La Braise brûlera la Forêt | ft. Petite Braise -end

Δ Petit

C'était une journée comme une autre. La nuit dernière, j'avais bien profité et j'avais fais pleins de bêtises avec mes sœurs. On avait d'ailleurs bien dormi suite à cela, si bien dormi que mes cadettes ronflaient encore. Il était midi ! Maman profitait pleinement de ce moment de repos, et avait même rigolé en voyant Petite Ronce piailler dans son sommeil. Je m'étais réveillée il n'y a pas très longtemps moi, mais j'étais un peu déprimé parce que l'ennui se faisait sentir. Honnêtement, je n'avais aucune idée de ce que je pouvais bien faire. Moi qui étais d'habitude hyper imaginatif, je me sentais un peu bête. En même temps, personne n'était là. Il n'y avait que des stupides chatons nuls dans cette pouponnière. Mais... Mais oui ! Ces chatons nuls, je n'avais jamais pris la peine de les embêter ! En même temps, ce n'était pas très amusant, puisqu'ils sont nuls, mais dans un ennui pareil c'était bien la seule chose que je pouvais faire...

Lequel de ces chatons pouvais-je bien prendre comme cible ? Il y avait bien celle-là, d'un gris assez foncé, avec une mâchoire bizarre. Elle semblait si ennuyeuse... Non, pas cette stupide chatonne. Il y avait aussi ce chat, avec trois couleurs distinctes et son pelage frisé, mais il ne m'inspirait rien. Je savais que c'était le frère de Petit Orque, mais je prendrais la peine d'aller le voir plus tard quand elle serait là. Non, maintenant il y a un chaton que je remarquais bien. Il était fauve, et semblait prêt à se battre avec tout ce qui bouge, mais pas dans la gentillesse. Enfin, c'était l'impression qu'il me donnait. Voilà peut être un des chatons qui pouvait être amusant... Ou pas. Je sais pas trop. Alors pour en avoir le cœur net, je m'approchai de lui avec un grand air fier pour pas paraître ridicule dès le début, je pensais peut être pouvoir le manipuler et qu'il m'obéisse... Non, mais en tout cas il n'aurait sûrement jamais l'occasion de faire des bêtises avec moi, ça non. Il était dans les "bas rangs" de la pouponnière, ceux qui n'étaient pas dignes d’intérêt, il devrait déjà s'estimer heureux que je l'approche ! Mais justement, je m'arrêtai net. Je pourrais peut être tester un truc sur lui, un truc que j'avais réfléchi une fois pour réveiller mes sœurs, mais que je n'avais pas eu l'occasion d’expérimenter. Je partis dans le sens inverse, et sorti de la pouponnière sans même demander l'autorisation à ma maman. Pas besoin de ça, j'suis fort moi. Je cherchai dans la clairière l'objet de mon demi-tour soudain, surtout dans les recoins vers les buissons ou les petits arbustes... Ce ne serait pas facile à trouver, surtout que je sais pas chercher moi.

A force de recherche, je trouvai une petite plume, un peu trop petite à mon gout mais je devais m'en contenter. Elle était toute douce, et toute blanche. J'avais failli éternuer d'ailleurs en la prenant dans ma gueule, c'était parfait ! Sans perdre plus de temps, je revins dans la pouponnière et retrouvai ma cible. Je lui posai la plume juste sur la truffe puis m'écartai, en attendant sa réaction. Mais je ne pus m'empêcher de rire en le voyant, ce que je regretterai sûrement bien vite en voyant ses yeux brûlant comme la braise. Oops.

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▬ Guerrier

Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

▬ ft. Petit Pin

Le silence régnait dans la pouponnière avant que la vermine qui portait le nom de Petit Pin ne se dise qu'embêter Petite Braise serait une bonne idée. Innocent et idiot, le petit félin bicolore s'arme d'une plume blanche et pose sa grenade sur le museau de Petite Braise, malheureusement elle ne déclenche que l'énervement du petit félin brun, qui va sûrement faire passer un sale quart d'heure à son voisin.

Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

C’était une journée calme, délicate, reposante. Petite Braise en avait profité pour succomber au charme du sommeil, posé sur sa couchette, loin de Fine Terre. Qu’est-ce qu’il avait peur d’elle.. C’était comme se battre à mains nues contre le Lion de Némée, sans avoir la force d’Hercule. Il ne voulait pas y perdre une oreille, alors il était inutile voir idiot de se lancer dans un combat perdu d’avance. Il préférait donc se coucher un peu plus loin, seul et dans la chaleur de ce petit rayon de soleil.

Pourtant, alors qu’il se reposait, une vermine le dérangea. C’était comme un insecte, cette mouche si désagréable, qui taquine tout ce qu’elle peut comme si c’était la seule raison de sa place sur Terre. Une belle mouche à merde. Voilà, c’est comme ça qu’il décrirait ce qui venait le déranger. Petite Braise avait la tête posée sur ses pattes, en longueur, et avait les yeux fermés, mais était réveillé et toujours en alerte. Il leva une paupière quand la mouche-à-merde se mit en action, elle s’approchait du lion assoupi avec une démarche ridicule, il semblait essayé de faire le fier, la queue haute, le torse bombé. Pourtant, ce petit chieur fit demi-tour. Ridicule. Avait-il eu peur ? Petite Braise l’espérait. Il quitta la pouponnière, quel imbécile. La dernière fois que Petite Braise avait fait ça, il s’était retrouvé face à Feulement Nuageux et avait récupéré cette griffure au milieu de son visage. Elle était recouverte de quelques toiles d’araignées, rien de très grave mais assez effrayante pour un chaton si jeune ! Et pourtant, si on proposait à Petite Braise de retenter l’expérience, il n’hésiterait pas et accepterait ! Il n’aurait pas de cicatrice, et les toiles d’araignées si maladroitement mise montrait que ce n’était pas l’œuvre d’Esprit Soucieux.

Enfin bref, la vermine revenait à l’assaut, Petite Braise gardait toujours ses paupières délicatement fermées, et en souleva une avec une flemme astronomique. Petit Pin, si c’était bien cette mouche-à-merde, ne l’intéressait que très peu. C’était un Faible, dans la boîte des «Faibles ». C’était la chair à canon, celle qu’on envoie en premier sur le front pour tester le terrain.
Le Faible se dirigeait vers Petite Braise, une plume entre les crocs. Maintenant, le sang-mêlé en était sûr, c’est bien lui qui était sujet aux espérances du chat bicolore. La petite plume blanchâtre que Petit Pin tenait se libéra de l’étreinte de ses crocs, pour doucement chuter sur le museau de Petite Braise, qui gardait toujours les paupières closes. Que c’était fatiguant. La vermine se mit à rire. Un grondement grimpa en flèche dans la gorge du chaton brun, qui se redressa lentement, de toute sa hauteur, la plume toujours sur sa truffe. Ca le chatouillait, mais il ne ferait pas le plaisir d’éternuer au microbe. Même si celui-ci était plus vieux, il n’en restait pas un poil plus petit que Petite Braise, qui le regardait de façon hautaine, et de laisser tomber la plume aux pattes de son camarade. Il gronda encore plus, il était plus imposant et massif que Petit Pin, il était effrayant et semblait bien musclé pour son âge, même si encore un peu rondouillard. Il fixait les prunelles vertes du chaton bicolore.

« - Tu te crois drôle ? »

Lâcha le félidé brun d’un ton sec et mauvais, avec cette voix faiblement aiguë qui laissait déjà deviner le ton grave qu’il aura une fois adulte. Ses babines se recourbèrent, alors que ses vibrisses s’avançaient et que ses dents se dévoilaient. Il fit un semblant de feulement, il avait l’air bien menaçant aux yeux des chatons. Il allait lacérer les oreilles de ce petit fumier avant de lui enfoncer la gueule dans la terre.

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Δ Petit

Et j'avais bien eu raison de m’inquiéter ! A peine m'étais-je mis à rire, que ce chaton -bien plus jeune que moi je le rappelle !- grondait d'une grosse voix. Il avait déposé la plume tout près de moi, mais maintenant j'en avais surtout plus rien à faire. Ce qui m'embêtait un peu, c'est qu'il était désormais aussi gros que sa voix. En fait, il était plus grand que gros. Même si ça se voyait qu'il n'aurait pas dû manger cette souris sur le tas de gibier en trop ce matin. Mais dans tout les cas, cet énorme chaton était si énorme qu'il me faisait presque peur. Enfin, non non non ! Je suis le plus fort, je n'ai peur de rien. Je.. J'étais juste impressionné parce qu'il était plus grand que moi. Et plus imposant, mais ça c'est pas bien compliqué. D'habitude, j'étais le plus grand, avec mes hautes pattes je courais partout et tout le monde pouvait me voir, mais lui, c'est certain qu'on ne pouvait pas passer à côté. Je suis sûr que le gibier en le voyant fuirait, je suis donc par extension sûr qu'il sera un piètre chasseur. Normal, je suis le plus doué.

« - Tu te crois drôle ? »

Quel chieur ! Même s'il était imposant, il me laissait le gout amer de l'ennui dans la gorge. Je sais pas si ça se dit, mais on me contredis pas. En clair, ce stupide chat avait juste l'air ennuyant à mourir. Il n'avait même pas rigoler, et quand il s'énerve, il n'est même pas marrant. On peut pas s'amuser ici, il se prend pour qui sérieusement ?!

- Parfaitement ! Par contre, toi, t'as juste l'air ennuyeux à s'en décrocher la mâchoire !

Bim ! J'allais montrer à cette stupide boule de poils qu'on agace pas le super Petit Pin ! Qu'est-ce qui m'avait pris de me frotter à lui ? C'était bien le chaton le plus chiant de la pouponnière ! Par contre, euh... Le feulement qu'il venait de lâcher était un peu perturbant. Et puis voilà qu'il montrait les crocs maintenant ! Non mais, c'est qui celui là ? On redescend un peu, je t'ai JUSTE posé une plume sur la truffe !

- Eh mais faut te détendre toi ! T'as jamais appris à rire, ça se passe comment ?!

Feulai-je à mon tour, la rage montant petit à petit. Mais une idée germait dans ma tête. Et si j'essayais de le faire rire ? C'est bien une mission pour l'agent Pin, ça. Pfff... C'était complètement stupide comme idée en fait. Et puis quoi encore ? Comme si j'allais aider cet idiot ! Il ne connaissait pas les blagues ? Les bêtises ? Rigoler entre frères et sœurs ? Eh bien, ce n'est certainement pas moi qui lui montrerais ! Je repris, mon poil se dressant pour avoir l'air encore plus grand. J'eus tout de même un frisson, ses yeux menaçants ne m'attireraient que des ennuis, je le savais. Maman ne serait pas contente. Et alors ?

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Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

▬ ft. Petit Pin

Le silence régnait dans la pouponnière avant que la vermine qui portait le nom de Petit Pin ne se dise qu'embêter Petite Braise serait une bonne idée. Innocent et idiot, le petit félin bicolore s'arme d'une plume blanche et pose sa grenade sur le museau de Petite Braise, malheureusement elle ne déclenche que l'énervement du petit félin brun, qui va sûrement faire passer un sale quart d'heure à son voisin.

Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

« - Parfaitement ! Par contre, toi, t'as juste l'air ennuyeux à s'en décrocher la mâchoire ! »

Il commençait à bouillonner intérieurement. On pouvait voir dans ses prunelles bleutés une flamme dansante qui commençait à naître sous la braise. Un grondement grandissait dans sa gorge, et son feulement semblait avoir secouer le petit chat tuxedo. Ses longs crocs aussi fins qu’une aiguille reflétaient le peu de soleil qui passait dans la pouponnière. Petite Braise se rendait bien compte que son voisin s’était mit dans une merde qu’il n’attendait pas.

« - Eh mais faut te détendre toi ! T'as jamais appris à rire, ça se passe comment ?! »

Appris à rire ? Est-ce que tu vis avec Fine Terre en guise mère toi ? Est-ce que ton père t’ignore comme si tu n’existais pas ? Je n’ai pas ma chère petite maman pour me couver, ou encore des oncles et cousins à ne plus pouvoir les compter ! Je n’ai personne moi, personne à part Petite Cendre ! C’est bien la seule ! Se disait le petit chat roux en son fort intérieur. Il bouillonnait, de plus en plus, il allait sûrement entrer en éruption si il continuait comme ça. Et c’est ce qu’il fit. Sa rage se déversa lorsqu’il se redressa rapidement, levant sa patte comme une guillotine, plaçant cette épée de Damoclès juste au dessus de Petit Pin. Il en était trop tard pour le petit. Les lames s’abattirent sur le chaton noir et blanc, et d’un geste rapide et précis, lui griffèrent le visage. Trois entailles décoraient l’oeil gauche du petit tuxedo. En quelques instants, le sang commençait à pointer, décorant son petit pelage fin de ce liquide poisseux.

« - Me détendre ?! Qui es-tu pour oser me donner des ordres ? »

Le matou se tenait presque au dessus du petit chat, qui était tomber à terre sous le coup. Petite Braise lança un nouveau feulement, encore plus menaçant. Il ressemblait à un fauve, un fauve énervé et en cage. Ca ne prévoyait rien de bon pour les autres, d’avoir un félin avec si peu de sang froid. Il faudra le dresser. Mais ce n’était clairement pas Petit Pin qui pourrait faire ça.

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Δ Petit

Oof. Il était si énervé que j'aurais cru voir de l'eau bouillir. Bon, j'avais jamais vu ça en vrai, mais maman nous avais dit que ça n'arrivait que quand il faisait très très très chaud. Et là, il faisait très très très, trop chaud. Mais qu'il était chiant ! Mais... Vu sa tête là... Oh.. Il semblait comme, préparer un sale truc... Je...

J'ai rien eu le temps de répliquer. De penser, ou de faire. Ça s'est passé très vite. J'avoue que je n'ai même pas tout compris. Il m'a renversé, violemment, et je me suis fracassé la tête contre le sol. J'étais un peu abasourdi déjà, c'est sûrement pour ça que je n'avais pas tout suivi. Et puis sa patte. Son énorme patte, bien plus grosses que les miennes. Ses griffes, toute blanche, puis ces mêmes griffes, cette fois si tachées de rouge. Et la douleur. Mon œil me faisait mal. Très mal. J'ai jamais eu aussi mal. Mon oeil gauche. Il était fermé. Sur mes tempes, quelque chose de visqueux coulait. Et du rouge aussi. A terre. J'ai compris qu'il avait osé lever la patte sur moi, et j'ai pris peur.

« - Me déten ...-tu pour ... ordres ? »

J'entendis la moitié de sa phrase, tant j'étais dans l’incompréhension. Non, je ne comprenais pas, pourquoi un chaton qui avait la moitié de mon âge m'avait fait ça, alors que je ne voulais que m'amuser, que je ne cherchais qu'à me sortir de mon horrible quotidien ennuyant, de sortir de ce refrain que certains cherchaient à m'imposer, simplement parce que je voulais rire, moi.

Il était au dessus de moi. Avec mon œil droit, je le voyais. Il était gros. Il avait l'air féroce. Pourtant, je n'avais rien fait. Je ne cherchais plus à prendre le dessus sur lui. Simplement à garder le peu de dignité qu'il me restait, là. J'étais en colère, moi aussi. Mais je ne l'exprimais pas, là non. Avec ses yeux, son regard, il aurait pu me tuer. C'était comme si ses prunelles n'étaient plus bleues, mais rugissantes telles les flammes. C'était vraiment flippant. Et je ne comprenais pas.

Je fis l'effort de rouler sur le côté. Je voyais des perles de sang tomber sur mon passage, et je les fixais d'un œil apeuré, mais surtout interrogatif. Je me relevai tant bien que mal. Mes pattes tremblaient. Mais pourtant, j'ose le regarder dans les yeux. Oui, lui, l'abruti. J'étais enragé, et maintenant j'allais le lui dire. Je comprenais toujours pas pourquoi, mais il m'avait déclaré la guerre. Et contrairement à lui, moi, j'avais des alliés.

- T'as foutu quoi là ? T'avais tant dormi que t'avais besoin de te défouler ? Va falloir arrêter de ronfler autant, pépère...

J'avais dit ça d'une voix faible, mais provocatrice. Oui, j'osai le provoquer. J'avais peur pourtant. Mais je n'allais pas baisser les armes, non, peut être qu'il gagnerait une bataille, mais la guerre, jamais. Le feu ne reprendra pas le dessus sur l'immense et dense forêt. Il restera toujours un arbre debout.

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Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

▬ ft. Petit Pin

Le silence régnait dans la pouponnière avant que la vermine qui portait le nom de Petit Pin ne se dise qu'embêter Petite Braise serait une bonne idée. Innocent et idiot, le petit félin bicolore s'arme d'une plume blanche et pose sa grenade sur le museau de Petite Braise, malheureusement elle ne déclenche que l'énervement du petit félin brun, qui va sûrement faire passer un sale quart d'heure à son voisin.

Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

Son voisin était à terre, il pouvait lire la peur sur son visage. Il avait attaqué un camarade de clan ? Oui. C’était une terreur, un animal enragé, en cage. Il allait être dangereux si il continuait sur cette voie. Si il avait su que ce même chat frêle à terre le défigurerait un jour, peut-être n’aurait-il pas agit comme ça. C’était pourtant écrit dans les étoiles, comme pouvait le lui répéter Fine Terre « Il y en a qui sont taillés dans du mauvais bois ». Et elle avait raison, du plus mauvais bois que celui qui forge son père semble impossible, il était le pire des vices. Le rouquin pouvait lire l’incompréhension sur le visage du petit bicolore, comme si cela était écrit, comme si son expression le criait. Il ne voulait que s’amuser, et ça, ça horripilait Petite Braise. Vivement qu’il dégage de cette pouponnière, ce mange-merde.

Petite Braise se tenait au dessus de lui, le plaquant au sol avec son ombre. Le liquide poisseux qui dégoulinait de la tempe de Petit Pin s’étalait sur le sol avec une lenteur effrayante. C’était pourtant si joli, le sang embrassait avec douceur le sol, l’enlaçant de sa couleur pourpre. Le rouquin gronda de nouveau, il menaçait le petit félin frêle, frêle comme une branche que Petite Braise pourrait briser en un seul coup de patte. Il avait réussit à soumettre son voisin, qui restait à terre en voulant éviter l’affrontement. Il avait gagné la bataille. Et il allait tout faire pour gagner la guerre.

Il voyait très bien que son camarade restait à terre pour garder sa dignité, il était en colère, il était presque impossible de cacher au rouquin ce sentiment. Etait-il autant en colère que Petite Braise ? Peut-être pas. Petite Braise est l’incarnation même du péché capital qu’est la Colère. Petit Pin avait peur, et il ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

Le tuxedo roula tant bien que mal sur le côté, pour se déloger et pouvoir se redresser, ce qu’il fit avec difficulté. Le sang qui dégoulinait laissait des petites perles de fleurs rouges sur son chemin, comme si le petit Poucet marquait son chemin pour ne pas se perdre. Le rejeton des Flammes voyait bien comment le tuxedo fixait ces perles, avec effroi, et avec une énorme dose d’incompréhension. Les pattes du bicolore tremblaient, et pourtant il osa plongé le seul œil qui lui restait dans le regard embrasé du rouquin. C’était un affront, voulait-il prendre un nouveau coup ? Le fils des Flammes savait très bien qu’il avait le dessus. Il avait la force d’agir et n’avait pas besoin d’user de son agilité pour le poursuivre. Petit Pin était enragé, mais ce n’était pas assez pour retirer un seul sentiment de peur ou de crainte au félidé roux. Voulait-il la guerre ? Seul, Petite Braise pensait pouvoir affronter une armée à mains nues.

« - T'as foutu quoi là ? T'avais tant dormi que t'avais besoin de te défouler ? Va falloir arrêter de ronfler autant, pépère... »

Ces mots arrachèrent un grondement grave et menaçant à la gorge du félin des Flammes. La voix du petit noir et blanc tremblait, presque autant que ses pattes d’ailleurs. Elle était faible, et pourtant avait cette touche si désagréable de provocation. Osait-il provoqué le brasier ? Quelle mauvaise idée. Il avait peur, et ça Petite Braise le savait. Cette odeur si âcre qui souligne la crainte, qui fait qu’un ennemi peut vous sentir à des kilomètres pour vous porter le coup fatal.

Le rouquin fit un pas en avant, sa lourde patte tachée de sang frappant le sol avec menace. Si Petit Pin osait, Petite Braise oserait le frapper de nouveau. Les reines n’étaient pas présentes, et les deux trois qui restaient dormaient tellement que même le bruit de l’affront ne les réveillèrent pas. Le rejeton des Flammes poussa un feulement, bien dessiner, bien dresser, et bien grave. Il cracha sur son ennemi, le menaçant et le surplombant de nouveau. Il était grand pour son âge, plus que Petit Pin, ce qui semblait presque rare. Il était grand, et fort. Musclé, avec une longue pelisse rouquine telle les flammes qui dévorent la forêt en été. Il allait le frapper encore et encore, jusqu’à ce que son voisin baisse les armes et abandonne l’affront pour aller se soigner. Il n’aurait pas le choix, il ne se soumettrait pas et il ne serait pas faible face à eux.

« - Répètes vermine? »

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Δ Petit

La haine reprit le dessus, laissant mes interrogations de côté. L'abruti lâcha un énième feulement rauque qui me fit frissonner. Le sang et la peur brouillait mes sens, et je ne distinguais plus qu'une vulgaire forme rousse, ainsi que deux perles ambrés trônant au milieu de sa face, presque triomphantes. Je ne tiendrais plus longtemps debout, et si je m'écroulais, l'écervelé me laisserait pourrir sur place.
Il s'avança, me surplombant de toute sa taille, ne me laissant guère d'autres choix que la fuite ou la soumission.

- Répètes vermine ? me cracha-t-il. Un autre frisson parcourut tout mon corps, apeuré. J'osai regarder une dernière fois ses yeux enflammés, avant de décocher : Pourquoi ? Tu.. tu es sourd peut-être ?

Aussitôt, je me détournai aussi vite que je le pouvais, me défaisant de son emprise dominatrice, préférant fuir. C'était lâche. Mais se soumettre était pire. Et je jouerai la carte de la mort plutôt que le déshonneur une autre fois. Sur le pallier de la pouponnière, alors que mes pattes supportaient à peine mon poids plume, que je tremblais de tout mon être, ma vue brouillée et ma dignité souillée, je lui adressai une dernière parole, presque dans un murmure :

- Ce n'est pas finit. Tu vas l'payer cher, pauvre con.

Je m'enfuis dans les secondes qui suivirent, en prenant la direction de la tanière des guérisseurs. Mais je voulais arriver vite, et j'avais mal économisé l'énergie qui me restait : sur le chemin, je m'écroulai, ne trouvant plus la force de me relever. J'étais trop affaibli, lâche, et trop faible. Le faible que j'avais toujours éviter d'être.

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Et que le Pin s'incline sous les Flammes..

Le matou roux lâcha un feulement lorsque Petit Pin ouvrit de nouveau sa gueule. Il gronda en s'approchant encore. Avant de pouvoir faire quoi que ce soit, le petit tuxedo prit la fuite vers la sortie de la pouponnière. Sur le palier, il marmonna des mots que Petite Braise n'entendit pas. Il fit de grandes foulées pour le rejoindre, mais le petit était déjà dans le camp. Sur le palier de la pouponnière, le rouquin observa son camarade fuir en trombes, s'écroulant bientôt à mi-chemin de la tanière du guérisseur, sûrement de fatigue et de faiblesse.

Petite Braise ravala sa fierté et quitta la pouponnière. Il pouvait blesser un camarade mais pas le laisser agoniser au centre du camp. Il n'eut qu'à faire quelques foulées rapides pour le rejoindre, et rapidement il l'attrapa par la peau du cou. Il savait que Petit Pin ne pourrait rien faire, par faiblesse et car il le tenait pas la nuque. Immobile. Etait-il inconscient? Rapidement le chaton roux traîna son camarade jusqu'à la tanière d'Esprit Soucieux et de Nuage de Corbeau. Il rentra dans la tanière et dû sûrement s'expliquer à ses aînés, il assumerait ses actes et les conséquences qu'elles auront.

HRP:

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