Tranquille, y'a du soleil ! (libre) - abandon

Personnage loué : Goujon Tranquille (il s'exprime en couleur nuage )

Spoiler:

Puisque ce pauvre Hippocampe n'était plus là, Goujon Tranquille repensait souvent à ses rejetons. Il gardait un souvenir agréable de Petit Chardon, et s'étonnait de penser que cette portée-là était déjà si grande. Quant à leur mère, meneuse aujourd'hui alors que Goujon Tranquille se rappelait l'avoir vue petite chose frileuse tétant vigoureusement Papillon Blanc !

Perche Farouche lui disait pourtant bien de se secouer, mais le guerrier se rendait rarement compte qu'il vieillissait, lui aussi. Peut-être était-ce sa peur des maladies et des dégradations du corps qui l'interdisait de penser à la sénescence. En même temps, les chats du Clan de la Rivière mouraient rarement très tard. Même un guerrier pas trop terrifié par les épidémies s'imaginait plus facilement trouver sa fin au cours d'un combat pour protéger son Clan qu'à cause d'un petit microbe qui lui rongerait lentement les entrailles.

Pris par le désir certes capricieux mais aussi un peu nosophobe de passer son temps libre auprès de chatons en pleine forme plutôt qu'aux côtés de vieux machins galeux, Goujon Tranquille se rendit à la pouponnière en évitant la tanière des Anciens. On lui y expliqua qu'Étoile Déchirée préférait s'occuper d'eux dans sa propre tanière, lorsqu'elle en avait le temps.

" Pas folle, la chef ! " rit-il un peu stupidement en changeant de destination.

Dans cet Antre du Chef où Étoile du Corbeau avait disait-on pris l'habitude d'être servi, Étoile Déchirée faisait face à quatre ou cinq boules de poils surexcitées.

Pas de doute, ils tiennent d'elle. reconnut-il, assez impressionné par Petite Morsure en particulier. Il croisa le regard de Petit Chardon, qui s'immobilisa.

" En fait, à côté d'eux, le Clan de la Rivière doit être plutôt reposant... " ne put-il s'empêcher de commenter à voix haute. Peut-être ne l'entendit-on pas.

Il adressa un signe de tête à Petit Chardon pour l'inciter à se rapprocher de lui.

" J'allais te proposer de sortir prendre l'air mais peut-être que tu t'ennuies moins ici... " lui lança-t-il, aussi tranquille que son nom le décrivait.

Bizarrement, le chahut s'était arrêté lorsqu'il avait parlé. Petite Morsure avait décidé de l'écouter.

Spoiler:

Petite Morsure était contente de dormir dans l’antre de sa mère. C’était différent qu’à la pouponnière, c’était un endroit plus calme. Enfin, sauf quand la chatonne y était. Quand Goujon Tranquille entra dans la tanière, la petite sautait sur le flanc de sa mère en rigolant, amusée par ce trampoline d’un genre nouveau. Elle entendit la remarque du guerrier mais n’y prêta pas attention. Par contre, que Petit Chardon soit attiré à l’écart ne lui échappa pas. La chatonne sauta du flanc de sa mère pour s’approcher du duo et écouter l’échange. Le guerrier de la Rivière proposa à Chardon une balade et les yeux de la femelle se mirent à briller.

- HAN ! UNE PROMENADE ! JE VEUX VENIR ! JE PEUX ?

La petite s’approcha du guerrier et se mit à côté de lui, posant ses pattes sur celle de l’adulte. Puis elle poussa ses pattes avant, essayant de secouer le mâle gris.

- Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui !

Puis la petite se tourna vers son frère, et elle répéta le manège, posant les pattes sur les épaules de Chardon pour le secouer.

- Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui !

C’est qu’elle savait se montrer instante, cette petite. Une promenade, c’était forcément hors du camp. Elle voulait y participer, ce serait amusant, elle en était certaine.

- Je serais sage, promis ! Laisse-moi venir, s’il te plaît, Goujon Tranquille !

Faisant une tête de chien battu, la petite mettait toutes les chances de son côté pour espérer convaincre le matou de la laisser aller avec eux.

La tanière du chef, Petit Chardon s'y faisait doucement.

Enfin, dans ses bons jours, quoi. Sinon, la plupart du temps, il regardait ses murs avec une boule d'inquiétude au fond de la gorge. C'était drôlement important, l'antre du chef. Forcément, c'est là que leur mère dormait. Avec eux, du coup. Petit Chardon et le reste de la portée. Depuis que Rire d'Hippocampe-

Petit Chardon secoua la tête. Non, il ne l'aimait pas trop, l'antre du chef, en fait. La pouponnière lui manquait. Et il n'y retournerait pas de sitôt, vu que leur baptême, c'était pour bientôt. L'arrivée d'un guerrier le tira de ses pensées, et il se détendit presque aussitôt. C'était Goujon Tranquille !

Ça faisait un petit moment depuis la fois où Chardon et le guerrier avaient échangés quelque mots, mais le chaton en gardait un agréable souvenir. Il était gentil, Goujon Tranquille. Le genre de chat qui aidait Chardon à faire la part des choses, même si il n'avait pas l'air de vraiment s'en rendre compte. Son attitude calme et honnête, ça aidait à réduire le stress.

Bon, Chardon sentit quand même une vague d'appréhension monter en lui quand le guerrier le prit à part, pour l'inviter à faire un tour. Si la perspective de partir à l'aventure avait son charme, le chaton ne pût s'empêcher d'écarquiller les yeux à l'idée de se retrouver seul en terrain inconnu avec Goujon Tranquille.

Sa gueule eu à peine le temps de s’entrouvrir, et il ne savait même pas encore ce qu'il allait dire, quand Petite Morsure, jamais la dernière pour les escapades, surgit du fond de la tanière, absolument emballée par l'idée, et... Le montrant. Le montrant beaucoup. Petit Chardon se hérissa immédiatement, à la fois agacé par tout cet enthousiasme et embarrassé à l'idée que Goujon le voit perdre patience devant sa sœur. La queue un peu gonflée, il essaya d'avoir l'air détaché quand Morsure se mit à le secouer, comme si c'était sa décision à lui de la laisser venir ou pas.

" Arrête, c'est pas moi qui décide de toute façon ! "

Même si l'excitation de sa sœur était frustrante, Petit Chardon devait avouer que de l'avoir à ses côtés si il devait sortir du camp avait quelque chose de rassurant. Au moins, comme ça, il ne saurait pas tout seul avec Goujon. Et puis, personne ne savait meubler une conversation mieux que Morsure, qui avait toujours quelque chose à dire. Un petit pincement au cœur à l'idée que la conversation calme qu'il avait eu avec le guerrier risquait de ne pas se reproduire avec un tel public, Petit Chardon demanda tout de même, levant la tête vers Goujon Tranquille :

" Tu crois que Petite Morsure pourrait venir avec nous? "

Voilà, c'était poli, raisonnable, le genre de questions qu'on attendait d'un apprenti et pas d'un chaton, sans doute. Et puis c'était une façon de dire oui à la balade assez détachée. L'excitation de sa sœur était contagieuse, après tout, même si une légère inquiétude trottait toujours dans la tête de Chardon. Il n'avait pas envie d'avoir l'air trop excité à l'idée de sortir.

Personnage loué : Goujon Tranquille (il s'exprime en couleur nuage )


" HAN ! UNE PROMENADE ! JE VEUX VENIR ! JE PEUX ? " piailla Petite Morsure, telle la tempête qu'on n'attendait pas.

Goujon Tranquille, un peu déconcerté, tourna la tête en direction de la soeur de Petit Chardon, qui se dandinait jusqu'à eux aussi vite qu'elle en était capable. Bientôt, elle fut quasiment sur lui :

" Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! " s'exclamait-elle sans laisser au Goujon pantois le temps de lui répondre.

Sans doute aurait-il dû la calmer illico d'un bon coup d'épaule, mais Étoile Déchirée n'était pas loin et s'imaginait que c'était plutôt à elle d'intervenir. D'ailleurs, Goujon Tranquille, lorsqu'il côtoyait les chatons, n'avait jamais fait aucun effort pour leur imposer le respect. D'habitude, ils se tenaient bien. En réalisant que la mère des petits n'intervenait pas, le guerrier tenta :

" Attends...
- Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! l'arrêta la petite qui s'était mise, vive comme l'éclair, à harceler Petit Chardon.
- Arrête, c'est pas moi qui décide de toute façon ! "

Il fallut quelques longues secondes mais elle finit par tourner ses yeux vers le guerrier et par laisser son frère tranquille.

" Je serai sage, promis ! Laisse-moi venir, s’il te plaît, Goujon Tranquille !
- Tu crois que Petite Morsure pourrait venir avec nous ? " renchérit cette fois Petit Chardon, beaucoup plus posé.

Elle, sage ? Goujon Tranquille était pourtant un des guerriers les plus naïfs qui soient mais il y avait parfois certains mensonges qu'il ne gobait pas.

" Je venais juste proposer, moi. Qu'en penses-tu ? " lança Goujon Tranquille à la meneuse.

" Ah, tu veux emmener les p'tits ? Ok j'vous fais confiance ! Et conseil, les lâche pas de vue, Petite Morsure lorgne déjà sur ta queue fais gaffe de pas te la faire manger. Elle est forte ma gamine !
- Si c'est ça... Goujon Tranquille releva la queue comme si ça pouvait la mettre à l'abri, On va juste aller à la prairie. Ils profiteront un peu du soleil ! "

Il baissa la tête comme pour leur demander d'un regard si ce programme leur convenait. Un guerrier normal aurait encombré les petits de plein de consignes assommantes, pour s'assurer qu'ils le suivraient bien et qu'ils lui obéiraient. Goujon Tranquille n'en avait pas l'habitude.

" Prêts, tous les deux ? Allez zou ! "

Il fit mine de s'échapper, très bruyamment et en faisant semblant de courir très vite, de l'antre du meneur. Comme si lui, le grand dadais, il défiait les chatons de le suivre. En réalité, il adaptait sa vitesse aux petits, de manière à ce que ceux-ci n'aient aucun mal à le voir et à l'entendre. Ainsi ils n'avaient théoriquement aucun risque de se perdre.

Goujon Tranquille regardait presque davantage les petits derrière lui, en se donnant l'air de les narguer, que le chemin qu'il prenait (et qu'il connaissait parfaitement). Au premier signe de lassitude, à la première distraction, il interviendrait pour ne permettre à aucun des petits dont il était responsable de s'isoler.

Petite Morsure avait secouer Goujon Tranquille et son frère, qui la repoussa, pour obtenir gain de cause. Mais finalement, ce fut sa mère qui eût le dernier mot. Et quand Étoile Déchirée accepta, la chatonne fit un bond de joie, oubliant la queue de guerrier qu’elle avait voulu prendre en chasse.

Elle écouta quand même le guerrier un instant, pour savoir où ils allaient. Il avait proposer la clairière, mais elle ne savait pas où c’était alors elle acquiesça quand même. Ça ne lui changerait pas grand chose, après tout. Elle pouvait être hors du camp, alors, elle aurait dit oui à tout. La petite sortit derrière Goujon Tranquille. Elle regardait les pattes du guerrier et essayait de poser les siennes au même rythme que le mâle. Ça lui donnait un drôle d’air, mais Petite Morsure était très contente de pouvoir sortir avec son frère et le guerrier. Et elle devait le montrer. On pouvait même l’entendre chantonner. Chanson qui s’interrompit en cri de surprise quand Griffe Blanche débarqua près d’eux.

- HAN ! TATA !

La petite avait prit une grande inspiration et un peu d’élan avant de sauter sur sa tante, se cramponnant à sa patte, contente de la revoir. On pouvait l’entendre très fortement ronronner. Elle était vraiment de très bonne humeur. Puis, la femelle se tourna vers le guerrier.

- GOUJON TRANQUILLE ! TATA PEUT VENIR AVEC NOUS À LA BALADE ????

Oui oui, elle crie. Alors qu’il est juste à côté d’elle. Elle montre son enthousiasme. Dommage qu’ils risquent tous de finir sourds à la fin de la journée.

C'était parti ! Il avait suffit de quelques mots d’Étoile Déchirée pour que la décision soit prise. Goujon Tranquille, pas le chat le plus contrariant du clan, avait donc accepté de prendre Petit Chardon et Petite Morsure avec lui. En balade.

Dehors.

Petit Chardon était aussi curieux qu'il était inquiet. Quand le guerrier partir en courant en les invitant à le suivre, il sentit une boule d’appréhension gonfler en lui. Décidément, il était bien content que Morsure soit de la partie. Même si sa sœur, elle, n'avait pas l'air plus inquiète que ça, galopant avec joie derrière Goujon. Histoire de ne pas finir tout seul dans leur poussière, Chardon pressa le pas, rassuré de voir qu'il arrivait à rester pas trop loin du guerrier en courant un peu. Peut-être que Goujon Tranquille, même si il avait l'air de courir à toute allure, contrôlait sa vitesse, pour ne pas les perdre. C'était rassurant, quelque part.

Et puis Griffe Blanche fit son apparition. Occupé à suivre Goujon, Petit Chardon aurait pu rater sa tante, si Petite Morsure ne s'était pas mise à hurler à plein volume pour leur signaler son arrivée. Et demander, au passage, si la chatte pouvait se joindre à eux.

Ça ressemble de plus en plus à une patrouille, cette histoire, songea Petit Chardon. Au moins, Griffe Blanche était une tête connue. Elle était toujours gentille quand elle passait les voir à la pouponnière... Pas de raison de s'inquiéter si elle rejoignait leur petite troupe. Enfin. Elle pourrait si Morsure arrêtait un peu de piailler deux minutes. Agacé, Petit Chardon lui poussa l'épaule du bout du nez:

" Morsure, arrête de crier, on est juste à côté ! "

Et puis, comme il comptait bien être un chaton exemplaire aujourd'hui, pour que Goujon Tranquille rapporte à sa mère qu'il avait été très sage, il salua la guerrière, la queue bien haute :

" Salut, Griffe Blanche ! "

Poursuivi par les chatons, Goujon Tranquille faisait mine de s'échapper du camp lorsque Griffe Blanche intervint et capta l'attention des petits. Y'en a à ma place qui en profiteraient pour disparaître ! songea-t-il, tout sourire, en revenant sur ses pas pour l'accueillir.

" On va vers la prairie ! Ils ont bien besoin de se dépenser, je croix ! " l'informa-t-il, tandis que les chatons piaillaient.

Petite Morsure parce qu'elle était contente, Petit Chardon pour se donner un air plus tranquille que sa sœur. Et lui, ça lui rappelait des souvenirs lointains, dorés, paisibles.

" Savez quoi ? " tonna-t-il pour attirer leur attention. " Le premier qui atteint le cèdre là-bas sera le meilleur chasseur ! "

Il s'agissait ensuite, calculait-il, de trotter derrière les chatons en se donnant l'air de courir aussi vite que possible. Et en principe, aucun petit ne se perdrait. C'était le plus important.

Ça allait peut-être bien se passer, finalement. Ils étaient sûrs d'être bien chaperonnés, avec Griffe Blanche et Goujon Tranquille. Les deux guerriers se ressemblaient un peu, en fait -ils étaient assez calmes et doux pour ne pas trop réveiller les petites angoisses quotidiennes de Petit Chardon. Et d'avoir Morsure à ses côtés, ça aidait aussi.

En fait, Petit Chardon était tellement rassuré par la présence des deux guerriers et de sa soeur qu'il en oubliait de s'inquiéter du fait qu'ils avaient bel et bien quittés le camp. Il était trop occupé à suivre Goujon, ses petites pattes peinant à rester au niveau du matou.

Pourtant, ils étaient dehors !

Quand on le mit au défi d'atteindre le cèdre le premier (bien qu'il ne sache pas vraiment à quoi ressemblait un cèdre - c'était un arbre, non?), le chaton tourna la tête pour piailler à l'intention de sa sœur:

" J'y serais avant toi ! "

Ça ne lui ressemblait pas, d'être aussi excité, mais...

Ce n'était franchement pas désagréable.

hors-rp: