Tenter d'appaiser les coeurs - Coup de Foudre - end

La remarque de Louve des Bois ne laisse pas Coup de Foudre de marbre. Il ne lui faut que quelques secondes pour réagir à la remarque de sa fille, d'un ton simple :

« - Vraiment ? La présente situation me fait plutôt penser le contraire, tu ne crois pas ? »

La guerrière se contente d'incliner la tête. Il est vrai que le tas de gibier montre la solidarité du Clan. Cependant, aux yeux de Louves des Bois, les guerriers font plus cela par devoir au Clan des Etoiles plutôt que par réelle volonté de servir les autres. La position de son père est toujours aussi délicate, sa patte semble bloquée par les autres proies. Il tente une manœuvre risquée et fini les quatre pattes en l'air au pied du tas. Louve des Bois rit. La tête de son père est visible qu'une simple seconde puis la totalité des proies qui tiennent dans un équilibre précaire finissent par lui tomber sur la gueule.

« - Tu disais ? ... »

Louve des Bois pose sa souris à ses pattes et commence à descendre dans le tas de gibier agilement. Elle arrive assez vite à proximité de son père. Sa silhouette fine et son poids plume lui permet de ne pas s'enfoncer dans le tas comme son père. Elle commence à ôter les proies de son visage en souriant. Une quinte de toux lui échappe lorsqu'une touffe de poil d'écureuil vient lui chatouiller la gorge. Elle inspire et reprend :

« - Pas grand chose. Sortons de là, nous reprendrons en haut, ça sera plus simple. »

La situation est bien amusante mais Louve des Bois n'a pas envie de passer sa mâtinée à discuter dans le tas de gibier.

Encore une fois, c'est d'une infinie patience que Louve des Bois fit preuve en se penchant pour ramasser le gros écureuil qui s'était aplati sur le museau de son père, avant de se charger des petits gibiers d'un chassé et d'un autre de la patte. Entre quelques éclats de toux elle eut tout juste l'occasion de voir son sourire au bengal qu'il s'appuya sur le coude, balottant sa souris en gueule, se hissant vite-fait sur ses quatre pattes. Il eut ensuite toute la liberté de s'ébrouer de long en large et se débarrasser de toute motte de poils ou plume indésirable qui lui aurait échappé.

Quant à ce que Louve disait...

— Pas grand chose. Sortons de là, nous reprendrons en haut, ça sera plus simple.
— En haut de la pile? Coup de Foudre s'amusa à malentendre, très peu pour moi! Puis il fit mine de regarder ailleurs - à ses pattes, tiens, dénotant qu'elle avait du lâcher la souris qu'il lui avait offerte pour venir le tirer de son trépas. Une allonge lui fit enjamber la proie, puis un solide coup de patte l'envoya valser à celles de sa fille.

— Je continue de penser qu'au volume de proies qu'on ramène, on y gagnerait d'en avoir deux. » il lui dit, surtout pour rien dire, sans lui cacher la moue boudeuse qui venait avec.

Il savait très bien que ce n'était pas le sujet que Louve des Bois voulait s'entretenir avec lui mais Coup de Foudre était comme ça. Si on lui donnait une distance de quelques queues de souris, il en prenait une de renard, et quoi que Puma lui ait dit sur sa "manipulation" en lui reprochant de "faire mieux semblant" Coup de Foudre avait depuis longtemps passé maître dans l'art de la diversion.

En ressentant la prise maladroite de sa souris en gueule, il la relâcha pour la rattraper à la volée et réajuster ses dents sur plus que rien qu'une patte - le geste lui rappela aussitôt cet instant dans les branches, avec Neige de Minuit, à l'époque où elle était chaton, et qu'il l'avait pendue au-dessus du vide pour lui faire expérimenter la peur. ... Il n'en avait jamais fait autant avec la dernière portée - certes Ciel avait été sa laborantine préférée, avec toutes ses questions sur la gravité et la nature de tomber - il n'avait jamais réservé à Brisé ou à Louve ou à Lycaon une quelleconque leçon. C'est qu'à l'époque où ils étaient chatons, lui, il était détruit. Faire acte de présence, par exemple dans un dîner tous ensemble, n'avait rien eu de facile pour un chat qui avait presque souhaité ne plus faire qu'un avec l'écorce et les branches.

Il n'ignorait pas que l'envers avait été similaire - Brisé ne savait pas s'exprimer sans excès et Lycaon avait déjà abandonné, mais il avait confiance que s'il n'avait pas été un père "suffisant" pour eux, ils aurait pu combler leur vide ailleurs. Brisé c'était par Chaleur; Lycaon, son nihilisme; Ciel avec ses prétendants, et Louve, qui sait? La seule chose qui lui importait, c'était qu'elle soit vue comme ce qu'elle voulait être, et non par d'où elle venait. Lorsqu'il entendait dans le campement des chats se plaindre que la "seule bonne chose qu'il avait fait dans le Clan avait été de leur donner ses enfants", une toute petite part de lui pouvait se consoler d'avoir réussi.

Louve des Bois a tourné le dos et n’entend pas la petite réflexion de son père qui lui arrache un rire. Elle tourne la tête pour voir si le matou est décidé à la suivre mais ce-dernier est plus occupé à fixer ses pattes. Elle se rapproche de la pile de gibier et laisse sa souris plus loin. Coup de Foudre, d’un coup de patte, envoie une nouvelle proie à côté de celle de la guerrière.

« - Je continue de penser qu'au volume de proies qu'on ramène, on y gagnerait d'en avoir deux. »

Encore une fois, Coup de Foudre évite la discussion. La guerrière soupire, se penche et attrape les deux proies. Elle marche quelques pas et pose les proie une fois installée à l’ombre. Son père se traine la patte à côté du tas de gibier.

« - Tu comptes me rejoindre ou rester planter devant ton tas de gibier à m’admirer manger cette souris ? »

Dit-elle en donnant un léger coup de patte dans l’une des deux proies posées devant elle. Elle n’attend pas que son père s’approche et reprend d’un ton plus fort :

« - Je sais que tu veux fuir cette discussion depuis des lunes mais je pense qu’il est temps de l’aborder. J’aimerais que tu me parles de Maman. Comment elle était ? Tu dois me raconter. J’en ai besoin pour me construire. »

Déjà que tu n’es pas présent pour moi … Fais au moins cet effort ; se retient-elle d’ajouter. Elle n’est pas là pour provoquer mais elle veut qu’il percute. Trop de lunes de non-dits laisse des séquelles et aujourd’hui, Louve des Bois est déterminée à obtenir des réponses à ses questions.

— « Tu comptes me rejoindre ou rester planté devant ton tas de gibier à m’admirer manger cette souris ?
— Oh, tu veux dire que j'ai le choix? »

Trop facile, mais non. Hors de question de rester près de cette satanée pile plus longtemps, et bien qu'il le fit en se traînant les pattes le bengal arriva vite à la hauteur de sa fille, qui repoussa le trop-plein de proies vers la pile. Sauf que le geste aurait presque pu être comparé à un croc-en-jambe, forçant son père à lever hautes les siennes pour enjamber l'obstacle sur son chemin.

Il gloussa en envoyant sa tête vers le bas, faisant balloter la souris dans sa gueule.

'Faut dire qu'il l'avait cherché.

— « Je sais que tu veux fuir cette discussion depuis des lunes mais je pense qu’il est temps de l’aborder. J’aimerais que tu me parles de Maman. Comment elle était ? Tu dois me raconter. J’en ai besoin pour me construire.

Eh minute, papillon...

— « Tu as changé d'idée? Je croyais qu'on s'assoyait pour que tu me dises mes quatre vérités.

Il lui jeta à peine plus qu'un regard en biais, sans même bouger sa tête.

— À moins qu'il ait s'agit d'un prétexte. »

La guerrière espère trouver une réponse à sa précédente requête. Elle attend patiemment la réponse de son géniteur, en vain. Celui-ci semble avoir bloqué sur un autre élément de leur discussion. Assez vite, il essaye de reprendre le dessus de la discussion en grinçant :

« - Tu as changé d'idée? Je croyais qu'on s'assoyait pour que tu me dises mes quatre vérités. À moins qu'il ait s'agit d'un prétexte. »

Un peu perdue par la fil de cette discussion, Louve des Bois ne sait plus vraiment si la première raison de leur discussion est réellement l'envie d'avoir des réponses à ses questions ou alors l'envie de dire à son père ce qu'elle pense au fond d'elle. Le regard en biais de son père la déstabilise un peu. Plus sérieusement, Louve des Bois s'assied face à son père, la souris toujours entre les pattes. Raaaah. Les discussions avec lui sont toujours les mêmes, on n'arrive jamais à garder un même fil.

« - Je ne sais pas vraiment. Prétexte ou non, de nombreuses questions me taraudent l'esprit depuis un sacré temps. Tu préfères commencer par quoi ? Maman ? Ou bien ton absence en tant que père ? »

Elle crache ses derniers mots. Elle ne peut pas se retenir de provoquer son père au quotidien. Elle lui doit cette malice. Elle n'est pas la fille de son père pour rien. Ses crocs claquent. S'ouvrir à son père lui coûte énormément et elle espère que cette discussion mènera vraiment à quelque chose.

Lorsqu'ils trouvèrent un arbre où s'asseoir, suffisament loin de la pile pour pouvoir le darder de dédain après avoir survécu son attentat, Coup de Foudre ne s'était pas attendu à ce que sa fille ne s'asseoit directement en face de lui. Non seulement elle lui boucha la vue, elle lui bloqua toute tentative de fuite ou de parade.

La seule excuse qu'il lui restait était la souris à sa bouche, et il courba le dos pour se coucher impunément contre la courbe d'une racine qui sortait du sol, baisser la tête et s'affairer à se venger sur son butin de quelques bouchées.

— « Je ne sais pas vraiment. Prétexte ou non, de nombreuses questions me taraudent l'esprit depuis un sacré temps.
— Hm, se contenta de humer le bengal, tiquant d'une oreille sans se permettre d'interrompre la guerrière davantage.
— Tu préfères commencer par quoi ? Maman ? Ou bien ton absence en tant que père ?

Et puis cette oreille alla se plaquer sur sa tête avec la seconde, rabattant derrière les longs poils décoiffés par sa mésaventure de plus tôt. Il se trahit à nouveau en tapant le sol de sa queue, puis en ronflant bruyamment par le nez tout son déplaisir quant à la question de Louve des Bois.

— ... Car, bien sûr, aucune corrélation n'existe entre ces deux sujets, hm?

Commence par ce que tu veux.

De toute façon, elle en aurait fait à sa tête quoi qu'il lui aurait dit. Autant planter direct les dents dedans - joindre la parole à l'action fit craqueleter les os de la souris - plus particulièrement les vertèbres du dos - sous le surplus de force d'une bouchée impatiente.

HRP:

La réponse de Coup de Foudre à la question de Louve des Bois est physique : ses oreilles se plaquent le long de son crâne. Sa queue tape au sol et le vétéran lâche un ronflement. La guerrière comprend vite que la question ne plaît pas à son père ou alors elle le déstabilise complètement. Sans se faire attendre, il reprend :

« - ... Car, bien sûr, aucune corrélation n'existe entre ces deux sujets, hm? Commence par ce que tu veux.»

Le matou n’attend pas la réponse de sa fille pour planter ses crocs dans la chair – très peu fraîches – de la souris. Les os craquent et ce craquement arrache un frisson à Louve des Bois pour la première fois depuis bien longtemps. Par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire. Toute façon, il va falloir se lancer et on verra bien ce qu’il en devient. Cette discussion est loin d’être finie … Et rien ne dit que je vais finalement obtenir mes réponses.

« - Tu es perspicace. Pour être honnête, il y a beaucoup de choses que j’aimerais avoir la force de te dire. Que ça soit pour moi, ou pour Lycaon … Tu sais, ton fils ? Mais nous ne sommes pas là pour ça. J’ai mis ma rancœur de côté pour que l’on continue de se chamailler et de ses pester à la gueule. J’ai envie d’avoir des réponses et j’espère que tu pourras me les apporter. J’en ai besoin … Enfin. On en a besoin, toi comme moi ; arrête-moi si je me trompe ? »

La guerrière ne sait vraiment pas par où commencer. Elle attend simplement des réponses de son père mais elle craint que ses réponses ne lui conviennent pas ou même, qu’elles soient fausses ou incomplètes. Louve des Bois soupire et plante à son tour ses crocs dans sa proie, faisant craquer les os de la même manière que son père. En voilà un drôle de point commun pense-t-elle.

HRP:

— « Tu es perspicace.

Bien sûr qu'il l'était - Coup de Foudre avala sa bouchée sans se préocupper de ce qu'elle goûtait - elle croyait quoi, que ces yeux servaient de décoration?

— Pour être honnête, il y a beaucoup de choses que j’aimerais avoir la force de te dire.

... La "force" ?

Que ça soit pour moi, ou pour Lycaon … Tu sais, ton fils ? Mais nous ne sommes pas là pour ça.

Qu'est-ce que Lycaon avait à voir là-dedans?...

J’ai mis ma rancœur de côté pour que l’on continue de se chamailler et de se pester à la gueule. J’ai envie d’avoir des réponses et j’espère que tu pourras me les apporter. J’en ai besoin … Enfin. On en a besoin, toi comme moi ; arrête-moi si je me trompe ? »

Pour quelqu'un qui se disait prête à parler de choses sérieuses Louve des Bois semblait éviter le sujet avec peut-être autant de succès que le faisait son père. Pourtant, c'était elle qui était venue le confronter à la pile de proies (et c'était elle qui venait tout juste de l'en tirer).

La queue du bengal tapa au sol, portant une attention particulière à sa fille, qui, comme lui, mordit un peu trop vite dans sa proie et fit craquer bruyamment ses os sous ... le même genre de bouchée impatiente. Le bengal cilla, ses pupilles se dilatant momentanément, puis se réajustèrent en fentes convenables pour le degré de lumière dans la clairière.

— « ...Tu es nerveuse.

Il dit alors, plus comme une remarque que comme un reproche. Il ne se rendit pas compte qu'il avait penché la tête, qu'il avait étiré son cou, que tout ce qui contredisait Louve des Bois l'intriguait. Lorsqu'il s'en rendit compte, il fit la moue, baissa les yeux sur sa proie, redressa son dos en nouant serrée sa queue à ses pattes et en faisant mine de regarder ailleurs - vers la pile, et vers les guerriers qui flânaient autour.

— C'est marrant que tu me parles de Lycaon. Je l'ai croisé à la pouponnière, dernièrement. Il a conclus une sorte de marché avec Ciel qui lui fait garder son petit quand elle part chasser, un truc du genre.

Je suis resté un peu avec lui, on parlait, et soudain il m'a demandé pourquoi je vous détestais. Le souvenir lui fit crisper les babines dans un bien étrange sourire. Sa question nous a tellement surpris qu'on a éclaté de rire tout les deux, ensemble.

Un vestige de ce rire fit rebondir ses épaules au bengal, qui rentra légèrement le menton dans le cou, secoua tout aussi doucement sa tête, et se pencha à nouveau pour prendre une autre bouchée de sa souris.

— Louve, la première chose que tu m'as demandé c'est si j'étais encore en vie. Ha ha hah, tu crois vraiment pouvoir faire pire que ça?

Parade déguisée en provocation, ou anecdote ludique pour délibérément aider Louve à s'apaiser un peu?

Qui sait.

« - ...Tu es nerveuse.»

Il n’est pas mon père pour rien. Il sait lire en elle comme dans un livre ouvert. Après tout, les deux chats ont de nombreux points communs, bien plus qu’ils ne veulent l’admettre. L’oreille de la guerrière tique et elle secoue la tête pour détendre l’atmosphère d’un cran. Son père lui, avait penché sa tête et étiré son cou. En voilà une drôle de posture. Il s’était vite repris et ne regardait plus sa fille, il regardait, au loin :

« - C'est marrant que tu me parles de Lycaon. Je l'ai croisé à la pouponnière, dernièrement. Il a conclus une sorte de marché avec Ciel qui lui fait garder son petit quand elle part chasser, un truc du genre. Je suis resté un peu avec lui, on parlait, et soudain il m'a demandé pourquoi je vous détestais. Sa question nous a tellement surpris qu'on a éclaté de rire tout les deux, ensemble. »

Elle hausse les épaules ne sachant pas quoi penser de cette situation. Un reste de rire secoue les épaules de son géniteur. La guerrière se sent de moins en moins à l’aise face à tout ce qu’ils se disent. Elle était venue avec de nombreuses questions et, plus la discussion avance, plus elle a l’impression qu’elle va repartir avec d’autant plus de questions qu’au départ.

« - Louve, la première chose que tu m'as demandé c'est si j'étais encore en vie. Ha ha hah, tu crois vraiment pouvoir faire pire que ça ? »

Il n’a pas tort. Mais est-ce que je vais l’admettre ? Touchée dans le mille, la guerrière souffle d’agacement avec le nez froncé. Son père est doué pour comprendre le langage corporel de bon nombre de guerrier. Quand il s’agit d’émotion, le matou est tout de même bien moins compétent :

« - Il faut dire que ton absence m’a posé un certain doute, oui. Et merci de m’apprendre que Lycaon se trouve à la pouponnière. Voilà quelques nuits qu’il découche de son nid et je n’ai pas eu l’occasion de lui demander pourquoi. Je comprends mieux. Et si nous revenions à notre discussion de départ ? Il me semble que l’on s’en éloigne drastiquement. »

La guerrière décide de ne pas répondre à la provocation de son père, même si … dans un sens, elle y réagit sans s’en rendre compte.

— « Il faut dire que ton absence m’a posé un certain doute, oui.
— À toi, et à tout tes frères et soeurs, Louve.
— Et merci de m’apprendre que Lycaon se trouve à la pouponnière. »

Coup de Foudre de hocher la tête, glissant à peine plus qu'un petit air de connivance à sa fille avant de fermer les yeux et de faire mine de profiter de sa prochaine bouchée, aussi fade de goût soit-elle. Il y avait mieux à manger que de vieilles souris, mais il leur fallait manger ces vieilles souris pour ne pas les gaspiller.

N'était-ce pas une des règles de leur précieux Code du Guerrier? Chasser pour manger? Manger ce qui a été chassé?

— « Voilà quelques nuits qu’il découche de son nid et je n’ai pas eu l’occasion de lui demander pourquoi, lui expliqua Louve. Je comprends mieux. »

Un moment passa, comme l'information. Est-ce vraiment l'occasion qui manquait à Louve?

— « Et si nous revenions à notre discussion de départ ? Il me semble que l’on s’en éloigne drastiquement.
— Mm, tu trouves?

Coup de Foudre entrouvrit l'oeil sur son bien maigre repas, arrachant un autre monceau de ses os.

— Moi, j'ai plutôt l'impression de voir une chasseuse devant sa proie mais qu'au lieu de fondre dessus, elle reste complètement paralysée. »

Son sourire disparut et il releva la tête, la tournant vers elle, faisant face à toute son anticipation par une expression neutre trahie de désabusement en haussant très haut les sourcils.

Qu'est-ce que tu attends? semblaient lui dire ses yeux. Il était resté avec elle pour manger, non? Voilà trois fois qu'elle s'interrompait pour lui dire qu'ils n'étaient pas là pour ça, qu'elle avait des mots qu'elle voulait dire, et qu'elle en avait besoin - qu'ils en avaient besoin, même, mais elle n'avait toujours rien dit.

Coup de Foudre pencha sa tête, signe universel de la curiosité, lui ouvrant tout l'espace qu'elle voulait pour attaquer. Il ne le ferait pas à sa place. Et si elle ne posait pas ses questions, et laissait sa chance filer, alors il finirait son repas et reprendrait les tâches de la journée.