Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. [Rieur & Murène]

Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule.

Un quart de lune déjà, une demi lune peut-être ? Il n'aurait sus dater exactement l'accident de Rieur, parce que la voir là, incapable d'user de ses pattes arrières le ramenait en arrière. Encore et encore. Il avait juré de veiller sur elle. Oui mais voilà. Ce n'était pas sa faute, ni celle de Coeur de Murène. S'était la voie prévue pour la jeune chatte et ni lui, ni sa compagne n'y pouvait guère. Ce qu'ils pouvaient faire en revanche, s'était tenir compagnie à Rieur, et l'aider à relever la tête. C'est d'ailleurs dans cet optique que Lueur d'Espoir avait proposer à sa belle d'aller annoncer à la blessée les bonnes nouvelles qu'ils avaient. Encore que lui-même avait un peu de mal à y croire. Mais il était heureux, s'était la suite logique de leur amour affirmée au grand jour. Il pénétra donc l'antre des guérisseurs en douceur, chargée d'une grosse truite, claudiquant jusqu'au nid où était lovée Nuage Rieur. Cœur de Murène était déjà près de son apprentie. Il déposa son fardeau, non content de s'en soulager pour miauler gaiement.

- Bonjour Nuage Rieur ! Comment te sens tu aujourd'hui ? Il anticipa, complétant. Et par là, je veux uniquement savoir si tu te sen prête à manger un morceau.

Ils savaient tous trois que rien ne serait plus jamais pareil maintenant. Lueur d'Espoir avait il déjà dit à Rieur que ce n'était pas une fatalité pour autant ? Il lui semblait que oui. Volontairement, il agita sa patte folle, comme pour rappeler à sa cadette qu'il savait bien ce que s'était, d'être diminuer en rapport des autres. Ensemble il l'aiderait. Quant à Nuage du Ru, Espoir ne délaissait pas son apprentis pour autant, il veillait juste à diviser son temps afin d'être là autant pour Cœur de Murène que pour le novice où encore, pour tenir compagnie, ne serait-ce qu'un bref instant, à Nuage Rieur. Et oui, il allait officiellement devenir père bientôt, mais quelque part, il se sentait déjà père de l'infirme allongée devant lui.

Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule
Feat. ◊ Lueur d'Espoir & Cœur de Murène

Comme il en était devenu une habitude depuis une poignée de jours, Nuage Rieur était couchée dans son nid de mousse, toujours cloîtrée auprès des guérisseurs du clan, son menton posé sur le sol. Les yeux tantôt fermés dans un espoir de s'endormir, tantôt fixé sur un point imaginaire, le regard vide et flou. Elle se sentait seule, comme lorsqu'elle était encore dans la tanière des apprenties. Là bas, elle se sentait nulle, une apprentie vieillissante. Mais la présence d'autres camarades, de Nuage d'Escargot aussi, avaient ce côté rassurant. Ici, elle était isolée. Eloignée. De ses entraînements, de sa vie de guerrière aussi.

Ici, elle était seule, et sa seule occupation était de broyer du noir. Inlassablement broyer du noir. Et, dans tout son immobilisme forcé, cela restait épuisant. Et parfois, elle éclatait dans des rires incontrôlables qui lui faisait alors monter les larmes aux yeux, sans qu'elle ne puisse rien y faire.

La présence d'un autre chat ne lui apparut que lorsqu'elle fut à ses côtés. Elle avait sûrement entendu les pas l'approchant, mais elle n'y avait porté guère d'attention. Coeur de Murène était proche, et Lueur d'Espoir n'était pas loin. Sa voix pleine de gaieté ne tarda pas à s'élever. Nuage Rieur adorait le guerrier. Il avait toujours été là pour elle, et même maintenant qu'elle était bloquée sur un nid dans la tanière des guérisseurs, il était encore là, à s'inquiéter pour elle. A venir lui tenir compagnie lorsqu'il le pouvait. Mais il avait un nouvel apprenti, il devait s'occuper de lui aussi. Elle était fière de lui, heureuse pour lui également. Lui qui s'était vu attribuer son premier novice il n'y avait qu'une petite poignée de lunes de cela avait su faire suffisamment ses preuves pour qu'Etoile Déchirée lui en confit un nouveau. Il le méritait, il n'y avait aucun doute à ce sujet.

Est-ce qu'un apprenti serait rapidement reconfié à Coeur de Murène ? Elle espérait qu'elle n'avait pas détruit ses chances d'enseigner de nouveau. Elle ne voulait pas qu'une telle chose arrive. Elle s'en voudrait toute sa vie. Coeur de Murène qui s'était retrouvée avec une apprentie au sang-mêlé et à la mère qui, pour beaucoup encore, passait pour une désertrice. Coeur de Murène et son apprentie incapable. Coeur de Murène et son apprentie qui se retrouvait chez les guérisseurs avec des pattes mortes.

« Faim, je n'ai pas vraiment. » Marmonna finalement la noiraude pour répondre à la question du guerrier. Loin d'elle l'envie de le décevoir alors qu'il avait amené avec lui un beau poisson. Mais elle n'avait que peu d'appétit ces derniers jours. Elle n'avait plus vraiment envie de rien.