[Lunar] Eradication - end

Revenue au camp, Douce Orchidée ne se sentait pas bien. Elle venait de laisser tout seul Petit Quartz près de la rivière. Un chaton de quelques semaines seul, était-ce une bonne idée ? Douce Orchidée aurait-elle du rester à ses côtés pour vérifier que personne ne le prenne ? Il était trop tard maintenant. Elle devait aider son camp, elle était la lieutenante. Elle devait choisir, se battre pour tout son clan, ou se battre pour un seul chaton. La réponse lui déchira le cœur, et n'imagina même pas ce qu'elle aurait répondu si elle avait été la mère de Petit Quartz. Au camp, la bataille faisait rage. Rien n'avait bougé. Tout le monde se battait à sang. Des cris de guerre, de colère et de rage s'élevaient au ciel. La lune surveillait la bataille, comment pouvait-elle laisser ces lunar pod faire autant de malheur sous elle ? Si ces chats n'étaient pas arrivés, rien ne se serait passé ainsi.

Fonçant tête baissée dans la bataille, Douce Orchidée avait prit l'unique décision de ne plus aider personne, pas même un chaton. Elle n'en avait pas le temps, sa seule occupation était désormais de combattre les ennemis, et de sauver ce qu'il allait rester de son clan. Découvrant Matin embrasé prit en sandwich entre deux ennemis, deux chats qui faisaient partis de ces lunar pod vu leurs odeurs qui dégouttait la lieutenante. Ayant juste le temps de voir le gros chat blanc et roux enfoncer ses griffes dans l'arrière-train de son coéquipier tout en beuglant une phrase grotesque en cette situation, douce orchidée lui bondit dessus toute griffes dehors.

Petite Opale se cacha vite vite vite lorsque les cris se firent entendre. Ils agressaient ses oreilles. Ils faisaient battre son coeur trop fort pour son petit corps. Elle avait l'impression d'exploser. Comme si des fourmis rampaient sous sa peau, et que, se faisant de plus en plus nombreuses, elles faisaient faire boom à son corps comme les gouttes d'eau qui tombent dans les flaques. Elle n'aimait pas les cris. Elle n'aimait pas le sang. Elle n'aimait pas la violence. Ils lui rappelaient quelque chose dont elle ne se souvenait pas. Un sentiment désagréable qu'elle ne pouvait pas comprendre. C'était une étincelle dans un creux de sa tête qui se ravivait et lui hurlait de fuir car le danger était tout près.
Le danger n'était pas une personne. Pire encore. Ses grands yeux tout ronds de peur voyaient la peur partout. Dans l'air, sur la roche froide, et même sur les petites taches de mousse qui tapissaient les parois de l'antre de son père. Elle pouvait le sentir, même, avec son museau. Sa respiration paniquée la forçait à inhaler toutes les effluves. Le sang. L'angoisse. La peur. La haine. Et même l'urine de sa vessie qu'elle n'avait pas su retenir tant elle avait peur.

On emporta ses frères et soeurs, un par un. D'autres s'en allèrent par eux même. Et à la fin, il ne restait plus qu'elle. À chaque fois que quelqu'un venait les sauver, elle voulait hurler "prenez moi avec vous!" ou encore "ne m'oubliez pas!" mais elle ne savait se résoudre à bouger. Elle avait peur que le moindre mouvement trahisse sa présence. Que le moindre bruit permette aux méchants de venir la chercher et de lui faire comme maman. Quand Petite Ambroisie s'en alla de lui-même, elle aurait aimé courir avec ses grosses pattes maladroites et lui mordre la queue pour le retenir, mais là encore, elle ne bougea pas.
Elle restait là, serrée contre Eau Turquoise, essayant d'oublier tout ce bruit et cette colère qui raisonnait dehors, comme si la forêt toute entière venait de cracher sa haine et sa souffrance. Mais elle ne pouvait pas.

L'arrivée de Nuage de Taupe, alors qu'elle était la seule restante, la fit paniquer de plus belle. Elle se mit à trembler, essayant de se rouler davantage en boule qu'elle ne l'était déjà, des grosses larmes coulant de ses yeux. Son coeur eut un sursaut horriblement désagréable, et sa voix aigue se mit à faire NOOOoooooon de peur que l'apprentie nouvellement arrivée soit un méchant.

Mais ce n'était rien de dangereux, alors elle commença à se calmer un peu. Nuage de Taupe vint s'installer près d'eux, et sa présence était un peu rassurante. Comme une protection supplémentaire, même si elle pleurait beaucoup et n'avait pas l'air aussi forte que papa. Comme elle se plaçait entre elle et Eau Turquoise, elle atténuait le bruit de l'extérieur.

- Dis maman-de-lait, ils-ils-ils-ils-ils vont faire comme à maman les méchants? Ils vont tu-tu-tu-tuer mon papa? Et-et Petite Nuit et Petite Ambroisie et Petit Quartz et Petite Améthyste et et pourquoi on-on va pas les cher-cher? Je veux pas qu'ils meeuurent ils font du chaud dans mon coeur et je les aime et - et j'ai déjà plus maman j'ai plus que toi maman-de-lait, et - et - et pourquoi moi, moi moi personne vient? Petit Quartz il est - il est pas malade mais si il est malade et il est - il est faifaifaible et comment qu'il va faire tout seul? Maman-de-lait, Maman-de-lait, ils vont nous tuer les méchants? fit-elle de sa voix de souris rapide.

Spoiler:

Sareth vint à sa rescousse pour s'attaquer le félin qui lui obstruait la vue. Elle sourit doucement au porte-parole de sa chère et tendre Krov, puis se remit sur ses quatre fers sitôt que le félin l'avait lâchée. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir qu'un boulet de canon fonçait déjà sur le mâle. La disciple de la Lune feula, fonça vers Sareth, avant de changer d'avis et de bifurquer vers minou, elle voulait en finir avec lui avant de s'occuper de la nouvelle arrivante, encore trop fraîche pour qu'elle puisse espérer lui faire bien mal. Et puis, Sareth saurait se défendre.

Elle tenta une attaque furtive à nouveau, mais le félin devait être désormais attentif à ses manœuvres en traître, car il évita son geste souplement. Le rouquin était fin, elle aurait dû se douter qu'il était plus agile que les grosses bêtes qui peuplaient leur Clan ! Elle siffla, tsssk, et se remit immédiatement sur ses appuis, pour accuser un coup que le félin pouvait maintenant asséner sans souci.

Spoiler:

Griffes. Sang. Bataille. Sang. Poils. Crocs. Feulement. Sang. Roulade. Sang. Griffes. Sang. Bataille. Sang.

Nuage de Silex était entré dans le combat avec enthousiasme : voilà qu'il combattait pour de vrai et pour la première fois ! Dérouté cependant par la cohue dans le Camp du Clan de la Rivière, le novice pommelé n'avait trouvé aucun adversaire de taille, seulement des chatons qui courraient ça et là... Drôle de système de défense, ces poissons... L'animal aux larges épaules se frayait un chemin parmi les corps déchaînés, tantôt on le bousculait à droite, tantôt on le poussait à gauche. Sa mission ? Détruire le Clan de la Rivière. Mais jusque là, il n'avait même pas eu l'occasion de planter ses griffes dans la chair ennemie, quelle déception. Il y eut bien un novice brun contre lequel il lutta au corps à corps, mais l'animal finit par se libérer de son emprise et courir en criant que les chatons étaient partout... Déçu et déconcerté, Nuage de Silex dut se résoudre à n'être qu'un combattant errant.

Il s'apprêtait à chercher à son tour les chatons, car il fallait en enlever, lorsqu'il aperçut un corps bien familier dans le champ-de-bataille. Une fourrure crème, des extrémités sombres, deux perles bleues. Nuage du Firmament était plantée là, tétanisée au milieu de guerriers agités de violence. Elle, si frêle à ce moment, si fragile. Il l'observa un instant, s'assura que sa camarade de tanière se portait bien mais il lui sembla que la jeune féline ne bougeait pas d'un millimètre, comme transformée en statue. Cette image de l'apprentie, paralysée, le regard dans le vide foudroya son ami d'inquiétude, aussi le matou pommelé galopa-t-il jusqu'à la plus jeune.

« Nuage du Firmament ! Ça ne va pas ? »

Dans un élan protecteur, le matou gris plaça sa queue sur l'épaule de la femelle, la collant légèrement contre lui, alors que ses yeux vert pomme recherchaient le regard clair de son amie.

Éradication.

Nuage du Firmament sursauta lorsque la queue de Nuage de Silex se posa sur son épaule, elle se tourna vers la tête du mâle pommelé avant de bredouillé. Je ... C'est ... c'est ... C'est horri... Horrible ... Nuage ... Silex ... Je ... J'ai peur ... Elle se tut, plongeant son museau dans le cou de son camarade, trop effrayée par le fumet puissant et déplaisant du sang et celui, ténu qui ressemblait à la mort. Néanmoins, sentir la chaleur de son camarade et son parfum la calma un tant sois peu. Assez en tout cas pour qu'elle se laisse guider loin des combats. Loin des feulements, des grondements, des cris et des crocs. La fureur était partout et elle, elle se retrouvait plonger là dedans. Tout simplement pas à sa place. Elle le savait, le sentait. Tout son être aurait du se tendre pour attaquer un adversaire. mais non, elle avait demander à la première apprentie ennemie venu si elle allait bien. Effrayée elle l'était mais perdue, davantage encore.

Finalement, elle se retrouva loin de la bataille sans trop savoir comment et elle s'effondra dans les buissons en se découvrant de nouveau sur les terres du Tonnerre. Quand avait elle traversée la rivière gelée en sens inverse ? Elle ne savait pas, ne savait plus. Elle se cacha, terrifiée, espérant que nul ne remarque sa fuite. Elle se souvint juste brièvement de Nuage de Silex, la soutenant. Elle secoua la tête, fixant une branche sous son nez. Qu'était elle venu faire ici ? Pourquoi n'était elle plus sur le champ de bataille ? La peur lui noua la gorge et elle se recroquevilla définitivement, attendant que les cris au loin se taisent, ses larmes pour seule compagnie.

Éradication.

Je regarde autour de moi pour finalement découvrir une femelle qui fonce droit sur Ether et Sareth. Tiens, le cercle aussi à décider de se lancer dans la bataille ? Et Krov ? J'oublie notre abbesse pour fixer Éther. Je l'observe pendant un moment, poussant ceux qui m'approche un peu trop à grand renfort de grondement et de coup d'épaule avant de me décider à rejoindre mes camarades. Je ne suis pas aussi inutile qu'Éos a voulu me le faire comprendre lorsqu'Elle a perdu un œil. Comme une femelle pleine en plus. J'étire un sourire mauvais, me décidant à une bonne attaque en traître, à l'ancienne. J'avance tranquillement, sans être inquiéter par les chats qui passent autour de moi, griffe et crocs dehors. Je m'arrête non loin des combattants devant moi et je bondis pour plonger mes crocs dans la cuisse de la femelle blanche qui ose s'en prendre au cercle de Krov.

Je sais que je la tiens et que je lui ait fait mal quand je sens le goût de son sang dans ma gueule. Je choisis cet instant pour la relâcher, gonflant mon poil déjà long et emmêler pour feuler sauvagement. Hors de question que la blanche et le rouquin est le dessus sur les Lunar Pod et tant pis si ça ne leur conviens pas. Je ne compte pas demander leurs avis à l'ennemi de toute façon.