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Sujet: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 01.11.22 20:09
Le bref instant où la vie éclot.
Elle remua dans le nid de mousse, se retourna en s'étirant de tout son long avant d'ouvrir les yeux. Le camp était il déjà éveillée ? Elle se redressa vivement et rampa jusqu'à l'entrée de l'antre. Ce n'était pas le sien, mais elle avait décidée d'en faire sa cachette et tout en longeant la paroi froide qui en formait les murs, elle glissa doucement son museau sous un mince raie de lumière. Le camp semblait dormir. Tant mieux. Prudente, elle se coula dehors, zigzagant là où les ombres de la nuit s'achevant étaient les plus drue, profitant de son pelage pour gagner l'entrée du petit coin et enfin se redresser. Comme si elle quittait les lieux, l'air de rien. Voilà un quart de lune que durait son manège et à sa connaissance, si Nuage de Foudre avait remarquer, il n'avait rien dit.
Rejoignant la clairière au centre du camp, elle entama une toilette soignée, ronronnant doucement pour se réchauffer. Et ceci fini, elle fila vers le guerrier qui gardait le camp, lui annonçant qu'elle pensait tenter d'attraper une proie non loin du camp si possible, histoire que les anciens est un repas frais. Et cela marcha, elle s'éloigna dans les sous bois, en direction de la ville. En s'en rapprochant, elle fut de nouveau plus prudente car elle savait que Cœur Brisé s'était fait une cache dans l'un des orme environnant, Vol de Colibri le lui avait dit sur un ton amusée alors que la guerrière grise tentait une leçon sur les sentiments entre mâle et femelle suite à une discussion que Bourgeon avait lancé malgré elle en se plaignant de la charge de travail que donnait le nettoyage de la pouponnière depuis que Source avait mis bas.
Finalement, c'est aux abords d'une grande tanière en pierre de deux pattes que la chatte s'arrêta, se coulant sous le vieux grillage pour s'asseoir et observer devant elle. A la place de l'herbe douce que les deux pattes aimait tant, il y avait là des tas et des tas de plantes différentes, ayant en commun de gros bouton clos. Dans quelques instant, l'astre du jour serait bien assez haut et la magie opèrerait. Et Nuage de Bourgeon adorait cet instant, surtout qu'avec la mauvaise saison, les jours où il faisait bon s'annonçait plus rare.
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 03.11.22 21:29
══════════════════════════════════ ☆ Le Bref Instant Où La Vie Éclot ☆ Lune 17 - Feuilles vertes - ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE BOURGEON ══════════════════════════════════
C'est avant l'aube, à l'heure habituelle, qu'il se réveilla dans son arbre. C'est aussi avant l'aube, à l'heure habituelle, qu'il vit quelqu'un sortir de l'antre abandonnée sous le caillou où il distribuait les tâches. Il baîlla, ses deux oreilles pointèrent, et, profitant de l'étirement des ombres du campement, traqua des yeux sa jeune proie.
Ç'avait les pattes trop longues pour un chaton, et le gabarit trop étroit pour un guerrier - s'agissait-il d'une apprentie? Si elle sortait de l'antre du chef après une longue sieste dedans, son identité était facile à deviner: il ne pouvait s'agir que de Nuage de Bourgeon.
Que faisait-elle réveillée si tôt avant l'aube? Se préparait-elle à réveiller tout le campement en hurlant à la mort (le souvenir de la dernière agonie d'Esprit du Loup lui arracha un frisson de dégoût)? Piqué par la curiosité, Étoile Foudroyante observa sa routine - l'observa faire sa toilette (fit la sienne vite-fait, par mimétisme), l'observa trottiner entre les souches et les tanières fortifiées et l'observa s'arrêter à l'entrée, où Écorce Sombre était posté en vigie.
Et il observa Écorce Sombre... la laisser filer. Une nouvelle apprentie se dérobant du Clan - une histoire vieille comme le monde, il songea en levant les yeux aux branches. Il se rappelait de la dernière qui lui avait fait le coup, feue la fille à Bec, Nuage de la Loutre, qui en s'éloignant du campement s'était tout de suite liée d'amitié avec Whiskey, cet énorme domestique de la ville.
Son oreille battit l'air, agacé. Ni une, ni deux, les branches de son arbre bruissèrent avec son escalation en hauteur. Il se détacha du tronc d'un bond, s'agrippa à une branche plus ou moins solide (elle balottait de bas en haut au moindre de ses mouvements) et lorsqu'elle se stabilisa, s'y hissa et s'y assied. Il mesura ses options.
D'ici, il pouvait sauter la palissade. Il n'y avait toutefois pas d'arbre dans les environs immédiats de la palissade sur lequel s'agripper pour lui garantir un bon atterissage. Et s'il ne se cassait pas les os, il se voyait d'avance rouler dans la terre, les cailloux et les feuilles sèches dans un vacarme qui trahirait sa position au sol.
Soit. S'il ne pouvait user de la force, usons alors de finesse: Étoile Foudroyante se leva sur sur sa branche, et, un pas à la fois, se dirigea à velours vers son extrémité. La branche n'était pas assez robuste pour soutenir son poids, mais sa lente progression la rendit souple, et flexible: au lieu de se casser, elle ploya, grinçante, guidant le bengal au sommet de la palissade en tapissant sa sortie par ses feuilles. C'est seulement là qu'il bondit, laissant derrière sa branche se redresser d'un claquement de feuilles dans l'air.
Étoile Foudroyante était parti.
***
Il fallait être fou pour se balader au pied des arbres, dans les sous-bois. Étoile Foudroyante s'était hâté de remonter un arbre, traquant Nuage de Bourgeon par la hauteur en tirant profit du réseau de branches s'entrecroisant. Ce-faisant, il pouvait la devancer, son chemin plus facile à manoeuvrer que le sien, tout en gardant un oeil sur les parages. Qui sait s'il n'était pas le seul à la traquer?
Ah - le rythme avait changé. En reniflant l'air, pas difficile de deviner pourquoi: ils s'approchaient de la frontière entre la forêt et la ville aux Monstres. Voilà longtemps qu'Étoile Foudroyante n'y avait pas mis les pattes...
En dessous de lui, sous les branches et les feuilles, la silhouette de Nuage de Bourgeon ne laissa aucun obstacle l'arrêter. Elle se hissa au-dessus d'un tronc couché, descendant une pente de terre et d'hummus en faisant preuve d'une rare prudence en reniflant la terre et l'air. Étoile Foudroyante la suivit par les branches voisines d'un autre arbre, mais plus ils s'approchaient de la frontière, plus ceux-ci se raréfiaient. Nuage de Bourgeon s'engagea vers un dégagé de pierre et terre noire et ses deux oreilles se couchèrent sur sa tête en la regardant s'éloigner. Merde.
Il porta son regard vers le contour urbain qui découpait l'horizon qui s'éclaircissait. Une oreille se pivota vers l'arrière en avisant quelques arbres dans le paysage, malheureusement trop distancés pour être utiles. Et maintenant?
Un corbeau croissa. Il suivit des yeux le tracé de son vol dans le ciel jusqu'à ce qu'il ne vienne se poser, auprès de ses compères, sur un relief plat d'une structure comme un plateau de falaise. Étoile Foudroyante évalua la distance entre ces plateaux, fronça les sourcils, et descendit de son arbre.
***
Sa première tentative d'escalader le relief avec les griffes avait été un cuisant échec. Il y avait une texture s'imbriquant dans la structure, mais aucun endroit où s'accrocher. C'était peine perdue, du moins, c'est ce qu'il pensa, jusqu'à ce qu'une forte odeur ne l'amène contourner la falaise et déboucher dans une allée qui puait les restes et la décomposition. Pas le temps de faire son précieux, car, curieusement, les restes n'étaient pas enterrés mais entreposés dans des plateformes praticables par le saut. Il sauta sur un conteneur, puis une structure ronronnante encastrée dans la falaise, et une autre, résistant l'envie de se mettre les pattes sur les méchanismes qui rejetaient de l'air chaud. Étoile Foudroyante se glissa entre des côtes en glace noire, et de là, put monter, uns à uns, les minces plateaux jusqu'en haut de la falaise de béton.
Il fut accueilli par un crescendo de croassements (se raidit au nombre d'oiseaux noirs qui venaient de le harponner de leur attention) mais plutôt que de répondre à leurs provocations, se hâta de descendre une pente, et c'est au rebord de celle-ci qu'il repéra Nuage de Bourgeon qui se glissait entre des côtes de glace noire à son tour pour pénétrer le territoire d'un bipède en s'arrêtant devant un gros herbier.
Une sorte de palissade encadrait le domaine, similaire à la leur, autour du campement, mais celle-ci n'avait de ronces qu'au dessus. Bizarre. À la distance d'une foulée, de hauts piquets plats séparaient les ronces. En d'autres mots: praticables.
Le foulées longues, la queue haute, Étoile Foudroyante ambla de piquet en piquet en trouvant son rythme jusqu'à ce qu'il ne doive tourner le coin. Il s'assied, haut perché, toisant l'apprentie, se préparant à (gentiment) l'invectiver que le soleil pointa le bout de son nez, qui se réfléchit sur la glace des fenêtres, la cuirasse des Monstres, et sur le crystal de ses yeux qui, devant toutes ces couleurs, ne put s'empêcher de ciller, stupéfait.
—Whoa.
Même les corbeaux sur leur toit n'avaient plus l'air d'oiseaux noirs mangeurs de chair - leur plumage iridescent faisait danser des couleurs qu'Étoile Foudroyante n'avait jamais vu que sur la carapace d'insectes.
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Fleur d'Aubépine ▬ Guerrière
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 04.11.22 14:38
Le bref instant où la vie éclot.
La ville était effrayante oui, mais cette demeure là ne s'enfonçait pas tant que ça en dedans. La chatte avait en réalité découvert ce lieu en suivant une souris lors d'une chasse, refusant de laisser sa proie filer. Et quand elle s'était arrêter, elle était tomber sur ce spectacle colorés. Des tas et des tas de fleurs, des au sol, des plus hautes, et certaines même qui envahissait les barrières. Et durant ce bref instant où tout éclata - un peu à la manière dont soudainement, les étoiles se montraient la nuit - un balai sensorielle, tout autour, le silence tomba. Même les oiseaux, si bavard, s'étaient tut comme pour laisser à ce spectacle quasiment magique toute sa place.
Une seule voix, tel un souffle vint perturber le regard brillant de Nuage de Bourgeon qui dressa alors les oreilles, détachant comme à regret son regard des fleurs. Mais elle n'eut pas le luxe de trouver de qui ça venait car un autre bruit raisonna et des pas lourd, tremblotant la poussèrent à se jeter sous un buisson au lourd parfum, couvert de fleurs d'un blanc iridescent. Elle le savait, la deux pattes qui vivait là était semblable aux anciens. Ses pas tremblaient, ses mouvements eux-mêmes trahissaient son âge. Mais elle ne sortait guère longtemps souvent, le temps de remplir une drôle de petite tanière de graine qui n'intéressait que les oiseaux. Lesquels surgissaient souvent promptement dès que la deux pattes eut fait demi tour et rejoint sa grosse tanière. Mais pas ce jour là car la deux pattes s'étaient immobilisés et toisé quelque chose. Pas quelque chose se hérissa Nuage de Bourgeon en glissant un œil curieux sur ce que fixait la deux pattes. Quelqu'un !
Étoile Foudroyée !
La fourrure de la novice se hérissa alors que la Deux pattes semblait crier, agitant ses pattes avant. Elle semblait vouloir que le félin parte. L'apprentie elle se tapis encore plus, souhaitant que son chef s'en aille, où en donne l'illusion. Une fois au sol, il était facile de se glisser sous la barrière de ronce dure et grises et de se tapir au milieu des plantes, hors de vue de la créature. Bourgeon l'avait déjà plusieurs fois vu, la deux patte. Elle ne courrait jamais, elle criait un peu parfois mais ... Oui, clairement tel Croc fendu au clan maintenant, tous savait que sans aide, elle ne représentait quasiment plus aucune menace. Sauf que voilà, si celle-ci vociférait toujours elle attirerait forcément un autre deux pattes où pis non ? L'apprentie se colla le postérieur au tronc de l'arbuste, le faisant involontairement frémir tout entier. Le charme était rompu, le spectacle oublié. Et quelque part, elle en voulait à son chef pour ça. Mais la vérité, c'est que pour la première fois depuis qu'elle avait découvert ce bout de territoire, elle avait peur.
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Étoile Foudroyante ◊ Meneur
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 02.12.22 0:55
══════════════════════════════════ ☆ Le Bref Instant Où La Vie Éclot ☆ Lune 17 - Feuilles vertes - ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE BOURGEON ══════════════════════════════════
Pour peu, il en oublia Nuage de Bourgeon, puis il s'oublia lui-même, la familiarité des lieux remuant des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. Son coeur grossit dans sa poitrine et son poil lui parut gris, tabby, débordant de cette confiance en lui qui portait ses pattes avec la légèreté d'un oiseau au vol. Là, au sommet de la palissade d'un Patte-Nue, il était Roi de tous et tous l'admiraient, car il n'était plus Étoile Foudroyante mais Waffle devenu Graine de Tournesol devenu Mauvaise Graine incarnant par le fait même toute sa folie des grandeurs.
Dans la périphérie de son oeil, une ombre: ah, quelqu'un pour venir l'admirer! Bien entendu, le Roi gonfla sa poitrine et s'arqua le dos pour bien montrer (les longues marbrures de son corps) à cette bipède qui marchait sur des genoux d'argile. Il ronronna - comme quoi même les anciens venaient accourir pour l'admirer à la couleur du soleil levant! Elle lui vocalisa ses louanges, auquel il répondit (à une fréquence que les bipèdes n'entendaient pas). Son ronron la fit grogner, curieusement, mais le Roi en fit peu de chose. C'est qu'elle jalousait sa beauté, voilà tout!
