When meetings rhyme with family | ft Soleil - end

Encore une journée des plus banales en vue, du moins, je croyais. Le soleil des derniers jours avait laissé place à la pluie, pour mon plus malheur. J’ai mal partout. Pourquoi mes os sont aussi fragiles, bon sang ? Je suis restée au nid plus longtemps que d’habitude. Mais une grosse goutte d’eau tombant sur ma colonne m’a fait sursauter de douleur. Je constate que je suis le dernière présente au camp. Mouche et Corneille doivent faire le tour des environs, Curieuse Pénombre est probablement retournée en ville cherche ses chatons et Violette doit être partie à la chasse. Bon, je vais partir aussi. Sans manger, je quitte le camp.

J’ai besoin de pavot. Je me demande si Vent du Nord accepterait de m’en donner. Hum… Nan, mauvaise idée. Je vais pas attendre qu’elle se balade près de la frontière pour l’accoster. Je vais essayer d’en trouver moi-même. J’ai plus de chance d’obtenir ce que je cherche.

J’ai dit ça, mais je sais pas à quoi ça ressemble. J’aurais pu m’en rendre compte avant. J’ai passé ma matinée à chercher pour rien, en plus j’ai faim. J’aurais dû manger avant de partir. Bon, à défaut d’avoir du pavot, je vais aller me chercher mon déjeuner. Ça sera mieux que rien. Mais, je sais pas si je serais très efficace à la chasse, aujourd’hui.

Marchant un peu au hasard, je finis par croisé le fumet d’une souris. Prenant une position de chasse hasardeuse, mal de dos oblige, je me mets en chasse. Dès que j’aperçois la souris, je finis par me mettre à courir, un peu maladroitement. Je ne peux pas m’étirer comme je le voudrais pour courir comme il faut. Mais, elle doit être sourde. Elle ne se soucie pas de moi. Je l’attrape et l’achève. Ça doit être une vieille souris. En tout cas, elle semble bien dodue.

Puis, une odeur de chat parvient à mes narines. Je ne l’avais pas sentie avant, parce que j’étais trop occupée à chasser sans doute. C’est un Venteux. Ma souris en gueule, je vais m’éclipser discrètement, mais je fais bruisser de l’herbe par mégarde. Le chat regarde dans ma direction, avant de me demander de décliner mon identité. Eh bien, jetons-nous à l’eau. Je sors des hautes herbes pour m’approcher de la chatte tricolore, couchée dans un coin d’herbe rase.

- Bonjour, Veuve Noire. C’est Soleil… Tu veux qu’on partage ma souris ?

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'Chasse - Autre' :

C’est pas que je suis pas contente de revoir Veuve Noire, mais je sais juste pas ce qu’il m’a prit de lui proposer de partager mon repas. En plus, je n’ai jamais été particulièrement proche d’elle, même si elle est un membre éloignée de ma famille. Enfin, tant pis, maintenant que c’est dit.

Je m’assieds et me baisse commençant à dépecer la souris quand la guerrière tricolore me demande se passe ma vie à présent. Un peu surprise, je lui jette un regard en coin. Elle va se moquer de moi ou bien ? Serre d’Épervier me l’a déjà faite, hein. Enfin, je connais pas Veuve Noire alors, on verra bien. Si ça va pas, je peux toujours tourner les talons et rentrer chez moi.

- Oui, ça va, merci. L’hiver en solitaire a été un peu dur. Mais depuis que je vis avec la Tribu, ça va mieux.

J’ai enfin trouvé ma place quelque part. Et j’y suis bien.

Prenant une bouchée de souris, je l’avale de travers quand Veuve Noire avoue qu’elle me trouve changer. Pendant un instant, je me regarde. Non, ma queue n’a pas repoussée par miracle, et ma Fameuse n’a pas disparue non plus.

- T’es sûre que tu me confonds pas avec quelqu’un d’autre ? Chuis toujours la même. Enfin. Blizzard Blanc m’a appris qu’il y a eût un incendie au camp, tes proches vont bien ?

[HRP : C'est pas ouf, désolée]

Veuve Noire me rassure, ou du moins tente, sur la condition du Clan du Vent. Elle veut pas m'en parler parce que je ne suis plus du Clan ? J'ai quand même de la famille à moi la-bas, c'est normal que je m'inquiète. Mais vu que la guerrière change vite de sujet, je n'insiste pas. Peut-être a-t-elle de mauvais souvenir dut à l'incendie ? J'espère que non. Je me rappelle qu'elle a une soeur, qui est vraiment très gentille, mais aussi des enfants. Est-ce qu'ils leur est arrivé quelque chose ? Je ne lui souhaite pas. Mais je n'insisterais vraiment pas puisqu'elle ne le veut pas.

- Raconte-moi un peu ce que tu fais maintenant ? As-tu appris de nouvelle choses ?
- Bah ce que je fais... Comme toi, je vis ma vie. Par contre, j'ai appris que d'autres chats pensent comme moi et ça me rassure. Je me sentais un peu à part, mais je sais que ce n'est plus le cas.

Malgré moi, je lâche un ronronnement de contentement. Je finis la souris et j'entame une toilette. Mes douleurs me font grimacer, si bien que je me contente de faire le strict nécessaire. La femelle à l'air tellement détendue. Et puis, elle est gentille. Donc, je prends mon courage à deux mains et puis.

- Peut-être que t'es curieuse ? Tu veux voir mon nouveau foyer ? C'est pas très loin. Et puis, tu n'es pas obligée d'y rester ou d'y apporter quoique ce soit par politesse. Par contre, il y a de fortes chances que tu ne croises personne, ils sont tous partis ce matin.

Devant ma proposition, Veuve Noire semble sceptique. Elle me demande ensuite si j’ai le droit d’emmener d’autres guerriers visiter mon campement. J’ai un sourire et un petit rire moqueur. Je regarde la femelle tricolore par-dessus mon épaule.

- Ce n’est pas un camp ennemi. La Tribu n’est l’ennemie de personne. Nous sommes juste un groupe de solitaires qui vivent en harmonie. Tout le monde est libre d’aller et venir.

Je commence à entamer le chemin du retour quand j’entends Veuve Noire espérer que sa visite n’apporte pas de problème au Clan du Vent. Mes oreilles tiquent d’agacement. On a vraiment l’air de représenter une menace ? Ce que ce genre de remarque peut m’agacer. Froidement, je réponds à la guerrière.

- Si le Clan du Vent à peur d’une troupe composée de quatre chats et d’un oiseau, c’est que le problème ne vient pas de nous.

Je ne dirais rien plus, mais mon silence développe le fond de ma pensée pour moi. Les Claniques voient des ennemis partout. Ça leur portera préjudice, un jour. Tout étrangers ou chat un peu différent n’est pas forcément un ennemi. Parfois, c’est un allié. Enfin, on ne refera pas les Clans.

Je fais le chemin, suivie de Veuve Noire. Je pose une patte dans le camp, reniflant, personne n’est encore rentré. Je me dirige dans le centre du camp, près de la réserve de gibier.

- Bienvenue au camp de la Tribu du Soleil. Le framboisier que tu vois, c’est notre nid, à Violette et moi, à côté c’est celui de Curieuse Pénombre, Mouche et Corneille. Ici, chacun fait ce qu’il veut, notre seule obligation de la journée, c’est d’aider les solitaires qui vivent un peu plus loin à se nourrir en échange du coin. Et on vit très bien ainsi.