et ils avaient tous une place dans mon cœur. Peut-être un peu plus ma meneuse que j’admirais tant ? Non non, je ne devais penser à ça. Bref, je regardais le chaton, avec toujours autant de chaleur dans le regard.

« Oh tu sais mon grand, si tu te fatigues, tu ne sauras même plus où tu mets les pattes ! Imagine, en chasse, tu fermes un peu trop les yeux et… Hop tu tombes dans un trou ! »

Je parlais avec légèreté, l’air plaisantin. Il devait reprendre courage.

« Et puis je vais te dire un secret… tu es autant capable que n’importe qui. Crois-moi, c’est un matou aux médiocres talents guerriers qui te parle ! »

Fallait se l’avouer, j’étais réellement un mauvais guerrier. A peine capable de retenir des enchainements aux combats, j’ai bien cru que mon mentor s’arracherait chaque poil tellement j’étais horrible !

« Les poils de mon mentor sont devenus blanc tellement il était désespéré par mon cas. »

Je riais à ces souvenirs.

« Explique-moi ce que tu sais faire. Ou montre-moi si tu le souhaites. »

Ce que je ne disais pas, c’est que ma réflexion allait plus loin que ça.

Fatigué ?

Nuage d'Espoir avait la sensation de mal faire, de déranger, et cette sensation s'accompagnait d'une lourdeur de tout son corps, réveil impossible qui continuait à vouloir faire s'abattre sur lui le poids du marchand de sable. Mais le guérisseur n'avait rien du sérieux effrayant et le jeune chat avait beau ne pas aimer cette impression de l'importuner pour rien, il ne pouvait que l'écouter, autant curieux que sincèrement intéresser. peut-être Feuille de Saule avait il une solution ? De toute façon, Nuage d'Espoir avait beau avoir ses petits passage à vide, il lui suffisait de très peu pour se redresser et recommencer à sourire. Et puis, le soleil et sa douce chaleur - quoi que timide - avait fini par faire taire les léger tremblement de son poil et peu à peu, il émergeait de la lourde fatigue qui le retenait. Et la suite lui envoya ce rayon dont il avait besoin.

- Toi ... Médiocre ?

Comment un chat choisi pour devenir guérisseur du jour au lendemain pouvait il avoir été une plaie ? Il ne se l’imaginait guère, finalement, à la demande du guérisseur, le novice blanc redressa les oreilles, pensif avant de préférer choisir s'expliquer.

- Pour nager, je dois toujours penser à cette satané patte sinon elle me ralentis, où quand je cours, il faut que je la garde contre moi sinon ...

Et bien sinon il achevait indéniablement sa course au sol à cause des obstacles de dame nature. C'est pas facile non plus de chasser car je peux pas bien retenir les proies à cause que ...

Il soupira, penaud avant de regarder par en dessous le mâle à ses côtés.
- Quoi que je fasse, je peux ps oublier ma patte. Et il faut en plus que je regarde à l'avance ce qui m'entoure à cause que ... J'ai qu'un œil quoi ... Sans oublier sa capacité à juger des distances, biaisé, où encore son oreille sourde, fardeau de plus. Finalement, le jeune chat ferma les paupières, sa queue s'agitant doucement dans son dos. J'ai pas le choix que de faire plus d'efforts ...

« Pour nager, je dois toujours penser à cette satané patte sinon elle me ralentis, où quand je cours, il faut que je la garde contre moi sinon ... »

Mais il savait nager et courir. Même s’il devait plus se concentrer que ses camarades, il savait quand même le faire.

« C'est pas facile non plus de chasser car je peux pas bien retenir les proies à cause que ... »

Son handicape lui apportait une force qu’il ne voyait même pas. Je voyais son potentiel.

« Quoi que je fasse, je peux pas oublier ma patte. Et il faut en plus que je regarde à l'avance ce qui m'entoure à cause que ... J'ai qu'un œil quoi ... J'ai pas le choix que de faire plus d'efforts ... »

Les seules choses que je voyais en lui c’était une force. Si seulement il avait pu s’en rendre compte. Si je devais me fier à mes capacités guerrière, si j’avais du participer à la l’assemblée rouge, j’y aurais laissé la vie. La vie m’a donné des griffes et des crocs, et pourtant j’avais horreur de m’en servir. J’avais essayé de le faire lorsqu’il fallait chasser des intrus bien sûr, mais… Je n’y arrivais pas. J’étais même sûr, que cet apprenti avait plus de capacité guerrière que moi. J’étais un fardeau, un guerrier inutile. Et pourtant, j’ai finalement trouvé ma voie. La même chose allait arriver à Nuage d’Espoir.

« Tu sais tout ce que je vois moi ? Un matou qui sait faire des choses, un matou plus vigilant que les autres. Je suis sûre qu’avec ton oreille tu captes plus de choses que moi, d’autres de tes sens se sont développés. Avec ton œil tu es plus vigilant que les autres, plus sur tes gardes, et tu es alors moins facile à surprendre. »

J’allais devoir évoquer ma vie de guerrier au chaton pour lui montrer un exemple.

« J’étais un mauvais guerrier. J’arrivais à chasser, mais me battre ce n’était pas la peine. J’ai…J’ai toujours eu en horreur les combats, alors même si je faisais des efforts pour me concentrer, je faisais même des entrainements supplémentaires avec mon père ! Mais impossible. Je n’y arrivais pas, même avec tous les efforts du monde. Je me suis épuisé à apprendre quelque chose qui ne me correspondait tout simplement pas. »

Eurk. Les souvenirs où mon mentor me criait dessus parce que j’étais en retard par rapport à tout le monde. Mon père désespérait qui essayait de m’apprendre toutes les techniques, et que la seule chose que je retenais c’était le nom d’un remède que j’avais entendu qu’une seule fois de la bouche d’Echo des Ruisseaux. Je sentais bien que j’étais une déception pour tout le monde à cette époque. Mais bon, c’était la vie, après tout maintenant, j’avais ma place.

« J’ai finalement trouvé ma voie. Je souhaitais plus que tout devenir un bon guerrier pour que mes parents soient fiers de moi tu sais. Je voulais rendre le clan de la Rivière fort. Et pourtant regarde moi, je suis tout petit ! C’est à se demander si je ne suis pas adopté ahah ! »

Je riais dans un ronron chaleureux. Je voulais plus que tout remontrer le moral de l’apprenti.

« Quoi que tu décides, tu as ta place dans le clan de la Rivière. Et être un guerrier ce n’est pas que se battre ou chasser. C’est aussi avoir du cœur, savoir prendre soin des membres de son clan. Et ça ne passe pas forcément par les deux choses que je t’ai cité avant. Si guerrier j’avais du rester, crois-moi, je serais resté au camp tout ma vie pour aider les miens. »

En signe de réconfort, je posais la queue sur les épaules du matou. Je gardais mon sourire doux.

« Il y a une solution à tous les problèmes. »

Fatigué ?

Nuage d'Espoir ne savait guère si le guérisseur voulait juste le rassurer, le réconforter où s'il se moquait de lui. et pourtant, il avait beau ne pas tout à fait le croire, il savait que quelque part, il noircissait lui-même le tableau. Oui, il avait des handicapes plus lourds que quiconque où presque et pourtant. pourtant il était là, assis, en vie, et déterminé à ne pas se laisser marcher sur les pattes. Forcer sur ses sens était devenu un commun, et son propre corps faisait tout pour le soulager. ses cuisses s'étaient musclés rapidement, de même que sa patte avant valide quant à l'autre ... Malgré sa posture, il avait appris à se servir de ses griffes pour retenir ce qui l''arrangeait mais ... Mais il avait indéniablement du retard sur ceux de son âge. Il rapportait moins de gibier, ses coups étaient moins vifs et son équilibre ... Pas toujours au rendez vous. Et pourtant ...

- Je veux pas être guérisseur !

Sa fourrure s'était gonflé, Feuille de Saule était il en train de lui dire que ... Non, s'était la place à Roc et elle adorait ça ! Et pourtant, la fourrure sur le dos d'Espoir retomba alors que le novice savait. Non, le guérisseur ne lui parlait pas de ça ... Penaud il fixa le sol devant lui un temps, la queue ondulant dans l'herbe au rythme de ses pensées. Mais la chaleur était rester dans la voix du plus grand qui poursuivait comme si de rien n'était, faisant se coucher de dépit les oreilles du plus blanc, lequel soupira très faiblement. Et finalement c'est le contact de la queue de l'adulte qui lui permis de relever un peu la tête pour le toiser.

- Je veux pas juste rester au camp à faire les corvées ... Pas tout le temps ... Mais ... Mais au fin fond, il savait qu'il serait plus au camp que quiconque. Il avait beau se débrouiller pour, arrivait le moment où la fatigue venait plus vite, où il se faisait distancer ... Un fardeau sur certaines patrouilles ... Il soupira derechef, avant de fermer les yeux un instant, puis de les rouvrir pour regarder le camp. Dit Feuille de Saule ... Ce serait étrange de ... Rester au camp pour apprendre des choses aux chatons ... Où pour juste ... tenir compagnie aux anciens quand ils sortent un peu ? Il avait dans la voix cette faiblesse et aussi cette force. Comme s'il entre-voyait un avenir. Un futur où non content d'aller marquer les frontières, il serait là, entourés des plus jeunes et aussi des plus vieux, à faire le lien entre eux ... Pour que les premiers soient plus tard de bons protecteurs des seconds, lesquels avaient toujours leur sagesse à transmettre ... Un espoir donc d'avoir une place bien loin des remèdes ...

Pendant mon monologue, Nuage d’Espoir protesta en disant qu’il ne voulait pas être guérisseur. Ce n’était pas réellement ce que je lui proposais. Cependant, je pouvais contre quelque chose. Rester au camp à s’occuper des autres alors qu’on a des envies guerrières, ce devait être terrible. J’espérais pouvoir l’aider du mieux que je pouvais.

« Je veux pas juste rester au camp à faire les corvées ... Pas tout le temps ... Mais ... »

Il m’avait toisé du regard en disant ça. Il pourrait toujours aller chasser par moment ou défendre le clan d’éventuelles attaques après tout, mais il devra forcément se reposer et faire plus attention que les autres. Et les attaques ou bataille… C’était déconseillé pour lui effectivement.

« Dit Feuille de Saule ... Ce serait étrange de ... Rester au camp pour apprendre des choses aux chatons ... Où pour juste ... tenir compagnie aux anciens quand ils sortent un peu ? »

C’était parfait ! Très loin d’être étrange, il pourrait aider les jeunes à se préparer à la vie d’apprenti, il pourrait aider les anciens à s’abreuver, à manger, aider les reines à s’occuper de leurs petits ! C’était parfait. Oh il deviendrait un guerrier si doux. Sa proposition me rendrait également service, puisque je ne me rendais pas toujours compte quand des félins avaient besoin de mon aide. Après, s’ils ne venaient pas me voir, je ne pouvais pas deviner leurs maux.

« C’est une merveilleuse idée même. Commencer à apprendre quelques trucs aux jeunes, aider les anciens et même les reines, tu rendrais un fier service au clan ! Et même à moi d’ailleurs. »

Je réfléchissais à toute vitesse. Tout me semblait parfait !

« Les guerriers pensent tellement que leur rôle est seulement de protéger le clan et de ramener à manger. Mais peu pensent aussi à prendre soin des autres, et c’est pourtant l’une des plus belles missions qui puisse exister. Oh et rassures-toi, je ne te demanderais pas de t’occuper des plantes ou même d’affaires de guérisseur, ça c’est notre truc à ta sœur et moi. »

J’offrais mon plus grand sourire à l’apprenti.

« Tu deviendras un valeureux guerrier. »