L'Amitié C'est Surfait [Feat. Rouge Pivoine] -end

Un instant, j'ai l'impression qu'il ne va pas réagir et passer à autre chose – comme je l'aurais fait à sa place, l'air de rien, comme si tout cela importait peu, alors que mes oreilles étaient grandes ouvertes …

- Je rêve ou tu viens de me faire chanter??

Je souris. La remarque n'est donc pas tombée dans l'oreille d'un sourd …

- Oh noooon, pour ça, il me faudrait une bonne raison, dis-je en minaudant un peu, la bouche en cœur.

Je ne me suis pas compromise, lui s'est mis sciemment dans une position délicate, si tant est qu'il dit la vérité. Mais imaginons qu'il ne mente pas … alors pourquoi ? Juste pour s'amuser ? Parce qu'il sait que je ne vendrai pas la mèche de si tôt ? Parce qu'il m'aime bien et veut me mettre dans la confidence ? Ou bien juste pour jouer … Je remonte les yeux et le museau vers lui puis l'interroge du regard comme s'il pouvait lire dans mes pensées.

Je te comprends un peu, le jeu est trop beau pour ne pas se laisser tenter …

- Que dirais-tu d'entendre … mes plus beaux projets pour mon Clan ?

Un souffle dans sa nuque, une griffe sur un terrain miné.
Soit il me suit, soit il me fuit. C'est maintenant que je saurai si je peux voir en lui un allié.

HRP:

Malgré l'amas de poil qui en sortait, ces oreilles étaient en effet loin d'être sourdes.

— « Oh noooon, fit donc Rouge Pivoine à sa question, étirant sa syllable comme une menteuse, pour ça, il me faudrait une bonne raison. »

Et Coup de Foudre eut un sursaut de rire, et monta vite une patte à ses babines pour se retenir d'éclater en de bruyantes esclaffées en l'étouffant en tout petits sons car croyait-elle vraiment qu'à cet instant il lui confiait un secret??

Tout le Clan du Tonnerre savait pour lui et ses "manigances", et c'est justement à cause de la réputation qu'il s'était faite là-bas qu'il arrivait si facilement à dissimuler ses alliances interclan (ou bien à cacher Secret du Firmament derrière Nuit Hivernale)... C'était le « me » dans « Tu viens de me faire chanter? » qui était important et alors qu'elle le regardait comme si elle le comprenait (comme si!), il retrouva son superbe en secouant tout doucement sa tête, car comme elle était divertissante!

Elle lui plaisait.

— « Que dirais-tu d'entendre … mes plus beaux projets pour mon Clan ?

Pourquoi pas il lui aurait répondu en relevant les yeux mais le souffle chaud dans sa nuque lui renvoya la secousse d'un frisson de l'échine à la queue et il se rendit docile à cette chaleur, se rabaissant, légèrement, pour tout aussi légèrement laisser son poids retomber contre la guerrière en lui vrombrissant en retour:

— ...À condition d'en trouver une?... ♡ Une bonne raison pour le faire chanter.

Quoiqu'elle détenait maintenant peut-être mieux qu'une information à retourner contre lui, maintenant. Elle tenait sa curiosité. Un souffle - il n'avait fallu qu'un premier contact sous la forme d'un souffle pour lui faire complètement oublier le prêle, à côté, et la mission qu'il s'était donnée de le déraciner... En se sentant tomber et s'abaisser il se retint la chute complète en glissant sa tête sous la sienne, puis tiqua de l'oreille comme quoi il lui était tout ouïe.

Si ce contact servait à lui présenter sa nuque (pour lui ouvrir d'autres opportunité à souffler dessus, par exemple) il aidait aussi à se faire plus petit qu'elle, à l'élever, en quelque sorte, et la flatter d'un sentiment de supériorité. À l'époque c'était la tête d'Étoile de Suie qu'il soutenait de la sorte et à qui il offrait volontiers la nuque. Il se rappelait qu'il se collait parfois tellement fort contre sa gorge qu'il réussissait à amoindrir ses grondements et le souvenir lui arracha un sourire, car son imagination l'avait devancé dans les étapes. ...Il voulait entendre ses plans avant, merci bien, et il fantasmerait après, s'il vous plaît.

Sexy boy, Air

J'avale ma salive discrètement. Je sens mes poils se hérisser lentement dans ma nuque, incontrôlables. Le désir me griffe le cœur ... je lèche ma patte distraitement, je me la passe sur l'oreille d'une façon désinvolte. Oh non, ce n'est plus tant ce qu'il sait que je veux. Maintenant, c'est beaucoup plus simple ...

« ...À condition d'en trouver une?... ♡ »

Mes os entrent en résonance avec la vibration de son corps. Nous sommes tous deux esclaves des mêmes vices ... Mais pour moi, le plus dangereux est l'Envie ... Celui qui me prend mes paroles aériennes pour les transformer en torrents de lave.

« Je pourrais ... »

Je profite des mots pour glisser à nouveau un souffle chaud et fou dans sa nuque, qui se perd quelques instants plus tard près de l'oreille du bengale. Ma patte écrase sa plante, mes griffes s'y plantent et l'emprisonnent, la froissent – même si j'aimerais qu'elles s'enracinent ailleurs.

« Tomber sous le charme d'un beau garçon comme toi et partir loin d'ici ... »

Mes vibrisses se fondent dans les poils soyeux de ses oreilles. Je reste un instant suspendue, agitant mes moustaches comme pour le titiller, puis mes rêves les plus fous convergent tous vers le même point. Je roule ma tête afin qu'il ne soit plus qu'à un souffle de mon museau, je cherche ses yeux comme pour m'y noyer, puis j'ouvre enfin la gueule :

« Ou bien rester ici ... Et prendre ma revanche sur ceux qui m'ont crue faible. »

C'est drôle la vie, quand on y pense. C'est si facile de basculer d'une extrême à l'autre ...

— « Je pourrais ...
— Mm-hmm?... »

Il n'y avait pas que son opportunisme qu'elle partageait avec lui, et elle l'avait vite compris car un nouveau souffle chaud lui tomba dans la nuque, le secouant d'un second frisson qui eut l'effet de lui glacer les coussinets, les pattes, mais aussi de réchauffer d'un flux de chaleur le dessous de son ventre en s'élevant à son poitrail, en enveloppant son impact de balle comme un nuage de vapeur, dansant vers sa gorge avant de se diffuser dans le reste de son faciès et de sa tête qui s'alourdit sous l'attention, tout ronron.

Son oreille capta un cliquètement. Il entrouvrit les paupières et baissa les yeux à leurs pattes où il vit celle de Pivoine écraser la racine de son prêle, sortant les griffes de son foureau pour s'en saisir et le marquer de petites cisailles. Il sentit toute une constellation de blessures se réveiller jalousement sous son poil datant de sa veillée avec Secret du Firmament et s'il eut la première pensée qu'il n'avait pas envie de perturber ces marques de griffes par des nouvelles, il eut tôt fait de se moquer de son propre petit voeu puriste qui cherchait à prévaloir son avarice. Vraiment, pour qui il se prenait? Passons, pour le faire chanter, elle pourrait?....

— « ...tomber sous le charme d'un beau garçon comme toi et partir loin d'ici ...
— Mmh... »

Partir rimait avec s'enfuir, mais il rimait aussi avec plaisir, désir, et son oreille tenta de chasser les longues moustaches de la dame sombre qui semblait visiblement s'amuser à le titiller. Il s'enfuit le nez dans le poitrail de Rouge Pivoine, réprimant un gloussement en lui cachant ses yeux, et elle alla le pêcher en se courbant et en se penchant à sa recherche malgré leur proximité rapprochée.

— « Ou bien rester ici ... Et prendre ma revanche sur ceux qui m'ont crue faible.
— ...

Il lui laissa entrevoir l'émail de ses crocs par un sourire en coin, avant d'accepter de tourner la joue et de lui offrir la vue d'un oeil :

— ...Quel genre de revanche?

Comme deux araignées qui se tendaient un piège, à force de se tourner autour ils s'étaient tout deux emmêlés les pattes dans la toile de l'autre. À essayer de s'appâter ils s'étaient piégés tous les deux mais ni lui ni elle ne semblaient déçus de ce constat, et Coup de Foudre en oublia presque le prêle qu'il aurait à ramener avec lui, sur la Rivière gelée. D'abord elle lui avait parlé de tout ses plus beaux projets pour son Clan, maintenant elle lui parlait de revanche. Il avait soif d'en savoir plus, comme quoi les "sales histoires" ne se passaient pas qu'au Tonnerre...

HRP:

Au creux de mes griffes, est-ce que c'est mon cœur ou le sien qui est prisonnier ? Je me souris à moi-même en me posant cette question idiote. Pour être vraiment pris au piège, il faudrait que nos sentiments soient plus que des cendres qu'on laisse, brûlantes, devant le nez de nos victimes.

Mais qui est la souris, maintenant ?

Mes griffes pétrissent le prêle. Quoique cette guérisseuse représente pour lui, elle n'a pas sa place ici. Personne ne peut se mettre en travers de ma route quand je veux quelque chose. Personne. J'ai son attention, je me sens puissante, son visage se détourne légèrement et mon regard embrasé d'enthousiasme croise le sien, mon masque se fissure lentement, tant et si bien que je pourrais ... Non. Pas encore.

- Quel genre de revanche?

J'expire longuement en levant les yeux au ciel, souriante. Ma queue s'enroule autour de sa taille, comme pour refermer mon étreinte de veuve noire autour de lui. Mon regard se pose à nouveau sur ce corps ravissant.

- De quel genre de revanche voudrais-tu faire partie, Coup de Foudre ?

Je pourrais me voir dans l'éclat de ses crocs. Qu'est-ce qui me retient, ô Étoiles, de laisser mon corps parler à ma place? Me voilà devenue poétesse maudite, en proie à des désirs bien trop ardents pour être purs. Mais peu importe la bataille, je veux qu'il se batte pour moi. Et peu importe le motif, je suis sûre que je ne trouverai pas de plus dangereux et meilleur allié que lui ...

- Une revanche des opprimés sur les oppresseurs, ce ne serait pas beau ?

HRP:

Un frisson lui prit à la racine du rachis, au niveau des lombes, lorsque la queue de Rouge Pivoine vint s'y glisser. Même en voulant s'écarter il ne le pouvait plus, maintenant - son corps le lui refusait. Sa vision s'embrouilla devant ses fantasmes - il pouvait presque les goûter sous sa langue, et il exhala son air par sa gueule entre-ouverte, grondant, tout bas, comme un tonnerre distant face à tout ce rapprochement. Difficile de croire qu'un tel grondement venait en réalité d'un ronron.

— « De quel genre de revanche voudrais-tu faire partie, Coup de Foudre ?

Tsk - quelle question sournoise. Il tiqua de la langue, fuyant à nouveau son regard pour baisser les yeux vers le prêle qu'elle pétrissait sous sa patte. C'était...   ... c'était son prêle - c'était sa responsabilité de ramener ce prêle au campement, à l'herbier de    --de Fifi.  Mais, rien ne le forçait à y aller tout de suite, si?  Rien ne le contraignait à quitter la chaleur du souffle de Rouge Pivoine qui lui minaudait dans l'oreille...

— Une revanche des opprimés sur les oppresseurs, ce ne serait pas beau ? »

Il n'eut du rire qu'une secousse dans les épaules avant de doucement redresser sa tête, profitant qu'elle ait baissée la sienne pour monter son nez dans les poils relevés de son poitrail, et, tout en se frottant la joue, remonter son épaule jusqu'à son cou où il s'y accrocha la tête en y posant sa gorge vrombissante.

— « Crache le morceau.

Il s'impregnait de son odeur autant qu'il l'impregnait de la sienne, râpant la pointe de ses dents jusqu'aux muqueuses dans la courbe de sa nuque. Il ne savait plus si c'était ses phéromones ou les siens qui lui ramolissaient les sens (le mot est peut-être mal choisi...). Mais pour lui faire comprendre que les jeux étaient lancés, sa patte la rejoint sur le prêle, et d'une crispation il sortit les griffes et lui arracha le végétal d'une brusque traction pour l'envoyer rouler à la surface de la neige.

Le prêle valdingua et creusa un sillon, trouva le bord de la colline, oscilla dessus, et dévala le reste en disparaissant de sa vue car plus rien d'autre ne l'intéressait désormais:

— Qu'est-ce que j'y gagne ?

La queue de Rouge Pivoine entourant sa taille se mit à monter en même temps que la lente ascension du dos du bengal qui se relevait sur ses pattes.

hrp:

L'Amitié C'est Surfait.

La siamoise secoua la tête, voilà un moment que Coup de Foudre était parti et il aurait déjà du revenir. Trouver des herbes était certes difficile en cette période mais elle savait le bengal plein de ressource. Trop peut-être même. Et pourtant, elle ne pouvait tout à fait lui en vouloir alors qu'elle sortait du camp pour arpenter le territoire, enfin, pour chercher le fumet de son comparse à vrai dire. Qu'elle capta à la base d'un arbre. Il avait choisi de passer par le couvert des branches et d'un bond, elle entreprit d'escalader le tronc, jusqu'à capter de nouveau le parfum de son camarade. Là haut, elle observa la forêt, si ouverte avec la mauvaise saison. Les feuilles étaient tombés et seules quelques résineux apportaient toujours une touche de vert dans la désolation brune, blanche et noir qui l'entourait. Et pourtant, de là, elle avança le long de la branche, jusqu'à bondir sur la suivante, remerciant amèrement le clan des étoiles que les deux arbres n'est pas était trop distant. Mais elle avait besoin de se changer les idées, bien difficilement en réalité car une fourrure charcoal emplissait ses pensées.

La siamoise dut toutefois recouvrer la stabilité du sol peu de temps après, haïssant son compagnon de cœur alors que les branches aux dessus d'elle se trouvait hors de sa portée. faute sans nul doute aux derniers événement qu'elle repoussa au camp, là où, au chaud, se tenait trois petites boules de fourrure que son cœur aimait plus que quiconque. Néanmoins, elle ne perdit pas tout à fait la trace du félin, arrivant prêt de la rivière, laquelle était partiellement recouverte de glace mais en s'en approchant, la chatte savait qu'il pouvait suffire d'un rien pour qu'elle y plonge et ... Une fois encore, elle tiqua de la tête, longeant la frontière à pas prudent, guère désireuse de faire une mauvaise chute et moins encore d'y croiser un guerrier ennemi. Elle le savait, beaucoup détester encore son clan pour l'enlèvement des chatons de leur ancien meneur et si elle-même avait fait de son mieux pour réparer les tords causé par les siens, elle ne pouvait s'empêcher de craindre des représailles justifiée ...

C'est la voix de deux chats, bien plus loin qui la stoppèrent dans ses songes et la virent approcher. Jusqu'à se raidir complètement d'horreur en reconnaissant celui qu'elle cherchait justement. il lui tourner dos et semblait avoir lié une forte amitiés avec la femelle qui l'accompagnait. Une chatte au parfum d'adversité. Une femelle d'un autre clan. La proximité de leur corps, leurs réactions blessèrent la siamoise plus surement qu'un coup de patte alors qu'immobile, elle les observait se tourner autour, jouer l'un avec l'autre, queue ondulante et, de ce qu'elle en entendait, voix loin d'être refroidis. Au contraire de son cœur à elle qui se glaçait dans son poitrail, se figer presque douloureusement. Elle aurait voulu crier, se ruer sur eux et demander au guerrier de s'expliquer, mais au fin fond, elle savait et avait sans nul doute toujours sus. aussi, elle fila ventre à terre recouvrer le couvert de sa forêt, sans discrétion, laissant glace et branche morte se briser sous ses pas précipité, consciente que l'autre l'avait vue. comme ne pas la voir quand elle avait déraper si lamentablement en faisant volte face pour fuir cette scène qui lui était insupportable ?

Larme et colère se mêler en elle en un tourbillon alors que sans réfléchir, c'est dans l'ancien antre d'un renard, là où elle avait vue ses plus beaux moments avec Foudre qu'elle se rua. Là qu'elle se jeta sur le nid de mousse si moelleux qui ne demandait qu'à accueillir deux félins entrelacés ... Et bientôt, de ce nid douillet il ne subsista que des éclats, mousse éparpiller, rendu inutilisable par sa frustration, sa hargne soudaine, sa blessure profonde au cœur. Comment pouvait elle donc tellement s'aveugler sur son compagnon, croire que comme elle, il pouvait l'aimer, vraiment, véritablement ? Et cette guerrière sombre, un éclat de sourire mauvais, un clin d’œil, un ... Elle ne se souvenait déjà plus de la réaction de l'autre, de cette rivale contre laquelle elle ne pouvait rien. Parce que comme tous ceux qui partageait des instants avec le bengal ... Elle n'était rien qu'un instant, une passade. Finalement, la guérisseuse quitta la tanière ravagée, y laissant la désolation pour seule cadeau, désireuse d'oublier tout ce qu'elle venait de surprendre, ses instants volés, offert à une autre. Désireuse de redevenir aveugle et sourde pour ne plus souffrir. Parce que le clan avait besoin d'elle et qu'elle le savait, tôt où tard, elle se rapprocherait de Foudre. Parce qu'elle était trop lié à lui. Alors, sa queue traînant sur le sol détrempée, elle avança tête basse, le camp et la chaleur de son antre vide pour seul objectif à cette épouvantable journée.

- Crache le morceau.

On pourrait voir mon cœur battre à tout rompre à travers mes yeux, enflammée que je suis par mes rêves et par le corps si chaud de Coup de Foudre, près, si près du mien ... D'un geste brusque, il envoie valser son rameau misérable loin de nous, ce qui m'arrache un sourire ravi. La belle guérisseuse n'a pas résisté à l'incendie prêt à ravager nos esprits – enfin, si seulement il n'y avait que nos esprits ... Les mots sont prêts dans ma tête, il n'y a plus qu'à attendre l'occasion ...

- Qu'est-ce que j'y gagne ?

Malgré tout, il ne perd pas le nord. J'espère cependant que j'arriverai à suffisamment détraquer sa boussole pour qu'il ne se dirige plus que vers moi, moi et moi seule. En sentant ses hanches se relever, j'abats soudain une patte sur sa tête, qui contourne doucement son museau pour le relever vers moi.

- Je suis plutôt de celles à aimer mener la danse ...

Mon nez et ma gueule s'approchent de son cou dans l'idée d'y planter un croc ou deux, juste pour goûter, quand un CRAC m'interrompt. Mes yeux se ruent vers la source du bruit, et mon cœur manque un battement.

Sa putain de guérisseuse.

Furieuse, je la regarde s'éloigner, captant à peine son air horrifié lorsqu'elle fait volte-face, comme si elle voulait se convaincre de ce qu'elle vient de voir. Alors, peut-être que ce qu'il me disait est vrai ... Pas sûre qu'une telle godiche accepte de se faire culbuter, mais je suis au moins convaincue d'une chose : elle était à sa botte ... jusqu'à maintenant. L'idée d'avoir mis Coup de Foudre dans l'embarras me calme, mes muscles se dénouent et je me détache lentement du bengale. Je le regarde, amusée, balançant ma queue de gauche à droite en attendant sa réaction.

- Tu ferais mieux d'aller t'expliquer avec ta petite copine, Foufoudre ... Qui sait ce qu'elle pourrait faire de ce qu'elle a vu ?

Il parviendra à regagner les faveurs de sa belle, je n'ai aucun doute là-dessus. De mon côté, cette interruption m'a contrariée ... Je me lève en époussetant ma fourrure, comme s'il l'avait salie.

- Tu y gagneras, mon chaton.

Je lui tourne le dos, non sans avoir une dernière fois frotté mon corps au sien, en ajoutant à voix basse, à moitié pour moi-même :

- Encore faut-il te montrer digne du premier prix ...

Sur ces belles paroles, je retourne vers mes terres, regardant avec satisfaction l'endroit où la prêle a dégringolé vers son destin funeste. Je n'ai vraiment rien à craindre de cette pimbêche du Tonnerre.

Il est à moi.

HRP :