THE PROPHETIES BEGIN
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Thème X - Terres Inondées
 
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 Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end

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Arc-en-Ciel
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MessageSujet: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty09.01.22 22:25

Il savait que Coup de Foudre allait finir par venir. Il le devait. Il avait juste prit plus de temps que d’habitude. Mais qu’importe le résultat était là. Le futur chef était prêt à prendre ses neuf vies. Waffle se leva et se posta devant la foule.

- Coup de Foudre, bienvenue à toi en ce lieu. Nous t’attendions. Es-tu prêt pour la cérémonie ?

Waffle s’approcha de Coup de Foudre. Le mâle tigré passa devant Plume Duveteuse et Vent du Désert sans leur accorder un seul regard. En ce moment, seul comptait le nouveau chef. Le matou s’arrêta devant le bengal, l’observant silencieusement d’abord, comme s’il le jugeait. Puis, il parla.

- Avec cette vie, je t’accorde le Pardon. Les idiots ne savent pas qu’ils sont idiots. Alors, pardonne leurs bêtises, qu’elles soient dites ou faites, et montre leur le bon chemin à arpenter.

Puis, s’approchant d’un pas supplémentaire, le mâle gris-brun posa sa truffe sur le front du Bengal, partageant sa vie.

Mimolette s’amuse avec une petite chatte blanche tachetée de brun, Camembert, sous la surveillance de leur parent, Flute, un chatte blanche ressemblant beaucoup à Cri du Coeur et Rosier, un mâle brun sombre et tigré. Une main s’empara de la petite chatte blanche, qui poussaient des cris de terreur, poursuivie par Mimolette. Mimolette fut soulevé du sol par Flute tandis que Rosier lui barra le passage, l’empêchant d’intervenir. Il ne put que regarder, impuissant, sa soeur disparaître, hurlant sa terreur. Il s’en voulait de n’avoir rien pu faire.

Mimolette, un peu plus grand, se faisait enlever à son tour. Il avait peur, il ne voulait pas partir avec des inconnus. Il avait beau supplier ses parents de l’aider, Rosier et Flute le regardaient en souriant lui souhaitant une heureuse vie et de bien grandir. Waffle ne comprenait pas, il voulait vivre avec ses parents et sa soeur, pas des inconnus. Il avait fait le tour de son logement, aucune issue. Une fois encore, il ne pouvait rien faire. Et il s’en voulait profondément.

Waffle, plus grand, arpente les rues. Parfois seul, parfois avec une chatte rousse tigré, Honey Pancakes. Il cherche sa soeur. Il cherche une trace, une odeur, une touffe de poil peut-être. Il cherche désespérément. Sans trouver. Est-ce qu’il s’y prend mal ? Est-elle encore dans la ville ? Est-elle encore en vie ? Il cherchait, sans trouver. Il s’en voulait. Ne pouvait-il pas faire mieux ?

Enfin un indice. Waffle avait trouvé un indice. Une rue, en plein centre-ville. Il avait surmonté de nombreux obstacles. Mais, il y était. Il avançait dans l’allée mais se fit couper le chemin par trois chats tous plus gros que lui. Des chats qui le menacèrent. Effrayé, il s’enfuit. Hors de danger, il s’arrête. Ces chats étaient un obstacle supplémentaire. Pourtant, il ne voulait pas abandonner, cette fois-ci. Il pouvait faire quelque chose. Rentrant chez lui, il réfléchit aux contes qui lui racontait son père. Le lendemain, il entrait dans la forêt pour la première fois pour observer les chats sauvages.

Il avait observer les chats sauvages jusqu’à pouvoir les intégrer le Clan du Tonnerre plus tard. Son intégration s’était bien passé, mais il n’avait eu qu’un aperçu idyllique de la vie de Clan. Il avait déchanté, le jour où Étoile de Suie s’était allié avec les Lunar Pods pour déclarer une guerre. Le pire, ce fut quand on lui ordonna d’enlever des chatons. Et lâche qu’il était de ne pas avoir affronter sa meneuse, il avait obéit comme un mouton. Il s’en était énormément voulu après coup, et il s’était promis de surveiller les petits.

Mais Petite Améthyste mourut. Parce qu’elle avait essayé de s’enfuir. Les petits n’étaient pas censés être séparés de leur mère. Il avait au moins pu alléger sa conscience en ramenant le corps de la chatonne à son Clan puis le reste des chatons. Il avait même pu venger la petite en emmenant le renard se faire écraser sur la route. Mais quand même. Jamais la petite n’aurait dû être retirée du giron de sa mère.

L’erreur qu’il ne s’était jamais pardonné, ce fut après la bataille contre le Clan du Vent. Il avait prit un sale coup sur la tête, il n’avait jamais su ce qui s’était passé mais il avait perdu l’audition. Ou bien peut-être que ça avait commencé avant ? Il ne savait plus très bien. Mais il était certain d’une chose : il avait pris peur. Peur d’être renvoyé du Clan pour son incapacité à chasser désormais. Peut-être que Secret du Firmament aurait pu le soigner, s’il lui en avait parlé.

Mais sa fierté était toujours là. Et s’il ne savait plus ce qu’il avait voulu prouver en partant seul à la recherche de Curieuse Pénombre, il était certain qu’il n’avait pas réussi. La seule chose qu’il avait trouvé, c’était la mort. Et dès lors, il n’avait plus rien à prouver. Mais il avait été idiot, il ne le savait que trop bien.

Finalement, arriver au Clan des Étoiles lui avait apporté une certaine paix avec lui-même. Il avait toujours fait en sorte d’être irréprochable, mais il n’avait jamais réussi à atteindre la perfection. Parce qu’elle n’existait pas. Il ne l’avait compris que dans son après-vie. Et ça lui avait permis d’être en paix avec lui-même. Mais aussi avec les autres qui l’avaient déçus de son vivant.

Le mâle brun-gris rouvrit les yeux pour les poser sur le mâle charcoal et lui murmura ce qui serait probablement son ultime conseil.

- Tout le monde fait des erreurs. Mais le plus important c’est de savoir reconnaître les siennes et de se pardonner. Tu pourras ainsi pardonner aux autres. Et c’est comme ça que vous pourrez aller de l’avant.

Sa vie transmise, le grand mâle se redressa et tourna le dos au nouveau chef pour rejoindre les étoiles. Mais avant, il lui jetta un dernier regard, doublé d’un sourire et alla doucement caresser sa joue du bout de sa queue, dans un geste d’affection. Ou peut-être bien d’amour, lui seul le sait.

Waffle avait accompli sa dernière mission. Il avait réussit à mettre de côté sa fierté pour demander pardon pour ce qu’il avait dit ou fait. Il pouvait donc s’assoir avec le reste du Clan des Étoiles pour observer le reste de la cérémonie, un léger sourire aux lèvres. Il était content de lui. Il avait enfin pu faire la paix avec lui-même.

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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty14.01.22 22:28

Personnage joué : Mirage du Désert
Petite OST because I can : Charon’s Burden

Les yeux rivés vers la frontière qui la séparait de Suie, Mirage du Désert attendait. Elle tendait l’oreille, espérant pouvoir entendre, peut-être, ne serait-ce qu’un miaulement de sa bien aimée. Mais le temps passait, changeait la triste Reine en une statue de pierre, immobile. Le temps passait, et il passait seul. Cruel, froid, refusant de porter avec lui les espoirs de la défunte.
Il y eut quelque chose, un jour, soudainement. Comme un soulagement pour les Étoiles, un « enfin » fatigué d’attendre : le Clan du Tonnerre avait décidé de retrouver son astre. La femelle sable bougea une oreille — premier mouvement depuis des années peut-être. Ce n’était pas ce qu’elle attendait, mais enfin, quelque chose l’appelait. Elle se leva, toujours aussi belle même dans sa lassitude la plus profonde, et s’en alla rejoindre les siens.

Graine de Tournesol fut le premier. Elle les ignora presque, désinvolte comme à son habitude. Il lui donna une vie, celle du Pardon, et puis voilà. Elle aurait aimé qu’on pardonne à Étoile de Suie. Si seulement. Elle était consciente de la gravité de ses crimes; jamais l’ancienne meneuse ne pourrait poser ne serait-ce qu’une griffe sur ces terres sacrées.
Puis vint le silence. Et vint son tour. « On garde pas le meilleur pour la fin ? » railla-t-elle dans un petit sourire, tout en s’approchant du bengal. « Toujours une aussi belle gueule pour un sale con pareil. Tu changes pas. »
C’était faux. Coup de Foudre avait changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Moins volatile, moins je-m’en-foutiste, plus terre-à-terre. La vie l’avait blessé, alourdit, mit une grosse claque en pleine gueule et puis voilà. N’importe qui le connaissant depuis longtemps l’aurait reconnu dans son regard — c’était un chat différent de celui qu’elle avait connu qui se tenait devant elle. Elle ne l’avait jamais vraiment observé, mais elle savait. C’était une étoile après tout. Elle dominait le monde.

« Avec cette vie, je t’accorde l’Amour. L’Amour sous toutes ces formes : celui que tu connais bien comme ceux que tu ignores encore. Celui qui laisse indifférent, celui qui ne dure qu’un soir, celui qui blesse à vouloir en crever, celui qui rend ivre, celui qui donne l’illusion d’être immortel et plus encore. Celui dont toi et ton Clan avez besoin. »

Sa vie défila devant ses yeux, tandis qu’elle passait d’un chat à un autre. Pour un temps seulement, jusqu’à ce que Coup de Foudre l’utilise allez savoir comment et à vrai dire elle s’en foutait, c’était pas son affaire.
Au début, ce fut tout doux. Elle ressentit cet amour, si pur, si infini, si indescriptible qu’elle avait partagé avec sa mère, du temps où elle était encore Petit Désert. Il ne s’arrêta jamais, mais se transforma tout simplement en quelque chose d’autre : moins dépendant, mais toujours aussi fort. Il y eut ensuite l’amour pour ses premiers amis, l’amour de la nature, l’amour pour son plat préféré, l’amour tout simple et tout nu qui flotte autour du monde sans frontière ni personne pour lui dire quoi faire. L’amour propre, ses premiers amours envers elle même quand elle commença à prendre son temps pour se faire belle tous les matins. L’amour pour son Clan, l’amour pour le temps, l’amour pour la vie.
Et ceux deux amours là.
Son amour pour Étoile de Suie, d’abord. Il était si chaleureux, si vivant, si pétillant, aussi ! Un sourire se dessina sur ses babines — ça lui avait manqué, tellement manqué. Elle en boirait jusqu’à en crever une seconde fois si elle le pouvait. Elle se sentait transportée, légère, capable d’atteindre le soleil et de le dévorer pour ne faire qu’un avec lui.
Puis son amour pour ses enfants, qu’elle ait accouché d’eux ou non. Inqualifiable, inconditionnel. Un amour plus puissant que tout ce qu’elle n’avait jamais connu : plus puissant que quatre Clans réunis. Plus puissant qu’un Lunar Pod. Un amour qui déchire, qui angoisse, qui tord et triture l’esprit nuit et jour, sans cesse, jusqu’à la fin des temps.
La plénitude et le bonheur se transformèrent en mille coup de poignards, en la douleur la plus vive que l’on pouvait ressentir. Même le coup de son assassin ne lui avait jamais fait si mal, mais relever la tête et voir Coup de Foudre subir le même sort rendit la chose un peu plus supportable. Cette douleur atroce et infinie de laisser ses enfants derrière soi, de perdre celle qui représentait le monde à vos yeux, haïe par tous les chats de la forêt. Cette douleur de perdre ses enfants, de les voir s’échapper pour ne jamais revenir, de devoir les laisser partir trop tôt. Cette douleur de les voir triste, en colère, perdus, sans rien pouvoir faire. Cette douleur propre à l’amour, cette douleur qui témoigne de la véracité et de la puissance de cette chose qui, quelques secondes plus tôt, la faisait voler de bonheur.
Et voilà. C’était fini. Comme si rien ne s’était passé, tout était redevenu calme. Ça avait du durer une fraction de seconde, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Elle n’en savait rien. Sa seule certitude était que désormais, Coup de Foudre portait sa vie.

« Avant d’essayer d’aimer les autres, aime toi un peu plus, Coup de Foudre. J’me trompe peut-être hein, mais j’ai rarement vu un chat autant prendre soin de lui qu’il se déteste. Enfin bref. »

Mirage du Désert retourna à sa place, à côté de Graine de Tournesol. Le suivant se préparer à partir. Avant qu’ils n’échangent une troisième vie, elle ajouta une dernière chose : « Prend soin des enfants. »
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Eclipse Rousse
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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty14.01.22 23:35

    Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Minitop_by_ellexa007-dbgrjjoTu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Dc6sne1-91271925-1abe-4146-90a1-aeab75cb6ec7.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcL2M1ZDg5ZGM1LTU3MGUtNDIyMC05YzM5LTIzZWIzMjkwZGQ2M1wvZGM2c25lMS05MTI3MTkyNS0xYWJlLTQxNDYtOTBhMS1hZWFiNzVjYjZlYzcucG5nIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0
    TU NOUS AS FAIT ATTENDRE - Lune 6 - Age éternel 14L.


    La première fois, j'avais été étonnée d'être choisie pour une vie. Toute nouvelle étoile, perdue dans mes retrouvailles avec des proches disparus. Cette seconde fois, l'étonnement restait présent, mais moindre. Pas étonné de donner une vie, mais d'en donner une au futur chef du Tonnerre. Moi, petite chatte de la Rivière partie espionner la Lune, me voilà cible préférée des Etoiles pour donner des vies aux nouveaux meneurs.

    Ca faisait mal de donner une vie.

    C'était une sorte de punition peut-être, d'avoir regardé un autre Astre ? De le regarder toujours en secret, non pas pour sa croyance mais pour mon aimé ?

    Soit, j'étais heureuse d'y participer, et je ne regrettais pas, si elles voulaient me faire culpabiliser. J'ai fait ce qu'il me semblait juste.

    Puis revoir Coup de Foudre était toujours spécial, qu'il m'annonce ma grossesse, qu'il s'engueule avec une Etoile, ou qu'il vienne enfin chercher ses vies après tant de lunes ! Beaucoup lui en veulent mais je trouvais que ça lui ressemblait, de surprendre, du peu que je le connaissais. Et même si des Etoiles lui ralaient dessus, il y en avait au moins neuf présentes pour l'accueillir. Deux chats du Tonnerre s'avancèrent en premier. C'était lors de ma mort que j'appris l'héroisme de Graine de Tournesol d'avoir ramené un chaton à la Rivière, comme je l'avais fait avec Petit Blaireau. La seconde, je la connaissais moins. Je savais juste qu'elle était toujours postée à la frontière de la Forêt Noire. Un amour emprisonné ? Chaque fois que je la voyais, je compatissais.

    Mon tour vint, personne pour me pousser à y aller. J'étais moins impressionnée par mon ami que par une cheffe de la Rivière qui me dépassait déjà lors de mon vivant ! Mais je ne le respectais pas moins. Petite Etoile perdue parmi les Grands, j'avais une vie à honorer une nouvelle fois.

    " Foudre, foudre, foudre. Ca fait longtemps, mais pas tellement non plus. Tu ne me feras pas pleurer cette fois ! Avec ma vie, je t'offre le sens de la Justice. Même si nombreux te contredisent, utilise la pour mener ton clan vers ce qu'il y a de mieux pour vous. "


    Et je tendis mon cou fort, car a chaque fois il était plus grand -ou je rapetissais ?-. Lors du contact, il se passa des éclats de vie où je dus me battre pour atteindre ce qui me semblait juste. Que ce soit contre des chats d'une secte pour ramener un chaton à ses parents, ou simplement argumenter contre un apprenti machiste que non, les félines en avaient aussi dans la cervelle, ou pour finir, avoir le droit d'aimer des chats malgré des règles. Avec mes pattes ou avec mes mots, je m'étais battue et si quelques fois j'avais échoué, c'était sans regret.

    La vie que j'ai menée me semblait juste.


_________________
Taupe

#ffcc99

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Dernière édition par Nuage d'Eclipse le 26.02.24 20:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty16.01.22 16:50


Cérémonie des vies
avec les donneurs de vies

Le temps est long pour le Clan des Etoiles. Cela fait de longues lunes que je suis parti mais Coup de Foudre n’a jamais voulu venir nous rendre visite. Je n’ai pas été le meilleur des meneurs et mon règne fut court : j’erre dans le Brouillard Infini depuis ma disparition en compagnie de ma belle Abeille. La vie d’avant me manque et j’ai fait de nombreuses erreurs que j’aimerais corriger, je sais que cela est impossible. Lorsque j’arrive dans la combe étoilée suite à l’appel des demandes de vie de Coup de Foudre, je remarque quelques silhouettes qui me sont familières. Je me faufile, la tête basse, espérant que ma présence ne soit pas mal interprétée par tout le monde et que chacun accepte ma présence ici, aujourd’hui. J’aurai énormément donné pour avoir ma place avec les étoiles afin de pouvoir rendre visite à mes proches qui me manquent.

Graine de Tournesol est le premier à s’avancer. Je le salue brièvement d’un hochement de tête. La relation entre Coup de Foudre et le matou tigré était très fusionnelle et a dérangé bon nombre de membres du Clan du Tonnerre. Je les regarde échanger quelques mots. Je frissonne en me rappelant moi-même ma récupération de vie et je souhaite à mon ami que cette vie ne lui fasse aucun mal. Lorsque le matou tigré se retourne, il laisse sa queue glisser sur la joue du jeune meneur, plein d’affection.

La seconde à s’avancer est Mirage du Désert. Je ne l’ai que très peu connu. Le discours qu’elle présente me touche directement droit au cœur. Je ferme les yeux un instant et me laisse porter par l’ensemble de cet échange et me dit que mon tour ne devrait plus trop tarder. Je me concentre et ne prête pas attention à ce qu’il se passe ensuite. Les yeux toujours clos, je sens Mirage des Dunes se rapprocher de nous. C’est mon tour ?

Une autre femelle – écaille de tortue – s’avance et s’approche à son tour de Coup de Foudre. Elle lui offre la justice. L’étau se resserre autour de moi et je commence à appréhender : quelle vie vais-je lui donner ? comment est-ce que je vais m’exprimer ? Je ferme une nouvelle fois les yeux et calme ma respiration. La justice était une bien belle valeur et j’espère que le Clan du Tonnerre va perdurer avec chacune des valeurs qui viennent d’être transmises à Coup de Foudre. A moi.

C’est le grand moment. Je m’avance de quelques pas, tremblant. Je finis par trébucher et me rattraper avant de m'échouer lamentablement au sol. Je suis extrêmement gêné et jette un rapide coup d’œil à mes camarades pour du réconfort que je ne trouve pas. Faire face à Coup de Foudre est quelque chose de très lourd et de très compliqué pour moi. Je m’assieds et inspire un grand coup avant de reprendre :
« - Coup de Foudre, mon ami. Avec cette vie, je te donne la tolerance. C’est l’une de tes plus grandes qualités et il ne faudra jamais que tu la perdes de vue. Donne le meilleur de toi pour prendre soin de ton Clan, car oui, c’est le tien aujourd’hui. »
J’ai le cœur lourd et mes yeux se remplissent de buée car les larmes ne devraient pas tarder à couler. J’ai beaucoup de remords et aujourd’hui est sans doute le dernier jour ou je pourrai communiquer avec lui alors il me faut tout dire :
« - Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour ma … notre famille. Prends soin de Source. »
Je lui en dois tellement. Il a élevé ma fille comme si c’était la sienne. Ma jalousie sur son rôle de père m’a longtemps dominé mais aujourd’hui, je suis fier qu’il puisse prendre soin d’elle depuis mon absence. Ma truffe s’approche de la joue de mon ami et l’effleure pour lui transmettre cette vie. Je recule d’un pas, sachant que je dois laisser mon tour. Je fais demi-tour et me dirige vers mes camarades des étoiles, jetant un dernier coup d’œil à mon fidèle ami :
« - Tu me manques, mon frère. »



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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty23.01.22 23:19

Personnage joué : Jolie Abeille

Jolie Abeille n’avait aucune idée de sa raison ici. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne se sentait certainement pas digne de faire partie d’un événement aussi important que la cérémonie des vies d’un chef. Et pas n’importe quel chef, Coup de Foudre, qui ne repartirait pas de la combe étoilée avec ce nom. Si sa première impression sur le matou fut l’image d’un vautour, il avait gagné son respect et sa plus profonde gratitude, car il avait été bien plus présent pour sa fille qu’elle, à qui ce devoir incombait. Honte et regret revenaient à la charge, comme de nombreuses fois depuis bien longtemps, même avant le Brouillard Infini, avant sa fin, dans sa taverne avec Raton. Raton, qui était bien la seule figure réconfortante parmi ses visages, de chats du Tonnerre qu’elle n’avait pas ou peu connu.

Le premier chat était un tigré, accueillant le meneur tant attendu. Il était vrai que le temps s’était écoulé , le Tonnerre n’avait pas eu d’Etoile pendant un bon moment. Le Pardon. Ce fut ensuite le tour d’une femelle et oh comme ce discours trouvait un chemin en elle. L’Amour. Un Amour qui l’avait détruite, mais aussi construite, qui lui avait apporté les pires peines et les plus belles joies.

Ce fut le tour de Taupe, et la revoir arracha un sourire à Jolie Abeille, malgré toute son anxiété. La Justice.

Raton s’avança et elle essaya de faire passer tous ses encourages implicitement, elle peut sentir à quel point les émotions le submergent, elle aimerait se serrer contre lui pour lui apporter tout le réconfort dont il a besoin, mais ce n’est certainement pas le moment pour cela, ce n’est qu’une question de temps, cependant. A la place, elle se contente d’écouter les mots de son bien-aimé, tout en étant en accord avec lui.

C’est à présent à son tour. Sa patte tremble tandis qu’elle la pose pour un premier pas, mais les autres suivent. Voilà qu’elle se trouve à présent en face de Foudre, oh comme elle avait hésité pour cette vie, qu’elle ne méritait même pas de donner, mais le choix était fait :

« Avec cette vie, je te donne la compassion. Qu'elle guide tes décisions en tant que chef, en tant que chat »

Elle pose alors son museau au-dessus des yeux du chef, et sa vie défile. Les yeux avec Ruisseau, sa mère tant aimé, la figure si intimidante de son père, la stupéfaction et la peur l’ayant submergé quand elle entendit le projet de ce dernier de la marier avec Lapis Lazuli, bien plus âgé qu’elle. L’apprentissage, la rencontre avec Raton, cet amour interdit, qui lui donnait l’impression de marcher sur des nuages, tout en l’étranglant de culpabilité. L’annonce de sa grossesse, si terrifiante, et si réjouissante. La proposition d’Hibou, qui avait son éternelle gratitude, pour qui elle nourrissait un grand sentiment d’affection. La séparation de ses trois filles et le déchirement qui en suivit. Voir deux d’entre elles grandir, et revoir pour la première fois Source avec Coup de Foudre. Revivre avec Raton et cette fameuse tanière.

Elle s’écarta, plongea son regard bleu dans celui ambré et murmura, quelques mots, alors qu’elle aurait voulu en dire tellement plus :

«Merci… pour tout »

Dis à Source que je l’aime
Sa voix s’étrangla avant, elle ne parvint qu’à lâcher un triste sourire avant de tourner le dos au père de sa fille.

