Corne de Bouc

• Âge : 82 lunes
• Sexe : ♂
• Clan : Tonnerre
• Rang : Guerrier
• Sang : Pur

• Relations : 
  Patte de Belette : mère
  Aigle Noir : père
  Nuage d'Agave : frère
  Nuage Blanc : frère
  

• Avis politique : Si l'on se fie seulement à ce qu'il peut faire, Corne de Bouc ne semble pas avoir le moindre avis. Il se contente de suivre aveuglément la politique en place, telle qu'elle soit. Néanmoins, si l'on écoute son avis sur la question, il est davantage un amateur de paix et de tranquillité, d'acceptation de soi et, surtout, un grand partisan du Code du Guerrier, qu'il connaît sur le bout des pattes. Cependant, la vie lui a apprit à obéir, qu'importe ses croyances ...

• Compétences : furtivité : 90, force : 30, agilité : 190, vigueur : 90, prestesse : 100

Les dernières neiges n'ont pas encore toutes fondues que la forêt se pare déjà de son manteau feuillu, invitant les petits êtres de la forêt à sortir de leur long sommeil hivernal. Pour les chats des bois, l'heure est à la chasse et aux promenades interminables, retrouvant avec bonheur toute la majesté de leur foyer ancestral. Mais Patte de Belette ne peut se joindre à ces festivités printanières : le ventre gonflé par ses chatons à naître, la chatte brune ne sort de la pouponnière que pour faire la sieste sous les timides rayons du soleil sous le regard d'Aigle Noir, son compagnon. Malgré son âge avancé, le matou noir s'est donné pour mission de chasser lui-même le gibier dédié à la future mère, soucieux de son bien-être. Ses chatons, ils en rêvent depuis trop longtemps pour prendre le risque de faire la moindre petite erreur. Alors Patte de Belette se ménage, puise des conseils auprès des autres reines, prépare avec application l'arrivée prochaine du fruit de leur amour. Tout ce qu'elle espère, c'est qu'ils naissent tous en parfaite santé.

Et le vœu de Patte de Belette se réalise lorsqu'elle met au monde Petit Agave, Petit Bouc et Patte Blanche. Enfin, pas tout à fait. Si les trois petits mâles ne sont pas souffrant, Petit Bouc est … étrange. Presque difforme. A la vue de ce petit corps tordu, bossu, le guérisseur et même les nouveaux parents doutent de sa survie. Pourtant, le nouveau-né miaule, tète, rampe exactement comme ses frères. Les jours s'enchaînent, et Petit Bouc grandit, s'affirme, évolue au même rythme que Petit Agave et Patte Blanche. Ce chaton a su prouver à tous qu'il voulait vivre, qu'il en avait les moyens malgré son physique pour le moins atypique. Et même si ses premiers pas n'ont pas été d'une grande grâce, il n'a absolument rien à envier à ses frères qui sont tout aussi maladroits malgré leur constitution tout à fait classique. Ainsi, les jours de Petit Bouc ne sont plus comptés.

Au cours de leurs premières lunes d’existence, les trois frères s'affirment, développent leur personnalité. Petit Agave, c'est le petit ambitieux qui voit sa vie en grand. Patte Blanche, c'est le rêveur à l'esprit vif. Et Petit Bouc, c'est le suiveur, le marchand de rêves et le fossoyeur de négativité. Pour lui, le monde est simple, le monde est beau. Nombreux sont ceux qui se moquent de lui et pourtant, leurs moqueries glissent sur lui comme une goutte de pluie sur les feuilles d'un chêne. Il se sait particulier mais apprend simplement à vivre avec, s'étant déjà prouvé maintes fois qu'il valait tout aussi que Petit Agave et Patte Blanche. C'est sa vision des choses qui lui a toujours maintenu la tête hors de l'eau, malgré toutes ces têtes désireuses de le voir se noyer. Mais qu'à cela ne tienne, Petit Bouc compte bien mener une longue et belle vie, auprès de ses deux frères.

Les feuilles commencent à jaunir lorsque le jour de leur baptême arrive enfin. Etoile de Guêpe confit Petit Bouc à Oeil de Ver, un matou au caractère tranchant et à l'oeil droite crevé. Malgré la peur que lui inspire son mentor, le nouvel apprenti choisi de ne pas tomber dans les préjugés et de se faire sa propre idée le concernant. Si l'habit ne fait pas le moine chez certain, c'est malheureusement le cas d'Oeil de Ver. Le rouquin est moqueur, vicieux, terrible. Il impose à Nuage de Bouc un entraînement vigoureux, destiné à s'assurer de l'utilité de ce chat difforme. Mais malgré tout, le jeune chat blanc persévère, fait de son mieux, répond le plus qu'il le peut à la demande de son mentor. Si Oeil de Ver ne s'est jamais montré réellement tendre avec lui, force est de constater que Nuage de Bouc est parvenu à gagner son respect, car le rouquin remplace finalement ses insultes par des compliments enfouis sous une épaisse couche de mauvaise foi. Néanmoins, la rudesse d'Oeil de Ver permet à Nuage de Bouc de se former un véritable carcan, un bouclier destiné à se protéger de toutes formes d'agression. Si l'apprenti ne brille pas en combat, il se revèle être un fin chasseur malgré son corps déformé – aucun écureuil ne lui résiste, Nuage de Bouc évoluant dans les arbres avec plus de facilité encore que sur la terre ferme.

En d'autres termes, tout semble bien se passer pour Nuage de Bouc. Il se lie même d'amitié avec deux autres apprentis d'à peu près son âge, les seuls qui ne l'ont jamais jugé sur son physique étrange. Mais bien sûr, il a fallu que la roue tourne.

La mauvaise saison s'est installée dans la forêt si vite que lorsque les premières neiges sont tombées, personne ne s'y attendait vraiment. Et encore moins les trois frères aventureux que sont Nuage de Bouc, Nuage Blanc et Nuage d'Agave. Désobéissants ce jour-ci, ils ont décidé de mener une petite patrouille de chasse afin de ravitailler le camp. Ils espéraient qu'en rapportant de la nourriture au Clan affamé, cela leur permettrait de recevoir leurs noms de guerrier. Alors ils sont parti à l'aube, excités, impatients de rendre service à leur tribu. C'est Nuage Blanc qui a flairé en premier le fumet délicat d'un écureuil, et il l'a aussitôt prit en chasse. Mais la neige a déformé la forêt et ce n'est qu'une fois arrivé à la moitié du lit de la rivière gelée que le jeune chat a comprit l'erreur qu'il venait de commettre. Avant qu'il n'ait le temps de faire volte-face, la fine particule de glace à céder sous son poids, l'emportant dans les profondeurs de l'eau gelée. Heureusement, ses frères ont réagit sur le champ, se hâtant d'aller le repêcher avant qu'il ne se noie. Lorsqu'ils sont rentrés au camp, misérables, bredouilles et trempés jusqu'aux os, ils ont été accueilli à coup de reproches et de punissions sévères. Mais si Nuage de Bouc et Nuage d'Agave se remirent rapidement de leur baignade inopinée, ce ne fut pas le cas de Nuage Blanc, dont le rhume premier évolua rapidement en mal blanc. Mis en quarantaine chez le guérisseur, il tente de se soigner à renfort de lavande et de grande camomille, mais en vain. Sans herbe à chat pour le soigner, ses jours sont comptés.

Face à cette douloureuse perspective, Nuage de Bouc prend alors la décision d'aller lui-même chercher les remèdes nécessaires pour soigner son frère. Culpabilisant d'avoir mener cette patrouille de chasse ayant conduit à son accident, il estime qu'il tient là une chance de se racheter auprès de son frère, mais également de son Clan. Bien évidemment, Nuage d'Agave insiste pour l'accompagner et c'est ensembles que les frères partent, au beau milieu de la nuit, pour le territoire des Bipèdes. Il est de connaissance courante que l'herbe de chat pousse, même en mauvaise saison, dans leurs jardins, et c'est pourquoi Nuage de Bouc et Nuage d'Agave prennent le risque de s'introduire chez ces étranges créatures. Ils visitent les premiers jardins clôturés qui bordent leur territoire, sans grand succès. Alors ils poussent plus loin, prenant même le risque de traverser un Chemin du Tonnerre pour mener leur quête à bien. Mais ils ont beau fouiller le moindre carré d'herbe, aucune trace du remède miracle. Et lorsqu'ils croisent la route d'un chien, ils comprennent l'un comme l'autre que leur aventure s'arrête là. Leur instinct les rabat aussitôt en direction de la forêt, courant comme des diables pour échapper aux mâchoires claquantes du canidé. Nuage de Bouc s'engage sur le Chemin du Tonnerre en premier. Nuage d'Agave a beau le suivre de peu, le monstre qui déboule soudain devant lui ne lui laisse pas la moindre chance. Le choc est violent, fracassant. En quelques secondes à peine, le monstre a disparu, le chien s'est enfuit et Nuage de Bouc découvre, horrifié, la dépouille de Nuage d'Agave. Lui, si fort, si imposant, paraît soudain si misérable que le novice blanc se sent défaillir. Le cœur brisé, il ne fait qu'un pas en direction du cadavre de son frère avant de s'effondrer, en proie à une douleur muette mais profonde.

C'est la patrouille dépêchée pour les retrouver qui force Nuage de Bouc à se lever et à regagner le camp. S'ils rapportent la dépouille de Nuage d'Agave, personne ne prend vraiment la peine de le veiller, si ce n'est Patte de Belette et Aigle Noir. La mère, meurtrie, hurle son désespoir des heures durant, maudissant la vie et son ironie, maudissant les Étoiles et leur destiné méprisante. Nuage d'Agave est enterré en fin de journée, sans que Nuage de Bouc ne puisse lui adresser un dernier regard. Complètement déphasé, il encaisse la brutalité de la vie, la puissance de la souffrance. Non seulement ils n'ont pas trouvé d'herbe à chat, mais Nuage d'Agave a également perdu la vie dans cette quête ridicule et insensée. Un coup dur pour Nuage de Bouc, qui se sent défaillir davantage lorsque, quelques jours plus tard à peine, Nuage Blanc décède également, emporté par la maladie que le guérisseur a été incapable de chasser. Folle de chagrin, Patte de Belette place le poids de ces morts sur les épaules de son fils restant, l'accusant d'en être le responsable, le seul et unique coupable de la disparition de Nuage Blanc et Nuage d'Agave. Et Nuage de Bouc encaisse, misérable, tout aussi persuadé de sa faute. Sans lui et ses décisions insensées, ses frères seraient encore de ce monde.

« A partir de ce jour, tu t'appelleras Corne de Bouc. »

Ce jour, le matou en a rêvé toute sa vie. Et pourtant, ce baptême n'a pas la moindre saveur. Voilà quatre lunes que Nuage d'Agave et Nuage Blanc sont morts. Si Corne de Bouc a eu toutes les peines du monde à faire son deuil, Oeil de Ver ne l'a pas ménagé pour autant. Le lendemain du décès des deux apprentis, le guerrier roux noie son apprenti sous les entraînements, ne lui laissant pas le temps ne serait-ce que de penser. Du lever du soleil à l'arrivée de la lune, le jeune chat blanc patrouille, chasse, peaufine ses techniques de combat, assiste les anciens. Et lorsque vient l'heure de se blottir dans son nid, il est tellement fatigué qu'il n'a pas le temps de penser à quoi que ce soit. Dans ses rêves, il revoit Nuage d'Agave et Nuage Blanc, plein de vie, obtenant leur nom de guerrier avec lui. Et lorsqu'il se réveille, il regarde autour de lui avant de se rappeler, le cœur en lambeaux, que plus jamais ils ne dormiront à ses côtés.