L'ancienne le pointa de sa patte nue et il se rembellit sous ses yeux accusateurs. Oui, il le savait, il était magnifique, il prenait toujours (au moins un cadran avant l'aube pour se toiletter histoire de bien paraître quand il grimpait sur le rocher).
Son oreille battit l'air, Étoile Foudroyante s'entendit respirer - la palissade où il était assit était trop haute pour que l'ancienne, dans le jardin, ne puisse l'atteindre. C'est pour ça qu'elle tourna les talons, enjamba quelques fleurs - tiens, où était passée Nuage de Bourgeon? - et retourna, bredouille, à sa maison. Elle vocalisait encore on ne sait quoi, et une deuxième voix s'était jointe à la sienne - Étoile Foudroyante secoua sa tête.
— Je me passerais de la vieille et des corbeaux, mais... c'est une belle cachette, Nuage de Bourgeon.
Il ignora le mouvement de deux bipèdes à la porte, scrutant le parterre de fleurs pour tenter de repérer les tricouleurs de l'apprentie qui s'était tapie dedans.
— Je suis im-pa-tient d'entendre ton explication.
Elle était douée, celle là.
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 15.12.22 11:41
Le bref instant où la vie éclot.
Et il ne bougeait pas. Et la deux pattes continuait de l'invectiver. Et Nuage de Bourgeon sentait son pelage remonter sur sa peau. Elle même était bien cachée pourtant. pourtant elle avait peur. Combien de fois s'était elle glisser sous les ronces de fer pour se cacher là ? Bien assez non ? Oh elle avait vite appris que la deux pattes n'aimait les chats. où plutôt, elle n'avait jamais pris de risque avec la peau nue, se cachant d'elle chaque fois qu'elle avait mis les pattes sur ce bout de terre interdit. Magnifique paysage que l'être sans fourrure gardait jalousement pour elle à la façon dont les clans gardait jalousement leurs terrain non ? Alors pourquoi son meneur agissait il en cervelle de souris en se gonflant d'orgueil tout là haut ? Et elle, de sous sa cachette ne faisait que rondir ses pupilles de peur. La deux pattes disparut et le miaulement du Patron s'adressa à elle.
Son côté peste aurait bien répliqué mais elle avait trop peur pour oser le faire. Et pas peur de son chef s'entend. A la place elle sorti la tête de sous sa cachette pour poser son regard effarouchée sur le bengal.
- Tu as vu aussi ? Les couleurs des fleurs qui ... Elle chercha le mot, fit un effort pour le sortir de sa mémoire avant de reprendre, la voix toujours aussi fluette que si un éclair la visait. Et peut-être était ce vrai ? Peut-être le Foudroyée là haut la foudroierait ? Éclosent ...
Du bruit, elle se recula dans sa cache, un peu, mais sans tout à fait tapir le bout de son museau. Attentive, elle cherchait du regard le passage qui lui permettrait de fuir. Pourtant, elle ne put s'empêcher de questionner le Patron, toujours là haut.
- Je voulais juste voir ça, c'est si beau et ... Et je ne fais de mal à personne si ?
Après tout, après elle revenait au clan. Elle suivait ses entrainements rigoureusement non ? Et puis ... Non. Elle faisait mal certaines chose évidemment. Comme d'aller se tapir dans l'antre du meneur en cachette la nuit. Où bien, quand elle n'y mettait pas du sien en entrainement. Ca arrivait. Souvent. A quoi bon traquer une proie imaginaire, une feuille tombant d'un arbre quand on pouvait poursuivre un oiseau ? Bon du coup elle ratait bien des prises à vouloir faire sans savoir comment. Mais petit à petit, elle progressait non ? En tout cas Arc-En-Ciel avait beau être dure, à sa façon, la calico savait lui faire savoir quand il y avait du mieux. Et Masque de Serpent aussi trouvait pas mal certains de ses essais... Alors pourquoi là, sous les yeux dorée, se sentait elle si coupable ?
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 20.12.22 10:18
══════════════════════════════════ ☆ Le Bref Instant Où La Vie Éclot ☆ Lune 17 - Feuilles vertes - ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE BOURGEON ══════════════════════════════════
Un bruissement lui fit pointer du nez vers un parreterre spécifique, où une petite tête d'apprentie têtue vint à poindre entre les marguerites.
— Tu as vu aussi ? Elle lui demanda, tout en le foudroyant du regard en contrebas. Les couleurs des fleurs qui ... Elle se tut. Il comprenait: le spectacle aussi, lui avait complètement ravi ses mots. Éclosent, elle dit enfin, d'une voix empreinte de regret.
Étoile Foudroyante, du haut de son piquet, opina du chef.
— La ville a parfois son charme, oui.
Dans le coin de son oeil un tout autre type de bruissement lui fit froncer les arcades: son regard croisa directement les orbes noires des oiseaux sur le toit. L'un d'eux se grossit en entrouvrant les ailes - il s'en détourna. Un battement d'oreille ne fut pas suffisant pour chasser les souvenirs alors il dut utiliser toute la force de sa queue pour la fouetter dans l'air et dissiper ses songes d'une guerre, sa lune rouge, et une tyrante gisant sans sa tête.
Un des bipèdes parla plus fort, de concert avec le foutu charognard — Nuage de Bourgeon se recula aussitôt dans sa cachette.
— Je voulais juste voir ça, elle voulut lui faire comprendre, c'est si beau et ... Et je ne fais de mal à personne si ?
Le bengal se tourna vers le porche et la maison: tout deux bipèdes semblaient s'être réfugiés dedans. Il se retourna vers l'apprentie.
— Pas au début, non.
Ça commençait comme ça. D'abord on se laissait séduire par [un pelage], des [mots], une [contenance], alors on s'en approchait, on lui donnait ses yeux, ses oreilles, on s'en créait une copie dans un coin de la tête et on se l'imaginait en attendant la prochaine occasion pour s'y mettre les pattes. Ça pouvait être quelqu'un, quelque chose, quelque part; on se marchait sur la queue, sur le coeur, on s'en retournait la tête au point d'en oublier tout ce qui nous entourait.
Et puis cette image changeait. Elle poussait comme une plante, éclosait comme une fleur, se fanait et pourrissait comme une carcasse. Entre les côtes d'une cage thoracique qui se découvrait à l'air rance s'invitaient ensuite toutes sortes de Grouilleurs pour se faire un festin.
— Plus tu y mets les pattes, plus tu t'habitues, plus tu apprivoises ces couleurs, plus tu apprivoises ta peur; c'est ce qui sème l'imprudence.
Crois-moi, Nuage de Bourgeon. C'est souvent trop de confiance qui tue les chats trop tôt.
D'autres piaillements lui firent tiquer des oreilles. Ces foutus oiseaux allaient la fermer, oui?
Quand il tourna sa tête il ne fut pas confronté à un corbeau mais à la branche d'un arbre. Son écorce était trop lisse à l'oeil pour s'y aggripper, et sa forme, trop raide pour être naturelle. La branche fendit un arc vers sa tête - les yeux du bengal s'ouvrirent grand et c'est d'un ressort qu'il envoya sa patte contrer le coup et de justesse.
Au piquet venait de le rejoindre la vieille patte nue qui lui vociférait toutes sortes de vocalisations dénuées de sens.
— ▀▀▀▀▀▄ ▄ — Non mais de quoi j'me mêle, grommela le bengal, rondissant le dos non pour se faire plus gros mais pour se camper convenablement sur son promontoire à l'étroit. Vous voyez pas que je donne une leçon?
Évidemment que non. La patte-nue renchérit:
— ▄███ █████ ! ▌▄▀▀▄ ███ ██ ! Un tour de sa vieille hanche donna de l'élan à son bâton, indisposant le bengal qui aplatit ses oreilles. — Mais--
Plutôt que de le contrer, le coup le força à étirer une patte avec lassitude afin de se porter sur le piquet suivant. Sur le porche se mit à vociférer le compagnon de la vieille — le vieux:
— ▄▄▄▄▄ ▄▄▄███ !?
La vieille lui répondit par mimétisme.
— ▄▄▄███ ??? Sa voix se cassa ensuite sur des notes presque stridentes: ▀▀▀███ ██████ ▌!
Vraiment n'importe quoi — — Nan mais tu y crois, Boubourge? Je suis même pas dans leur herbe que — mAAAIS OHH??
Cette fois il s'applatit pour éviter la branche, et le coup perdit de sa force en heurtant un barreau de la palissade. Il résona si fort qu'il fit tremblotter toute la structure en son creux; Étoile Foudroyante souleva ses épaules et sortit les dents.
— Tu me rentres tes putain de griffes avant que je sorte les miennes, oui???
Le miaulement qu'il poussa monta de volume, effrayant enfin la vieille qui devait l'entendre pour la première fois. Sonné autant de stupeur que de décibels, la vieille tituba vers l'arrière en ramenant ses mains ridées (et sa stupide branche-raide) vers elle.
C'était le matin, dans ce quartier résidentiel de la ville, en banlieue. Dans les jardins qui partageaient la même palissade que la vieille et le vieux, quelques voisins aux pattes-nues sortaient sur le porche pour assister à la scène, leur curiosité piquée par ce qui semblait être les miaulements (?) les plus intempestifs qu'ils aient entendus de leur vie — tout ça grâce à son bagage de bengal.
« EyYYYYRRRLOOorrrhhwWWww.... »
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Dernière édition par Étoile Foudroyante le 06.01.23 20:37, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 21.12.22 23:01
Le bref instant où la vie éclot.
Nuage du Bourgeon regarda son chef, un "Oh" de questionnement dans le regard. Comment ça pas au début ? Qu'est ce qu'il pouvait bien arriver après qui serait mal ? Elle faisait attention, toujours ! Il poursuivit et elle dressa les oreilles, comprenant peu à peu. Oui mais, aurait elle voulu dire. Car le spectacle était éphémère. Tôt où tard, les fleurs disparaitrait et alors, il n'y aurait que la morne et froide saison non ? Sans intérêt pour elle. Pourtant, elle n'osa interrompre le patron. Ce n'était pas le moment. Mais voilà, le luxe de répondre, il ne vint pas. A la place, l'ancienne peau nue était de retour et dans son dos, un ancien. Nuage de Bourgeon avait retrouver sa cache pour y observer son meneur qui répliquait. Elle ne devait, ne pouvait rester là. S'était sa faute à elle si il était là. Finalement, elle avisa le cabanon de jardin, plus loin. elle ignorait de quoi il s'agissait mais la grosse tanière de bois lui paraissait être une bonne alternative. Elle s'y précipita et commença une escalade maladroite le tout en poussant des miaulements ridicule. Si on la prenait pour une chatonne, alors peut-être ..; oui. Peut-être les deux pattes croirait qu'Étoile Foudroyée venait la récupérer ?
Miouuuuuu ! Miiiiiiouuu ! Oh elle était capable de mieux mais à plusieurs reprise, elle veilla a lâcher une patte, pour paraître sur le point de tomber. Elle miaulait toujours et du coin de l'œil elle avisa le deux pattes âgés qui la pointait du toi à celle qui tenait la branche à poil dur. Elle était presque en haut quand elle se retrouva pendue par les pattes avants. Pas prévues ça ! Pédalant des arrières, elle miaula, un brin paniquée cette fois et plus du tout pour détourner l'attention des bipèdes.
- Ah ! J'vais tombée ! Ses arrières griffèrent le bois sans y trouver accroche. Le vieux deux pattes avaient entreprit de venir vers elle, grommelant mais d'une voix plus douce que quand il s'était adresser à sa comparse quelque temps plus tôt. Le cœur de Nuage de Bourgeon eu un raté avant qu'elle ne se hisse d'un coup plus haut, sa postérieur gauche trouvant soudain une prise plus que bienvenue. Elle était maintenant sur le toit de la tanière de bois quand elle regarda vers son meneur. Mieux valait partir non ? Sauf que le deux patte venait vers elle et qu'elle n'avait pas vraiment suivie ce que faisait son ancienne. Enfin, elle avait une échappatoire elle. Rester à voir si Étoile Foudroyée aussi.
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Étoile Foudroyante ◊ Meneur
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 06.01.23 21:52
══════════════════════════════════ ☆ Le Bref Instant Où La Vie Éclot ☆ Lune 17 - Feuilles vertes - ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE BOURGEON ══════════════════════════════════
Aucune idée comment Mistigris se coltinait ces énergumènes matin et soir, mais plus que jamais il comprenait pourquoi il les avait fui. Étoile Foudroyante maintint sa patte en l'air, et lui et la vieille patte-nue armée de sa branche raide (de pin? il y avait des touffes d'épines, à l'autre bout) se toisèrent en chats de faïence. Sa queue tapa les barreaux de la barrière, et du coin de son oeil, un mouvement: Nuage de Bourgeon avait saisi l'opportunité pour sortir de sa cachette et s'échapper à l'autre bout du jardin. Sans tourner sa tête (sans risquer de montrer aux pattes-nues qu'il ne leur accordait plus un seul regard) Étoile Foudroyante suivit sa course jusqu'à ce qu'elle ne sorte de sa périphérie.
Ça se corsait: devait-il marcher à rebrousse-poil sur les piquets jusqu'à la pente du toit quitte à retrouver les corbeaux? Bourgeon pourrait fuir sans se faire pourchasser, mais l'idée lui fit presque grinçer les dents: Bourgeon pourrait fuir sans se faire pourchasser. Qui sait si sa peur ne la pousserait pas à s'enfoncer plus profondément entre ces falaises de brique et de béton? Il n'eut pas le loisir d'y réfléchir plus longtemps: son corps fut saisi d'un réflexe qu'il constata sans toutefois le ressentir. Son oreille le trahit en se pivotant brusquement car à l'autre bout du jardin, il entendit Le Chaton Miauler, et son coeur trébucha dans sa pulsion.
Nuage de Bourgeon n'était pas un chaton. Elle avait plus de quatre lunes, signifiant qu'elle était mature, que si l'envie lui prenait elle pouvait fonder ses propres portée comme quoi l'immaturité n'entravait pas les pouvoirs du corps. Mais elle venait de miauler de détresse et ce son, ce son là saisit Étoile Foudroyante à la poitrine, sur le poids du coeur, réveillant des dents dans sa nuque et toute une série de mots — pressants — dans l'oreille.
Fais quelque chose. Aide-la. Tu la laisses crever tu perds tout ce qu'elle a vécu —
— Ah ! elle miaula.
Il tourna sa tête et les patte-nue l'imitèrent. Nuage de Bourgeon se tenait à bout de bras sur le rebord d'une construction de bois avec un toit d'ardoises comme celle des pattes nues. Comme un petit format de la première.
— J'vais tomber ! Eh merde —
Lui et les pattes-nues se fusillèrent du regard mutuellement. Pour peu, ils se comprirent presque. Peut-être que c'est pour ça que la Vieille s'interrompit dans ses bagarouinages pour reserrer ses mains ridées à la poigne de sa branche-raide. La branche percuta l'espace entre les piquets plats de la barrière, portant le poids du bond d'Étoile Foudroyante dessus. Le vieux cria, mais à peine le bengal descendit deux pas de la branche qu'il bondit à nouveau, outrepassant la vieille pour rouler-bouler dans les fleurs du par-terre.
Pas le temps de s'en faire. Sous les yeux ébahis du Vieux et de la Vieille, il s'élança vers le fond du jardin. Nuage de Bourgeon battait des pattes à la recherche d'un accroche. C'était peine perdue: s'il attendait, elle tomberait. La chute n'était pas très haute mais si elle tombait sur le dos qui sait ce que ces pattes nues lui feraient dans une position aussi vulnérable? Étoile Foudroyante s'arrêta en contrebas, sa queue claquant à l'arrêt.
— Tiens bon, je vais —
Si elle n'arrivait pas à grimper qu'est-ce qui lui donnait le droit de croire que lui, oui? Étoile Foudroyante fronça ses sourcils, se détournant de l'apprentie, se hâtant de longer le cabanon tandis que ses yeux calculaient les distances et les calibrations. Là: à l'arrête du coin, le cabanon reposait contre la barrière entourant le jardin. Les deux pupilles dans les yeux du bengal grossirent, grossirent, et toute la peur précédente qui avait tenté de le saisir s'évanouit à sa nouvelle plénitude.
Il se pourlécha les babines, se braqua devant la géométrie qu'il aurait à escalader et, d'une volte serrée, un tour complet de la queue lui donna suffisament de portée pour tenter un bond à la verticale: d'abord sur la barrière, ses postérieurs l'envoyèrent décoler à demi sur le coin du cabanon, la friction joint au mouvement le propulsant du haut des barreaux.
VLAM! Ses pattes se saisirent au rebord, et le ballant du mouvement l'envoya vers la barrière. Le dos tordu, il hissa un postérieur sur un piquet, la poussant de toutes ses forces: il y était. Il n'eut toutefois pas le loisir d'apprécier l'adrénaline que lui avait valu ce saut en triangle: il se précipita aux pattes de l'apprentie pour plonger la tête et les dents et la saisir d'une généreuse poigne par sa nuque, et une fois sa prise stable, tirer, tirer pour la tirer d'affaire.
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Dernière édition par Étoile Foudroyante le 09.01.23 22:55, édité 1 fois
Fleur d'Aubépine ▬ Guerrière
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 09.01.23 12:50
Le bref instant où la vie éclot.
Elle ne prit pas le temps de chercher du regard son meneur, trop occupée qu'elle était à tentée de trouver prise pour ne pas choir lamentablement au sol. Et puis elle trouva prise au moment même où, parvenue au dessus d'elle, Étoile Foudroyante soulagea ses épaules endolorie en la tirant vers le haut. Elle se gonfla alors et feula, autant après le Patron qu'après les deux pattes.
- ALLEZ(ons) V(n)OUS EN ! Ses yeux vert repérèrent le mâle qui s'était figé pour regarder les deux félins. Il parla mais la jeune chatte était incapable de le comprendre. De toute façon, elle scruta leur abri en hauteur et avisa un passage qu'elle reconnue. Elle fit quelques pas sur la surfaces où ils étaient réfugiées, avant de se figer. Ce n'était pas aussi stable qu'elle l'aurait souhaiter et ses griffes crissèrent quand elle fit un pas supplémentaire. La panique revint bien un instant et elle se propulsa sans réfléchir vers le passage tant convoité, filant sur quelques longueurs, hors de vue des deux pattes et de leur jardin magnifique. Là, serrer entre deux tanière de pierre géante, elle se figea, le souffle court. Inquiète, mais aussi furieuse au fin fond. Pourtant, elle se contenta de se retourner, les oreilles dressées. Étoile Foudroyante l'avait suivi, pas vrai ?