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Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Wt48
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Merci à Lou :keur:
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Queue de Lézard
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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty30.01.22 16:40

Personnage joué : Etoile de Cendre.
Ancien chef du Clan du Tonnerre.


Il s'était fait attendre. Peut-être un peu trop même, bien que tous ne semblaient pas lui en tenir rigueur : se contentant de le saluer par de charmants discours. Etoile de Cendre lui en voulait. Ou plutôt lui en avait voulu, puisqu'il avait finalement fait le bon choix.

Alors de sa mine indifférente, il attendit son tour, laissant les autres lui rendre honneur tour à tour avec leurs belles paroles propres aux étoiles. Ils avaient tous eu des vies difficiles, compliquées, d'une certaine manière et les écouter pouvait parfois déchirer le cœur du matou gris, même celle de Graine de Tournesol... Enfin, Mauvaise Graine qui avait su se faire une place dans le Clan du Tonnerre. Leurs choix avaient été mauvais, guidés par une sorte d'amour ou bien de fidélité propre aux claniques. Cela les avait fait souffrir, et les faisant encore souffrir. Mais aujourd'hui, c'est Coup de Foudre qui en payait les frais.

C'est donc dans une ultime contraction de muscles, que le cendré fit son approche. Cette étoile si silencieuse qui n'avait plus tellement donné signe d'elle. Dans la mort, comme dans le vivant, il restait ce même personnage morose à la vilaine cicatrice. Il paraissant toujours aussi vieux, prouvant que ses derniers jours n'avaient pas été si malheureux.

La tête haute, il toisait l'énergumène qu'il avait connu à un âge bien moins avancé. Il était désormais grand-père, et un peu moins frivole qu'à cette époque où le clan se reconstruisait après l'arrivée des Lunar Pods. Pour sûr qu'il avait changé, que la vie l'avait changé. Et c'est avec une certaine dignité qu'Etoile de Cendre lui confierait sa sixième vie, qui se révélerait toute aussi douloureuse que les précédentes.

« Avec cette vie, je te confie le bon sens. Tâche de faire en sorte qu'il te guide dans les bons choix, plutôt que dans les mauvais. » miaula-t-il simplement, sans discours.

Ainsi, il lui effleura le front, transmettant cette énergie incroyable et mystique que seuls les chefs pouvaient connaître.

Tout semblait si chaleureux au départ. La vie du vieux mâle n'ayant pas été si catastrophique. Après tout, il avait su trouver l'amour, celui de son frère par la réconciliation, de sa nièce par les encouragements mais aussi celui de sa compagne par sa personnalité. Et tout cela en faisant les bons choix, guidé par son instinct et son bon sens.

Puis il y eut les mauvais, ceux qu'on appelait les regrets aussi amers étaient-ils. Celui d'avoir perdu Etoile du Vautour sans vraiment le connaître. Secret du Firmament aussi, n'ayant jamais eu la capacité de la protéger. Et que dire de sa famille, qu'il avait du quitter si abruptement pour sa faiblesse et son âge, dont la canicule avait su en profiter.

Coup de Foudre était aussi passé par ces moments-là, mais peut-être qu'avec de la chance, il saurait désormais les éviter : le bon sens lui ayant été transmis.


Ainsi, la mission d'Etoile de Cendre s'achevait ici. Il se retira, prenant place auprès de ces nombreuses étoiles qui avait effectué cette même et douloureuse cérémonie qui ne tarderait pas à se conclure.

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Nuage de Blé
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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty07.02.22 21:25

Nuage du Rossignol n’avait pas eu à attendre bien longtemps. Là, le temps n’était en rien ce qu’il était ici-bas. Il n’existait plus.

Elle commençait à s’habituer à la chaleur et la tranquillité des Terres de Chasse Éternelles, et à accepter le fait qu’elle ne pouvait rien faire de plus dans l’autre monde, sinon y descendre de temps à autre, si un jour elle y était destinée. Que sa seconde vie consistait, dorénavant, à veiller sur les Clans depuis son sanctuaire de retraite, et à accepter qu’ils continueraient leur vie sans elle.

Dès que le soleil disparut derrière les falaises, elle sut qu’il était temps de se lever. Elle s’étira sur son perchoir préféré, un grand roc qui trônait au milieu d’un tas de gravats d’où déboulaient parfois quelques mulots égarés.

“J’y vais, maman. Je reviendrai bientôt.”

Du bout du museau, elle caressa la joue de Tornade Vive et s’en alla sans plus attendre.

C’était la première fois qu’elle descendait sous sa nouvelle forme dans le monde d’en-bas, et le trajet fut agréable, en dépit de l’absence de soleil direct ; Nuage de Rossignol avait appris, jadis, à apprécier le jour comme la nuit. Elle rejoignit les autres à mi-chemin du territoire des quatre Clans, où la rencontre était prévue.

C’était un petit espace dégagé au milieu de la végétation, une combe de trèfles et de mousse, surmontée de blocs de granit lisses et d’arbres et d’arbustes à feuilles caduques. Un ruisseau produisait un curieux bruit régulier en coulant sur les rochers ; trop faible pour mériter le nom de grondement, il semblait plutôt appartenir au même silence qui enveloppait le territoire du Clan des Étoiles.. Ce n’était pas un bruit que l’on pouvait écouter ; il avait tendance à étouffer tous les autres sons, de sorte que Nuage de Rossignol entendait à peine le bruissement de ses propres pas.

Plus loin, le ruisseau se muait en rivière, qui s’enfonçait sous les arbres en contrebas, territoire prisé des anciens du Clan de la Rivière ; plus loin, la végétation s’éclaircissait et s’ouvrait sur une large vallée verdoyante, bordée de tous côtés par l’écrin des montagnes. Derrière elle, les pentes boisées s’arrondissaient vers le fond d’une vallée comme des grandes jupes vertes, avant de céder la place à une plaine fertile : landes, bruyères et hautes-herbes à volonté, d’autant que la vallée se prolongeait sur une distance considérable, propre à combler tous les besoins des retirés du Clan du Vent. Plus haut, la forêt de pin naturelle faisait le bonheur de ceux de l’Ombre.

Rien à dire : c’était l’endroit rêvé pour les âmes dont la vie s’était effacée, ou brutalement interrompue (comme c’était son cas).

Les autres ne tardèrent pas à arriver, et la silhouette tant attendue se matérialisa aussitôt que les derniers arrivés se furent installés. Quelques curieux et proches, qui avaient fait le trajet pour assister à la cérémonie, se dispatchèrent alentour.

Le Chef du Clan du Tonnerre darda son regard sur l’assemblée et les solennités débutèrent.
Tandis que les élus transmettaient leur don, Nuage de Rossignol observait la scène d’un calme placide. Il y avait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi apaisée. Elle avait consciencieusement choisi la vie qu’elle donnerait à Coup de Foudre, et elle était sûre de son choix.

Quand Coup de Foudre se mit à étudier autour de lui pour connaître son prochain bourreau, Nuage de Rossignol sut que c’était son tour. Elle fit un bond et atterrit en face de lui sans lui laisser le temps de prendre la fuite : la réception des neuf vies n’était guère un jeu d’enfant, mais elle ne laisserait pas le temps à Coup de Foudre de filer en douce avant qu’elle ne lui ait donné son cadeau. Elle ricana en son for intérieur en imaginant la scène, et les troubles que cela causerait.

Puis elle lui fit face et planta son regard de braise dans les mirettes jaunes du bengale.

“Avec cette vie, je te donne la vaillance. Elle sera ta force de corps, de cœur et de courage ; le ciment de ta faculté à mener et guider ton Clan tout en restant fidèle à celui que tu es ; et, enfin, le moteur inébranlable de tes aspirations.”

Une bourrasque d’adrénaline fit bouillir son sang éthéré : surprise par l’effet, elle était loin de penser qu’elle était capable de concentrer autant de pouvoir en elle. Non contente de l’effet qu’elle laissa à Coup de Foudre, petite revanche sur le passé, l’apprentie s’assura tout de même qu’elle n’avait pas envoyé le chef dans l’espace, plus haut encore que le Clan des Étoiles…
Non, il était toujours là.
À l’expression contenue sur son visage, Nuage de Rossignol comprit qu’il goûtait encore l’idée de voguer vers des ennuis. Elle lui rendit un air entendu, qui n’avait rien à voir avec le dernier qu’elle lui avait adressé la dernière fois qu’il s’était vu.
Et elle n’ajouta rien d’autre ; un regard en disait bien plus que mille mots. Elle se retira, laissant sa place à un successeur.

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Dessin par Fira, merci à toi !
Petit Blé s'exprime en #eabd85



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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty14.03.22 19:24

Tout le monde fait des erreurs.


Les siennes avaient été de quitter sa maison, de chercher Honey Pancakes, de la voir mourir - de rejoindre le Tonnerre, kidnapper les chatons de la Rivière (ou est-ce que son crime avait été d'obéir à Étoile de Suie tout court?), d'avoir laissé Petite Améthyste mourir aux dents d'un renard (et n'était-ce pas curieux de n'avoir rien fait et d'avoir regardé depuis la hauteur de sa branche?)


Mais le plus important c’est de savoir reconnaître les siennes et de se pardonner. Tu pourras ainsi pardonner aux autres. Et c’est comme ça que vous pourrez aller de l’avant.


Il n'avait jamais pu atteindre la perfection alors à quoi bon — mais la perfection n'existait pas, pas vraiment, et toute sa quête avait été destinée à échouer et il s'était tellement voilé la face qu'il en était presque devenu sourd.

L'amour qu'il ressentit lui scia les pattes; Coup de Foudre (?) ploya, se sentit lui-même caresser la joue d'un autre chat tout en ressentant la même caresse. La vague de chagrin qui lui prit lui noua complètement la gorge.


Avant d’essayer d’aimer les autres, aime toi un peu plus, Coup de Foudre.


Ah, tout ces jeux de brise-coeur, il les reconnaissait un peu.

Il marchait dans les pas de la chatte avec la même facilité qu'il marchait dans les siens. Méthodique, mais véhiculé par cette envie irrépréssible de jouer. Et puis quelque chose qu'il comprit moins (l'amour-propre) et quelque chose qu'il ne compris plus du tout (cet amour qu'il avait pour Étoile de Suie). C'était de l'admiration, il l'avait toujours admirée — non, non, c'était de la Haine (?).

Comment avait-elle pu le tromper de la sorte, et comment avait-il pu laisser ses enfants derrière? Ses enfants! Il devait courir — le feu lui pris aux pattes, mais deux ombres se dressèrent sur son chemin et on lui saisit la nuque non plus pour jouer mais pour lui casser les os. Il cria — s'entendit crier — sentit sa gorge s'éreinter dans un cri et la douleur résiduelle monta jusque dans son dos qu'il n'arrivait plus du tout à soulever. Elle était morte, il devait se rendre à l'évidence, et lui n'était pas mieux que mort. On le haïssait dans le Clan.

Il se haïssait.


J’me trompe peut-être hein, mais j’ai rarement vu un chat autant prendre soin de lui qu’il se déteste. Enfin bref.


Et puis il devint minuscule, perdit toute sa taille durement gagnée et jalousa celle des autres. Ses petites oreilles n'intéresseraient jamais personne — pas comme celles de Groseille (?). Un apprenti se moquait de lui et il lui montra les crocs, débitant les mots d'une femelle furieuse d'être réduite à son sexe. Mais lui, tout ce qu'il voulait, c'était être aimé. Être compris, fonder une famille, qui l'aurait choisi pour lui et pas pour sa capacité de procréer. La Rivière n'était pas le lieu pour lui, il fallut voir ailleurs.

N'y avait-il pas du bon en chacun de nous? Même en Cyanure, même si au final, c'était lui qui —

La vie que j'ai menée me semblait juste, il s'entendit penser avec une voix qui n'était pas la sienne, mais qui n'avait jamais été aussi sincère à ses oreilles.


Avec cette vie, je te donne la tolérance. C’est l’une de tes plus grandes qualités et il ne faudra jamais que tu la perdes de vue.


Il devait s'avouer avoir perdu la vue lui-même, au cours de sa vie.

Il avait aimé Nuage du Firmament si fort comme une amie et il n'avait jamais vraiment compris pourquoi elle avait abandonné son brillant futur dans la guérison pour s'envoyer en l'air avec une ordure comme lui. Ça l'avait rendu furieux - Coup de Foudre se vit simultanément tenter de griffer les yeux du chat devant tout en tentant d'éviter le coup - et ça l'avait peiné car tout ça ne lui avait rappelé que sa propre solitude.

Qui ne voulait pas d'un peu de compagnie? Qui ne se sentait pas seul, parfois? Il avait aimé Plume Dorée (?) et il avait aimé Jolie Abeille, et il n'avait même pas eu droit d'élever ses propres enfants avec cette-dernière.

Ils avaient séparé la portée, et c'est Coup de Foudre, bien entendu, toujours lui, qui avait déclaré sa paternité à sa fille Source. C'était sa fille et pourtant tous les jours il le voyait traîner à la pouponnière avec la nouvelle portée en se laissant peu à peu consummer par la jalousie.

Sa petite Source ne l'aurait jamais vu plus qu'un Tonton. La jalousie s'éteignit avec la saison froide, où tout le frappa en même temps: d'abord les maux de têtes, la toux, et puis Coup de Foudre lui offrit sa tanière avec Jolie Abeille, venant tout les jours les nourrir.

Donne le meilleur de toi pour prendre soin de ton Clan, lui dit Étoile Masquée, l'apparence en pleine forme détonnant avec le malade émacié qui ondoyait sur la surface de sa mémoire, car oui, c’est le tien aujourd’hui.

Il l'aimait. Il l'aimait tellement, il l'avait tellement aimé et il aurait tant voulu qu'il le voye —


Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour ma … notre famille.

Prends soin de Source. Tu me manques, mon frère.


... Mais il ne le vit jamais plus que comme un frère.


Avec cette vie, je te donne la compassion. Qu'elle guide tes décisions en tant que chef, en tant que chat.


L'amour pour sa famille l'étouffa au même titre que la peur d'être forcé à marier Le Géant Bleu de la Rivière, Lapis Lazuli, un chat beaucoup plus âgé que lui (momentanément, il se dit qu'il avait toujours été intéressé par les chats plus âgé, parce-qu'ils étaient, en théorie, les plus sages. Avec le recul il se demandait plutôt s'il n'avait pas été amené à croire ce genre de choses car on avait profité de sa naïveté). Raton-Laveur était tellement beau, tellement libre (et tellement énervant) et chaque conversation avec lui était aussi raffraîchissant que de plonger à l'aube.

L'amour lui coura dessus comme de l'eau (il s'accrocha jalousement au souvenir de cette intimité que Jolie Abeille eut avec feu son ami); il attendait les petits d'un chat du Tonnerre, il savait que c'était interdit, il savait que la Rivière ne les accepterait jamais.

Il avait été chanceux de connaître Hibou, chanceux que ce-dernier ne couve la portée comme la sienne. Son mariage avec lui avait été le plus beau jour de sa vie, ainsi que le plus triste. Il se rappelait quand il avait vu Source marcher dans les pas de cet autre chat, de l'autre côté de la berge. Il lui avait donné son poisson pour se faire pardonner. Est-ce que Source pourrait seulement lui pardonner un jour?

La maladie le frappa à nouveau mais il n'était pas seul, dans cette tanière. Il avait Raton auprès de lui, et Coup de Foudre leur amenait à manger tout en prenant de longues heures à juste leur tenir compagnie.


Merci… pour tout. Il s'étrangla avant de pouvoir ajouter: dis à Source que je l’aime.


Et c'était vrai.

Il l'aimait comme un père, comme un oncle, comme une mère — Source saurait-elle jamais l'existence de ses frères et soeurs à la Rivière? Il aurait tant voulu qu'ils soient une grande famille, ensemble, interclan. Il aurait tant voulu manger un poisson avec elle une dernière fois...


Avec cette vie, je te confie le bon sens.


La première chose qu'il sentit fut l'élancement dans sa patte, mais il avait confiance que chaque coup valait eh bien, le coup. Dans sa périphérie, son frère, Étoile du Vautour, se battait comme un feu à ses côtés. La gloire du Tonnerre, il ne s'en souciait pas trop. Les jolis mots non-plus. Il avait aimé Feuille Urticante pour tout ses bons et mauvais côtés et il avait aimé sa nièce qui s'étant tant battue à recoller les morceaux de leur famille cassée. Il ne comprenait pas vraiment tout ce qui s'était passé entre son frère et Coeur de Serpent, mais, au final, il n'avait pas besoin de tout comprendre.

Il avait une bonne tête sur les épaules.

Une bonne tête pour suivre en tant que le Lieutenant d'Étoile du Vautour, et une bonne tête pour le succéder, même si la place de Meneur lui semblait bien vide après la mort rapide de son frère. Il mourrut tout aussi vite - son nez lui piqua des Cendres qui lui valaient la moitié de son nom et la canicule assécha tout Cerfblanc. Les jours se rallongeaient avec la misère et la désespération de trouver de l'eau.

Il n'en but pas une goutte, le bon sens lui rappelant qu'au même titre que son frère, il n'avait pas eu les vies pour protéger le Clan, alors il sacrifierait la sienne.


Tâche de faire en sorte qu'il te guide dans les bons choix, plutôt que dans les mauvais.


Il mourrut aimé, auprès de sa compagne, de ses filles, n'ayant nul-doute qu'elles réussiraient à s'en tirer sans lui.


Avec cette vie, je te donne la vaillance.


Ses yeux grands yeux s'ouvrirent sur toute la curiosité qu'il avait du monde autour de lui. Les lois qui les régissaient, les histoires qu'on lui racontait (les rumeurs qu'il aimait propager). Il voulait tout connaître. Il voulait tout comprendre — leur père, Coeur de Puma, rôdait autour d'eux sans ne jamais les laisser explorer, lui et son frère, et bien qu'il l'aimait de tout son coeur et qu'il ne voulait jamais le voir triste, cette tristesse était une part d'eux depuis la mort de leur mère. Il l'avait toujours su, mais le monde était d'une richesse infinie et il se rappelait le sommet de l'arbre à observer l'horizon, avec Lycaon, à parler d'un ailleurs chimérique.

Puis il vieillit, fut nommé Nuage, et le chef (?) ne se nomma pas comme son mentor comme il l'eut espéré, nommant plutôt sa fille. La décision lui parut insensée, c'est pourquoi il suivit le chef après-quoi. Il le vit s'éloigner du campement, s'approcher des Rochers du soleil, et il fit face à la tanière de Renard d'un angle complètement différent qu'il l'avait fait dans ses précédentes vies — ce qu'il vit furent des os sous lequels on ajoutait des fleurs pour couvrir l'odeur. La panique le prit. La peur, l'incompréhension et la furie subséquente.

Tout les jours qui suivirent il eut l'impression que sous cette première couche intacte de terre tout ce qui s'y trouvait étaient les secrets enfouis du Clan qui s'y décomposaient.

La pluie lui martela le dos et lui brouilla la vue.


Elle sera ta force de corps, de cœur et de courage ; le ciment de ta faculté à mener et guider ton Clan tout en restant fidèle à celui que tu es ; et, enfin, le moteur inébranlable de tes aspirations.


Lui-même aurait souhaité être aussi inébranlable, aurait souhaité ne pas avoir courru de la sorte, aurait souhaité reconnaître les grondements du Monstre qui allait lui fondre dessus au dessus de celui de ses propres sanglots.

On rompit la connexion.

Il se déchirait en deux — tout son corps lui criait, lui suppliait d'arrêter ce qu'il était en train de faire. Ou était-ce lui? Était-ce sa propre voix? Il ne se reconnaissait plus.

Ses paupières papillonèrent dans le brouillard et il secoua sa tête avec violence, ravivant le souvenir du dernier jour d'Esprit du Loup et de sa plainte qui avait résonné dans le campement longtemps après sa mort. Sa tête cassée à lui; le futur probable qui l'attendait quant à la sienne. Est-ce que c'était en train de lui arriver?


Coup de Foudre rouvrit les yeux — non.


Coup de Foudre rouvrit les yeux, ses yeux, la vision trouble sous les gerbes de larmes qui n'en finissaient plus de ruisseler sur ses joues. Le souvenir se juxtaposa à la noirceur de la Grotte de la Vie quand il s'était perdu dedans, aux sédiments dans l'air et — bordel, bordel, BORDEL, il étouffait, il étouffait, il ne respirait plus il était sous les eaux il se noyait —

Combien de vies lui restait-il à obtenir? Ses yeux cafardeux foudroyèrent la guérisseuse qui l'accompagnait à côté.

J-j'veux plus.

Il se détourna, fouetta sa queue dans l'air éthéré de la Toison d'Argent. Le sifflement du vent, de son Blizzard, se mit à progressivement remplir ses oreilles, se mit à progressivement l'assourdir.

J'veux plus partir! Il feula. Tu veux rire?!

Une volte-face et ils étaient là, ils étaient tous là, il pouvait les toucher avec son nez — et il n'en se gêna absolument pas de le faire! — Waffle contre qui il frappa son front au sien en ronronnant comme un mourrant, et Taupe sur qui il frotta sa joue, Raton, Abeille, leur fourrure dans la sienne et il étreignit entre ses griffes Étoile Cendrée et Rossignol et Désert, merde...!

Vent du Nord j'en ai plus rien à foutre, il cria, entouré de tout ceux qu'il aimait, tout ceux qu'il avait jamais aimés,  abandonne-moi ici!

Qu'est-ce qui lui restait dans le monde des vivants, sinon ses enfants?

Étoile Cendrée avait raison, ils étaient grands maintenant, grands, forts, beaux, intelligents, ils étaient plus débrouillards que lui, ils étaient capables de se soutenir entre eux. Il en avait tellement marre, ras le bol du mauvais oeil et des mauvaises langues et il comprenait à la perfection cette obsession qu'avaient les vivants à se réguler jusqu'à la destruction, juste pour avoir le droit de goûter à ce Paradis (malgré toute la souffrance qui se répétait dedans).


Quelle farce!


Quelle ridicule comédie!



Dernière édition par Coup de Foudre le 18.03.22 4:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty18.03.22 3:17

Les jours avaient passé, les lunes s'étaient écoulées; du haut de la Toison Argentée, Museau Bleu regardait désormais le temps et la rivière filer. Au fil de leurs remous et de leurs courants, d'autres liens s'étaient tissés, davantage d'âmes s'étaient envolées, et les Étoiles toujours plus nombreuses veillaient à présent sur de nouvelles vies, dans les clans que l'ancienne lieutenante avait tant aimés. Après une existence de dévouement, de loyauté, d'apprentissages et de combats, celle-ci pouvait à présent se reposer et découvrait le bonheur de pouvoir vivre harmonieusement avec tous les félins des constellations, quelque soit leur Clan... Un rêve qui, à une époque, avait animé son cœur et ses pas, dans le monde d'en bas. Un rêve qui lui avait donné un nouveau souffle, lors de la guerre contre les Lunar Pods et par la suite, de son œuvre de lieutenante. Un rêve tendre comme une étreinte maternelle, doux comme une caresse amoureuse, un rêve lumineux comme un million d'étoiles et plus grand que les Quatre Chênes. Un rêve pour lequel elle aurait été prête à mourir.

« Pourquoi tant de nostalgie, apprentie ? »

La voix douce de Cœur des Cascades à son oreille ramena Museau Bleu à la réalité.

« La cérémonie des neuf vies... » murmura-t-elle en réponse.

La fourrure de son ancien mentor se pressa silencieusement contre la sienne, ses ronrons et petits coups de langue, à l'image de ceux qu'un parent offrirait à son chaton, la sécurisant et lui permettant de chasser l'émotion douce-amère qui emplissait son cœur.

« Regrettes-tu de ne pas l'avoir vécue ? De ne pas avoir reçu neuf vies ? »
« Non, évidemment... Je ne me serais pas pardonnée de survivre à Étoile d'Or. »
« Alors ce n'est pas la cérémonie en soi, le problème. »

Cette affirmation tranquille, sans jugement, ôta un poids des épaules de la princesse des eaux.

« C'est la personne à qui tu dois la donner, pas vrai ? »
« Ce n'est pas un problème ! » répliqua aussitôt Museau Bleu. « C'est... »

Les mots lui manquèrent — l'air aussi.

C'est Coup de Foudre ! aurait-elle voulu dire, comme si le nommer suffisait.

Un envol et une chute tout à la fois (comme cette nuit-là).

« On a partagé des espoirs et des rêves, aux Quatre Chênes.
Une trêve tacite, une Assemblée miniature, au sommet d'un arbre.
Aujourd'hui, lui devient chef... Mais moi, je ne guide plus mon Clan.
C'est juste étrange, un peu. J'espère qu'il saura rêver encore pour deux.
»

La belle guerrière beige et bleue n'eut cependant pas le temps de s'appesantir davantage sur ce souvenir — l'heure de la cérémonie approchait, et il était temps pour elle de rejoindre le cercle d'Étoiles qui, ce soir, attendrait la guérisseuse du Vent et le nouveau meneur du Tonnerre. Il était temps pour eux de se retrouver, enfin — pour mieux se dire au revoir.

-------------------------------

Les visages des chats d'autrefois composaient probablement l'Assemblée la plus diverse jamais vue pour une raison pareille: plusieurs Clans, plusieurs âges, plusieurs rôles. La muse de la rivière attendait son tour, observant leurs gestes et écoutant leurs voix avec ravissement — tous étaient là pour Coup de Foudre, pour qui il avait été, qui il était encore. Tous étaient là parce qu'il avait touché leur vie, de multiples façons, pour lui en donner d'autres. Graine de Tournesol, Mirage du Désert, Taupe, Jolie Abeille (si belle, pensa la princesse de la rivière en la couvant d'un regard plus doux encore), Étoile de Cendre, Nuage de Rossignol — Pardon, Amour, Justice, Compassion, Bon sens, Vaillance. Des qualités précieuses, pour celui qui devrait désormais guider et servir son Clan. Des traits de caractère qui représentaient chacun des félins s'étant approchés de lui avec dans leur sillage des poussières d'étoiles.

Museau Bleu était la prochaine en ligne, maintenant.
Elle aurait pu lui confier
le sens du devoir
la loyauté
ou encore le dévouement;
en d'autres circonstances, elle l'aurait sûrement fait.


Mais quand elle se glissa entre les rangées d'astres pour s'approcher de lui, saluant au passage quelques silhouettes amies, elle vit Coup de Foudre briser — se précipiter vers ses amis, refuser de s'en aller à nouveau, crier à Vent du Nord de l'abandonner. À ce moment précis, elle comprit que la vie qu'elle s'apprêtait à donner ne serait aucune de celles-là; le seul mot qu'elle pouvait offrir venait de s'imposer. Une qualité-flamme scintillante dans la nuit, qu'il avait ravivée après de trop nombreuses difficultés... Une flamme qu'aujourd'hui, elle pourrait à nouveau lui confier.

Un pas,
deux,
trois...

Sortie des rangs, la guerrière à la pelisse de sable et d'océan, aux yeux de jade brillant, se trouvait à présent un peu sur le côté par rapport au groupe de chats qui se fondaient l'un dans l'autre, pelisses, ronrons, queues, pattes, oreilles, cœurs à l'unisson; pour encore un battement, elle était hors de vue.

Une grande inspiration
pour trouver le courage
de la scène à venir.

Pour avoir la force de lui dire de s'en aller
alors qu'elle aussi aurait aimé
qu'il puisse rester.


Un miaulement espiègle
pour capturer son attention
quelques précieuses secondes.

« On ne me dit pas bonjour, à moi ? »

Quand le prince d'obscurité tourna ses grands yeux de soleil vers elle, Museau Bleu réalisa pleinement à quel point il lui avait manqué, à quel point elle aimait être la princesse de lune; dans ces prunelles, elle vit le blizzard, la tempête, et tâcha de lui transmettre en réponse paix, amitié, bonheur. Le souffle coupé, elle fit encore quelques pas, les derniers, sur cette fine ligne entre leurs mondes — ils avaient l'habitude, après tout, d'être funambules... Finalement, elle put presser son museau de bleuets contre la joue du bengal en un très doux salut.

Et l'espace d'un instant, plus rien d'autre n'eut d'importance.

Aujourd'hui, ils réécrivaient enfin leur dernière page. L'ancienne lieutenante était à nouveau droite et fière, sa jolie pelisse sans défauts contrastant violemment avec le corps brisé, sanglant, que Coup de Foudre avait vu s'écraser au pied des chutes... Son sourire en croissant de lune, sincère et lumineux, semblait plus facile à présent que la douleur et la peine s'étaient dissipés; pour un peu, elle aurait voulu retourner aux Quatre Chênes et proposer au fils des tempêtes de grimper à nouveau jusqu'aux cimes pour cueillir une constellation qu'ils se partageraient. Après tout, en ce moment, il lui semblait qu'elle aurait été capable de voler.

« La prochaine de tes vies sera mon cadeau, Fifou. »

J'espère qu'elle saura t'aider comme je l'aurais fait
— jusqu'à notre prochaine rencontre, mon ami.


« Ceux qui m’ont précédée t’ont déjà offert de précieuses qualités…
Avec celle-ci, je t’en confie une plus modeste, mais aussi importante : l’espoir.
»

Fermant les yeux et collant tout son corps contre celui de Coup de Foudre, Museau Bleu rassembla ses souvenirs, ses émotions et ses rêves — sans oublier, bien sûr, ceux qu'ils avaient partagés. Les scènes de son enfance avec ses frères, à se chamailler et à suspendre aux étoiles filantes des vœux par milliers, laissèrent place à son baptême et ses lunes d'apprentie auprès de Cœur des Cascades, qui lui avait donné une chance de faire ses preuves et l'occasion de briller dans un Clan pourtant misogyne; l'apothéose que représentait son nom de guerrière dans la bouche de son père, ancien chef, se transforma en lunes passées à défier l'impossible, encore et toujours, jusqu'à devenir lieutenante. En parallèle, il y eut ses enfants, de sang ou non, kaléidoscope de bonheur qui l'avait toujours poussée à continuer, malgré les pertes, les renoncements et les échecs; il y eut ses rêves, comme une lumière éternelle pour guider ses pas; le prince de la nuit et leurs discussions nocturnes qui réinventaient le monde, le rendaient plus beau.

Cette vie, la fille de la rivière la voulait tendre et douce, vive et passionnée, sincère et folle, lumineuse surtout; cette vie, c'était tout simplement l'encouragement à saisir toutes les autres et à retourner dans son monde pour encore bien des lunes. Cette vie, c'était le « merci d'avoir été là quand la nuit était sombre » qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de lui murmurer avant de disparaître, et le « on se reverra, ne t'en fais pas » qu'elle voulait lui promettre. Cette vie, c'était la sienne, simplement, et celle du bengal un peu aussi, maintenant; avec un peu de chance, c'était celle, meilleure, qu'il créerait avec leurs souvenirs pour les félins d'après.

Crée-la aussi pour toi. Tu la mérites.

Pour ses derniers mots, Museau Bleu se détacha à regret de l'étreinte qui mêlait rivière et tonnerre, ombre et lumière, et revint faire face à son ami, les prunelles de topaze et de jade se croisant une nouvelle fois. Tant de choses à dire, si peu de temps... Ce regard, ce silence, valaient tous les discours.

« Tu as encore beaucoup à vivre, et beaucoup à faire — ta place n'est pas encore ici.
Ne t'en fais pas, Fifou, on t'attendra. En attendant, vis pour nous, pour moi...
Pour tous les rêves. On est avec toi, à chaque pas. Toujours.
»

Et, du bout du museau, elle effleura la marque qu'il avait près du cœur.

Sur ce dernier point, il n'y avait rien à dire.

_________________

Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Vague_11
Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Vague_13
La référence de Vague :keur::

Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :keur::

Autre Mumuse :keur: :

Cuuuuute :keur: :

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MessageSujet: Re: Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end   Tu nous as fait attendre [Neuf vie de Foudre] - end Empty26.03.22 19:06

J'ai peur... Je suis désolée mais je- j'ai peur... Qu'est ce qu'il va se passer? Et si je ne suis pas celle qu'ils attendaient? Et- Et... Est-ce que je vais la revoir...?
C’est normal d’avoir peur, Nuage des Vents. C’est un cap de la vie qu’il faut passer, ce n’est jamais évident. Mais fais-moi confiance : tout ira bien, je te le promets. Je serai tout près de toi, je ne te quitterai pas.

Vent du Nord rouvrit les yeux sur la toison argentée. La voix de son mentor, Silence d’Hiver, raisonnait dans sa tête. Il avait eu tort sur une chose : ce n’était pas un cap de la vie à passer. Elle ne l’avait jamais passé — cette peur continuait de la suivre chaque lune; elle avait simplement appris à la garder pour elle. Déjà à l’époque, sa première crainte avait été de voir (ou de ne pas voir) Tâche d’If parmi ses ancètres. Puis à mesure que sa famille disparaissait, elle avait tenté de voir cela comme un privilège, comme une chance. Comment pouvait-elle oser se plaindre, alors que Doux Alizé était condamnée à rester là, seule, avec comme dernière image de ceux qu’elle aimait tant leur corps sans vie ?
En réalité, ce n’était rien d’autre que du poison. Des idées plus sombres que le noir germaient dans sa tête comme des mauvaises herbes. Les guérisseurs ont une conception bien différente de la mort — et si c’est ce qui leur permet de tenir debout face aux décès, de prendre plus facilement les décisions d’achever un camarade à l’agonie, c’est aussi ce qui leur faisait voir la mort comme étant une douce libération. Qu’était la toison argentée, après tout, si ce n’est un terrain de chasse paisible sans guerre, sans maladie, sans prédateur et sans famine ? Depuis qu’elle avait considéré l’idée de glisser une baie d’if dans une proie qu’elle partagerait avec Doux Alizé après la mort de Nuage de Neige, elle avait tourné le dos à sa famille à chacune de ses visites à la Pierre de Lune. Elle les verrait quand elle serait morte.

Aujourd’hui, elle faisait face à des chats qu’elle ne connaissait pas. Aujourd’hui, elle faisait face à un Coup de Foudre dont elle ignorait bien des choses. À un chat dans lequel elle n’aurait jamais cru se retrouver, et pourtant : il perdait pied, lui aussi.
Vent du Nord plissa les yeux. Devait-elle intervenir ? Elle avait accompagné le meneur du Clan du Tonnerre car Amour-en-Cage était incapable de laisser son Clan derrière — trop anxieuse, après l’accident de l’apprentie Rossignol, et celui d’une autre qui avait survécu mais dont elle ignorait le nom. Elle regarda autour d’elle : les ancètres, qui avaient donné leur vie, se tenaient là, droit comme des piquets, immobiles. Ils ne feraient rien. Ses sourcils se froncèrent : venant de leur part, elle n’était pas surprise. Elle se leva, et fit un pas vers lui, quand il cria son nom. Elle l’avait parfaitement entendu : ici, parmi les morts, son handicap n’était plus. Alors elle pressa le pas. Il la supplia de l’abandonner, de le laisser ici — et elle comprenait parfaitement, mais n’en ferait rien. Enfin, une femelle se détacha de la foule pour aller rejoindre le bengal. Une nouvelle vie, celle de l’espoir. Vent du Nord se figea, la laissa terminer, puis la regarda d’éloigner. Ils avaient l’air très proche — peut-être deux amants ? Mais ça n’avait en rien aidé Coup de Foudre. Peut-être même était-ce le contraire. Elle regarda à droite, à gauche, comme pour vérifier qu’aucun monstre ne se jetterait sur son chemin, avant de rejoindre le félin du Tonnerre. Elle aurait aimé tenir un discours similaire à celui que lui avait offert Silence d’Hiver, bien des lunes auparavant. Il n’en fut rien.

Coup de Foudre, l’appela-t-elle. Coup de Foudre, reprend toi.
Elle glissa sa tête sous son menton pour lui relever le visage, et le regarder droit dans les yeux.
Tu vois les chats là bas ? La noir et blanche (copie parfaite de Cobra) et la bengal blanche. Elle les désigna d’un mouvement de la patte; c’était si dur de les regarder pour la première fois depuis si longtemps. C’est ma petite sœur, et ma mère. Elles sont mortes peu après que je sois devenue apprentie guérisseuse. J’ai déjà pensé la même chose que toi, Coup de Foudre. J’ai déjà eu l’idée de me jeter dans le ravin en sortant des Hautes-Pierres. Je sais ce que c’est. Mais personne ne meurt ce soir. Pas moi, et certainement pas toi.
Vent du Nord détourna le regard de sa famille. Elle n’avait même pas cherché à voir l’expression sur leur visage, et ne voulait même pas le savoir. Peut-être étaient-ils déçus, peut-être étaient-ils fiers, elle n’en savait rien. Et c’était pour le meilleur.
Ça a l’air bien ici, hein ? Tranquille et loin des problèmes, c’est ça ? C’est un mensonge, Coup de Foudre. Ne l’oublie jamais. Tu vois ces proies qui… qui ont l’air toutes belles et toutes fraîches mais qui sont en réalité rongées par des vers qui grouillent sous leur peau ? Ici, c’est pareil. C’est beau en apparence, mais creuse un peu, et tu verras qu’ici ou en bas, c’est la même merde. La différence c’est qu’en bas, on peut encore faire une différence. Ici, t’es coincé pour l’éternité, et tu regardes vivre ceux qui en ont encore la chance. Regarde autour de toi, Coup de Foudre. Tous ces chats, tu les connais. Ils ont vécu avec toi, ils étaient vivants eux aussi. Ce ne sont pas des dieux, juste d’anciens mortels, avec tous les défauts et les qualités qui font d’eux ce qu’ils sont. Et tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que tous les « on-dit » sur ta personne, toutes les rumeurs, toutes les phrases blessantes, tu continueras de les entendre ici, de la même bouche que ceux qui t’ont fait souffrir. Rien ne s’arrêtera pour toi juste parce que tu meurs neuf fois. Par contre, tout va s’arrêter pour ceux qui t’attendent, là-bas.
La guérisseuse jeta un œil vers Étoile Masquée, puis celle qui semblait être sa compagne, et enfin une femelle dorée. Tous avaient évoqué des enfants, dont une certaine Source. Elle ne savait pas qui c’était, mais elle avait l’air importante.
Il y a Source qui t’attend non ? Et sans doute encore plein d’autres, même si tu veux pas l’admettre. Amour-en-Cage, elle t’aimait bien, je sais. C’est sans doute pas les seuls, pas quand je vois neuf chats morts autour de toi qui ont l’air de t’aimer autant.
Elle lui donna un coup d’épaule amical, comme pour essayer de lui changer les idées. Elle se dit que Feuille de Saule aurait peut-être fait ça à sa place, et Feuille de Saule était doué pour remonter le moral des troupes.
Il te reste une dernière vie, et après, on se casse, et on rentre. Ok ?

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