Nouvel Eden [Coup de Foudre] - END

Moui, enfin, il s'attendait à ce que la fautive regrette son acte après l'avoir commis. Toutefois il n'eut pas droit à des excuses, seulement à un bourdonnement de la gorge, à des mots à peine articulés, comme un moustique dans l'oreille (il la tiqua) (et sa queue l'imita tout de suite ensuite). Secret du Firmament n'avait pas envie de laisser tomber l'histoire - ou non, elle n'avait pas envie que celle-ci se poursuive. Car brusquement elle s'écarta de lui et sa queue imita la sienne d'un claquement soudain qui fit se tendre le bengal et se pencher sur une patte en y mettant tout son poids, rouvrant les yeux, dévisageant de biais son amie qui chercha à chasser le sujet:

— Merci pour le prêle, tu peux partir maintenant.

Mais Coup de Foudre répondit en plissant les paupières, visiblement contrarié. Surtout lorsqu'elle tenta de dissimuler un petit rire - il se hissa sur ses pattes et se campa dessus pour réitérer, plus sec:

— ...Dans quel état tu me l'as laissée, Secret du Firmament.

Déchanter ensemble

Et tout s'embrasa tel un volcan préparant sa prochaine éruption. De ses oreilles à sa queue, chaque infime mouvement qu'il fit lui rappela comme cette renardière comptait visiblement plus pour lui, comme cette autre comptait ... Et elle senti poindre en elle la colère, la frustration même. Oh ! Douce envie que de l'avoir pour elle seule. Cruel tourment de la jalousie alors qu'elle tentait vainement d'éteindre les flammes qui la rongeait. Il était libre certes, mais alors, pourquoi ... Oui, pourquoi ressentait elle cette envie de se jeter sauvagement sur lui, d'effacer la promesse arracher de conserver amitié ? Pour a la place planter ses crocs dans l'épaule du bengal, le suppliant de la prendre là, au milieu des remèdes, chassant sa conviction qu'un pardon était possible. Car le pire était sans doute qu'elle y croyait encore. Qu'elle voulait croire possible que le firmament lui pardonne son égarement si elle parvenait à former dignement un apprenti -et à cet époque là, d'apprentie elle n'avait point encore. Oui, noyer tout ça dans une nuit furieuse et torride, salvatrice peut-être même. Oublier qui elle était et en ça, ce qu'elle était pour le clan pour n'être plus que Secret du Firmament. Mais ça aussi, elle le repoussa avec force de son esprit. Rêve impossible. La vie n'était point un songe merveilleux, elle l'avait appris si tôt. A ses dépends.

Alors quand elle l'observa de biais, lui la dévisageant, se demandant sans doute si elle était sérieuse et elle, troublée, froide et ardente à la fois, ce fut déjà de trop. Et le ton qu'il employa allié à la totalité de son nom fit hérisser la fourrure de la siamoise. Ne pouvait il comprendre que la tanière importait peu. Que le plus détruit n'était pas cet antre charnel mais elle ? Un instant mue par des pensées d'égoïsme elle le foudroya du regard. Et cette fois la siamoise ne devint pas serpent sifflant sa colère, pas plus que lionne prête à défendre ses petits où quelconque autre créature terrestre. Non, son cœur devint feu, sa colère brasier et sa douleur souffle alimentant le tout. Oui, l'espace d'un instant, si l'animal avait pu exister, alors Firmament l'était devenu. Un dragon, furieux, égoïste, créature que seul les contes décrive et jamais avec de doux mot. Mais la guérisseuse n'était plus douceur face à Coup de Foudre. Trop touchée, froissée, meurtris finalement.

- Alors il n'y a que ça qui compte pour toi ? Ta fichu cachette ? Et bien va. Va la voir toi même !

Et elle lui cracha dessus, mais il avait de la chance car du dragon, Firmament n'avait point les flammes et au lieu de coups, ce fut les larmes qu'il reçu. Celles qui émergèrent, traîtresse, des yeux saphir de la siamoise alors qu'elle ajoutait, la voix si pleine d'amertume que le breuvage en était imbuvable.

- Elle ne peut pas être plus en miette que moi ...

Et sur ses mots, elle courba le cou, bas, dans une position que tout chat connaissait. Prête à se défendre à coups de griffes, son regard défiant son camarade d'esquisser le moindre geste vers elle. Mais si l'avant de son corps proposé une bataille, l'arrière lui se tenait avec d'avantage d'ambiguité. Sa queue, se redressant, s'était porté de côté, comme une invitation à un jeu moins violent, plus sensuel. Et si Secret du Firmament avait conscience de ce déchirement en elle, elle ne semblait pas vouloir y changer quoi que ce soit. Tendue, elle avait besoin d'un soulagement. Et ce dernier viendrait soit d'un abandon d'elle, soit d'une bataille faisant couler le sang. Sa foi envers leurs ancêtres poussant pourtant encore la balance vers l'option la plus physiquement douloureuse. Car de sa colère ne pouvait surgir que des griffes ...

