La pénitence d'un rejeton (Grenouille)

Le soleil levant réchauffait les vieilles écorces grisâtres du camp et couvrait les pins des marais de reflets dorés. Petit Blé émergea du sommeil de façon très agréable, par des paliers imperceptibles, tandis que le monde extérieur de Cerfblanc s’infiltrait graduellement dans sa conscience. À la dernière étape du réveil, elle finit par ouvrir les yeux et vit un soleil éclatant percer à travers le rideau de mousse foncée qui protégeait la pouponnière des courants d’air ; les barrières de ronces renforcées de fougères et d’argile faisaient le reste.

À l’aube de cette nouvelle vie, Petit Blé passait la majeure partie de son temps à dormir. L’autre, à manger. Mais une vigueur nouvelle animait ses membres, et une fois ses yeux ouverts, elle avait commencé à ramper en dehors du nid - avant de se faire ramener derechef par la peau du cou avec Petit Chacal, son partenaire de crime qu’elle avait identifié comme son frère. Ils n’allaient jamais bien loin, sans cesse couvés par le regard de buse de Fleur de Gingembre.
Petit Blé se tourna vers sa mère. Le dévouement de celle-ci envers ses petits ne faisait aucun doute, mais quelque chose d’insaisissable dérangeait la chatonne. D’insaisissable, mais qui prendrait tout son sens dans quelques lunes, voire années : le relation entre Fleur de Gingembre et Pelage d’Or n’était pas de celles qui durent pour l’éternité, et ne relevait d’aucune forme d’alchimie précise.
Comme de nombreuses portées à l’Ombre, Petit Blé et sa fratrie n’était qu’un fruit d’entrailles de plus parmi ces chats affamés de chair et de pouvoir qui parcouraient Cerfblanc en quête de satiété. Nombreux étaient les parents de jeunes félins lâchés sans cérémonie dans les quatre Clans : à ce jour, ils étaient même une généralité. Les reines les élevaient par sens (expéditif) du devoir, avec l’aide du géniteur si elles avaient de la chance, ou inversement, et c’était tout. Une fois délivrés de la Pouponnière pour s’entraîner à chasser et guerroyer, cette mascarade n’existait plus que dans un coin des esprits labellisé “mauvais souvenirs”.
Petit Blé ne savait pas encore ce qu’il en serait pour elle. Peut-être qu’elle continuerait de les considérer comme ses parents en grandissant, peut-être que ceux-là régresseraient au niveau des “connaissances”.
Cela ne tiendrait qu’à eux de le décider.

Petit Crapaud, Petit Moustique et Petit Pigeon se reposaient à pattes fermées dans un coin de la Pouponnière. À cette heure de la journée, il était rare qu’elle soit réveillée et eux aussi profondément endormis. Fleur de Gingembre avait ouvert les yeux peu de temps avant elle et retombait dans la somnolence : elle observait, atone, l’extérieur du camp, immergée dans un mélange de rêveries et de pensées. Petit Blé l’avait sentie remuer toute la nuit et savait d’ores et déjà qu’elle avait mal dormi, elle s’efforcerait d’être sage aujourd’hui : sa mère avait déjà à faire avec Petit Chacal.

“T’es réveillée ?” demanda ce-dernier en chuchotant à l’intention de sa sœur.

Celle-ci lui répondit par un hochement de tête sans pour autant le regarder. Il était couché contre elle, tous deux lovées contre leur mère.

“J’ai rêvé que je volais des proies sur la pile de gibier” murmura-t-il, un peu ahuri par le sommeil et la possibilité que sa cervelle de souris ait pu concevoir un tel péché de sa part.
Petit Blé s’amusa de cette pensée. Elle n’osa pas lui confesser qu’elle avait rêvé elle aussi, qu’elle avait perdu tous ses poils, ainsi que tous les chatons et les apprentis, et qu’ils avaient tous dû se rendre à la queue-leu-leu chez leurs Guérisseuses pour être soignés de cette maladie que l’on appelait “la grande métamorphose”. À y repenser, c’était bizarre.

Se raconter leurs rêves était devenu le rituel du matin, ou sortir de chaque sieste, instauré par Petit Blé et Boule de Trèfle. Petit Chacal avait fini par se prêter au jeu et parfois, même les plus grands se joignaient volontiers à leurs histoires.
Ils se reposèrent ensemble, écoutant les bruits à l’extérieur du camp, comptant les pas qui émergeaient des tanières, prêts à écouter les directives du matin et attendant le retour de la patrouille de nuit.

La façon que la vie avait d’aller et venir en permanence avait quelque chose de fascinant, et la pouponnière en était le reflet le plus visible de ce phénomène. Branche Pâle y était entrée, un jour, avait donné naissance à trois jeunes chatons, puis était partie. Pour trois vies née, une était morte. Plus tard, c’est Fleur de Gingembre qui avait rejoint la pouponnière, et accouché de trois nouvelles têtes. Pendant ce temps, du côté de la tanière des anciens, ils étaient plusieurs à avoir rejoint le Clan des Étoiles. La vie n’était que transitoire, mais il était amusant de la voir apparaître, du jour au lendemain, dans cette petite antre étroite. Un jour, il y avait une reine, et le lendemain, il y avait une reine et trois chatons.

Depuis la pouponnière, Grenouille appréciait observer ce phénomène. Elle l’était pas vraiment Reine, n’avait jamais eu ce qui était pour beaucoup un privilège, celui de donner la vie, mais elle s’était donnée la mission de veiller sur les enfants de son ancienne mentor, Petit Crapaud, Petit Moustique et Petit Pigeon. Les trois petits grandissaient bien et seraient bientôt nommés apprentis. Crapaud et Pigeon, attaqués par des rats quelques petites semaines plus tôt, se remettaient bien de leurs blessures.
Elle avait dormi, comme toutes les nuits depuis l’exécution de Branche Pâle et le jour où elle avait été autorisée à quitter l’antre du guérisseur, dans la pouponnière, avec Crocs Féroces et les petits. Son ami était parti en patrouille, tandis qu’elle était restée pour veiller sur eux. Si elle avait auparavant pour habitude d’effectuer ses tâches de guerrière durant la journée, elle avait tout laissé de côté depuis l’attaque des rats, et restait aussi longtemps que possible à la pouponnière.

Et c’était dur. Grenouille avait besoin de courir, sauter, jouer, crier, croquer la vie à pleine dents dans la pinède pour se sentir vivante et heureuse. Lorsque les chatons étaient réveillés, ils pouvaient s’amuser ensemble, rigoler et discuter de tout et de rien. Mais comme tous chatons (et notamment des chatons en convalescence pour deux d’entre eux), ils dormaient beaucoup. La petite guerrière, recroquevillée non loin d’eux, attendait qu’ils se réveillent.

Elle discutait parfois avec Fleur de Gingembre, lorsque tous les petits étaient endormis. Mais si les conversations avec elle étaient pour le moins interessantes, elles étaient tout autant… tristes et froides, en quelque sorte. La maternité semblait être quelque chose de sensible, aux yeux de la Reine et cousine de Crocs Féroces. Elle évoquait, dans une voix emplie de colère, l’histoire de sa mère, Bouquet de Muguet, qui avait quitté le Clan de l’Ombre et laissé ses enfants derrière elle sans se retourner. C’était apparemment une décision purement égoïste, qui avait éventuellement mené à la mort de sa petite sœur. Pour tenter de réchauffer les cœurs, Grenouille avait essayé d’orienter le sujet sur autre chose, en se demandant maladroitement si Crocs avait rencontré cette fameuse Muguet lorsqu’il s’était retrouvé à la Rivière. Ça ne lui avait pas plu, et elles n’avaient plus vraiment parlé depuis, en dehors des mondanités classiques.

Aujourd’hui, Fleur de Gingembre semblait fatiguée et quelque peu lointaine. Lovés contre elle, Petit Blé et Petit Chacal se racontaient leurs rêves. Pour tenter de rendre service à sa camarade et se faire pardonner (mais aussi et surtout pour s’occuper un peu, car elle s’ennuyait), Grenouille s’approcha des chatons, bien décidée à passer du temps avec eux, s’ils le voulaient.

— C’est des drôles de rêves tout ça, dis donc ! Moi, j’ai rêvé que dans la Rivière, tout au fond, y’avait une pinède comme la notre, et des chats-poissons ! Quatre Clans et tout, tout comme nous, sauf que pour eux, le Clan des Étoiles, c’était nous ! Vous imaginez ? Peut-être même qu’ils vénéraient Petit Blé et Petit Chacal, deux puissants chats dont les rêves se concrétisaient en prophéties au fond de la rivière !!

Elle s’était dressée sur ses deux pattes arrières, adoptant une posture dramatique et théâtrale pour raconter son histoire.

— Peut-être qu’aujourd’hui, les chats de l’eau ont perdu toutes leurs proies parce qu’un mystérieux voleur est venu tout chaparder, qui sait ?

“S’il y a un voleur, c’est sûrement au Clan du Tonnerre” grommela Petit Chacal en bouffant son poil pour se réchauffer. “C’est pas pour rien qu’on raconte que l’un d’entre eux rôderait par ici. Je me demande ce qu’on attend pour n’en faire qu’une bouchée.”
“Chhht, tête de linotte !” répliqua Petit Blé en donnant un coup de patte réprobateur à son frère. Grenouille s’était invitée pour passer du bon temps avec eux, mais entre une mère absente, quatre petits endormis, un frère acariâtre et une petite bien pensive, le public n’était pas au rendez-vous.

Petit Blé avisa Grenouille. Elle n’était pas une reine, mais elle l’avait toujours vue avec eux ici, si bien que chacune de ses absences laissait un vide étrange dans la Pouponnière qu’ils leur tardait à tous de combler à son retour. Petit Blé ne s’était jamais trop intéressée à elle : elle trouvait déjà sa propre petite famille trop “problématique” pour s’intéresser à la petite vie des autres, bien qu’elle passa son temps à les regarder faire et dire. Elle avait toujours trouvé qu’il y avait quelque chose de triste ou de maussade dans ce personnage ; pourtant Grenouille était loin de ces adjectifs. Au contraire, elle apportait beaucoup de vie et de dynamisme à la Pouponnière, s’occupant des chatons comme si elle était leur propre mère. Une dévouement aveugle dont l’origine échappait à Petit Blé : comment pouvait-elle être aussi serviable avec les reines et sacrifier autant de son temps ici, alors qu’elle pourrait passer ses journées à chasser, grimper aux arbres, s’entraîner… Tout ceci était bien plus intéressant que de jouer avec des chatons, non ?

En tout cas, Petit Blé avait bien remarqué que les adultes finissaient par se lasser de jouer à la balle de mousse. Seuls les anciens pouvaient passer des heures avec eux, mais c’était essentiellement pour raconter des histoires du “bon vieux temps” qu’elle ne connaîtrait jamais, un temps où les jeunes respectaient mieux leurs aînés, où on faisait les choses d’une manière plus judicieuse et efficace.
Petit Blé ne comprenait pas en quoi elle ne respectait pas assez ses aînés, mais soit. Elle les laissait dire, pendant des heures, où elle faisait semblant d’écouter leurs histoires douteuses, qu'elle soupçonnait parfois n’être que des racontars tous droit sortis de leur sénilité.

Peut-être qu’elle se trompait sur le compte de Grenouille. Peut-être que celle-ci était là par devoir et plaisir, et que c’était aussi simple que cela. Mais la simplicité, en dépit de sa nature, paraissait bien trop “simple” dans ce monde où tout est compliqué.

Il m’arrive parfois de m’interroger sur le pourquoi de mes interrogations. Maintenant, par exemple…

Elle s’étira et fit trembler tout son corps. Son poids était encore difficile à maîtriser, et la gravité la faisait chavirer au moins mouvement réalisé en position debout. Elle tomba sur le côté, arrachant un fou rire à Petit Chacal qui se mit à rouler dans son propre nid en exagérant. Elle lui asséna un second coup de patte, ce qui fit protester son frère.

“Tais-toi donc, cervelle de mulot. Dis Grenouille, toi qui a le droit de sortir de la Pouponnière, sais-tu quand nous pourrons devenir apprentis ? Maman ne veut pas nous le dire. Et qui seront nos mentor ? Tu le sais ou c’est un secret ?”

Petit Blé se ramassa sur elle-même et fit bouffer son poil pour se protéger de la fraîcheur matinale, les quatre pattes sous son corps et bien rangée derrière sa queue enroulée. C’était une question qui lui trottait dans la tête depuis qu’elle en avait appris un peu plus comment son Clan fonctionnait, et qu’elle voyait Petit Crapaud, Petit Moustique et Petit Pigeon se rapprocher du Grand Jour de leur baptême. Non pas qu’elle était envieuse, elle était encore trop vite fatiguée pour oser commencer une vie d’insomnie et de faim au ventre, les apprentis étant au service de leurs aînés. Mais elle commençait à envisager sa future vie avec certitude.

Petit Blé et Petit Chacal avaient du caractère. Ça, il n’y avait aucun doute là dessus. Grenouille s’amusa de voir la sœur donner des coups de patte à son frère avant de l’insulter de « cervelle de mulot ». Petite Salamandre faisait presque pareil, à l’époque, avec Petite Grenouille. Mais elle avait plus souvent été occupée à jouer avec Petit Croc qu’autre chose.

La petite avait beaucoup de questions en tête, et elle ne lui demandait sans doute pas tout. Il s’agissait principalement des questions classiques de tout chaton, celles liées à l’apprentissage — au temps qu’il restait avant le baptême, aux mentors, à toutes ces petites choses que les chatons attendaient avec tant d’impatience.

— Vos baptêmes ce sera à vos six lunes ! Donc… dans à peu près quatre ou cinq lunes, je crois ? D’abord, faut que vous mangiez bien ! Et que vous appreniez à manger des proies. Comme ça, vous deviendrez presque aussi grands que moi ! Enfin, vu vos parents, vous serez peut-être plus grands que moi à vos six lunes… enfin bref, quand vous atteindrez presque ma taille, c’est que ce sera presque l’heure d’être apprenti ! Et pour les mentors, euh… je crois qu’Étoile Feulante et Grassette Tremblantes décident de ça quelques jours avant vos baptêmes, donc je sais pas.

Grenouille repensa aux paroles de la petite — elle n’était jamais sortie de la pouponnière ? Elle-même et Croc avaient très vite commencé à vagabonder dans la clairière. Petite Grenouille, elle, avait souvent apprécié aller dans la tanière des anciens, pour écouter leurs histoires. Elles étaient toujours différentes. Il y avait celles sur les Lunar Pods, les guerres, sur Étoile du Serpentaire, sur la ville, les montagnes et les Étoiles, et plein d’autres choses.

— Vous êtes jamais allés un peu sur la place ? Je peux vous montrer si vous voulez, faut pas aller très loin, on peut rester devant l’entrée de la pouponnière. Je pourrais vous montrer où se trouve la tanière des apprentis, par exemple. Ça vous dit ?

Fleur de Gingembre n’allait quand même pas lui arracher les moustaches simplement parce qu’elle avait laissé ses petits s’avancer jusque devant la pouponnière. Si ?

“Manger des proies ? Peuh, c’est comme faire ses besoins, si tout le monde le fait, c’est que c’est pas difficile” railla Petit Chacal. Espèce de grand savant, pensait Petit Blé. Elle avait commencé à faire ses dents bien avant lui et elle se demandait encore si la douleur resterait éternelle, car elle sentait sa gueule lui tirer les gencives chaque fois qu’une prémolaire perçait la chair. C'étaient les dernières, avant les dents définitives, et quand sa mère lui avait dit que cela recommencerait une seconde (et dernière) fois, Petit Blé avait tourné de l’œil, même si c’était apparemment “moins pire”. “Toi, attend que tes vraies dents percent et on en reparle après” le rabroua-t-elle en laissant tomber l’idée de lui asséner un coup de patte supplémentaire. Elle se contenta de le gratifier d’un long regard indolent, lourd de mépris savamment déguisé, après quoi elle poussa un soupir et se tourna vers Grenouille.

“Dans six lunes” répéta-t-elle. “C’est quand même long. J’aimerais le savoir avant pour être mieux préparée.” Elle réfléchit intensément. “On ne peut pas être apprenti de notre propre parent, à moins qu’il ne reste aucun choix, n’est-ce pas ?”

Elle posait la question en ayant déjà une idée de la réponse. Adieu Orage d’Or et Fleur de Gingembre ; et en même temps, ces deux-là lui auraient déjà enseigné bien des choses à travers leur regard, et Petit Blé estimait plus sage - bien que moins confortable - de terminer sous l’aile d’un étranger de la famille, quelqu’un avec un autre sang, du Clan de l’Ombre bien entendu.
Mais alors, il restait beaucoup de monde : Belle Abeille, Esprit de Jade, ou encore Crocs Féroces? Et pourquoi pas Grenouille ? Et encore, d’ici-là, les petits de la Pouponnière deviendraient apprentis auraient tous un mentor.
Petit Blé resterait sur sa faim.

“On ne va pas écouter l’herbe pousser ! Suivons Grenouille pour explorer le camp !” s’exclama Petit Chacal, et Petit Blé sentit qu’il goûtait l’idée de voguer vers les ennuis.
“Elle a dit qu’on pouvait OBSERVER le camp depuis l’entrée de la Pouponnière pour qu’elle nous montre un peu tout, pas explorer le camp… Ça, papa a dit qu’on le ferait avec lui” le rappela-t-elle à l’ordre en lui arrachant un souffle de mécontentement. “Oui, avec plaisir Grenouille. On te suit.”
“TU la suis, moi, je vous accompagne. Je suis suffisamment grand pour m’occuper tout seul de moi.”
“Eh ben on verra quand tu seras apprenti, et que tu passeras tes journées en corvée de tiques juste parce que tu te prends pour un petit rebelle.”

N’en croyez pas leurs chamailleries, Petit Chacal et Petit Blé étaient fous l’un de l’autre, et cet amour fraternel se manifestait par un perpétuel désaccord.

“Nous sortons juste devant l’entrée de la Pouponnière maman” prévint Petit Blé en grimpant sur sa mère pour la sortir de sa torpeur habituelle. “Tu es d’accord ?”
Fleur de Gingembre hocha la tête sans pour autant détourner le regard du vide. Petit Blé, fatiguée d’être en constante réclamation d’attention, bondit sur elle pour lui signifier sa présence. Résignée, sa mère tourna la tête et lui fit un rapide brin de toilette sur les oreilles. Voilà qui était bien plus convenable. Petit Blé approuva le geste en ronronnant, les yeux mi-clos.
“Restez bien à l’entrée et obéissez à Grenouille.”
“Oui m’man”.

Elle redescendit du nid pour rejoindre les autres. “Maman est d’accord. On peut y aller !”

Elle emboîta le pas de Grenouille en jouant des épaules avec Petit Chacal pour être la première à poser une patte sur la Place Aiguille.