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Sujet: Re: Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End 09.01.23 23:48
══════════════════════════════════ ☆ Le Bref Instant Où La Vie Éclot ☆ Lune 17 - Feuilles vertes - ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE BOURGEON ══════════════════════════════════
De Bourgeon fut loin de bénéficier du même état hyper-lucide. Le sien fut plutôt hyperréactif. Elle hérissa ses poils tout en feulant des mots qui se contredirent à l'ouïe.
— ALLEZ(ons) V(n)OUS EN !
Pour peu, Étoile Foudroyante la lâcha presque, mais il tint bon, et elle aussi: il retomba sur les fesses et elle se rétablit en un-deux petits pas de daim, les oreilles basses, l'oeil vitreux, troublé, sauvage. Cet éclat ne trompait pas. C'est ainsi que sans même le regarder, elle prit les pattes à son cou et détala, envoyant une secousse dans le toit du cabanon. C'est ce qui déséquilibra le bengal, qui rondit les yeux, se fauchant contre l'ardoise en tombant sur son flanc. Nuage de Bourgeon s'était volatilisée (c'est qu'en plus de bien choisir ses cachettes, elle était rapide!) et s'il tenta de se lever, lorsqu'il envoya un coup de postérieur chercher une accroche, tout son poids redescendit vers sa queue. Ce contre-poids le tracta au rebord, et ce fut à son tour de se raccrocher de toute la force de ses avant-mains, mais l'évidence lui criait aux oreilles: les prouesses physiques de la journée l'avait épuisé.
Ce... n'était pas si haut. Et puis — il ne put s'empêcher de sourire, se moquant de sa propre situation — mieux valait que ce soit lui qui y passe, non? Lui plutôt qu'elle. Simple question de chiffres - s'il périssait de l'expérience, il ne lui suffisait que de revenir à la vie.
— ▄▄▄▄▄ ▄▄▄███
Derrière, ils s'approchaient. Les deux pattes-nues étaient sortis de leur torpeur, à l'autre bout du jardin, se chaloupant maladroitement dans la direction du cabanon, la vieille s'aidant de sa branche-raide comme d'une troisième patte. Malgré leur maladresse, ils étaient rapides, et leur jardin, petit.
...Ce n'était pas si haut. S'il rentrait les pattes et laissait l'inertie le retourner, il pourrait amortir sa chute sur les quatre. Étoile Foudroyante ferma les yeux et se laissa tomber - un tour sur soi et il se retrouva les coudes repliés dans l'herbe, bridé par des articulations qui refusèrent de l'envoyer détaler à son tour.
Ah -- il avait vu quelque chose dans les yeux de la Vieille, avant de bondir sur sa branche. C'est ce quelque chose qui lui fit abaisser le dos, replier une patte, et se forcer à avancer sur trois. Face à la scène, leurs vocalisations se pincèrent, plus aigues alors:
— ▄ ▄▀▀▀▀▀ ! pépia la Vieille. Elle s'était même fléchie les genoux pour s'abaisser à sa hauteur, retournant sa branche-raide pour que les épines de pin (?) pointent le ciel.
Les vocalisations du Vieux ne bénéficièrent pas d'un tel changement.
— ▄▄▄▄▄ ▄ ▄
L'opportunité était parfaite pour décamper, mais la langue sortie, à rattraper son souffle, à feindre s'être cassé la patte, Étoile Foudroyante s'hypnotisa dans le faux-semblant dans lequel il s'était plongé avec le couple d'ancêtres. Il se retrouva les postérieurs et la queue balottant dans le vide, soulevé de terre par les aisselles, immobile entre les mains couvertes de rides comme celles sur un nez aux babines retroussées d'un chat furieux.
Leurs regards se croisèrent. Le sien, alourdi de fatigue malgré l'amusement qu'il puisait dans l'évènement saugrenu, et celui du Vieux, comme un insecte fait de chair, dénudé sauf aux arcades, avec le poil rêche de ceux qui ne font leur toilette qu'une fois par lune.
Et maintenant quoi, on l'emportait vers une nouvelle vie? On l'arrachait de son Clan, sa famille, tout ce qu'il connaissait? On lui ouvrait l'opportunité d'apprendre un monde nouveau avec de toutes nouvelles règles à briser? Entre les pattes-nues du Vieux, il ne fit même pas l'effort de se débattre. Il était lourd et presque inerte dans une position qu'il n'était pas souvent privilégié d'avoir, du moins sans que sa tête ne soit hors de l'eau et que tout son corps ne soit emporté en aval.
... En aval, en Ville — c'était presque pareil.
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Dernière édition par Étoile Foudroyante le 11.01.23 17:53, édité 1 fois
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Le bref instant où la vie éclot. Ft Foudroyée - End