[LP] Il me faut absolument un Ollie ! [PV Rusty] -end

Il me faut absolument un Ollie !

La chatte n'était pas à son aise, après tout, ici, ce n'était pas chez elle, les bipèdes était pour elle des créatures trop grandes, trop bruyante aussi, malgré tout, elle appréciait Rusty, ce domestique là n'avait rien à voir avec les félins pantouflard qu'on lui avait décrit et il était gentil finalement. En revanche, ce Sugaar dont il lui parlait l'inquiétait un tant soi peu, et elle comprit sans grand mal qu'il devait être un solitaire, un inconnu d'ailleurs. Mais si Rusty pouvait être gentil alors ... Chassant ses pensées, elle s'efforça de se calmer alors que l'abyssin lui faisait part de la possibilité que le solitaire soit partis loin, ce qui, même si elle ne l'avouait pas à voix haute, pouvait arranger la clanique qui aimait guère savoir que trop d'inconnus se promener trop près de ses terres. Et que le matou lui confirme que Sugaar était sans doute très gentil la soulagea à peine. elle bafouilla juste en réponse, pour ne pas laisser le froid s'installer entre eux. Je ... J'imagine ... Après tout comment savoir puisqu'elle en le connaissait pas ?

La suite l'hérissa mais oh qu'elle pouvait le comprendre et elle se sentit immédiatement coupable de laisser sa fourrure la trahir alors, tout en la laissant retomber, elle murmura, comme une excuse. C'est que ... Les clans ont besoins des territoires pour survivre et ... Et si on nous prive ne serait-ce que d'une seule proie ... Alors un chaton, un ancien pouvait ne pas ouvrir les yeux le lendemain, et voir une nouvelle aube. Elle avait bien appris ses leçons jadis malgré sa meneuse détestable ... A présent pourtant, elle était en dehors de toutes ses rivalités, même si, bien que Firmament soit d'une nature plus douce, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que son clan passerait avant les autres, parce qu'il l'avait vu naître, qu'il le voyait grandir, qu'il a protégeait ... Et si elle pouvait offrir son aide, bien sur qu'elle le ferait mais, pas aux détriments des siens ... Elle entendit à peine l'excuse de son comparse, mais son rire la fit dresser les oreilles et elle allait répondre que non lorsque ses pupilles se dilatèrent, face à un souvenir désagréable.

- Oh je ... Nuit Hivernale ressemble à ça mais ... Enfin, ce que je veux dire c'est que ... Un instant, les mots moururent dans sa gorge avant qu'elle ne les ravives, grattant le sol de sa patte sans rien faire d'autre que diminuer ses griffes sur la surfaces dure. Je peux pas dire que j'ai rencontré un chat qui ressemble à ta description ... Parce que ... Il était presque ... Mort quand ... Enfin, un monstre l'avait frappé et ... et quand il est parti ... Et bien, je l'ai enterrer ...

Elle n'osait plus regarder Rusty et ses oreilles s'échauffaient déjà, tant elle craignait que le mâle reprenne son attitude première, presque agressive. Oui, le seul autre félin qui correspondait, elle l'avait tirer hors du chemin du tonnerre et en voyant ses yeux se remplir de la brume de la fin, elle avait choisie de creuser afin que nul prédateur ou charognard n’abîme davantage le matou ... Parce que les clans enterrer leur mort et qu'elle avait cru juste que ce chat là sache, eu importe où il irait, que quelqu'un avait pris soin de lui dans ses derniers instants ... Qu'il n'avait pas fini sa vie seul sur le chemin du tonnerre ... Ça pouvait pourtant paraître si dérisoire mais pour elle, ça avait été important ... Et depuis, elle l'avait presque oublier.

hrp:

Il n'entendit rien de sa justification quant à la violence des claniques - c'est qu'une voiture avait passé dans la rue, et Rusty regardait, avec le sourire, sa nouvelle amie qui grattait le sol, gueule ouverte et canines sorties comme en supplication silencieuse. Il vit ses pupilles se dilater mais il entendit surtout son miaulement qui mourut dans sa gorge:

« Oh je ... »

Par où commencer, devait-elle s'être dit, et Rusty aurait pu jurer avoir entendu la voix de ses pensées:

« Nuit Hivernale ressemble à ça mais ... Enfin, ce que je veux dire c'est que ... »

Peut-être Nuit Hivernale et Sugaar étaient de la même famille? Rusty, du haut de ses trois marches, les pattes dans le paillasson au seuil de la porte de sa maison, observait la siamoise sur le parterre tout en bas, avec son herbe à chat dénichée plus tôt. Et elle baissa les yeux et il perdit son regard et il l'interrogea quant à sa drôle de réaction « ███ ██ ? » et c'est alors qu'elle dit, dans le silence du quartier:

« Je peux pas dire que j'ai rencontré un chat qui ressemble à ta description ... »

░░░░

« Enfin, un monstre l'avait frappé et »

▒▒▒▒

« je l'ai enterré ... »

▓▓▓▓

Et ses pattes peinèrent à le faire tenir debout comme si une latte du perron venait de céder sous son tout petit poids d'abyssin bien nourri. Sa queue si haute tomba derrière et il se sentit soudain étranger devant ces herbes qu'il jugeait trop longues (il avait l'habitude de les voir tondues...) et devant cette terre sous laquelle --...

Une autre voiture passa et heureusement, elle couvrit le bruit que fit l'abyssin en tombant assit, gueule ouverte, s'étreignant une patte de l'autre en vivant la pire intempérie que même le plus solide foyer n'aurait pu l'en protéger - la peine d'avoir perdu son tout premier ami.

« M-monsieur  Sugaar... »

« Mais... il n'y a pas de nuages dans le ciel, aujourd'hui! »

« Monsieur SugAa-_ar... »

C'est qu'ils étaient dans ses yeux...

« M-mons.. ie_{ur sugaAr . . .} »

Et ils pleuvaient à grosses gouttes, autant qu'il ventait dans sa tête, autant qu'il criait entre les oreilles de ses pensées et autant qu'il se sentait pesé par tout un poids sur le dos qui le fit se coucher et cacher ses yeux car Nuage du Firmament ne lui avait pas menti. Nuage du Firmament était une Véto des chats et comme tous les Vétos, toutes les nouvelles qu'elle donnait étaient vraies. Monsieur Sugaar, si seulement il, si seulement il l'avait invité dans sa maison, si seulement il était resté près de lui, si seulement il lui avait appris comment traverser les rues pour éviter les voitures - l'étiquette de la ville, le-- c'aurait pu être évité.

Il aurait pu faire en sorte que ce soit évité.

Il aurait pu,

i _l...

Il me faut absolument un Ollie !

Effondrer. Elle observait, impuissante, l'abyssin qui se décomposait sous son regard, comme si les mots étaient autant de griffes planter dans la chair, comme si elle venait d’enfoncer ses crocs dans la jugulaire du félin. Poupée de chiffon hurlant sa peine tel un loup qui appel sa meute au clair de lune. Alors, tout en entendant le plaintes déchirante, elle laissa ses herbes si précieuse au sol et en quelques bonds silencieux dans le tumultes des pleurs, elle rejoint l'abyssin. tel une mère qui apprend la dureté de la vie à son petit, elle glissa la queue sous le menton du malheureux. Elle contorsionna son dos et posa ses pattes avants de part et d'autres des épaules du pauvre félin éplorée avant de venir tout doucement lécher les oreilles de ce dernier. En cet instant, elle aurait pu donner l'illusion aux bipèdes de réagir avec plus d'émotions qu'elle n'en ressentait. Car elle ne comprenait pas le lien qui avait uni Rusty et ce Sugaar, elle ressentait juste la douleur de ce domestique encore inconnu la veille.

La siamoise commença a ronronner, doucement, sa langue continuant de parcourir la tête de son compagnon d'infortune, voulant apporter un peu de douceur dans la souffrance qu'elle voyait. petite chandelle fébrile qui s'en voulait d'avait été pour lui l'oiseau de mauvais augure. Jamais elle n'avait penser aux amis, à la famille de ce chat ce jour là. Juste à sa peur, à sa solitude là, agonisant sur le bord du chemin du tonnerre. Et elle avait voulu lui rendre la fin moins amer, en restant, en priant les étoiles de lui trouver une place, même toute petite pour rendre ce final moins triste. Car la mort était là, elle avait fini par l'apprendre et même si elle était loin de l'accepter, elle savait qu'elle n'y pouvait que peu. Elle pourrait à l'avenir la repousser parfois, mais jamais définitivement. Car même les meilleures soins ne peuvent garantir une vie éternelle. Et ça, elle le savait à présent.

_{... i}  l     y eut un contact contre lui, et au travers des pleurs et de sa douleur l'abyssin sentit un corps se coller au sien, de gros ronrons envahir tout l'espace de ses oreilles et une langue lui râpa le poil entre celles-ci en le forçant à s'abaisser davantage quitte à tousser entre ses sanglots, salive en bouche qui débordait par les coins.

Il hoqueta - une bulle de salive fit _pop! près de la racine de ses moustaches et sa tête basse creusa l'étroitesse de sa forme, tandis que de la langue il s'affairait à se lécher les muqueuses et le nez comme un chien en quête d'apaisement. Il évita le blanc de ses yeux en fermant ses paupières - mais le blanc de ses arcades se froncèrent et ses traits faciaux se durcirent et se crispèrent malgré le ronron qui l'apaisait par intermittence. Par intermittence il s'en voulut, et par intermittence il pleura, et par intermittence - s'interrompant dans le cycle, on ne sait quoi lui fit entrouvrir les yeux et c'est alors qu'il vit que la Véto des Chats avait laissé derrière son herbe dénichée, alors Rusty eut un mouvement - car - il tendit sa patte, donna un coup d'épaule en l'air pour tenter de sortir de cette généreuse étreinte - il ne fallait pas - il avança à lents petits pas, descendant unes à unes les marches des escaliers du balcon de chez lui en se rassemblant les quatre pattes à chaque fois - il ne fallait pas qu'elle les oublie, ce serait très grossier de sa part, pire encore que le vent ne l'emporte-

Et voilà que c'est Nuage du Firmament qui se trouvait en hauteur tandis que Rusty, les yeux creux, les oreilles basses et la queue traînante, se trouvait au niveau du sol pour s'accroupir et ramasser les herbes que la siamoise avait laissé derrière. Il recula sa patte arrière pour se tourner à demi, la gueule plus plein d'herbes qu'elle ne l'était de mots:

— « Tu-..., et sa justification mourut dans sa gorge, car il était un bon chat, et un bon chat devait puiser dans toute la force de son corps pour soulever ses commissures en, malgré la douleur, malgré la peine qui lui déchirait le coeur il le fallait, un sourire fébrile, malgré les larmes, les cernes et les sursauts dans le dos.

Il se sentit stupide.

Il se sentit maladroit.

Il se sentit malaisé, alors il rit .

Une siamoise de la Forêt venait de laisser ses plantes derrière pour foncer réconforter un abyssin de la Ville, et un abyssin de la Ville venait de foncer pour éviter à une siamoise de la Forêt de perdre ses plantes. Et entre les deux se trouvait un Ollie au pied des marches comme un pont, immobile, sage et patient.

C'était Ollie qui avait intéressé Nuage du Firmament à lui alors sans Ollie, ils n'en seraient pas là... Peut-être que-

    peut-être que si Monsieur Sugaar avait eu Ollie, lui aussi, ...

Il me faut absolument un Ollie !

Elle le sentit se dégager et le laissa faire, pour l'observer, aussi surprise que touchée. Nuage du firmament n'était pas certaine de comprendre ce chat des villes mais elle comprenait sa douleur et sans se presser, elle descendit les marches, lentement, scrutant à chaque seconde le visage de l’abyssin, jusqu'à ce que leur museau se touche en une caresse délicate. Alors en même temps, ouvrant très légèrement la gueule elle le délesta des herbes avant de hocher la tête, doucement. Parce qu'elle comprenait qu'il avait à présent besoin de pleurer, seul ...

- Prend soin de toi, le domestique.

Elle esquissa un sourire qui se voulait moqueur mais qui, dans son regard, avait de la chaleur réelle et tendre. Puis, après une ultime caresse de son front contre l'épaule du malheureux, elle fila ventre à terre pour regagner le couvert de la forêt. Là, elle se figea et observa le félin par dessus son épaule. Il était singulier et son Ollie vraiment intéressant mais elle n'avait que trop traîner ... Et pourtant, elle était alléger du poids d'une mort dont elle n'avait pas eu conscience, alléger de savoir que quelqu’un songeait au matou mort ce jour là, que quelqu'un l'avait dans son cœur. Et puis, elle pensait s'être fait un ami aujourd'hui, un domestique certes à la vie totalement opposé à la sienne mais avec qui elle partageait à présent quelque chose ... Et avoir un ami, un de plus, ça lui faisait un bien qu'elle n'avait imaginer.

The End