Elle se hérissa et Coup de Foudre vit comme une fantôme de patte et griffes lui bondir au visage, rentrant immédiatement le menton dans le cou en s'écartant d'un quart de volte. De [chats] de faïence ils se firent face et il vit de Firmament quelque chose d'aussi ardent et vif que les flammes que crachait le baril de métal au cirque, cet hiver dernier. Il sentit comme quelque chose lui frotter sous le menton, puis le dos, et il sourcilla aussitôt car bordel, libido, c'était pas le moment.

Elle cracha (Firma-- pas la libido):

— « Alors il n'y a que ça qui compte pour toi ? Ta fichue cachette ? Et bien va. Va la voir toi même !
— Fichue   cachette !? Sa queue fouetta l'air et il eut raison des Flammes du Firmament qui s'éteignirent derechef (à l'aide de larmes aussi).
— Elle ne peut pas être plus en miette que moi ...
— Non-

Elle courba le cou et son échine se tendit en arc devant lequel le bengal répondit d'un véritable mouvement de recul. Vraiment? Vraiment - elle posturait contre lui? Son poil à lui ne s'était pas levé - il n'en avait pas vraiment la capacité, mais son visage peinait à contenir tout du dessous du iceberg qu'elle ne voyait visiblement pas dans sa simple demande.

O.k.

— Non - cette "fichue cachette" comme tu le dis, est non seulement un bon souvenir, que j'aimerais préserver, mais elle est aussi remplie de tooooutes sortes de petites plumes, de fleurs et de mousses de tous les clans différents dont je me sert pour me rappeler des chats que j'apprécie.

Des objets, je te rappelle, que je peux toucher et qui sTIMULENT MA MÉMOIRE QUI A LA MAUVAISE HABITUDE DE DÉFLAGRER TOUT LE RESTE.

À défaut de feuler il retroussa les babines sur une expression féroce et ses pattes se mirent à trembler - le manque le rendait fou, il s'en rendait compte, alors un autre pas de recul lui permit de refroidir sa tête. Presqu'instantanément, d'ailleurs, mais pas pour autant moins cinglant:

—   ...Fifi,   crois-moi, j'adorerais que tu puisses m'infliger toooout ce que tu veux avec la tige de ce fichu prêle pour combler ma soif de contacts mais c'est impossible, tu le sais, je le sais! et je suis-... énervé.

Un frisson lui prit dans le dos, sa queue s'agita mais déjà il se tournait pour prendre la fuite, passant un antérieur devant, croisant l'autre, terminant son tour d'un mouvement nerveux de sa queue.

— Tu m'énerves, tu as besoin de pleurer, alors je m'en vais.

Il l'avait attendu près de son herbier pour lui ramener son prêle, et en échange, elle avait saccagé l'une des dernières choses qu'il appréciait encore, ici.

Déchanter ensemble

Sa réaction acheva la siamoise, guère prête en l'instant à apprécier que la renardière puise compter plus qu'elle-même. Oh non pas qu'elle douta que le félin eu pour elle une amorce d’attachement particulier, mais la vision du bengal avec la guerrière rivale revint en force. Trop pour qu'elle ne se calme. Trop pour qu'elle lui pardonne en ce jour. Et durant les quelques lunes qui suivrait du fait. Et si de la suite elle se senti coupable, Secret du Firmament décida en l'instant de rester de marbre bien que son regard lui, se voile d'un trouble réel et profond. Venait elle de mettre à mal les progrès de son comparse ? Sa douceur elle s'en voulu subitement, faisant poindre de nouvelles larmes, de remords cette fois. Mêler à celle de la furie courroucée toutefois. Et tout en grondant sourdement sans le réaliser vraiment, la siamoise releva ses babine sur ses crocs. Osait il en prime l'accusait elle de justement avoir des sentiments ? Lui qui n'en avait justement aucun ? Deux mondes se fracassant l'un contre l'autre, voilà comment se terminerait cette rencontre. Vol nuptial de deux dragons d’éléments opposés. Feu et Glace, Foudre et Eau. Tumulte d'une idylle détruite avant son aube.

- C'est ça, fiche le camp de MA tanière.

Mais alors même que les mots sortaient, la chatte les regretta. Et si au départ du mâle, elle fit mine de s'en détourner, sa queue, comme ultime preuve qu'elle ne pouvait que s'en vouloir, que LE vouloir, vint à la rencontre de celle de son camarade. Contact à peine réelle, éphémère aussi. Car déjà la femelle ignorait le prêle, remède qu'elle ne pourrait plus jamais voir sans penser à ce jour pour gagner sa litière. Mousse douce qui l’accueillit elle et son cœur fracturée pour la laisser plonger dans un sommeil réparateur. Plus tard viendrait le temps des réconciliations. Pour le moment, seul brûler celui de la douleur.

Ce qu'elle lui cachait?

— « Quelque chose que tu ne peux comprendre ... »

Immédiatement les oreilles du bengal s'ourlèrent vers l'arrière - vraiment? Elle cherchait encore à se dérober de lui d'un si paresseux détour? Ses épaules se tendirent et il la dévisagea, la relançant d'un geste sec du menton, d'un "essaye, pour voir" brûlant dans les yeux. Le regard de la siamoise sortit du vague pour y faire face et au lieu de changer de sujet, elle s'arma du courage de l'affronter - non pas avec les griffes, non pas en l'invectivant mais avec sincérité:

— « Je repensais à notre dispute ... Si ... Inutile.

Le bengal pivota ses deux oreilles vers l'avant, leurs poils au rebond, tout comme ses moustaches en redressant juste un peu la tête en rassemblant les pattes. Il n'ouvrit pas la bouche - il n'en eut pas le temps, car déjà Secret du Firmament venait vers lui pour frotter sa tête à la sienne, manquant de le faire reculer à sa force - il dut fermement planter un postérieur dans le sol en sortant les griffes pour éviter le mouvement qui prit plutôt la siamoise en lui redonnant son espace. Et en lui redonnant son espace, elle accepta enfin de se redonner la faute, qu'elle avait si dûement nié:

— « Ma réaction ce jour là était stupide ... Mais ... J'étais ... Jalouse.
— Fifi...

Il poussa un soupir, plus de soulagement qu'autre chose, en abaissant poliment les oreilles et en ramenant sa queue vers lui. Il rouvrit les yeux et leva le nez.

— ...Ta réaction était vraiment stupide, et il retint un rire sous cape, la nuque courbée en hoquetant des épaules.

_Ha hah _hah  la jalousie est le sentiment que je comprends le mieux, tu sais!  Mais il y a des façons de la gérer.  Tiens, par exemple, (il hissa ses épaules, colla son front au sien et lui souffla du nez au visage) griffer les murs de ma tanière jusqu'aux racines?   Pas  une bonne façon!

Il lui donna un petit coup du front avant de la contourner.
— On peut en parler si tu veux, la dernière chose que j'ai envie, c'est que tu gardes tout ça pour toi... »

Ses oreilles pointèrent, et il baissa les yeux par terre, reconnaissant dans ces minces pétales jaunes comme des petits boutons d'or des pissenlits aux feuilles comme en épines. « Oh- » Et il pila pour décrire un tour autour de la toute petite fleur et lancer un sourire à son amie « Regarde! » - s'en souvenait-elle?

Nouvel Eden

Fifi, ce surnom là, elle aimait à l'entendre de cette gueule. Surgit d'entre ses crocs, il avait une saveur douce et tendre qui lui donnait sensation de pouvoir décrocher la lune. Et ironiquement, les étoiles s'en cachaient d'autant plus, tournant dos. Mais la suite lui fit mal, toutefois, Secret du firmament avait choisi de ne pas relancer une dispute. Oui, elle savait bien avant de le voir alors sa réaction n'aurait pas dû être si violente. Mais voilà, elle n'était pas libre de ses émotions. Ses dernières avaient toujours eu sur elle un ascendant et si elle n'était pas pour autant impulsive, il lui arrivait de l'être. La jeune chatte elle, baissa la tête, détournant le regard et fermant les yeux, son souffle à demi-retenu. Pourtant, ses oreilles se dressèrent et elle dévisagea son comparse. La jalousie, lui ? Que désirait il des autres qu'il n'avait où ne pouvait avoir ? Il était si libre en comparaison d'elle et des chaines qu'elle s'auto-imposait qu'il lui paraissait presque improbable que Coup de Foudre soit jaloux !

Mais là, front contre front, le contact était si doux qu'à son tour elle se mit à rire. très légèrement toutefois, plongeant ses saphir taquin dans les perles d'or pour murmurer doucement.

- Ah oui ?

Parce que sur le coup ce jour là, démolir la tanière lui avait parut fort nécessaire pour chasser de sa tête ses sentiments et les imprimer dans la terres l'entourant. Mais déjà, il s'écartait d'un petit coup et si elle frémit en le sentant dans son dos, la siamoise n'en bougea pourtant pas, sa tête se tournant pour suivre le bengal du regard. Et de nouveau, un petit soupir lui échappa alors qu'elle remuait les moustaches. Mais déjà, il avait repérer une chose et elle s'approcha doucement avant que sa face ne s'éclaire d'un large sourire.

- Comment oublier ?!

Et de sa gorge s'échappa un ronronnement vibrant de souvenir heureux. Oh comme jadis alors, tout lui avait parut plus simple ! Elle se posait bien moins de questions alors, du moins, lui semblait il. Mais elle n'en appréciait pas moins la compagnie du charmeur et cela fit vibrer son corps propageant une onde de frisson de sa tête à sa queue alors qu'elle avançait le museau vers la petite plante.

— « Ah oui ?
— Je te le jure! »

En s'intéressant au pissenlit à ses pattes, il attira l'attention de la guérisseuse vers lui, et elle se rappela de leur première sortie - leur tout premier rendez-vous en dehors des terres du Tonnerre. Elle était l'apprentie de Nuit Hivernale, à l'époque, et lui, il était son escorte.

— « Comment oublier ?!
Elle allait mieux, et il ne put s'empêcher une petite blague maintenant que la tension semblait s'être dissipée:
— C'est toi qui le ramène ou c'est moi? C'est que ma "cachette" a grand besoin de nouvelles décorations ~

Il abaissa sa tête à la hauteur de la sienne, et leurs moustaches se frôlèrent au-dessus du pissenlit qui les séparait à une distance de museau. Le ronron de Secret du Firmament fit vibrer les lames d'herbe de cette forêt trop symétrique et trop odorante et se propagea aux pattes du bengal, montant ses avants et arrières mains avant de converger à son ventre qui se réchauffa par la vibration partagée. Ses pupilles échappèrent un peu à son contrôle mais pas assez pour l'empêcher de se resaisir:

— C'est pas... toujours facile de trouver des chats qui partagent ce que je pense, tu sais? Encore moins qui partagent comment je me sens. Car ou bien c'est le Code, ou bien c'est les Étoiles, ou bien c'est les préjugés nourris pendant des générations...

Je veux aimer tout le monde mais on me traite d'infidèle, je veux partager mon corps avec ceux qui en ont aussi envie et on me traite de pute,... Peu m'en coûte mais quand je rencontre un chat, mâle, comme moi, il détourna le regard, son sourire se surit et ses oreilles s'abaissèrent légèrement, j'ai pas envie de le perdre...

C'était toujours bizarre de parler sans motif ultérieur, et il se sentit aussi malaisé que lorsqu'Oeil du Tigre l'avait pris par surprise en lui mettant un contexte sur ses cicatrices, mais le malaise n'était pas suffisant pour lui nouer la gorge. Rien ne l'était - l'un des rares avantages à sa condition, qui sait?

— ... Tu connaissais Plume Duveteuse? »

Nouvel Eden

Le printemps, son humeur légère avait peut-être réussi à revenir dans leurs esprits. Oublier cette vieille dispute d'hiver. Oublier ses sentiments trop chaud sous des températures alors glaciale. Le redoux était revenu non seulement sur la nature mais peut-être aussi, sur les deux chats. Et à sa blague, elle prit l'air de réfléchir, se dressant sur ses avants, le regard filant, distrait, vers les branches des pommiers et autres arbres à fruits les surplombant. Elle resta là un instant, l'air songeuse avant de poser un regard très sérieux sur le matou.

- Je suppose que je te dois bien celui là pour ... ta trop grande cachette.

Elle se souvenait encore des racines, par le passé à peine visible et qu'elle avait fait surgir de terre dans sa frustration. Oh oui, s'il était possible qu'elle soit moitié plus vaste après son passage ce jour là, alors la renardière avait grand besoin d'un petit peu de décoration. Mais déjà, elle se baissait de nouveau vers la fleur, ses moustaches frôlant celle du bengal qui avait suivit, ou entamer, le mouvement. Et quand il ouvrit la gueule, elle se figea, ses pupilles devenant deux fentes alors qu'elle observait son comparse. Et au fur et à mesure de ses mots, sa queue à elle alla se poser doucement sur l'herbe tendis que ses oreilles se couchait de côté, un peu. Mais le changement le plus notable, ce furent ses yeux bleu qui se remplirent d'une surprise légèrement humide. Coup de Foudre parlait si peu de lui-même et ça, s'était pour elle plus bel aveu qu'autre chose. Alors quand il lui parla d'un autre, elle ferma les yeux et soupira lourdement. Puis, elle avança le cou, donnant un léger coup de museau à son comparse avant de répondre à sa question.

