[Bataille] Que la vengeance parle. ft Groupe 2 - end

Sa proie gigotait comme un oiseau prit au piège. L’épervier était attrapé dans les filets. Pourtant, il n’usait pas de ses serres pour se débattre et se sauver du piège à loup. C’était un détail si infime que le rouquin n’y porta pas attention. Tentait-il de fuir sans blesser son ami ? L’amitié n’était qu’un terme flou, qui définissait des relations invisibles. Nuage Embrasé n’avait pas d’ami. Nuage d’Epervier n’était pas un ami. Il était une connaissance, une présence qu’il pouvait supporté. Le rouquin finit par lâcher prise, avant de glisser son regard brûlant sur sa cible. Ce n’était pas le félin qu’il voyait, mais un oiseau à l’aile blessé. Sa proie était au sol, elle était faible et à sa merci. Cette vision lui fit avoir un rictus, faible, grave, logé dans sa gorge. Sa proie avait peur.

Il se tenait droit, surplombant l’apprenti venteux de sa carrure, son ombre englobant l’espace autour de lui. Il était pris au piège. Le rouquin glissa sa langue sur ses babines, le sang métallique de Nuage d’Épervier tâchant son visage balafré. Le rouquin glissa sa langue sur ses crocs, se préparant à en finir avec son adversaire. Je ne veux pas de mort de leur côté.. Et pourtant. L’apprenti se préparait à abattre froidement son adversaire. Rien n’est plus faible qu’un chat mort. Et alors qu’il avançait sa gueule pour plonger ses crocs dans la gorge de sa proie, cette dernière glissa sous lui, plongeant sur ses pattes arrières.

Il était logé sous lui, et si le rouquin lâchait ses muscles, il aurait écrasé son adversaire, le finissant sûrement sur le coup. Avant qu’il ne puisse réagir, l’apprenti du vent glissa de nouveau, se délogeant de cette position dangereuse pour lui. Et c’est un éclair vif qui transperça le jarret du rouquin, lui arracha un grondement. Il tenta de le déséquilibré, et il ne retenait pas sa force, il tirait sur sa prise comme un diable, tentant de faire chuter le titan. Et il y arriva, le rouquin glissa sur son flanc, offrant son ventre comme un cadeau à son ennemi. Son ennemi se frayait un chemin dans la fourrure du rouquin, et bientôt c’est sa fine couche de peau qui s’écarta entre les griffes, laissant le sang se répandre sur sa fourrure plus claire à cet endroit. Le rouquin feula de rage, avant de tenter de se déloger, il s’agita, avant de tendre la tête pour mordre son adversaire.

Seulement, sa mâchoire se referma dans le vide, d’un mouvement fluide, il se redressa. Son sang glissait de ses plaies, s’étalant sur le sol en plusieurs gouttes. Il était calme, reprenant son sang froid face à cet situation. Sa tentative avait échouée, mais son groupe semblait prendre le dessus.

« - Étoile Tropicale ! Nous devrions rentrés au camp plutôt que nous acharné ! Nos camarades sont blessés, ils ont besoin de soins ! »

Le cri de repli, il venait des deux côtés, Maudit avait grondé. Le rouquin eut un rire face à son adversaire, c’était un rire court, froid, rauque, était-ce seulement un rire ? Ou était-ce un grognement déguisé ? Sa patte arrière tremblait, faiblement, mais il le sentait. C’était comme des fourmis, des piqûres sèches, vives. Le rouquin se racla la gorge, avant de se redresser. Ils avaient vaincus.

« - Perdu. »

Sa voix était froide, son mot était sec, tranchant, douloureux. C’était le début de la guerre, et ils avaient gagnés cette première phase. Ils allaient tous payés pour leurs vices, le Clan du Vent avait été mauvais, Maudit l’avait dit, il avait forcément raison. Nuage Embrasé devait écouté.

Le rouquin fit volte-face, se dirigeant vers son groupe, il passa au niveau de Nuage de Ronce, ne lui portant même pas un regard, son sang tâchait le sol sur son passage. Cette blessure allait le gêner dans ses entraînements. C’était un retard, il ne devait pas prendre de retard. Son groupe prit la route du retour, à grandes foulées. Le rouquin avait du mal dans sa course, ses plaies lui faisaient mal. Sa fourrure était restée à l’endroit du vice. Il avait trahis son ami, et pourtant il ne s’en était même pas rendu compte. Sa vision avait été flou, il n’avait pas réussi à le reconnaître. Aurait-il seulement voulu ?

Nuage Embrasé : 40/100
Nuage d'Épervier : 30/100