Comme un courant d'air à l'Ombre sentant le renard - end

Comme un courant d'air à l'Ombre sentant le renard.

Explications:

Il faisait face à son lieutenant, le regard sérieux. Le clan de l'Ombre ne comptait pas parmi leurs amis, loin de là, les plaies infligées restaient dans les pensées même encore aujourd'hui. Le serpent jeta un regard vers les deux autres membres de la patrouilles avant d'en revenir à celui qui portait la marque, toujours visible même s'il l'avait en quelque sorte anobli en le choisissant comme second.
- Ce ne sera pas une simple visite de courtoisie pour les tenir au courant du danger ... Nous avons besoin de savoir à quoi nous en tenir avec eux ...
Il n'en dirai pas davantage à ce sujet. Moineau avait fauté en manquant de vigilance, l'envoyer à l'Ombre où les tensions avaient, lui semblait il, toujours existé était clairement une punition. Étoile du Cobra savait parfaitement que le lieutenant était plus ouvert aussi, une chance également de calmer un peu les choses que de le choisir lui en tête de patrouille. Rester à espérer que la patrouille reviendrait, après tout, l'ombre avait déjà kidnappé l'une des leurs par le passé ...

COMME UN COURANT D'AIR A L'OMBRE SENTANT LE RENARD. - Lune 2 - Age 62 L.


Ce n'était pas un secret, peu de chats du Vent aimaient le clan de l'Ombre après cette bataille aux falaises qui remontent pourtant il y a des lunes. Les chefs avaient bien changés d'ici là, Etoile Maudite n'était plus là, à nous en vouloir car sa compagne avait chuté duré cette guerre qui avait commencé... par l'agression du chef actuel, Etoile Feulante, sur Vent du Nord... Je me secouai les puces pour un peu me détendre. Certes, j'aimais la discussion avec des chats exotiques, mais j'aimais garder mon pelage sur ma peau aussi. Peut-être qu'Etoile du Cobra espérait que je me fasse mal accueillir, vu qu'il a mis la faute des renards sur MES épaules. "Oh tu es lieutenant, quelle chance, quel honneur" Une épine dans la patte oui. Ca devait être le prix d'être enfin mieux vu par mon propre clan ? Mouais. Plus ou moins.

Devant la sortie du camp, j'étais accompagné de Pelage de Lavande et Tortue Tachetée. Deux membres avec qui le courant allait passablement. Le mâle était doux, mais la femelle restait fort influencée par Lune Glacée qui ne m'aimait pas trop. Bon, je devrais y survivre. Etoile du Cobra nous rappela que ce n'allait pas être jojo. J'inclinai la tête. Bien sûr que je n'allais pas sauter de joie à l'idée d'y aller, mais je n'allais pas râler non plus. Le bicolore était un chef qui savait ce qu'il voulait, mais surtout ce qu'il ne voulait pas : de l'insolence. D'un mouvement bref, je me retournai pour foncer au territoire voisin.

" Plus vite on y sera, plus vite on en partira. " glissais-je à mes accompagnants, sûrement surpris que le clown du clan soit si sérieux d'un coup. C'était pas une de mes balades de plaisir. C'était une punition, et le passage de la frontière avait du coup un goût bien amer.

Arrivés dans les marais, on ralentit la cadence, le but n'était pas d'être agressif, mais de tâter le terrain. Terrain heureusement plus sec que leur boue habituelle, merci au beau temps. Il fallait dire que pour des chats qui aiment courir, être emprisonnés dans la terre molle, c'était stressant.

Il ne fallut pas longtemps pour que deux grandes silhouettes brunes s'approchent. Les crocs dépassaient de la bouche du premier, Dents de Sabre n'était pas un chat inconnu des clans, avec les rumeurs de son sang de Lune. Très intrigant, j'aimerai le rencontrer lors d'une situation plus pacifique. Et avec lui, Bois d'Aulne, fils d'Oeil Vert, aka Maudit. Espérons qu'il ne tenait pas responsable le clan du vent pour la mort de sa mère, autant que son père nous en voulait...

J'éclaircis ma voix.

" Bonjour voisin ! Nous venons dans l'espoir de parler à votre meneur, c'est pour le bien de votre clan. "

Ils levèrent un sourcil, moi je me sentais comme un lapereau face à l'énorme taille du guerrier à longs crocs. Mais ma peine n'allait pas être finie. Ils avaient tous décidé de faire une bataille de "qui est le plus géant" avec le clan de la Rivière, et je savais que j'allais m'écraser devant leur chef que j'allais rencontrer de façon imminente, comme nous étions escortés vers leur camp.

Le peuple s'était attroupé autour de la voute végétale qui formait l'entrée de leur camp.

Étoile Feulante bondit de son perchoir, murmures et brouhaha accompagnant chacun des pas qui le rapprochèrent des guerriers du Vent. Il ignorait leurs identités précise (des noms trop longs qu'il ne ferait pas l'effort de retenir de toute manière) mais reconnaissait l'effluve des landes.

Lui qui voulait voir couler une autre journée paisible ne pouvait que désenchanter.

Les étrangers qui pénétraient la pinède en clamant vouloir parler à son chef n'annonçaient jamais rien de bon, du vécu, mais ces matous ne semblaient être ni prophètes, ni fêlés lunatiques. De toute façon le géant ne voulait pas de problèmes, la paix était hélas bien trop fragile et il avait appris à la savourer.

Ainsi ni griffes acérées ou crocs découverts accueillirent l'escouade, tout autant qu'aucune politesse ne leur fut accordée. C'est d'un regard las qu'il observa les clowns perturbateurs du jour. Machin, truc et-

Uh.

Le gris balafré lui disait un quelque chose.

Ils s'étaient peu-être croisés une fois, a l'assemblée précédente peu-être ? Peu-être.

Etait-ce vraiment important.

De toute évidence l'ancien chuchoteur ne voyait pas en eux une menace pour le moment. Bien que loin d'être xénophobe, il trouvait ça con, l'Étoile avait appris à se méfier des autres et surtout des claniques. Leurs guerres, leurs caprices, il n'en voulait aucune part alors il comptait bien être clair sur le sujet, si sujet il y avait.

" Quoi. "

Grand orateur qu'il était.

Le mot bien que bref n'était baigné d'aucune agressivité. Son ton neutre et quelque peu nonchalant montrait que l'on dérangeait en interrompant la routine ombreuse jusqu'ici douce dans ses températures printanières et son abondance de gibier. Il fallait le dire, ils faisaient chier les autres, y'avait d'autres choses à faire et le mâle charcoal songeait à s'y remettre au plus tôt.

Les venteux s'exprimaient et les ombreux grondaient, nourrissant de leur feulements frivoles la tension grandissante entre les deux parties.

" Hey ! Vous vous prenez pour qui ? Vous êtes pas positions de faire les beaux ! On a pas besoin de vos conseils ! On sait se débrouiller sans vous ! Dégagez !
— Ta gueule. "

Le chef coupa les abêtissantes paroles de l'apprentie guérisseuse d'un ordre tranchant, sa queue se dépliant derrière lui, traduisant par sa droiture un message silencieux à ses subordonnés: Stop. Silence.

Leurs voisins étaient donc venus en paix, ne faisant preuve d'aucune hostilité dans leur langage comme dans les traits de leurs corps, une rare instance de paix dans monde en guerre. En protecteur de sa tranquillité Etoile Feulante n'avait aucune intention de voir un croc de plus se dévoiler, cette échange prendrait fin rapidement et sans encombre. Le premier de ses guerriers qui lèverait la patte perdrait un œil. Répéter les conneries d'Étoile Maudite n'étaient pas une éventualité ni même une option.

Le charnier prenant une part de leur territoire la tribu du marais avait pour habitude de croiser un tas de nuisibles, renards, blaireaux, corbeaux et il en passait ... Ainsi quelques goupils ne l'inquiétaient guère tant que cela, pas plus que ceux qui traversaient régulièrement leurs terres. Ces bêtes étaient plus craintives qu'agressive la plupart du temps et leur pouponnière était bien gardée en plus d'être relativement vide de toute manière.

" Ok. C'tout ? "

Ses yeux avaient quitté le visage du moineau pour se poser sur celui de la genette puisqu'elle avait pris les devants de la scène. Les chats de la pinède resteraient sur leurs gardes donc, noté. La tête du vent avait-elle vraiment eut besoin d'envoyer autant de ses soldats pour si peu ?

Qu'importe. Qu'on en finisse.

COMME UN COURANT D'AIR A L'OMBRE SENTANT LE RENARD. - Lune 2 - Age 62 L.


A peine une patte posée dans le camp, l'étau se resserra. Guerriers, apprentis, même l'apprentie-guérisseuse -j'allais dire qu'elle semblait froide pour une guérisseuse puis je pensais à notre douce Vent du Nord- vinrent nous encercler. Et le chef finit cette belle parade, s'imposant par sa taille et son air morne. Bon, contrairement à ses sujets, il ne semblait pas méchant, juste sorti d'une bonne grosse sieste. Je m'inclinai comme tous chefs le méritaient, puis on venait montrer patte blanche, autant faire ça avec classe. Un sobre "quoi" nous accueillit. Je jaugeais notre entourage pour choisir ma manière d'apporter la chose, mais Genette Marbrée prit la liberté de le faire, protégé par son cocon d'être le fils du Cobra.

D'un air poli et princier -il faisait tache au milieu des guerriers plus.. groumpf du clan de l'Ombre-, il me passa devant, je claquai ma langue, et il déclama le danger des renards près de leurs frontières. Le rajout sur les morts infantiles me fit grimacer, vas-y, lance leur qu'ils étaient des brutes insensibles aussi, ça va lisser nos relations ! On venait pas montrer notre "supériorité". Je m'éclaircis la gorge et repassa devant lui, de peu pour pas finir museau-contre-museau contre Orage d'Or qui était toujours de bonne humeur. Le chef demanda si c'était tout. Je jetai un regard au jeune guerrier qui m'avait marché sur les pattes et je fini ma mission.

" Oui, c'est tout. Comme dis plus tôt, nous venions simplement vous prévenir, pour éviter des mauvaises surprises. Le clan du Vent vous souhaite bonne chance pour la suite. "

Et je reculais un peu, prêt à me faire rapatrier. Le message était passé, fin de l'histoire. Pas besoin de faire d'émeute, pas de brosser les poils non plus. Puis Etoile de Cobra sera content de savoir comment le nouveau chef, Etoile Feulante, se comportait.