- Si je la connaissait ? S'était mon amie Foudre !

Elle se détourna, contournant de même le pissenlit pour s'asseoir un peu plus près de son camarade sans toutefois le regarder davantage. Car la tête basse, elle avait remonté le flot de ses souvenirs.

- Quand elle et ... Mauvaise Graine ont rapporter le corps de la malheureuse Petite Améthyste à la rivière, j'étais alors avec eux. Et la mort de la chatonne, si injuste la fit frémir. Jamais cette petite n'aurait du se trouver sur leurs terres ! La clan des étoiles avaient il oublier que la siamoise avait agit pour que la malheureuse retrouve au moins sa terre natale dans la mort ? L'amertume lui emplit la gorge et elle la chassa en toussant avant de reprendre, non moins soulagée à vrai dire. Et ... Nuit Hivernale ne m'en a jamais parler mais ... Alors qu'ils étaient en ville, j'allais chaque jour voir Plume. Quand ses chatons sont nés, j'étais à ses côtés. Alors oui, je connaissais Plume Duveteuse.

Sa voix s'était charger d'acide mais quand elle rouvrit les yeux pour croiser le regard du bengal, elle s'adoucit. Il n'y était pour rien dans les malheurs de la femelle. Et un triste soupir s'échappa de sa gueule. Et Duveteuse était morte. Victime supplémentaire du chaos de ce monde... Mais si la siamoise en avait oublier les mots de son compagnon, il lui revinrent en tête, lourd et elle se hérissa doucement. Mauvaise Graine. Cet autre mâle pouvait il être l'ancien domestique ?

— « Si je la connaissais ? C'était mon amie Foudre !

Foudre sentit des raideurs lui prendre les épaules et le dos et il serra les dents derrière ses babines, crispant le coin de ses commissures en grimace. Il voulut parler mais il ne dit rien en voyant que Secret du Firmament en avait plus à dire que lui:

— Quand elle et ... Mauvaise Graine (il coucha les oreilles à l'entente de son nom) ont rapporté le corps de la malheureuse Petite Améthyste à la rivière, j'étais alors avec eux.
— Ah... »

Il plissa une paupière, par tic, car bien sûr - c'était pour cette raison que Mistigris s'était enfui du Clan et s'était caché. Non pas parce-qu'il le fuyait mais parce-qu'il fuyait le courroux d'Étoile de Suie après sa supposée trahison, c'est à dire de ramener les chatons qu'ils avaient kidnappés à leur territoire respectif. La queue du bengal s'agita car maintenant qu'il avait initié le sujet il ne pouvait plus le détourner. L'amertume de la siamoise était palpable et il se sentit soudain comme la gorge sèche.

— « Et ... Nuit Hivernale ne m'en a jamais parlé mais ... Alors qu'ils étaient en ville, j'allais chaque jour voir Plume. Quand ses chatons sont nés, j'étais à ses côtés. Alors oui, je connaissais Plume Duveteuse.
— --...

Il craqua - quand la siamoise rouvrit ses yeux, chassant le douloureux souvenir du passé, le bengal laissa son arrière-train lourdement retomber dans l'herbe et les fleurs du verger, le dos courbé et la tête basse comme un chaton qu'on venait de réprimander. Il rangea sa queue contre lui pour s'étreindre.

— J'étais jaloux, qu'il l'ait suivie pendant toute une saison.

Et maintenant qu'est-ce qu'il allait lui dire? Que tout ce qui lui intéressait à l'époque était leur jeu stupide? De qui avait la progéniture la plus grosse? De qui monterait qui? Vas-y Coup de Foudre, elle est où ton honnêteté? Vas-y Coup de Foudre, il est où ton plan tout tracé d'avance? Bordel - Ses dents se desserèrent d'un craquement en entrouvrant la bouche:

— Elle a juste dit être mon amie - elle n'avait rien fait de mal, pas vraiment, (le souvenir s'embrouilla et son discours se découd) mais j'étais pas d'humeur Fifi, j'étais jaloux, alors quand elle a mentionné son "compagnon" je lui ai fait savoir qu'elle n'était pas la seule pour lui - ce qui est vrai! Il y avait moi, et Désert, et...

Victime supplémentaire du chaos de ce monde, ou victime de ses mots minutieusement choisis à lui? Ses épaules remontèrent d'un coup en rassemblant ses pattes trop près de son corps, rentrant le dos.

— ...Et elle s'est suicidée à cause de moi, Mauvaise Graine a dit.