(LP) Les salades vertes de sortie [Pv Brasier Glacial] - end

Je vivais plus souvent chez mon ami Kézenkiel que chez mes maisonniers.. Cela me permettait de vivre comme je l'entends et de pouvoir chasser sans avoir cette satanée pâtée. Et en plus, le petit bonus, c'était de ne pas croiser Chatoune.. Cette vieille mégère aigrie qui me sortait par tout les pores.. Certes, j'aimais beaucoup lui jouer de mauvais tour comme raser une partie de sa pelisse pendant son sommeil ou encore lui cacher sa nourriture ou même lui mettre une patte dans l'eau pour qu'elle mouille sa couchette. Je sais, je suis puéril même si j'ai grandi depuis.. Nous sommes juste loin l'un de l'autre. Et faut pas croire, la vieille bique me rend mes blagues. Et c'est pour le revers de la médaille que j'évite de rentrer.. Impossible de faire la paix. J'ai tout de même arrêter les petites blagues. C'est déjà un pas vers la trêve même si on en est encore loin..

J'étais partit loin dans mes divagations, j'en avais presque oublié la situation actuelle. Mais, heureusement que le guerrier était là pour me le rappeler en répondant :

"-Intéressant... En tout cas, ils ont l'air plutôt sympathiques s'ils te laissent vivre avec eux aussi souvent ! Et puis, honnêtement, j'avais du mal à déterminer si tu étais solitaire ou domestique - merci de l'explication."

Je faisais un léger sourire en voyant que cela ne le dérangeait pas. Je le remerciais en hochant de la tête avant de lui faire signe de continuer notre marche. Nous prenons la droite du verger pour rejoindre les falaises. Le chemin n'était pas bien long, j'avais adopté une marche assez rythmé.

Je m'arrêtais à une bonne distance de la falaise. Je l'informais ensuite sur le lieu comme un bon guide :

"-Nous voici aux falaises.. Evitons de trop s'approcher.. Il y a plusieurs solitaires qui passent dans le coin mais j'en connais pas qui vivent ici. Mais peut être qu'il y en a. En tout cas, il n'y a pas de groupe de solitaires ici."

Je reçus un petit sourire de la part de Mataï. Ça faisait du bien, je préférais que l'atmosphère reste relativement détendue ainsi. Je ne baisserais pas ma garde pour autant, qui sait sur qui ou quoi je pourrais tomber ? Et j'avais du mal à accorder entièrement ma confiance à un chat extérieur à mon Clan. Ça doit être assez normal, je suppose. Dans les Clans, on nous habitue à se méfier des autres Clans, et d'un côté c'est ce qui nous rend forts, mais d'un autre côté... C'est parfois dommage de voir que des chats avec lesquels on pourrait parfaitement sont dans un autre Clan, et donc que l'amitié est plus ou moins interdite. Mais bon, c'est comme ça que l'on vit, et le système est loin d'être idiot. Il a ses bons côtés. Mais du coup j'avais du mal à établir une relation de confiance avec un félin extérieur à mon Clan, alors que manifestement nous n'avions rien à craindre l'un de l'autre. Nombreux sont ceux qui répondront qu'avec les fanatiques de la Lune dans les environs, on ne peut avoir confiance en personne. Et peut-être, juste peut-être, qu'ils ont raison.

Je n'eus pas trop de mal à suivre le rythme de Mataï, ma carrure y était même plutôt adaptée. Je le suivis tranquillement, content de découvrir des zones inconnues pourtant pas si lointaines, et éventuellement en apprendre un peu sur les chats qui y vivent. Nous longeâmes le verger et je me demandai où il m'emmenait. Je me retins de lui demander, jugeant que de toute façon ce ne serait pas très constructif. Et puis ça garderait un peu de surprise comme ça ! J'avais vraiment d'être redevenu un apprenti à sa première sortie du camp. Finalement Mataï s'arrêta, et prudemment je fis de même.

"Nous voici aux falaises.. Evitons de trop s'approcher.. Il y a plusieurs solitaires qui passent dans le coin mais j'en connais pas qui vivent ici. Mais peut être qu'il y en a. En tout cas, il n'y a pas de groupe de solitaires ici."

Je fis un ou deux pas de plus vers la falaise, m'avançant doucement en faisant bien attention. En effet, ce n'était pas un endroit très rassurant. Tomber d'ici signifierait la mort assurée pour n'importe quel félin. Je comprenais tout à fait pourquoi personne ne voulait vivre dans le coin... En plus ça ne devait pas être un super endroit pour la chasse. Bref, rien pour vivre comme il faut. Pour autant, de si haut on avait une certaine vue sur ce qu'il y avait en contrebas. C'était beau et vertigineux à la fois. Après avoir admiré la vue quelques instants je me retournai vers mon guide.