S'il est finalement devenu guerrier, c'est parce que Oeil de Ver ne l'a pas laissé noyer son chagrin dans l'inaction. Dans un sens, ce n'est sûrement pas plus mal. Même si son cœur saigne encore, Corne de Bouc s'est promit de devenir guerrier en leur mémoire. Alors il garde la tête haute tandis que Etoile de Guêpe lui donne son nouveau nom, insensible aux vivats hypocrites résonnant autour de lui. Heureusement, il peut compter sur la sincérité d'Herbe Folle et Tire d'Aile, les deux seuls amis qu'il n'ait jamais eu. Avec eux, Corne de Bouc oublie sa peine, apprend la définition de l'amitié et du soutien. Cela n'empêche cependant pas au matou de développer un caractère dur, renfermé, auprès des autres membres du Clan. Réfugié sous le carcan qu'il s'est bâti pendant son apprentissage, il devient un chat oubliable, se fondant dans la masse. Son mauvais caractère agit en véritable filtre avec les autres, tant et si bien que jamais personne n'exige quoi que ce soit de lui. Il se contente de remplir ses tâches au sein du Clan, aveugle et sourd de la politique en place, véritable suiveur sans personnalité propre. Les seules fois où il a voulu prendre des décisions dans sa vie, la mort l'attendait au bout du chemin : ainsi a-t-il décidé de ne plus jamais prendre la moindre initiative, de ne plus jamais prendre la moindre décision. Il ne veut plus donner son avis, participer au moindre débat. Il fait ce qu'on lui demande faire, ce que ses responsabilités de guerrier lui impose de réaliser, sans jamais faire plus.

Il se voit néanmoins confier l'entraînement d'un apprenti, Nuage de Raton. Si le mentorat n'intéresse pas Corne de Bouc, il se prend d'affection pour ce jeune chat ayant connu des brimades à cause de son physique. Ainsi, il fait de son mieux pour lui apprendre tout ce qu'il peut lui transmettre, doutant parfois énormément de lui, sans pour autant le laisser paraître. Nuage de Raton parvient ainsi à rentrer dans ce cercle très restreint des chats auxquels Corne de Bouc fait confiance, composé de trois membres uniquement.

Si cela lui convient parfaitement, Corne de Bouc doit bien avouer qu'il lui manque quelqu'un dans sa vie. Lorsque Tire d'Aile et Herbe Folle lui confie l'arrivée prochaine de leurs chatons, il est sincèrement heureux pour lui, mais également jaloux de ne pas avoir droit, lui aussi, à ce bonheur. Pourtant, il est tombé amoureux, une fois. Une jolie guerrière un peu plus jeune que lui, aussi belle que farouche. Mais elle en a préféré un autre – et comment Corne de Bouc aurait pu lui en vouloir ? Sa difformité ne fait pas de lui un canon de beauté, et de ce fait pas un prétendant à la hauteur. Ainsi, il accueille Petit Tonnerre et Petite Foudre avec une émotion certaine, sincèrement heureux pour ses amis. D'autant plus qu'avec la mort d'Etoile de Guêpe, ces petits auront la chance de connaître un meneur plus pacifiste. Corne de Bouc se rend par ailleurs souvent à la pouponnière, appréciant davantage la compagnie des chatons que celle des adultes. En bon conteur qu'il est, il raconte légendes et anecdotes aux guerriers de demain. Parfois, le duo infernal Petite Foudre et Petit Tonnerre lui met des épines dans les pattes mais Corne de Bouc leur en a jamais voulu – ces petits sont si vifs et imaginatifs qu'il ne peut les rabrouer pour leur comportement.

Et puis subitement, un blizzard violent s'abat sur la forêt. Dans sa frénésie, il emporte Etoile du Lion, Petite Tonnerre, ainsi que Tire d'Aile et Herbe Folle qui disparaissent mystérieusement. De nombreux chats périssent ou disparaissent pendant cette sombre période, laissant une blessure béante dans le cœur déjà si fragile de Corne de Bouc. Pourtant, il garde la tête haute malgré l'arrivée au pouvoir d'Etoile de Suie, qui établit un règne de terreur, balayant du revers de la patte toutes les bonnes intentions d'Etoile du Lion. De nouveau, le Code du Guerrier si cher à Corne de Bouc est piétiné et il ne peut rien faire, si ce n'est se plier aux exigences de la nouvelle meneuse.

Puis les catastrophes s'enchaînent. Un groupe de chats étranges, les Lunar Pod, envahissent la forêt et Etoile de Suie conclue une alliance avec eux. Des guerres éclatent, des vies sont volées, des confiances brisées. Si Corne de Bouc déteste ce qu'il se passe, il ne se dresse pas contre sa meneuse pour autant. A ses côtés, il participe à la bataille contre le Clan de la Rivière, aux enlèvements de chatons. Il n'est néanmoins pas présent à l'Assemblée où tout cela prend finalement fin, mais il est tenu au courant de ce qu'il s'est passé. Etoile de Suie et les Lunar Pod ont tendu un piège aux autres Clans, mais ces derniers sont sorti victorieux que cette bataille terribles. Puis Etoile de Suie perd ses dernières vies sous les coups des autres meneurs, sous les yeux de son Clan impuissant. Corne de Bouc ne laissa cependant rien paraître concernant le fond de ses pensées. A l'intérieur, néanmoins, il est rassuré que cette tyrannie s'achève enfin.

C'est Etoile du Vautour qui succède à Etoile de Suie, mais le meneur ne reçoit jamais ses neuf vies et se voit rapidement remplacé par son propre frère, Etoile de Cendre. Sa politique convient davantage à Corne de Bouc, dont le vieux corps n'aurait pu supporter un nouveau tyran. Il n'aspire désormais qu'à une vie plus douce, plus tranquille. S'il refuse encore de rejoindre la tanière des anciens, ce n'est plus qu'une question de temps alors qu'il ne soit contraint d'y traîner ses vieux os.

Le Clan des Étoiles en soi témoin, lorsque la mère de Corne de Bouc a choisi son nom, elle ne pensait sûrement pas tomber si juste concernant son caractère. En effet, le matou a un tempérament bien particulier. En surface, il ne semble avoir aucune personnalité propre et n'être qu'une coquille vide dans la moindre expression. Pourtant, lorsque l'on prend le temps de l'écouter un peu, nous découvrons un matou éternellement insatisfait qui se plaint toujours de tout et de rien. Il est d'ailleurs un mélancolique de la vieille époque durant laquelle, selon lui, tout était mieux, de la chaleur des rayons du soleil à la saveur du gibier. Néanmoins, vous ne l'entendez jamais émettre le moindre avis sur la politique de son Clan, d'hier ou d'aujourd'hui. C'est d'ailleurs l'un des seuls sujets sur lequel vous n'entendrez pas son avis. Néanmoins, Corne de Bouc est vu comme un suiveur hypocrite, parce qu'il a toujours respecter les régimes mis en place par ses chefs sans jamais chercher à se rebeller. S'il a des avis, il ne les partage pas, ce qui n'a évident pas tendance à arranger son cas.

Ce mauvais caractère, il n'est pas venu avec l'âge. Déjà jeune guerrier, Corne de Bouc a toujours eu un tempérament de feu. Du genre à céder à la colère sans raisons valables, il était perçu comme ce chat un peu « relou » qui s'embrase à la moindre frustration. Ainsi, le matou n'a jamais eu de vrais amis, parce qu'il a tendance à éloigner les autres de lui. S'il en a conscience, il considère que cela est bien mieux pour eux. En effet, derrière ses grands airs Corne de Bouc manque cruellement de confiance en lui et culpabilise encore pour la mort de ses deux frères, dont il se considère seul et unique responsable. De ce fait, il craint toujours de faire du mal aux autres et préfère se tenir à distance. Il a d'ailleurs eu un seul et unique apprenti, refusant de former qui que ce soit jusqu'à ce qu'on lui mettre le jeune Nuage de Raton – désormais Raton Laveur – dans les pattes. Si l'expérience du mentorat lui plaît énormément, il préfère toujours éviter de former des jeunes, pour le bien.

Pourtant, Corne de Bouc a toujours eu un feeling bien particulier avec les plus jeunes. Contrairement à certains chats, la compagnie des chatons ne l'exaspère pas, il la trouve même agréable. Etant donné qu'il n'a jamais pu fonder sa propre famille malgré sa volonté, il s'est toujours contenté de veiller sur les petits des autres, n'hésitant pas à les noyer sous des histoires en tout genre. C'est bien là les seuls moments où Corne de Bouc semble apaisé, confiant et sensible. Mais qu'à cela ne tienne, dès que les chenapans sont hors de sa vue, il redevient le vieux grognon qu'il est à l'accoutumé. Chasse le naturel et il revient au galop, comme on dit.

Corne de Bouc n'a, malheureusement pour lui, jamais été un véritable canon de beauté. En effet, il présente depuis son plus jeune âge des attributs physiques qui ne le mettent vraiment pas en valeur. Tout d'abord, il est haut sur pattes – vraiment trop haut. Même un membre du Clan du Vent peut, parfois, paraître ridicule à côté de lui. Ses pattes sont disproportionnées, et les antérieures ont tendance à être un peu plus basses que les postérieures, lui donnant un air presque bossu vraiment pas flatteur. En plus de cela, il est maigre à faire peur. Pas qu'il soit malade – aussi étonnant que cela puisse paraître, il a une santé d'acier, mais la graisse ne s'accroche pas à son corps, même s'il mange à sa faim. Cela dit, Corne de Bouc a un appétit d'oiseau et un maigre campagnol suffit à lui remplir l'estomac pour une journée entière. Malheureusement pour lui, son vieil âge n'arrange pas son cas et plus que jamais, il a l'apparence d'un cadavre ambulant. Mais n'allez surtout pas le lui dire, parce que Corne de Bouc est persuadé qu'il a encore quelques saisons devant lui avant de rejoindre la tanière des anciens. Tant qu'il est encore en capacité d'apporter son aide au Clan, il ne compte pas se retirer – et monsieur étant têtu comme pas deux, ce n'est pas demain la veille qu'il cédera.

Mais ce qui saute le plus aux yeux chez lui, c'est cet amas de poils anormal au niveau de son menton. Il a toujours eu le poil mi-long – et le Clan des Étoiles en soit loué, parce qu'ils ont tendance à masquer sa maigreur maladive – mais cette barbiche incongrue est plus longue que le reste. C'est d'ailleurs ce qui a inspiré sa mère pour le nommer Petit Bouc, lorsqu'il est venu au monde. Néanmoins, c'est chez lui un complexe immense qu'il ne parvient pas à surmonter. D'autant plus que ces poils étant difficiles d'accès pour sa langue, il ne parvient jamais vraiment à bien les toiletter, lui donnant un aspect négligé qu'il n'apprécie pas particulièrement. Mais ne vous proposez surtout pas pour les toiletter à sa place, parce qu'il vous enverra paître sans aucune forme de cérémonie. Ce complexe, il n'apprécie pas que quelqu'un s'en approche, parce que ça lui donne une importance qu'il ne supporte pas. Ainsi, le mieux à faire est d'ignorer cette barbiche sale et emmêlée si vous ne voulez pas qu'il se mette en colère.

Pour le reste, le poil de Corne de Bouc est presque entièrement blanc, si l'on omet ses oreilles grises. Néanmoins, son grand âge les a blanchi avec le temps – il n'agit d'ailleurs qu'ici, ce qui est déjà bien suffisant de l'avis du vieux matou. Ses yeux sont jaunes, brillant d'une énergie qu'il n'a pas à envier à la jeunesse. Sa queue est longue mais légèrement cassée sur la pointe, créant un angle léger à peine perceptible. Depuis peu, Corne de Bouc souffre de différents maux aux articulations, alors il lui arrive de boiter ou de se plaindre de son dos. Mais quelques étirements et un peu de repos plus tard, le revoilà qui part en chasse – et n'essayez pas de le convaincre de se ménager, où vous serez bien reçu !

• Surnom : Moona
• Décrivez-vous : Nouveau compte de Nuage du Renard et Petite Rainette. Et oui, quand je commence, on ne m'arrête plus C;
  
  Grâce à Nix j'ai désormais un beau dessin de mon Bouc, merci à elle