Le fin du calvaire [Prio Cobra Royal] -end

HRP:

Deux jours et nuits qu’elle errait seule. Elle avait déjà bien entamé le troisième. Là-bas, dans le camp du clan de Vent –qui était autrefois son clan- ils devaient avoir fini depuis un certain moment l’heure du partage. Elle, n’avait toujours pas mangé depuis son départ. Déjà à ce moment-là, elle n’avait pas mangé son deuxième repas. Maintenant, elle marchait, son ventre grognant, réclamant sa dose de nourriture pour continuer cet effort. Mais, faute à la mauvaise saison, elle n’avait croisé qu’une seule souris, qu’elle avait manqué. Elle avait donc continué, espérant trouver autre chose à se mettre sous la dent. Ce qui n’était évidemment pas arrivé.

La nuit dernière, elle s’était trouvée un coin, sous un arbre, dont les branches avaient protégé son socle. Elle avait donc pu dormir au sec. Ce matin, elle s’était levée, appelée par son ventre, et posait désormais un pas devant l’autre. Elle n’avait aucune idée du lieu où elle se trouvait. Elle se rappelait juste que la veille, elle avait traversé le chemin du Tonnerre. Le premier jour, elle avait dû errer sur les terres du Vent, ne sachant pas se repérer, toute sa réflexion entravée par son tourbillon de pensée.  

Maintenant, elle avançait seule, transie de froid. Ses pattes s’enfonçaient dans la neige, et l’humidité collait à son pelage. Pour ne rien arranger, une tempête l’avait surprise. Elle avançait, tête basse, face au vent. Elle ne savait ce qu’elle faisait.  Un unique objectif : aller le plus loin possible. Ce qu’elle n’arrivait pas, puisqu’elle tournait en rond, mais elle n’en avait même pas conscience. Elle était au bout, elle était tombée plusieurs fois, et ne se relevait que pour cet unique but -vain.

Cependant, cette fois-ci fut celle de trop. Elle s’effondra et sut qu’elle ne se relèverait pas. Il était temps qu’elle affronte le regard de sa mère.

La fin du calvaire

Trois jours que l'une des apprenties n'avait donner signe de vie et si la première nuit, il n'avait guère pu envoyer de patrouille supplémentaire, faute à la neige s'étant mise à tomber drue, Le lendemain et afin d'essayer de rassurer ses fils, il avait désigner deux patrouilles supplémentaire, lesquels n'étaient guère partis longtemps, faute à nouveau au temps. Et depuis lors, le clan n'avait guère davantage de nouvelle et d'espoir pour Nuage d'Alizé, moins encore. Certains s'étaient mis à songer que peut-être, la novice était victime d'un prédateur où ... Qu'importait, elle avait disparue et il ne pouvait pas envoyer le clan entier à sa recherche, pas alors que la neige tombait et que la faim serraient douloureusement les ventres. Pourtant, pour soulager Crocs Nacrés et Nuage de Foehn, ainsi que Nuage des Vents, et peut-être un peu de lui-même, il avait prit soin de ne s'inclure à aucune patrouilles et d'exiger de chaque félins mettant patte hors du clan qu'il garde l’œil alerte. Parce qu'il les avaient prévu la veille et qu'au cœur même de la nuit, profitant d'une accalmie, c'est lui qui sorti.

C'est ainsi que le serpent quitta le clan, seul, errant dans les landes à la recherche du moindre indice et il aurait très bien pu passer à côté de l'un d'entre eux, le seul peut-être, à moins qu'il ne doive sa trouvaille à la chance. Car protéger par un buisson, une trace de pattes de chat avait survécu, bien que l'odeur se soit effacer. Une patrouille pouvait en être l'auteur où ... Il décida cependant de suivre le chemin prit par le félin avant lui, devinant la direction plus qu'autre chose, jusqu'à ce que la tempête revienne, charriant avec elle assez de neige pour perdre même le lieutenant du clan. Mais il avançait, tête baisser, luttant contre la neige, bien décider à au moins trouver un abris. Il avait marcher depuis l'aube tardive de la mauvaise saison et la journée avançait sans nul doute, mais le bicolore enchaîner pas sur pas, d'une part pour se tenir chaud, de l'autre, parce qu'il aurait été bien incapable de dire avec précision où il se tenait en cet instant.

De temps à autre, un détail lui donnait une vague indication et s'il était bien conscient d'avoir traverser le chemin du tonnerre avant le midi, il voyait à présent le ciel s'assombrir, devinant cela malgré sa tête basse grâce à la tinte plus bleuté que prenait la neige. Et pourtant, come une réponse à son souhait secret, la neige diminua puis cessa de tomber et le serpent réalisa alors qu'il se tenait à plusieurs heures du camps, loin devant, les montagnes. Il soupira, prêt à faire demi-tour quand sa patte heurta quelques chose dans la neige devant lui. Une couche plus fine qui révéla la novice. Un instant, le rand-père résidant dans son cœur se réveilla en un pincement douloureux en reconnaissant la fourrure si semblable à celle qu'avaient Crocs Nacrés et Puissant Guépard. Mais un mouvement très léger le fit réagir et, instinctivement, il attrapa la nuque de la jeune féline, la tirant hors de la neige tout en cherchant un abri. Seule une roche un peu surélever apporter dans le paysage blanc une pointe de couleur. Il tira le corps de Nuage d'Alizé jusqu'à la petite parcelle protéger puis il souffla sur la face de la féline, s'allongeant tout contre elle.

- Pourquoi faut il nécessairement que mes petits-enfants soient aussi stupide ...

Il la croyait entièrement inconsciente ...

Nuage d'Alizé était au sol, ne sentait même plus la neige, qui la recouvrait. Sa tombe serait la neige, qui l'enfouirait peut-être sous plusieurs centimètres. Quand e soleil réapparaîtra, son corps sera à la vue de tous. Mieux valait qu'aucun chat ne tombe dessus, les charognards finiront le travail. Ils n'auront que peu à manger, vu qu'elle avait la peau sur les os.

C'est ce qui serait surement arrivé si un chat n'avait pas trébuché sur elle, chose qu'elle n'avait même pas ressenti. Par contre, elle sentit portée. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se déroulait. Elle avait juste un peu plus chaud. Cependant, ses yeux, eux, refusaient de s'ouvrir. Il n'était de toute façon pas sur qu'elle le veuille. Seul un de ses sens étaient encore en service.

- Pourquoi faut il nécessairement que mes petits-enfants soient aussi stupide ...

Elle avait l'impression que les mots qu'elle entendait venait d'une personne se situant à des kilomètres. L'odorat ne voulant pas lui répondre, et sa mémoire auditive ne fonctionnant pas, elle ne pouvait se baser que sur les mots pour trouver le propriétaire de la voix. Il disait, pour résumé: petits-enfants stupides. Elle, en effet était stupide mais les autres dont il parlait. Petits-enfants... il s'agissait donc de son grand-père ou de sa grand -mère. Et les autres n'étaient autre que Foehn et Vents. Non, c'était faux, elles n'étaient pas stupides, mais là n'était pas la question. Qui étaient ces grands -parents? Il y avait Tâche d'If mais elle était morte, tout comme Papi Ciel d'Orage et la mère de Brise Argentée. Elle n'avait jamais connu ces deux-là. Le dernier était Croc de Tigre, son grand-père paternel. Elle ne reconnaissait pas sa voix, mais dans son état, elle ne l'aurait pour aucune. 3 étaient mort, un en vie. Avait-elle rejoint les trois premiers? Était-il l'heure pour elle, d'être jugée? Elle n'avait que peu d'espoir sur son destin. Sans doute irait-elle à la Forêt Sombre. Peut-être était-ce mieux, ainsi. Elle n'aurait pas à affronter le regard du reste de sa famille. C'était, en tout cas, toujours mieux que la cas où son sauveur était Croc du Tigre. Cela voudrait dire, qu'elle allait rentrer au camp. Et il ne fallait surtout pas, pour le bien de tous.

Nuage d'Alizé voulait ouvrir les yeux, mais n'y arrivait pas. Pour voir si elle avait encore le contrôle de son corps, elle étira sa patte, et sortit légèrement ses griffes, qui rentrèrent instantanément dans leur fourreau.

La fin du calvaire

Le lieutenant du clan regardait l'apprentie, sa petite fille à la fourrure si proche de celle de ses premiers fils, de ses premiers vrais secrets lourds à porter, important à cacher. Elle leur ressemblait alors et ce que le serpent savait plus vrais encore, s'était que même leur caractères avait ce petit quelque chose de semblable, de faible ... Comme la femelle qui avait garder leurs amourette secret, comme Cœur de Rose. Il secoua la tête et s'autorisa a donner une lèche sur le front de la femelle frigorifiée à ses côtés, laissant son esprit divaguer dans ses souvenirs.

- Comme tu ressemble à ton père finalement ... Et si peu à moi ...

Il secoua la tête, entourant de ses pattes la novice pour lui offrir davantage de chaleur, et tenter de s'en offrir davantage à soi-même aussi, très égoïstement car le félin avait lutter longuement face à la tempête de neige pour arriver miraculeusement jusqu'à la jeune chatte et s'il était l'un de ceux les plus en forme du clan, la mauvaise saison lui avait néanmoins prit à lui aussi de l'énergie, comme à tous. Le Cobra esquissa alors un sourire, toujours perdus dans ses sombres pensées, toujours là, en lui-même.

- Si Oeil de Biche apprenait tout, elle m'en voudrais à tout jamais, et Crocs Nacrés et Puissant Guépard plus encore peut-être même. Mais je ne pouvais pas prendre le risque que quiconque sache ... Et me voilà aujourd'hui partis au milieu de nulle part pour finalement te retrouver toi ...

Comme si le froid et le paysage blanc alliée à l'inconscience de sa petite fille avait raison de sa volonté de garder secret la vérité, il parlait, davantage pour se tenir compagnie qu'autre chose, davantage pour remettre ses idées en place. Car les choses évoluer et il ne pouvait le nier et sans même y songer, il offrait de nouveau quelques lèches réconfortante sur la tête de la jeune femelle, s'occupant ainsi, laissant ainsi s'ouvrir davantage la faille dans son être. Car si le serpent était manipulateur, avec trois portées lui devants ses gênes, son cœur avait fini par s'ouvrir un peu. Car le clan avait son sang et ce même sang, il prenait conscience qu'il devait veiller à le renforcer. Parce qu'ainsi, il pourrait asseoir son pouvoir dans le futur. Oui, s'était une nouvelle carte à joué mais les dés devait rouler sans être pipé pour tomber par chance sur le bon score. Car si de nouvelles idées émergé dans son esprit pervers, elles étaient indéniablement forcés de s'imbriquer dans tout le reste. Le Cobra le savait, ses plans ne pouvaient se permettre le moindre grains de sable et là, se pensant plus seul qu'il ne l'était tout à fait, il mettait en ordre sa vie ... D'une certaines façon inconscient lui aussi du désordre prêt à surgir ...

Nuage d'Alizé sentit quelque chose sur sa tête. Cela lui rappela le geste de Rosée Nocturne, lorsqu'elle avait attrapé sa première souris, à l'époque où Brise Argentée était encore en vie... Pourquoi, oh pourquoi avait-il fallu qu'elle meure? Pourquoi? Sa mère ne le méritait pas, elle était là pour ses filles, pour le clan.

Est ce que les morts pouvaient sentir le toucher? Elle ne savait pas, à cet instant, elle avait l'impression de ne rien savoir, absolument rien de censé ne lui venait à l'esprit.

- Comme tu ressemble à ton père finalement ... Et si peu à moi ...


Son père. Crocs Nacrés. Elle le voyait maintenant. Des yeux ambrés, des rayures grises foncées sur un pelage plus clair. Comme elle. Oui, c'est ça, elle lui ressemblait beaucoup, comme disait la voix. Elle ressemblait aussi beaucoup à son oncle, Puissant Guépard, elle se rappela d'un jour où son père l'avait réconforté alors qu'elle pleurait. Pourquoi pleurait-elle déjà? Ça elle ne le savait plus. Elle l'avait tellement fait que ses larmes n'avaient plus une grande importance aux yeux des autres. Des caprices inutiles, combien en avait-elle fait? Des tas. Sans doute un reflet de sa propre inutilité.

Elle avait moins froid, maintenant. Elle se sentait comme dans un cocon de chaleur, comme quand elle était au cœur de la fourrure de sa tendre mère. Elle sentait le pelage chaud contre sa peau frigorifiée, ses poils trempés. Et elle se sentit mieux, là.

- Si Oeil de Biche apprenait tout, elle m'en voudrais à tout jamais, et Crocs Nacrés et Puissant Guépard plus encore peut-être même. Mais je ne pouvais pas prendre le risque que quiconque sache ... Et me voilà aujourd'hui partis au milieu de nulle part pour finalement te retrouver toi ...

Oeil de Biche... Qui était-ce? Et pourquoi en vouloir à la voix? Ou plutôt à son propriétaire? Elle ne voulait pas réfléchir, elle n'y arrivait pas. Seul son instinct la guidait, seul ses besoins primaires. Et ils lui disaient froid, faim. Mais elle avait moins froid, mais pas moins faim.

Elle sentit de nouvelles léchouilles. Au fond d'elle, elle entendit une voix qui lui ordonnait d'ouvrir les yeux. La voix de la curiosité, sa part d'elle qui réfléchissait encore, qui se posait des questions, qu'elle n'arrivait même pas à formuler dans sa tête, et qui voulait des réponses.

Mais elle avait trop marché, trop peu mangé, pour que ce côté triomphe. Elle ne pensait qu'à garder son énergie, qu'elle puisait de la chaleur qu'on lui donnait. Et comme un chaton se rendormant dans son sommeil, elle s'étira, de manière bien plus perceptible qu’auparavant.

"Hmmm...hmmm...hmmmmmm"

Et elle ne dit plus rien, se complaisant dans ce piètre confort, qui lui semblait immense après le calvaire vécu.

HRP:

La fin du calvaire

Elle réagissait, à peine, et au bout d'interminable minutes, semblait il au serpent qui continuait pourtant de faire la toilette de la petite, instinctivement. Parce qu'il était comme elle, prit dans les neiges, coincé pour l'heure et que la petite chose froide méritait bien ses coups de langue chaleureux. Ainsi s'occupait il, sans savoir qu'il aider le sang à pulser dans le corps de sa petite fille, sans savoir qu'en la serrant ainsi contre lui, il lui offrait une chaleur dont son jeune corps affaiblis avait en ce instant, cruellement besoin. Mais il ne pourrait rester éternellement là. Et pourtant, il ne bougeait pas, ses oreilles attentive à présent au bruit du vent autour d'eux, à la neige qui faiblissait. Il continua pourtant de laver la petite, jusqu'à ce qu'elle soit sèche, peu désireux de sentir contre lui un corps raide et froid.

- Quel pitoyable spectacle, grand-père sauvant sa misérable petite fille sans même savoir pourquoi ...

La neige ne tombait pu et le serpent repoussa la jeune contre la roche, la ou se tenait son corps chaud un instant plus tôt, s'écartant pour observer la novice qui ressemblait tant à une chatonne en cet instant. Fragile, affaiblis, reposant presque sereinement. Il s'éloigna du lieu au petit trot, pas assez loin pour ne plus la voir, assez pour en éprouver des remords. Le camp entier la cherchait, plus où moins. Sa mère n'était plus la, son père ... Crocs Nacrés n'était pour le Cobra qu'un moins que rien encombrant. Le bicolore se figea dond, assez longtemps pour que le silence soit oppressant, assez longtemps pour qu'une souris stupide profite de l'accalmie apparente pour se risquer à sortir se nourrir. Assez finalement, pour que les yeux bleu du félin la repère. Nuage d'Alizé aurait besoin de reprendre des forces pour qu'il la ramène. Et quand il rentrerait avec elle, on le féliciterait. lui, le lieutenant. Une esquisse de sourire se forma mais déjà le chasseur était en place.

Un museau qui se relève, des oreilles qui restent à l'affût, une minuscule graine dénicher entre les pattes puis une ombre, vive et menaçante. Puis l'obscurité, totale. Implacable.

Cobra Royal se redressa, sa prise en gueule et plus rapidement qu'il s'était éloigner, il revint vers Nuage d'Alizé, boule de poil grise sous le museau de laquelle il déposa le gibier, s'allongeant de nouveau contre elle pour former un rempart, miaulant de nouveau pour lui-me^me, incertain que la novice reprendrait conscience.

- Prouve que t'as de mon sang ...

Mince espoir. La pleurnicheuse pouvait elle seulement avoir hérité un peu de la grandeur paternel ? Où le bicolore élitiste devait il se résigner à ce que cette branche là de la famille soit vicié par le sang de feue Cœur de Rose ? Dire qu'elle n'avait été qu'une délicieuse passade de sa vie ...

Les coups de langue de son sauveur la réchauffaient de plus en plus et le froid quittait peu à peu son corps. Le cocon était toujours présent et cela lui rappela quand elle était encore dans la pouponnière, collée contre sa mère et ses sœurs. Elle ressentait un sentiment similaire à cet instant.

Elle entendit encore la voix. Encore cette histoire de grand-père et de petite-fille. Mais visiblement, celui-ci ne l'avait pas secouru pour l'amour de la famille. Cela excluait Crocs du Tigre. Cette affaire devenait de plus en plus étrange. Mais cela devait-elle vraiment la concerner? N'avait-elle pas décidé de partir, de fuir, afin de protéger sa famille du malheur qu'elle semblait créer? Ne s'était-elle pas répété que tout était sa faute, qu'il fallait qu'elle s'en aille, que plus personne ne devait entendre parler d'elle? Et maintenant elle était là, collée à une fourrure chaude, un cocon de confort qui la faisait sentir vivante, et elle apprenait qu'elle avait un grand-père dont elle ignorait l’existence jusque là. Comment était-ce possible. A quoi rimait tout ça?

La chaleur s'en alla et elle frissonna. L'autre était parti? Elle se sentie abandonnée, alors qu'elle voulait auparavant que personne ne pose de nouveau les yeux sur elle. Cette souffrance endurée, la faisait douter de sa détermination, effaçait les martèlements de ses pensées noires qui l'avaient fait coulé. Mais, elle ne pouvait se le permettre. A moins que...

Ses pensées se coupèrent. Après ce qui lui parut une éternité, elle sentit une odeur. Une odeur qu'elle avait cru ne jamais rencontrer une nouvelle fois dans sa vie.Une odeur qui lui donnait envie de se lever, de foncer prendre son propriétaire. Une odeur qui la ramenait à la vie. Une odeur qu'elle avait sous le nez, tandis que la chaleur apparut de nouveau.

- Prouve que t'as de mon sang ...

Elle ne savait pas si elle le méritait. Mais un seul mot venait à son esprit.
Faim. FAIM. MANGE!

Et elle ouvrit les yeux. Ses pattes bougèrent pour qu'elle puisse s'avancer un peu plus vers la proie, pour qu'elle puisse se soulever. Elle jeta un coup d’œil au chat à ses côtés. Cobra Royal. Cobra Royal???

Son ventre lui rappela ses priorités. Presque timidement, elle commença à manger, mais finit rapidement. Il y en avait si peu... Mais déjà, avoir quelque chose dans son ventre lui procurait déjà de l'énergie, et elle se sentit encore mieux. Elle regarda son...grand père.

Elle ne savait que dire à ce moment, et ne savait comment réagir.

"... Merci"

Malgré tout, elle avait très peu de forces et ne pourrait pas tenir longtemps une conversation. Mais...

"Donc... T'es... mon... grand père?...

La fin du calvaire

Il devenait plus tendre, plus doux, plus faible avec le temps. Du moins est-ce ainsi que le Cobra songea à ce qu'il était en train de faire et pourquoi. Mais à ça, il pouvait aussi tirer du bon. Il rentrerait en héros, celui qui avait retrouver la malheureuse. Pauvre petite chose qui malgré la pitié qu'elle lui inspirait, était lié à lui. Elle avait de son sang et elle le lui prouva en s'éveillant, en mangeant, bien trop vite peut-être mais elle reprendrait des forces. Ca suffisait non ? La voix si faible, aussi pitoyable qu'elle en cet instant. Et pourtant, il hocha la tête. Comme si s'était normal parce que après tout, ça l'était, non ? Elle appartenait à son clan, à sa famille ... Mais n'avait il pas éliminer d'autres pour moins ? Tâche d'If. un instant l'ancienne meneuse, l'ancienne compagne d'une nuit lui revint à l'esprit et il l'arracha avec une grimace, au moment même où Nuage d'Alizé parlait. Elle avait entendu, pis, comprit ! Un instant, le mâle bicolore songea à plonger ses crocs dans le cou vulnérable. Elle n'aurait pas la force de se défendre vraiment. Mais ... Mais cette pensée se chassa seule et il soupira doucement.

- Étant le père de ton père, je suppose que oui.

il pouvait la menacer mais, mais Cobra Royal le sentait, cette petite ne serait pas un danger. Dans l'immédiat du moins, aussi poursuivit il, léchant la face de la jeune pour effacer toute trace du repas qu'elle venait de prendre, comme le ferait une reine.

- J'étais jeune, ta grand-mère aussi. ensuite ton père et ton oncle sont nés et Tâche d'If ... Elle s'en est occupé. Et puis, j'avais Œil de Biche alors.

S'était plus facile d'occulté un petit peu la vérité. Et aussi étonnant que ça soit, que quelqu'un sache lui faisait du bien. Il ne serait lus seul dans le secret et si il parvenait à rentré avec la novice, alors ... Alors il aurait un moyen de pression sur elle autant qu'elle sur lui. Mais il était plus vieux et elle n'était pas connue pour se faire remarquer. Finalement, la situation pouvait avoir du bon car en cet instant, le lieutenant envisagé déjà d'avoir sous son joug la pauvre Alizé. Il profiterait du chaos que la nouvelle pourrait provoqué pour justement la forcé au silence. Ce serait sans doute facile au final. Et en ce disant ça, il effaçait cette petite voix en lui qui un instant, l'avait penser affaiblis. Oh non, il tirerait les ficelles et si cela pouvait faire pression secrètement sur l'entourage de sa petite fille, ce serait parfait. après tout, sachant le lieutenant la surveillant, Alizé serait forcé de prendre sa défense. rester a espérer qu'il ne s'était pas trompé sur le caractère réel de la petite.

 
- Étant le père de ton père, je suppose que oui.



Même si la liaison qu'elle partageait avec le lieutenant était très probablement paternelle (cela semblait plus logique étant donné qu'elle connaissait Crocs du Tigre, qu'il était connu de tous pour être le père de Brise Argentée, et l'histoire du décès de sa grand-mère  était arrivée jusqu'à ses oreilles), elle ne put s'empêcher de ressentir un choc à ces mots. Pourtant, la révélation avait déjà été faite, mais une partie d'elle-même voulait croire au fait qu'il s'agisse là d'un mensonge, d'une blague ou d'une manière douteuse de la faire se réveiller. Mais l'aurait vraiment-elle cru s'il lui avait dit qu'il s'agissait là d'une fantaisie de sa part, et qu'ils n'avaient aucun lien familial? Probablement que non. 

Tout se résolvait dans son esprit. La ressemblance frappante entre Foehn et Cobra Royal, expliquée par les gènes, le mystère qui entourait l'identité de son grand-père paternel. "Ciel d'Orage" n'avait en réalité jamais existé, il était donc tout naturel qu'elle ait eu très peu d'informations à son sujet, puisqu'il s'agissait là d'inventions de la part de Tâche d'If. Tâche d'If... était-elle toujours sa grand-mère? Elle et le bleu et le blanc avaient -ils eu une liaison, alors qu'elle semblait le détester avant sa mort?

Comme s'il avait lu dans ses pensées, ce dernier répondit partiellement à cette question.

- J'étais jeune, ta grand-mère aussi. ensuite ton père et ton oncle sont nés et Tâche d'If ... Elle s'en est occupé. Et puis, j'avais Œil de Biche alors.

Alors quoi? Alors il avait abandonné ses fils, refusé de leur dire la vérité? Il y avait comme une indignation dans le cœur de Nuage d'Alizé, une indignation pour son père et son oncle, ces chats auxquels elle ressemblait tant. Indignée car ils ne connaissaient pas la vérité, et personne ne leur avait dit. Ni Tâche d'If, ni Cobra Royal, ni cette mère mystérieuse. Cependant, la novice était ce qu'elle était et la moindre rancune qu'elle pourrait avoir se transformait instantanément en compassion, car elle cherchait des excuses aux concernés comme toujours. Il avait raison, il était jeune après tout... et la défunte cheffe croyait certainement bien faire. 

Elle ne pouvait haïr, elle ne pouvait tenir rigueur. Sa générosité naturelle, sa tendance à l'introspection la poussait au pardon systématiquement. Effaçant les erreurs de ses pairs de sa mémoire, elle ne voyait que leur bon côté, même s'il n'y avait qu'une once de lumière dans un océan de noirceur. Ainsi, elle ne se méfiait pas d'eux, et était une proie facile aux manipulations.

Ne pas voir le mal, ne pas l'entendre ni en parler. 

Et maintenant elle compatissait, se disant que le serpent avait surement culpabilisé à ce geste, avait du se sentir blessé en voyant ses enfants grandir sans qu'ils ne l'appellent "papa". Elle avait tissé son propre piège avec ce que lui avait donné le lieutenant. Elle ne le savait pas encore, mais elle s'enfermerait elle-même dans le silence, rendue muette par les conséquences possibles, la peur de mal agir. Fermer les yeux sur les mensonges. Espoir naïf que si l'on se persuadait qu'ils n'existaient pas, ils disparaîtraient pour toujours. Ainsi devint-elle, avant même que son grand-père ne lui donne les raisons de se taire, la gardienne de son secret. 

Cependant, c'était là un mécanisme qui se déroulait hors de sa conscience, dont elle ne voyait pas les rouages. Tout s’enchaînerait et elle n'aurait que la conclusion finale à l'esprit, qui lui semblerait être le chemin à suivre. 

Pour l'instant, la curiosité pointait le bout de son nez, malgré la faiblesse, la fatigue. 

"Mais ma grand-mère... c'est qui alors?"


Puis, enfin, pensée pour Crocs Nacrés et Puissant Guépard, dans des mots doux, montrant sa compassion naturelle. L'indignation avait disparu, mais elle se sentait tout de même mal pour eux. 


"Et... tu n'as jamais envisagé de leur dire...? A Papou et Tonton Guépard?"

HRP: