How did it all come to this ? | ft Vent, Em, Pluie, Harfy, Saumon, Cobra et Rosée - abandon

Près d'une rivière paisible, à l'est des plateaux d'Astariul,
un Thül et une Frontalière se tiennent face à face.
Poing sur poing. Paume contre paume.
Deux guerriers promis à la légende, que tout sépare
et qu'unit pourtant l'essentiel. L'honneur et le courage.
- Pierre Bottero, Ellana, La Prophétie (Le Pacte des Marchombres)

Museau Bleu s'attendait à toutes les réactions, à présent; coups de griffes ou coups de mots, morsures du corps, de l'esprit, du cœur; sourires amers, sanglants, lumineux de promesses délicates, douloureuses, en une danse de ténèbres, et de guerre, et de mort. La princesse de la nuit aurait pu la blesser, la tourmenter, la fragiliser, lui briser ses ailes et lui faucher les fleurs d'innocence, de douceur, de beauté et d'amitié que Nuage du Vent, tour à tour, lui avait offertes... Des couronnes de loyauté, d'espoir et de tendresse, pour le prince des sables et sa princesse. Des bouquets de souhaits, d'ambitions et des rêves - un jardin de bonheur, comme un monde juste pour eux, avec un vieil érable, au bord de la rivière. Pour la vie, ils étaient deux. Et c'était sans doute le secret de leur relation, en mille étreintes d'une mère et d'un enfant; ces fleurs d'eau, roses des vents, qui se cachaient, timides mais douces et colorées, dans les deux âmes jumelles, unies, en mille sourires. Leur rencontre était un soleil, qui au milieu de la pluie créait des arcs-en-ciel; et même au milieu de l'hiver, leur affection éclairait, réchauffait, pour que les phrases si douces aient raison, chaque jour. Le grand secret de la vie, c'était peut-être ça... « Le printemps refleurira. » Museau Bleu songea à son mentor, une nouvelle fois; elle pouvait encore l'entendre souffler suis ton cœur et crois en toi. Il avait été un modèle et un guide dans cette vie... Elle espérait qu'il ne serait pas déçu en la retrouvant dans la suivante. Et elle priait aux étoiles. De comprendre. D'accepter. Et de lui donner un autre choix que de se battre contre Rosée; trop de sang avait déjà coulé.

J’ai un jardin. Il est petit mais c’est très bien.
Je regarde chez mon voisin ses terres à l’infini,
et surtout en rien je ne l’envie. Des rangs droits sans fin,
une terre riche sans surprise. Pour moi ce serait
l’ennui, la méprise. Mon jardin tient dans ma main
et c’est très bien... Sans m’éloigner j’en fais le tour.
J’entends tous ses murmures d’amour.
Chaque fleur nouvelle est un événement, et chaque pierre
un trésor que je conserve précieusement. Ses couleurs
sont celles de ma liberté, et ses fruits nourrissent
tous mes amis. Finalement, mon jardin n’est pas si petit...
Il ressemble à ma vie.

Denis Meunier, Mon Beau Jardin

Contre toutes les attentes, la jolie venteuse d'obscurité aux prunelles d'émeraudes vives ne lui donna qu'un petit coup de patte sur le museau, à l'endroit où elle portait une tache myrtille claire, décorant sa pelisse de sable et d'écume - une petite attaque qui, étonnamment douce, semblait manquer de conviction, ajoutant à l'impression que donna la voix, bien plus posée et moins agressive, quoique sur la réserve, de la fille des landes. Museau Bleu comprenait cette méfiance, bien sûr... Mais un joli, calme, gentil sourire erra sur ses lèvres, nostalgique, tandis qu'elle cherchait quelques secondes sa réponse; elle ne pouvait pas tout dire; cette guerrière avait beau ne pas sembler mauvaise, la lieutenante de l'eau avait promis de protéger sa petite étincelle - et elle ne trahirait pas. Jamais. Elle lui avait déjà fait bien trop de mal... Les mots de Crocs Nacrés dansaient dans ses pensées, fantômes que seule la présence de son fils parvenait à chasser - mais elle devait le protéger, de tous et aussi d'elle-même. Mais comment s'expliquer, sans tout révéler ? Comment répondre à pareille question ? La riveuse aurait voulu raconter sa petite flamme, sa lumière dans la nuit, et les prunelles soleil qui avaient illuminé les couleurs de sa vie, mais... Le monde n'accepterait même pas qu'ils soient "amis".

« Tu as raison sur un point : Je ne peux pas être sûre de tes intentions. Alors explique-toi.
Et ne m'accuse pas d'avoir renié les Étoiles ou le Code... Je suis moi aussi une guerrière honorable.
Si tu ne lui ferais pas de mal, alors je t'enjoins à m'expliquer pourquoi il était prisonnier de tes pattes. »

Le rôle d'un maître est de permettre à la lumière de naître, de déployer les ailes de son élève et de veiller à ce qu'il s'envole. Ton temps approche et je suis immensément fier de toi. Mais je ne t'ai jamais menti, Ellana, et je ne commencerai pas aujourd'hui. Ta lumière est éclatante, même aux yeux d'un maître Marchombre.
Lorsque tu partiras, le monde me paraîtra plus sombre.
- Pierre Bottero, Le Pacte des Marchombres

« Nous sortons d'une guerre, et trop de sang a été versé inutilement.
Nuage de Vent y était. Je ne veux pas me battre si je n'y suis pas obligée. »

Il n'y avait rien à dire, il n'y avait plus de mots; les rêves d'enfants explosaient en silence, les cris explosaient à grand bruit dans le chaos, et en secret, les cœurs explosaient à l'unisson. Il n'y avait rien à ajouter, aucune question à poser; quelle réponse offrirait Rosée Nocturne, alors ? Museau Bleu inclina simplement la tête, en signe de respect, d'excuse, peut-être, aussi, admettant son jugement trop rapide et acceptant les paroles, muette. Les paroles ne suffiraient jamais à exprimer la tempête qui faisait rage en elle - alors son regard de jade précieuse chercha la silhouette du novice, et son cœur se serra. Les deux apprentis se battaient, avec dévouement, loyauté... Tout ça pour une proie "volée". Que d'innocence brisée ! C'était injuste. Ils n'auraient pas du se battre, ils n'y étaient pas obligés. Sa propre adversaire, du reste, proposait à l'amie du torrent une idée qui lui plut, et cette dernière sourit. Elles pouvaient bien faire ça - faire semblant, le temps de s'expliquer. Mais pourquoi s'opposer, pourquoi être ennemies ? Tout en écoutant la prochaine question, la lieutenante fit mine de donner un coup de patte sur l'épaule de Rosée, comme pour l'attaquer, mais ses griffes non sorties ne purent lacérer. Le sang avait assez coulé.

« Si je dois me défendre, je le ferais.
Autrement, apporte-moi une explication satisfaisante,
et je te laisserais tranquille. »

La princesse de lune, l'amie de la rivière, la lieutenante, enfin, fixa ses grands yeux verts sur la silhouette de jais qui brillait comme un diamant, à présent; elle croyait à l'honneur, réellement. Et face à la féline d'encre, enfin, Museau Bleu reprenait la plume pour réécrire l'histoire, leur histoire - pour dire la vérité, ou au moins ce qu'elle était prête à révéler. Dans le même temps, elles échangeaient quelque coups, en une douce pantomime, mais les blessures qu'elles s'infligeaient, à présent, guériraient: au-delà des glaciers, il y avait deux esprits, qui se découvraient, s'apprivoisaient. Et c'était bien assez. Toutes les Venteuses n'étaient pas Tâche d'If, et même cette dernière avait changé, n'était plus celle que la riveuse avait toujours respectée... On ne pouvait blâmer Rosée de sa loyauté. Il n'y avait aucune raison de se battre. Alors la jolie muse choisit les mots, plutôt que les armes, le crayon plutôt que l'épée, esquissant quelques pas de danse et un dessin aux mille couleurs. Un monde en mots, comme un cadeau.

We'll do it all
Everything
On our own

We don't need
Anything
Or anyone

« Il n'a jamais été prisonnier, Rosée. » souffla doucement l'aînée des deux guerrières.
« Je lui ai sauvé la vie, et ce n'était pas pour la lui ôter ou lui enlever sa liberté après. »

Ils y avaient cru
À ce monde parfait
Douloureux et beau
Triste et magique
Qui était sans pareil
Parce qu'ils étaient
Ensemble

If I lay here
If I just lay here
Would you lie with me
And just forget the world?

Ils y avaient cru
En mille escapades
Moments de féerie
Loins des Clans
Élans de vie
Fous rires, couleurs
Jeux, mots, bonheur
Ils y avaient cru
Parce qu'ils étaient
Ensemble

I don't quite know
How to say
How I feel

Those three words
Are said too much
They're not enough

« C'est... »
Mon enfant soleil. Mon fils.
« Un protégé, je suppose. »
Le vieil érable qui murmurait. La rivière qui chantait.
Les étoiles qui riaient. Et les clés de son monde, données.
Des souvenirs de douceur partagés. Je t'aime, à jamais.
« C'est lui, qui a voulu se jeter sur moi, tu sais.
Mais il est attachant, et je n'affronterais pas Nuage du Vent.
Ce n'est qu'un apprenti... Il mérite mieux que tout ça.
Mieux que la souffrance, mieux qu'un combat inutile. »

And if I lay here
If I just lay here
Would you lie with me
And just forget the world?

Ils y avaient cru
Une mère et son enfant
Séparés par les Clans
Unis par les cœurs
Allégeance secrète
Et âmes entremêlées
Ils y avaient cru
Tendresse et amitié
Douceur et loyauté
Malgré des choix compliqués
Et elle, fidèle à son Clan
Elle restait là, en sachant
Qu'elle n'attaquerait pas cet enfant
Elle confiait des messages au vent
Des berceuses à porter, des chants
Pour qu'ils soient
Ensemble

Forget what we're told
Before we get too old
Show me a garden
That's bursting into life

« Après tout, Rosée. Toi et moi aussi sommes en train de faire semblant, non ? »

Museau Bleu souriait doucement, avec une sorte d'amusement.
Laissa Rosée lui porter quelques coups, esquiva, l'épaule douloureuse.
Si elle pouvait faire comprendre un peu à la guerrière, à présent...
Alors même blessée, même s'ils étaient séparés, elle partirait heureuse.

« Je n'ai pas le droit de me battre à ses côtés. Je suis loyale aux étoiles, au code et à mon Clan, pour l'éternité.
Et je ne tenterai jamais de l'en détourner. Nous sommes de deux camps opposés... Mais c'est tout ce que j'ai.
Tout ce que je peux me permettre pour le protéger. Encore un peu. Je suppose que tu as tenté d'écarter Émeraude... »

Son regard glissa vers les deux boules de poils ébouriffées.
Elle souffla, espiègle, émotion déplacée au centre du combat
Quelques mots, comme un secret, pour qu'ils n'entendent pas.

« Mais tu auras remarqué qu'on a affaire à deux apprentis bornés ! »

Et elle ajouta:

« Cela dit... Merci de ne pas t'être attaquée à une apprentie. »

All that I am
All that I ever was
Is here in your perfect eyes
They're all that I can see

Elle passa sous silence ce qu'il représentait
Elle cacha le fait qu'ils soient devenus amis
Elle ne parla pas des promesses, des rêves faits
Et elle ne confia pas qu'il avait ramené la magie.

Il lui devait la vie
Et elle la féerie
Ensemble
Unis
Parce que ce doux regard d'enfant
Ajoutait au passé, et aussi au présent
Des couleurs par centaines, enchantement
Et ils s'aimaient, simplement. Vraiment.

I don't know where
Confused about how as well
Just know that these things
Will never change for us at all

« Je ne vais pas le manger, tu sais. Je suis davantage poisson que lapin. »

Ses moustaches frémissaient d'amusement.
Et une petite pensée: je t'aime, Nuage du Vent.
C'était leur mélodie... Et lui serait toujours
Son tout petit.

Le gentil petit résumé:

Rosée Nocturne: 160/200 (je lui ai enlevé quelques points juste pour égaliser et faire genre qu'elles se battent, pas taper)
Museau Bleu: 160/200 - tu peux lui enlever encore quelques points si t'en as envie, mais pas de dé please (vu qu'elles discutent) -

La féline à la pelisse grise claire finit par bousculer Saumon Vif, lequel tomba finalement au sol. Pris de rage, le matou gronda. Dans son excès de colère, l'animal au menton blanc ne se prépara même pas à recevoir un nouveau coup venant de son adversaire et ainsi, alors qu'il se redressait sur ses quatre pattes, prêt à en découdre, la guerrière ennemie lui asséna un coup dans les postérieures. Il perdit l'équilibre et chuta à nouveau, plus violemment et sa mâchoire claqua bruyamment; il manqua de se mordre la langue au passage. Quel combat ridicule ! Furibond, le fils du défunt Ciel Orageux feula en direction de la féline aux yeux bleus :

« Même pas foutue d'utiliser ses propres attaques celle-là ! »

Tandis qu'il se relevait, Saumon Vif fit aller sa mâchoire comme pour s'assurer qu'elle était restée en place : plus de peur que de mal pour lui. Bien qu'il souffrait d'une vilaine égratignure au menton, l'adrénaline du combat lui permit d'ignorer cette petite douleur et il se jeta rapidement sur l'étrangère en grommelant, menaçant :

« Tu vas voir ce que le Clan de la Rivière fait aux intrus comme vous ! »

Il se réceptionna sur l'autre animal, jetant sans vergogne ses pattes aux griffes sorties sur le visage de la chatte claire. Malgré sa première action désastreuse, le bougre n'était pas prêt de lâcher l'affaire ! Il refusait que les autres Clans continuent devoir le sien comme faible, et ces inconnus s'introduisant gratuitement sur leurs terres pour attaquer ses camarades, il ne pouvait le tolérer !

HRP:

They say memories become stories
When you forget them
Maybe some of them become songs.

I am not the only traveler
Who has not repaid his debt
I've been searching for a trail to follow again
Take me back to the night we met

Parler de Nuage du Vent, de son enfant, de sa famille, en réalité, renvoyait la lieutenante à des milliers de souvenirs, des centaines de secrets... Museau Bleu avait toujours été loyale à son Clan, au Code, aux Étoiles et à ceux qu'elle aimait, mais elle ne savait que trop bien ce qui se passait quand plusieurs allégeances pouvaient se contredire, divisée pour le meilleur comme pour le pire, tandis qu'elle devait tracer son propre chemin. C'était cette rivière de choix et d'émotions qu'elle remontait à présent en pensées, redécouvrant son jardin secret. Elle avait donné les clés de son royaume et de son cœur au petit chat du vent, mais les allées secrètes de ses rêves, elle seule les arpentait, avec nostalgie. À présent, les premières lunes de sa vie étaient peuplées de fantômes, souriants et tendres, encourageants et doux, l'emplissant de courage et de lumière... Elle leur devait tant ! Des lunes de joie et de jeux, aux couleurs vives, aux fous rires nombreux. Il y avait eu ensuite les lunes plus sombres, à perdre son père, ses frères de portée, et même certains de ses cadets - et elle avait pleuré, elle s'en rappelait. Mais il y avait eu des gens pour la relever... Et puis, les lunes d'amour. Couleurs plus douces, plus claires, s'achevant par un petit miracle, une portée précieuse de trois chatons qui, même à distance, illuminaient son cœur: elle les aimerait toujours. Des lunes de déchirement, de guerre, des lunes de petits bonheurs, et de secrets, et de misères. Des lunes d'amitié, d'amour, à offrir à son Clan toute sa loyauté. Les lunes des dettes qu'elle ne paierait jamais; Étoile de Pierre comme Eau Turquoise avaient soigneusement protégé son secret... Et puis Nuage du Vent, son petit prince des sables, comme un ange sur son chemin. Perdus, ils s'étaient trouvés; et dans la brise de cette douce nuit, ils avaient apprivoisé la magie. Un tas de feuilles d'automne. Quelques fleurs. Un petit bassin, délicat jardin aquatique. Les étreintes. Les sourires. C'était poétique, compliqué, beau, et toujours éphémère... Ce genre de moments incompréhensibles qui vous bercent et ressemblent à des rêves, ensuite, gouttes de rosée trop vite évaporées. En parlant de Rosée; la voix de sa danseuse de nuit ramena la princesse de la rivière à la réalité.

« Mais... Je ne comprends pas. »

À cet instant seulement, Museau Bleu remarqua
Le flocon de neige au bout de la queue fouettant l'air
Plume de coton sur cette pelisse de jais bien lisse
Et la lumière étincelante dans les prunelles émeraude
Qui cherchaient leurs semblables, les siennes, de jade
Et le cœur qui transparaissait dans ce simple aveu
Parce que c'était un geste que tenter de comprendre
À cet instant seulement, Museau Bleu sut
Qu'elle avait fait le bon choix, leur choix
Elle avait été sincère
Rosée serait discrète
Et Vent, protégé
C'était, pour elle, tout ce qui comptait...
Je t'aime, je t'aime, petit prince des sables.

And then I can tell myself
What the hell I'm supposed to do
And then I can tell myself
Not to ride along with you

Leur histoire n'avait jamais été écrite pour durer
Et leur symphonie était mélodie trop vite achevée
Mais l'amour, la famille, survivraient à jamais
Et pour le protéger, il y aurait des alliés
Qu'au moins Nuage du Vent
Soit entouré, à présent
Et la riveuse, de son côté
Pourrait s'effacer...
Parce qu'elle devait le faire
Pour le protéger

La question suivante, en revanche, l'avait bouleversée
Et elle se cacha, soigneusement, derrière son masque
Gelé, doux, amical et parfait. Elle le connaissait.

« N'as-tu pas de petits ? »

Je n'ai que des secrets, aujourd'hui...
La réponse cristalline fut évasive
Mais la tristesse qui perlait
Elle, était bien réelle.
Je les aime tellement...

« Je n'ai pas le droit d'avoir des petits. »

I had all and then most of you, some and now none of you
Take me back to the night we met
I don't know what I'm supposed to do, haunted by the ghost of you
Oh, take me back to the night we met

Elle avait vécu tant de pertes et de départs, à présent.
Ce ne serait plus qu'un autre, un dernier renoncement;
Peut-être le plus douloureux, pour un cœur déjà fissuré
Mais elle ne regretterait jamais de les avoir aimés.

Étoile du Corbeau, Méduse, Blaireau et Ambroisie
L'amour et les cadeaux offerts par la vie
Et puis Nuage du Vent, son enfant davantage qu'un ami
Celui qui avait été une petite étoile au cœur de la nuit

Tellement de fantômes autour d'elle...
Elle aurait tout donné pour ces nuits si belles
Des nuits bien différentes mais toutes magiques
Des rivières, des fleurs et des mots féeriques.

L'amour d'Étoile du Corbeau.
La naissance des chatons.
Les jeux avec eux.
Les confidences de Blaireau.
La rencontre avec Vent.
Les berceuses à la brise.
Les promesses d'enfant.
Les souhaits aux Étoiles.
Qu'aurait-elle donné
Pour les revivre
Les retrouver ?
Des scènes pastelles
Des fleurs
Des étoiles
Des pierres précieuses
Mais c'était terminé
Et je dois les protéger.

La voix de Rosée, à nouveau. Adoucie, Museau Bleu pouvait en décerner les petites mélodies, les accents, chantants... Une âme, une vie. C'était ça, une personne, une voix, complexe, avec tous ses courants, ses filigranes, ses notes, ses sentiments, au delà des cris, des griffes. Et en la contemplant, la lieutenante savait que sa cadette ne la trahirait pas. Pas comme ça. Et surtout, elle ne causerait pas de tort à Vent...

« Je ne sais pas ce qui vous unit, et sans doute ne le comprendrais-je jamais.
Après tout, je n'ai jamais eu de protégé d'un autre Clan ou de petit, alors
je suis sans aucun doute mal placée pour parvenir à vous déchiffrer, tous les deux.
Rien ne te garantit que je ne dirais rien... Pourtant tu me fais confiance. Et je t'en remercie. »

Elle s'était tendue, en une fraction de seconde, et bondit; sans les griffes. Une entente muette.
La riveuse roula, sa pelisse beige et grise, bleutée par ses reflets, effleurant la poussière;
Le but n'était pas de faire du mal... C'était comme une danse, mille fois recréée, et un chant.
À son tour d'attaquer; la fille de la rivière faucha une des pattes de la jolie reine des landes;
L'accompagnant dans sa chute, elle répondit alors, avec estime autant que gentillesse:

« Tu n'as pas à remercier... Je te fais confiance parce que tu as voulu le protéger.
Parce que tu as voulu écarter Nuage d'Émeraude des combats, aussi.
Tu es une guerrière honorable, comme tu l'as dit, et je ne serai pas toujours là.
Alors oui, je te fais confiance. Et je ne peux qu'espérer que tu ne dises rien. »

When the night was full of terror
And your eyes were filled with tears
When you had not touched me yet
Oh, take me back to the night we met

Nuage du Vent avait besoin d'être entouré
Parce qu'elle ne pourrait toujours le sauver
Il fallait qu'il trouve des alliés, des amis
Qui ne seraient pas des secrets interdits
Pour ne plus revoir
Dans le noir
Ses larmes
Ses murmures
Peinés
Et pour que le soir
Dans son Clan
Chez lui
Il trouve l'espoir.
Nuage du Vent avait besoin de la laisser partir
De tourner une page pour écrire son avenir
Et quand il serait prêt, alors elle s'estomperait
Mais il avait changé sa vie... Elle n'oublierait jamais.
Tu es un de mes plus beaux souvenirs, petit prince.

« Je me demande simplement pourquoi tu ne l'as pas chassé de ton territoire, lorsque tu l'as vu ?
Si tant est que vous vous êtes rencontrés sur le territoire de la Rivière. »

Museau Bleu replongea dans le flot de souvenirs, et secoua doucement la tête.

« Je l'ai rencontré en terrain neutre, en fait... Sur le Chemin du Tonnerre.
Et j'étais trop occupée à le pousser de là pour faire attention aux Clans.
Même si je suis loyale aux miens, un apprenti reste un apprenti.
Trop jeune pour rejoindre les Étoiles. Et donc, je l'ai sauvé... »

Elle sourit, et souffla, amusée:

« On a failli y laisser la fourrure, cela dit ! »

Ses derniers mots, peinés, sonnaient comme le glas.

« Mais il ne doit pas se retrouver dans la même situation qu'aujourd'hui.
Alors il faut qu'il arrête de me considérer comme... »
Tu n'as pas le choix, et tu le sais.
« Comme une amie.
Je sais que je prends un risque en te disant tout ça...
Tu voudrais bien garder un œil sur lui pour moi ? »

Et elle esquiva une nouvelle attaque, sans pouvoir fuir la détresse qui lui mordait le cœur.

I had all and then most of you, some and now none of you
Take me back to the night we met
I don't know what I'm supposed to do, haunted by the ghost of you
Take me back to the night we met

Petit Résumé:

Rosée Nocturne: 160/200
Museau Bleu: 160/200

How did it all come to this ?

Son adversaire était de taille et bien rapidement, le matou senti l'emprise de ce dernier lui percer la chair, feulant à qui mieux mieux, la sentinelle, plutôt doué dans son domaine finit par laisser son corps entier se ramollir, bien volontairement, faisant en quelques sortes le mort, où preuve de soumission. Il avait bien tenter de se débattre, en vain, les crocs de son ennemi était ferme et sa prise bien plus puissante que le bicolore ne s'y était attendu. Alors cette tactique bien bâtarde pouvait faire ses preuves. Laisser à l'autre le doute, lui faire croire qu'on abandonner, pour mieux se retourner le moment venu. Sauf que voilà, non loin, il y avait la rivière et le Cobra escomptait bien en réchapper avant que l'autre ne lui mette la face dans l'eau. Rester à attendre, même si, doucement, il miaula, comme un aveu, où plutôt, une demande qu'on élimine la calico gênante, laquelle s'était effacer de son esprit un faible instant. Après tout, jamais elle n'aurait pu avoir la force que ce mâle là déployer contre lui.

- Ne te méprend pas le poisson, si une hystérique n'avait pas pris la tête de mon clan ... Jamais ... Cela n'arriverait ... Mais elle veut du sang ...

Ses mots plus son attitude de relâchement pouvait parfaitement induire le riviéreux en erreur, lui faire croire que le matou du vent abandonner. Mais Cobra Royal n'était pas du genre à abandonner si aisément. Et puis, il n'avait pas tout à fait tord, la nouvelle meneuse avait une politique violente, elle voulait des résultats, il lui offrait avec ce prétendu vol de gibier une occasion de se tourner aussi contre la rivière et donc de s'affaiblir seule. Il ne souhaiter pas nécessairement une guerre, juste laisser aux autres clans le luxe de croire qu'un commando contre Tâche d'If deviendrait une nécessité ...

[PV :
Cobra Royal : 140/200
Pluie Battante : 170/200]

Un mouvement bref et rapide de l'apprenti ennemi et zou ! il avait dégagé sa patte de l'emprise des crocs de Nuage d'Émeraude. Celle-ci émit un feulement de rage, vexée d'avoir à ce point loupé son attaque, ou tout du moins de ne pas avoir su maintenir sa prise. Elle était d'autant plus frustrée que l'apprenti couleur sable foncé avait profité de l'occasion pour se moquer d'elle, lui demandant si elle avait besoin de son aide ; en l'écoutant, elle avait sentit un grondement sourd s'échapper de sa gorge, et son pelage s'était hérissé encore un peu plus, si cela était possible. Nuage d'Émeraude était très réceptive aux provocations. Elle répondait à tous les défis, même aux plus débiles ou impossibles, simplement parce que quelque chose en elle rendait impossible l'idée de refuser de défier une autre personne. Elle était toujours dans la concurrence, désireuse de montrer aux autres qui elle était, ce qu'elle valait ; aux autres ou... à elle-même ? Oui, c'était surtout ça.
Toujours est-il qu'en la provoquant de la sorte, Nuage du Vent ne se doutait sans doute pas qu'il actionnait chez elle un réflexe, celui de se surpasser, celui d'aller chercher au plus profond d'elle-même les capacités qu'elle avait en réservé. En bref, il venait d'appuyer sur le bouton Super Émeraude, et cela n'allait pas du tout l'avantager dans ce combat, car le mode furie de l'apprentie aux yeux émeraudes était désormais enclenché.

Sans crier gare ou perdre du temps à répliquer, elle fonça sur l'apprenti roux et fit mine qu'elle allait lui sauter dessus ; mais, au dernier moment, elle s'aplatit au sol et vint le faucher. Cette technique lui avait été enseignée la première fois par Nuage de Pluie alors qu'elle était encore un chaton, avec son frère Petit Jaspe. Depuis, elle avait eu l'occasion de la pratiquer encore et encore et elle la maîtrisait désormais de manière tout à fait satisfaisante, ayant conscience que c'était sa force et son aspect bourru qui l'avantageaient lors d'un combat. Faucher était pour elle aussi facile que de jeter des coups de griffes à tout va. Une fois qu'elle eut envoyé Nuage du Vent rouler au sol, elle profita de l'effet de surprise pour lui labourer les flancs, tout en tachant de ne pas se prendre des coups de griffes ou de crocs en retour - car dans cette manœuvre, son propre ventre était accessible à l'ennemi.



Nuage d'Émeraude : 60/100
Nuage du Vent : 70/100 (avec parade) -> 40/100 (après attaque - et sauf si parade)