"Je comprends personne ne veut vivre ici... Ça a l'air dangereux. Mais pourtant je trouve ça beau en même temps. Dans la forêt, je risque pas de voir ça tous les jours !"

Je restais sur place, le laissant regarder les alentours. Il s'avançait même auprès de la falaise. Je ne disais rien, bien que je trouvais cela dangereux.. Mais bon, en y repensant, je m'étais aussi approché au bord quand j'étais plus jeune pour la découvrir plus en profondeur. Après avoir regarder les environs, il se tournait vers moi en annonçant :

"-Je comprends personne ne veut vivre ici... Ça a l'air dangereux. Mais pourtant je trouve ça beau en même temps. Dans la forêt, je risque pas de voir ça tous les jours !"

Je souriais m'avançant à ses côtés pour admirer le paysage. J'étais comme hypnotisé à nouveau par le danger et la provocation.. Ces deux sentiments qui avait bercé bon nombre de mes sorties. Tout en fixant l'horizon, je répondais avec nostalgie :

"-Ce paysage est vraiment magnifique en effet.. J'avais pour habitude de me promener dans le coin autrefois.."

Je me relevais d'un bond, laissant le passé là ou il était. Je faisais demi-tour, incitant le guerrier à me suivre. Tout en avançant, je l'informais :

"-De ce côté là, il n'y a plus grand chose à voir.. Je peux te montrer les alentours de la ville. Bien que les claniques n'aiment pas ce lieu et je peux aisément le comprendre. Autour de la ville, il y a de bons coins de chasse et de paix. Il suffit d'avoir l'oeil. Viens."

Rebroussant chemin jusqu'au verger avant de longer la palissade tout en faisant attention à ce que le guerrier de la Rivière me suive. Je continuais toujours de marcher droit devant avant de passer derrière une maison abandonnée, en ruine. Je m'arrêtais à côté, posant une patte sur la bâtisse avant de reprendre :

"-Ici, c'est un lieu abandonné par le bipède. Je te déconseille d'entrée dans cette ruine.. Mais dans le coin, il y a pas mal de souris et surtout. Approche toi de ce rochet là bas. Tu vas pas être déçu de la vue."

HRP:

Tandis que je regardais droit devant moi, Mataï s'approcha un peu plus du bord à son tour. Pendant quelques instants, aucune parole ne fut échangée. Nous étions tous les deux silencieux, admirant la vue qui s'offrait à nous. Je n'osai pas briser ce silence. C'était beau, comme paysage, mais aussi comme moment. J'aurais pu rester là des heures. Je l'aurais sans doute fait si je ne devais pas rentrer au camp avant la nuit. Mataï, lui, osa parler, d'une voix empreinte de sentiments divers, mélangés, indiscernables.

"Ce paysage est vraiment magnifique en effet.. J'avais pour habitude de me promener dans le coin autrefois..."

Beaucoup de nostalgie, mais... Pas que. Il semblait animé d'autres émotions que je ne pourrais pas deviner. De toute façon, ces sentiments avaient déjà disparu. Mataï se releva et fit demi-tour pour s'écarter de la falaise. Je réagis et fit de même. Il devait sans doute avoir d'autres endroits à me montrer. Peut-être d'autres aussi surprenants que celui-ci ? Je le rattrapai aussitôt, marchant à côté de lui, à son rythme.

"De ce côté là, il n'y a plus grand chose à voir.. Je peux te montrer les alentours de la ville. Bien que les claniques n'aiment pas ce lieu et je peux aisément le comprendre. Autour de la ville, il y a de bons coins de chasse et de paix. Il suffit d'avoir l'oeil. Viens."

En effet, j'étais largement moins content d'aller voir ce côté-ci. Mais bon, avec un bon guide, je ne devrais pas avoir de soucis. Comme il l'a dit, Mataï sait bien que ce n'est pas le coin préféré des chats des Clans, et je n'étais sûrement pas une exception. Ce n'était pas un lieu fréquenté, je ne suis même pas sûr d'avoir déjà entendu quelqu'un en parler, quelqu'un qui y soit déjà allé en tout cas. Peut-être que c'était ce qui rendait les choses intéressantes. Je l'avoue, j'étais curieux de voir à quoi ça ressemblait, sans toutefois m'attendre à quelque chose d'absolument grandiose. Au moins je serais l'un des seuls à m'être aventuré en ces lieux, si proches mais pourtant si rarement visités.

Je suivis donc Mataï sur le chemin inverse, repassant à côté du verger, comme il l'avait nommé. Je commençai à m'inquiéter un peu par rapport à l'heure, comme le soleil commençait à baisser dans le ciel. J'avais encore du temps, mais il ne faudrait pas non plus traîner. De toute façon je n'aurais pas besoin de l'aide de Mataï pour retrouver mon chemin, j'avais bien prêté attention aux directions empruntées. Après un certain temps, je vis se dresser une construction, comme un nid de bipède, mais visiblement peu entretenue. J'eus un petit moment d'hésitation, mais mon guide ne s'arrêtait pas, lui. Je décidai de lui faire confiance et d'avancer jusqu'au nid.

"Ici, c'est un lieu abandonné par le bipède. Je te déconseille d'entrée dans cette ruine.. Mais dans le coin, il y a pas mal de souris et surtout. Approche toi de ce rochet là bas. Tu vas pas être déçu de la vue."

Un lieu abandonné ? Voilà qui était rassurant. Je me demandai pourquoi il ne valait mieux pas entrer ici : était-ce infesté de rats ? Ou peut-être que la construction menaçait de... s'effondrer ? Oui, c'était le mot que je cherchais. Effondrement. Mataï resta planté à côté du nid de Bipède abandonné. Le regardant une dernière fois dans les yeux, je n'y trouvai aucune trace de malice, et m'avançai donc près du rocher qu'il avait désigné. Et il avait encore raison : je n'étais pas déçu de m'être approché.

La vue depuis la falaise m'avait déjà stupéfié. Cette fois-ci, c'était un tout autre niveau. On voyait loin, très loin, bien plus loin même que la forêt dont je venais. C'était tout bonnement impressionnant. Je crus reconnaître les territoires, vus de loin, mais ils n'occupaient qu'une toute petite partie de mon champ de vision. Au-delà des territoires que je connaissais, s'étendaient de vastes plaines, striées par endroit de chemins que les bipèdes empruntaient avec leurs monstres. Au fond de ce paysage immense, on voyait de hautes pierres, montagnes qui de loin semblaient bien petites, mais qui ne l'étaient sans doute pas en réalité. Mon œil se perdait dans l'immensité du paysage qui s'offrait à moi. Ailleurs, on apercevait un cours d'eau, traversant les plaines. Il me rappelait la rivière de mon Clan, mais en bien plus large, avec des quantités d'eau sans doute impressionnantes. Et sur le côté... La ville, et ses nids de bipède collés les uns aux autres. Gris, mornes, ils semblaient bien sans vie par rapport au reste de la vue. Le contraste était remarquable. Je restai là sans rien dire pendant un bon moment, pour être sûr de ne pas oublier ce paysage magnifique et si inhabituel.

"Impressionnant... Je n'ose même pas imaginer ce à quoi ça peut ressembler lorsque le soleil se lève, ou se couche."

Je me retournai vers Mataï, lui qui était encore près du nid abandonné.

"Franchement... Merci de m'avoir montré tout ça. J'aurais bien fait de même pour toi, mais sur le territoire des Clans, c'est pas vraiment possible. Et je respecte les règles... Je ne devrais pas tarder à rentrer chez moi maintenant, ce serait mieux de rentrer avant que la nuit tombe. Tu avais encore d'autres choses à me montrer ?"

Je lui faisais signe d'aller voir, espérant qu'il ne se méfie pas de moi.. Je ne voulais pas gâcher la surprise. J'avais découvert ce lieu avec Kézenkiel et Kanaya. Et je dois dire que nous n'étions pas déçue sur ce coup là. Le guerrier de la Rivière me jetait un dernier regard avant de s'avancer vers le rocher.

Satisfait de le voir détailler l'horizon, je restais adossé à la maisonnette en ruine attendant qu'il me fasse son résumé. Il lançait d'ailleurs une réplique, étonné, ne pouvant imaginer la beauté du paysage quand le soleil était de la partie. Il se tournait ensuite vers moi pour reprendre :

"-Franchement... Merci de m'avoir montré tout ça. J'aurais bien fait de même pour toi, mais sur le territoire des Clans, c'est pas vraiment possible. Et je respecte les règles... Je ne devrais pas tarder à rentrer chez moi maintenant, ce serait mieux de rentrer avant que la nuit tombe. Tu avais encore d'autres choses à me montrer ?"

Je faisais un signe poli de la tête, ce qui était fort rare venant de moi. Maintenant, je le respectais ce Riveux. Je m'approchais de lui avant de secouer la tête négativement. Je reprenais ensuite :

"-Tu pourras revenir un jour quand le soleil se lèvera.. Je pense qu'un jour.. Je pourrais peut être te monter d'autres lieux insolites."

Je me retournais, souriant, avant de m'éloigner de cette belle vue. Il était peut être temps de rentrer à mon tour.. Je n'étais plus seul non plus.. Je devais chasser pour aider au mieux mes hôtes. Je reprenais ensuite :

"-Je dois aller chasser.. Ce n'est jamais bien de rentrer les pattes vides devant ces amis. Au plaisir de se revoir, Riveux."

Je lui faisais un signe de tête polie avant de partir chasser dans les environs. Les proies ne manquant pas dans le coin.

HRP: