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Sujet: Re: Neuf vies - end 07.10.18 18:15
Petite Améthyste s’éloigna à son tour, disparaissant aux côtés d’Aigue-Marine. Tout était si court… si rapide… elle n’avait pas le temps de profiter de ses défunts proches. Et quelque part, dans la foule, une silhouette accrocha son regard : il lui sembla voir, l’espace d’un instant, la silhouette bleutée et scintillante d’Étoile de Pierre. Mais ce n’était visiblement pas pour tout de suite car un nouveau chat, qu’elle n’aurait pas pensé revoir aujourd’hui, s’avançait vers elle.
« Écaille d’Or, »
« Poil de Mangouste ! »
Elle ronronna en voyant l’ami de son père s’approcher d’elle. Sa présence ravivait des souvenirs difficiles pour elle, mais la remplissait en même temps de beaucoup de joie. Il avait si longtemps été un modèle d’honneur et de dignité, lorsqu’elle était enfant. Et même aujourd’hui, elle se surprenait encore à songer à ce valeureux guerrier. Recevoir présentement ses compliments était un grand mérite, pour la nouvelle cheffe.
« Tu as bien grandi, tu es magnifique. Ton père peut être fier de toi. Tu es enfin prête pour avoir de nouvelles responsabilités. Telle était ta destinée. »
Elle reçut les éloges avec une grande humilité, inclinant la tête pour le remercier, en cachant sa tristesse. Lorsqu’il lui parla de son père, c’est d’abord le portrait d’Étoile de Pierre qui se forma dans son esprit, et discrètement, elle le chercha dans la foule. Et puis, elle réalisa que Poil de Mangouste désignait sans doute son père biologique. L’était-il vraiment, fier d’elle ? Avait-il rejoint le clan des Étoiles ou l’avait-il abandonnée ? Le vétéran devait le savoir, mais elle ne pouvait lui poser la question, pas maintenant. Le mâle à la fourrure parsemée d’étoiles se penchait déjà vers elle, pour poser sa truffe vide de vie sur son front.
« Avec cette vie, je te donne la justice. Sois juste envers chacun de tes prochains, ils te le rendront. »
Et soudain, Écaille d’Or le vit doubler de taille, ou alors, peut-être était-ce elle qui rapetissait. Rivière Sombre apparut à côté d’elle, plus grand que dans ses souvenirs, et tout deux discutaient de stratégies militaire. Elle, enfant, les écoutait attentivement, plutôt que de jouer avec les autres.
Cette vie ne lui fit pas mal, elle correspondait parfaitement à l’idée qu’elle se faisait de Poil de Mangouste : une patte de fer dans un gant de velours… elle espérait que sa façon de diriger le clan se rapprocherait le plus possible de la façon de penser du mâle brun.
Elle avait reçu quatre vies, il lui en restait encore cinq à recevoir.
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Sujet: Re: Neuf vies - end 10.10.18 18:15
Neuf Vies. (1, starclan)
Les heures, les jours, les lunes passaient sans que je les sente s'écouler. Il fallait dire que la vie ici n'était qu'une longue journée où l'on siestait de temps en temps. On passait le temps en famille, cela était si agréable quand on oubliait la tristesse que cela voulait dire que la majorité était décédé.. Mais ma mère me présenta ses parents que j'avais à peine connu. Nous nous entendîmes rapidement bien, et Poil de Mangouste me rappela beaucoup Patte de Loutre, seule famille qui restait en bas à mon cher Hibou Nocturne. Enfin, si on oubliait mes précieux petits recueillis à l'ombre, qui grandissaient si vite... Muguet me faisait penser à son père par ses yeux et son poil emmêlé, et Crocs par son apparence effrayante mais son fond gentil. Je soupirai. Oui Cyanure, il me manquait tant. Je savais qu'il était mort, et qu'il ne foulera jamais les mêmes terres étoilées que moi.. Heureusement que ma mère et ma tendre Nuage de Groseille étaient là pour me consoler sinon j'aurais pu passer la journée à pleurnicher comme je savais bien le faire de mon vivant.
Bref, les journées se ressemblaient au paradis, jusqu'à ce qu'Etoile de Pierre nous rejoigne, et que je fus désignée pour donner une nouvelle vie à Écaille d'Or. Mon coeur mort sauta un battement fantôme tant la surprise fut grande. Moi, petite Taupe inutile, donner une vie à la future chef, relève de mon clan adoré et première femelle à sa tête depuis les lustres ? Avant le moment M, mes pattes tremblaient, je ne savais plus que je pouvais ressentir de telles émotions une fois devenue étoile. La nuit tombait chez les mortels et ils allaient arrivé. Je me collai contre mon grand père qui faisait aussi partie de la cérémonie, grand ami du père d’Écaille d'Or. La foule étoilée se forma et quand ils apparurent enfin, ces deux chats que je n'avais plus vu depuis longtemps, toute ma peur parti pour laisser place à du respect et de la foi.
Oui, enfin, je savais quoi lui offrir ! Après une bonne inspiration, je m'avançai devant cette chatte qui était déjà une brillante guerrière à mes yeux d'apprentie qui se demandait pourquoi elle n'avait pas pu être comme elle. Mais si je n'avais pas été moi, je n'aurais jamais infiltré les Lunar Pod, rencontré Cyanure, eu mes deux trésors.. Fière, je lui donnai ma vie.
" C'est un honneur pour moi de te donner une vie, Ecaille d'Or. Je t'offre le courage, je sais que tu en feras bon usage. "
Et de ma taille de petite guerrière, j'atteins sa joue en m'étirant un peu pour lui passer mon vécu. La peur vint en premier. La peur de faire une bêtise, la peur de rater, la peur de regretter, la peur... de tout perdre.. Tes pattes se bloquent, ta gorge se serre mais surtout, ton coeur se déchire lorsque tu laisses ton clan derrière toi vers l'inconnu, il se déchire lorsque tu trahis des "règles", des "principes" pour braver l'interdit et faire ce qui te semble le mieux. Et là tout s'apaise, tout se libère. Tu as osé, et les regrets n'existent pas, car tu sais que tu l'as fait pour le bien de ceux que tu aimes.
Je me retirai une fois tout cela transmis, baissai la tête par respect et rejoignis mon rang, une nouvelle fois fière d'avoir eu le courage de faire une bonne action pour mon clan, le clan de la Rivière.
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Sujet: Re: Neuf vies - end 11.10.18 11:11
Lorsque Poil de Mangouste la quitta, ce fut au tour d’une petite chatte rondouillarde d’approcher. Écaille d’Or fut surprise et émue de voir ainsi Taupe s’avancer pour lui offrir sa vie. La petite femelle avait fait preuve d’un courage exemplaire pour approcher les Lunar Pod, et leur ramener Nuage de Blaireau, prisonnier des chats de la lune. Et Écaille d’Or n’avait jamais pu la remercier comme il se devait.
« C'est un honneur pour moi de te donner une vie, Écaille d'Or. Je t'offre le courage, je sais que tu en feras bon usage. »
Lui miaula l’ancienne membre de la rivière.
« Et c’est un honneur pour moi de la recevoir, Taupe. Je ne la gâcherai pas, je te le promets. » Répondit-elle alors qu’elle s’inclinait quelque peu pour permettre à l’étoilée d’atteindre sa joue.
Écaille d’Or se sentie envahie par la peur et l’angoisse, celle qui prend les tripes, qui forme une énorme boule dans la gorge. Pas de retour en arrière possible, si elle prenait cette décision. Elle pouvait tout perdre, d’un seul coup. Pourtant elle l’avait prise. Elle se vit quitter le clan, elle sentit son cœur se serrer et se déchirer en quittant ses proches, en rompant, pour la première fois, le code du guerrier. Le ciel sembla lui peser lourd sur ses épaules, tant elle avait l’impression que les étoiles la regardaient d’un air pesant, accusateur. Et puis, tout s’échappa, tout ne fut qu’un mauvais souvenir : elle l’avait fait, elle avait réussi, elle avait pris la bonne décision et tout sacrifié pour le bien de son clan.
Une larme perla au coin de l’œil de la guerrière rousse, puis se décrocha pour rouler sur sa joue avant de tomber à jamais dans le sol infini qui tapissait ses pattes. La femelle ouvrit les yeux et murmura, émue :
« Ton courage restera à jamais gravé dans les mémoires du clan de la Rivière, modèle pour nous tous. Nous raconterons ton histoire aux générations futures, afin qu'elle ne soit jamais oubliée. »
La guerrière s’inclina solennellement face à celle qui avait sacrifié pour son clan, puis elle la laissa s’éloigner. Elle avait le droit à un repos éternel, bien mérité.
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Sujet: Re: Neuf vies - end 11.10.18 16:58
Personnage Loué : Nuage d'Or Le meilleur ami d'Étoile de Pierre quand ils étaient jeunes
Les lunes avaient passé, bien nombreuses, selon les desseins des ancêtres, ponctuées de peine et de joies, sous les yeux de Nuage d'Or, depuis son arrivée au Clan des Étoiles; de là-haut, il avait pu voir la forêt changer, le blizzard frapper, et les Lunar Pods attaquer; il avait vu son meilleur ami devenir guerrier - une cérémonie qu'ils auraient pu partager, si... S'il n'avait pas achevé sa vie d'apprenti dans un torrent moins déchaîné que la haine des Clans pour l'amour que lui et une autre apprentie du Clan du Vent avaient partagé. Combien de ces lunes écoulées avait-il fallu au jeune chat pour faire la paix avec ce Code du Guerrier qui l'avait entravé, avec la mort, aussi, et avec ses propres actions pour finir ? Combien de temps, pour qu'elle cesse de lui manquer, et que son regard sur le Vent, quoique restant encore doux et protecteur pour elle, ne se fasse plus immensément triste, du haut des Étoiles ? Le novice éternel ne grandirait jamais, n'obtiendrait jamais son nom de guerrier, mais, face à l'éternité... On a le temps d'apprendre la maturité, le temps de pardonner, et de guérir du passé. Et puis... Il avait eu tout le temps d'observer les chefs se succéder, les amitiés et les amours se nouer, les chatons grandir, changer... Il avait vu Nuage Bleu devenir guerrier, sous le nom de Lapis Lazuli, et meneur par la suite, en tant qu'Étoile de Pierre. Mais malgré le lien privilégié entre les chefs et le ciel, il n'avait que rarement revu son meilleur ami. Jusqu'à la veille; une nouvelle guerrière devrait se présenter devant eux pour recevoir ses neuf vies et son nom... Car à présent, son ami pouvait goûter un repos mérité.
Sa silhouette encore petite et fine au milieu des guerriers, Nuage d'Or s'était installé pour la cérémonie, un peu plus loin de son meilleur ami et de sa famille - Aigue-Marine et Petite Améthyste offriraient chacune une vie, elles aussi... Le novice à la pelisse étoilée souriait: c'était un bonheur bien plus que mérité. Mais ça, ils auraient tout le temps de le vivre - pour l'heure, la nouvelle venue, dont le nom l'amusa quelque peu, recevait ses premières vies. Des vies qui s'appelaient humilité, foi, loyauté, justice, courage; et lui, comment nommer la sienne ? Son regard d'un jaune éclatant se voila, comme si les soleils se cachaient une seconde derrière quelques nuages, et il reprit le fil des souvenirs, pour trouver ce qu'il cherchait. Les mots ? Il improviserait, sans doute. Mais il fallait au moins qu'il sache quoi lui donner, quoi lui offrir. Clan des Étoiles, il avait passé des lunes là, à ne rien faire, à l'écart du temps, n'observant la danse des saisons en contrebas que depuis le ciel, et à cet instant, les grains dorés du sablier se raréfiaient, sans qu'il ne sache quoi dire: quelle ironie !
Et puis soudain Il comprit Il savait quoi donner De sa vie d'apprenti Quelque chose De précieux Et de beau Qu'il aurait aimé Plus présent
En voyant Taupe retourner vers le Clan tout parsemé de l'éclat des astres, sentant une patte le pousser tout doucement en avant, le novice tâcha de s'avancer, droit, encore un peu petit par rapport à la femelle qui se présentait devant eux aujourd'hui; mais il avait les Étoiles avec lui, maintenant, comme elle les aurait aussi, alors... Cette pensée lui donna de l'assurance. Il releva doucement la tête vers la nouvelle, et esquissa un sourire chaleureux, juste pour elle.
« Bonjour, Écaille d'Or. Tu ne me connais peut-être pas... Je m'appelle Nuage d'Or, et j'étais apprenti de ton Clan, en même temps qu'Étoile de Pierre - mon meilleur ami. C'est dire si ça fait longtemps ! »
Il rit, taquin, avant de continuer.
« Je suis content de t'offrir une vie. »
Même si la sienne avait été brève Il lui souhait une longue vie heureuse Une vie de tendresse, de douceur Avec les feuilles, les fleurs du printemps Qui bourgeonnaient dans le murmure de l'eau Avec le soleil et les proies, la nature clémente Cette même clémence qui aurait tout changé Cette même clémence qui l'aurait sauvé Peut-être Il ne saurait Jamais
Nuage d'Or chassa cette pensée en demi-teinte qui lui serrait le cœur, et s'approcha encore un peu, pour appuyer son museau contre l'épaule de la jolie chatte rousse et crème; c'était comme ce baptême, ce baptême auquel il n'avait pas eu droit, ce baptême qui n'aurait jamais lieu, pour qu'on lui donne son nom de guerrier... C'était un contact léger, éphémère, comme la caresse d'une plume, et pourtant, à travers ceci, il lui donnait sa vie. Il lui offrit la beauté des paysages et le bonheur du Clan, quand le temps se faisait paisible; il lui offrit ses souvenirs d'amour, avec celle qu'il avait aimée - juste pour qu'elle comprenne, un peu: oui, il avait désobéi au Code, mais il était vraiment, sincèrement amoureux. Il lui montra le moment où tout avait changé, celui où sa sœur et Nuage Bleu l'avaient pris sur le fait - et n'avaient rien dit, avec indulgence. Il lui montra aussi les guerriers des landes, et le jour où son meilleur ami avait perdu un œil pour sa petite histoire - simplement parce que les chats du Vent, eux, ne voulaient rien entendre. Cette patrouille avait été terrible et douloureuse... Plus que la douleur, c'était la tristesse qui dominait - et quand il lui montra sa mort, il n'y avait que le regret. Mais avant de se séparer d'elle, il lui offrit une dernière vision, un rêve fait des centaines, des milliers de fois, celui d'être pardonné, celui que sa faute ait pu être rachetée, dans un monde où son histoire n'aurait pas eu à être finie si tôt.
Il éloigna doucement sa tête Après un dernier battement de cœur Pour lui sourire gentiment, timidement D'une voix calme, il lui souffla alors:
« Avec cette vie, je t'offre la clémence. Qu'elle te guide, quand tu verras d'autres félins faire de mauvais choix... Personne n'est parfait, et je te souhaite de savoir pardonner. De ne pas juger avec trop de sévérité, de ne pas trop aisément condamner. »
Il lui offrait la clémence qui lui avait manqué Et lui offrit un dernier sourire ensoleillé. Un sourire rassurant, accompagné de quelques mots.
« Mais je t'offre aussi la clémence pour quand tu feras des erreurs, toi aussi. On en fait tous... Ne sois pas trop vive à condamner - ni les autres, ni toi-même. Au revoir, Écaille d'Or... On se reverra un jour, le plus tard possible j'espère ! »
La vie qu'il lui avait offerte, finalement, c'était celle, encore jeune, d'un apprenti; Une fleur délicate, arrachée par une tempête impitoyable. Mais surtout, l'espoir. L'espoir que les choses changent. Que le Clan trouve la paix, avec Écaille d'Or. Parce que le novice avait fait des erreurs, certes; mais il restait loyal à la Rivière. Toujours. Il inclina la tête en signe de respect, lui lança un dernier regard, un souhait; Puis il s'éloigna, pour céder sa place à la prochaine personne qui donnerait une vie.
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La référence de Vague :
Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :
Autre Mumuse :
Cuuuuute :
L'adorable bébé qui aurait pu naître de Matin Embrasé et sa Muse (Merci à Rui pour la réalisation du délire)
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Sujet: Re: Neuf vies - end 11.10.18 21:40
Personnage joué : Moustache Grise, le grand-père d'Étoile d'Or
neuf vies Ici, tout n'est que douceur et volupté - le luxe on y reviendra, la vie immatérielle se passe des commodités terrestres. Mon corps de poussière d'étoile se passe aussi de la morphine, je ne souffre plus, je ne sens plus, je suis bien plus heureux. Bien plus sain. Les problèmes ne nous suivent pas la mort, la chanson s'arrête, les emmerdes ne peuvent plus revenir dans les refrains ; maintenant je refuse de travailler, je refuse de saigner, je ne suis que paix là haut, trop haut, si haut, et plus rien ne me touche.
Et je ne touche plus rien.
La mort a parfois un arrière-goût de regret, tout de même. Celui de ne pas voir ma famille grandir, les petits devenir adultes. Ma petite-fille qui se retrouve propulsée dans notre stratosphère. Les vis que nous lui donnons, la seule attache qui me relie encore à la terre qu m'a vu naître ; je ne suis pas un sage, je ne suis pas un guérisseur, et les minettes ne rêvent plus de moi - je suis une constellation à la dérive, bientôt perdue dans les affres de l'oubli. Cette cérémonie, c'est mon chant du cygne.
Les fils de nos offrandes se déroulent, Écaille, non, Étoile d'Or les reçoit toutes. Parfois, elle tressaille, elle sert les dents ; j'espère ne pas la blesser trop, je sais que la gamine a souffert quand son père, mon idiot de fils, et le fils de mon fils ont tous deux disparus dans un coup de blizzard, et moi, moi le vieux, moi l'aigri, je n'avais plus la tête à la compassion pour elle, j'étais rongé par mes démons personnels et mes plaies christiques. Ce que je veux lui donner, c'est l'ardeur, la rage de vaincre, le goût de la victoire. Qu'elle soit la plus brillante de la famille.
Petite Écaille. T'as bien grandi, gamine, bien plus que ce que je ne pensais. Tu sais, je regrette de ne pas avoir été plus là, à la fin. J'ai pas été le meilleur des grand-pères, je le sais bien, et je te demande pardon pour ça.
J'abaisse la tête vers elle, touche son front de mon museau. Ça va commencer, je le sens.
Je suis content de t'offrir une vie, un dernier cadeau en somme. Je veux te donner l'ardeur qui m'a animé jadis, que tu sois la plus féroce, la plus impitoyable et la plus belle de notre Clan, que tu ne t'arrêtes pas, jamais, que tu fasses de nos frères et sœurs les meilleurs guerriers de la forêt, les plus vaillants ; qu'ils te ressemblent, gamine.
Je romps le contact entre nos deux corps, et je sens le passage du pouvoir mystique, comme un souffle chaud, ardent, entre nous. Souvenirs de brûlure qui part de ma gueule, et vient caresser celle de ma petite fille. Ne prends pas feu, Petite Écaille, la Rivière a besoin que tu gardes la tête froide.
Rends moi fier petite, et ne me rejoints pas trop tôt. Je ne bouge pas de toute façon.
Dernières paroles, mon temps presse.
Prends soin du Clan, Étoile d'Or. Rivière Sombre, Nuage d'Oiseaux et moi t'aimons.
Le sablier se retourne, et je laisse ma place.
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Sujet: Re: Neuf vies - end 10.03.19 12:10
Le suivant à s’approcher, alors que Taupe rejoignait déjà le rang de ses ancêtres, était un chat un peu plus petit qu’elle. Sa fourrure, dorée comme de l’or, brillait car parsemée de poussière d’étoile. Il semblait recouvert d’un métal précieux.
La guerrière puisa dans sa mémoire sans toutefois parvenir à poser un nom sur ce visage inconnu. Mais si elle ne le connaissait pas, son sourire réchauffa toutefois tout son être, comme si il faisait déjà partie d’elle, partie des nombreux chats qui avaient déjà croisés sa route.
« Bonjour Écaille d’Or, tu ne me connais peut-être pas… Je m’appelle Nuage d’Or et j’étais apprenti de ton clan, en même temps qu’Étoile de Pierre, mon meilleur ami, c’est dire si ça fait longtemps. »
Son rire cristallin s’envola dans les cieux, se répandant dans l’air comme des milliers d’étoiles.
« Je suis content de t’offrir une vie. »
Elle assimila les informations. Nuage d’Or formait un lien, un pont direct entre Étoile de Pierre et elle. Il avait été son meilleur ami, et une perte précoce pour le grand mâle bleuté. Un instant, elle se demanda si son ancien chef l’avait nommée ainsi, Écaille d’Or, comme un hommage à son défunt ami. Si c’en était effectivement la raison, elle s’en sentait flattée, mais indigne de porter la même insigne que feu l’apprenti qui lui faisait face, paradoxalement si plein de vie.
« C’est un honneur pour moi de te rencontrer, Nuage d’Or. » Lui miaula-t-elle solennellement.
La rouquine n’eût guère le temps de s’appesantir sur les formalités : Nuage d’Or approchait déjà, et sa truffe vint effleurer l’épaule de la guerrière, comme une douce caresse, sans violence aucune, seulement de la pureté. Elle ferma les yeux, se sentit s’envoler, légère comme le vent, légère comme l’innocence d’un apprenti. En un instant, elle reconnu ses terres, la douce brise du printemps, le clapotis léger de la rivière qui s’écoule, le chant délicat des oiseaux. Ses terres, qui l’avaient vue naître, grandir, espérer, mûrir. Ses terres, où il faisait si bon vivre. Et puis il y eut l’amour. Elle qui ne l’avait jamais encore ressenti, su toutefois le reconnaître. Ce n’était pas de l’amour fraternel, ou de l’amitié, c’était l’amour qui prend aux tripes, qui vous chatouille le ventre, qui vous transporte. Mais c’était aussi la peur : la peur de se faire surprendre en bravant l’interdit, la peur de la sanction, des regards. La peine, parfois, de ne pas pouvoir vivre comme on l’entend, de ne pas pouvoir s’afficher au grand jour. Mais toutes ses émotions valaient la peine d’être vécues, car l’amour, le vrai, quand on a la chance de le trouver, prend le pas sur tout le reste. Mais l’amour conduit aussi à l’imprudence. Une seule négligence et la faute fut découverte. Nuage Bleu tint sa langue, mais toute vérité finit un jour par éclater. Avec violence, l’idylle se déchira : Nuage d’Or perdit la vie, et Nuage Bleu laissa son œil. Et si la colère d’un guerrier trahi avait laissé place à l’indulgence, la compréhension, la discussion ? Nuage d’Or coulerait alors sûrement encore des jours paisibles à la Rivière, Étoile de Pierre aurait vécu avec ses deux yeux, et non détenteur d’un bagage aussi lourd à porter, aurait peut-être résisté à la maladie.
« Avec cette vie, je t’offre la clémence. »
Lui miaula doucement Nuage d’Or, alors que la guerrière revenait à la réalité, ouvrant ses deux yeux embués par l’émotion.
« Qu’elle te guide quand tu verras d’autres félins faire de mauvais choix… Personne n’est parfait et je te souhaite de savoir pardonner, de ne pas juger avec trop de sévérité, de ne pas trop aisément condamner. »
Elle hocha la tête, émue, acceptant volontiers cette nouvelle vie, qu’elle espérait pouvoir honorer.
« Mais je t’offre aussi la clémence pour quand tu feras des erreurs, toi aussi. On en fait tous… Ne sois pas trop vive à condamner, ni les autres, ni toi-même. Au revoir Écaille d’Or… On se reverra un jour, le plus tard possible, j’espère ! »
Cette vision avait remis en cause toutes ses convictions. Elle avait toujours cru que le code du guerrier était évident et simple à honorer, avec un peu de volonté. Mais parfois, les sentiments étaient plus complexes qu’il n’y paraissait. Lutter contre eux était difficile.
« Au revoir Nuage d’Or… Merci infiniment... »
Ses remerciements s’envolèrent. Elle pouvait entendre dans sa voix toute son émotion. Personne ne l’avait prévenue que cette cérémonie serait aussi dure et intense, mais peut-être que c’était voulu. Taire la difficulté et la richesse de cette rencontre avec les Étoiles permettait de conserver des émotions pures et spontanées.
***
La silhouette qui s’avançait cette fois vers elle lui était familière. Elle s’imposa à elle comme un vieux souvenir et, tellement surprise de le rencontrer là, Écaille d’Or eut un hoquet de surprise. De bonne surprise. Elle papillonna, se refusant le droit de pleurer devant son grand-père. Elle voulait lui montrer qu’elle était devenue une chatte forte, fière, digne des histoires de héros qu’il lui avait raconté jadis.
« Papy... » Souffla-t-elle, sans gêne aucune.
« Petite Écaille. T’as bien grandi, gamine, bien plus que ce que je ne pensais. Tu sais, je regrette de ne pas avoir été plus là, à la fin. J’ai pas été le meilleur des grand-pères, je le sais bien, et je te demande pardon pour ça. »
Petite Écaille… ce nom lui paraissait si loin à présent, vestige d’un temps où elle pensait que tout n’était qu’innocence, joie et insouciance. Moustache Grise se trompait : il avait été le meilleur des grand-père qu’elle aurait pu avoir. Héros de guerre, formidable raconteur d’histoires, il avait été son modèle, et il l’était toujours. C’est lui, ainsi que son père biologique, qui lui avait donné la volonté de se battre pour devenir une grande guerrière. Étoile de Pierre, à partir de cette petite étincelle de volonté, avait attisé la flamme. Elle s’en voulut, que toutes ses années depuis sa mort, Moustache Grise ait été persuadé d’avoir été un mauvais grand-père.
« Je suis content de t’offrir une vie, un dernier cadeau en somme. »
Reprit-il de sa voix rocailleuse.
« Je veux te donner l’ardeur qui m’a animé jadis, que tu sois la plus féroce, la plus impitoyable et la plus belle de notre Clan, que tu ne t’arrêtes pas, jamais, que tu fasses de nos frères et sœurs les meilleurs guerriers de la forêt, les plus vaillants ; qu’ils te ressemblent, gamine. »
Les mots la touchèrent droit au cœur. Ils finirent par résonner dans son crâne alors que ses yeux se fermaient, lorsque la truffe du grand mâle vint toucher son front. Là, juste entre ses deux yeux, une vive chaleur se matérialisa. Elle pensa tout d’abord qu’il s’agissait du souffle de son aîné, mais lorsqu’il rompit le contact, elle persista, enflammant ses veines pour se propager dans tout son corps.
« Rends moi fier petite, et ne me rejoints pas trop tôt. Je ne bouge pas de toute façon. »
Elle hocha la tête, et Moustache Grise conclut :
« Prends soin du Clan, Étoile d’Or. Rivière Sombre, Nuage d’Oiseaux et moi nous t’aimons. »
Ses yeux s’embuèrent d’entendre ces noms, d’entendre cette déclaration, jamais dite auparavant.
« Je te le promets, Moustache Grise. »
Promesse solennelle. Il ne lui restait plus que deux vies à recevoir et elle rejoindrait les vivants.
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Sujet: Re: Neuf vies - end 05.02.20 23:43
Personnage joué : Plume de Mésange - Soeur d'Étoile de Corbeau et de Rivière d'Azur
Plume de Mésange était au premier rang pour assister au baptême de chef d’Écailles d’Or. La femelle attendait sagement son tour, la queue sagement enroulée autour des pattes, son visage arborait un air serein mais noble. Et puis, Moustache Grise se leva et offrit sa septième vie à Écailles d’Or. La femelle savait. Son tour était arrivé.
Alors que le grand-père de la jeune cheffe rejoignit les rangs des défunts, la guerrière bicolore se leva, son pelage saupoudré de poussière d’étoiles ondulant à chacun de ses pas. Elle s’arrêta juste devant la jeune femelle dorée, la saluant d’un signe de tête.
- Bonsoir, Écailles d’Or. Je suis contente de te voir arriver si loin et honorée de pouvoir t’offrir une vie.
La chatte bicolore se pencha et de la truffe effleura le front de la cheffe avant d’y coller complètement son museau. Elle parla d’une voix calme et posée, presque comme un murmure rassurant :
- Avec cette vie, je t’offre la confiance, particulièrement envers les autres. Tu es peut-être jeune, mais aussi pétrie de bonnes intentions. Tu ne prends pas de décision au hasard, et c’est tout à ton honneur. Mais, il faut que tu apprennes à t’ouvrir un peu plus envers ton Clan. Tu verras que tes alliés sont plus nombreux que tu le pense et beaucoup sont prêt à défendre ton honneur. Fais leur confiance ! Tu ne seras jamais seule pour protéger ton Clan.
La femelle prit une légère pause avant de reprendre.
- Et fais nous confiance. Nous serons toujours là auprès de toi pour t’aider et te guider.
La femelle commença à s’éloigner à pas lent. En plein progression elle s’arrêta et se retourna une dernière fois vers Écailles d’Or, lui adressant ces derniers mots :
- Le clan des Étoiles à bien choisit. Sers bien ton Clan, Écailles d’Or, et il te le rendra au centuple. Tu possèdes des alliées dignes de confiance.
Puis, saluant la jeune chatte d’une ondulation de la queue, la femelle rejoint le rang des guerriers étoiles, laissant place au prochain, ne lâchant pas la meneuse des yeux, prête à acclamer son nouveau nom.
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Ciel crache en #82C46C.
Merci à Loupiot pour cette Ciel qui rigole (je le dirais jamais assez à quel point je l'ADORE) La signa a été faite par moi
Ancien personnage:
(Merci Waki pour le dessin)
Waffle, ancien chat domestique devenu guerrier du Tonnerre.
:
(Merci à Rui pour la réalisation du délire)
