Petite Braise ♂ - CHATON - the food on your plate now belongs to the state

Famille:

C’était l’un de ces jours, où la nuit n’attendait plus pour recouvrir le monde, où les feuilles commençaient déjà à quitter leur branche pour doucement valser dans le vent avant de s’allonger au sol. C’était dans une magnifique petite clairière qu’elle l’avait rencontré, son pelage fauve se détachait des chaleureuses couleurs du tapis de feuille qui s’étalait dans cette petite zone. Il était si beau, si gracieux, si imposant. Leurs deux regards s’étaient croisés, et après une longue journée à discuter sur le territoire du Clan du Tonnerre, ils firent la faute de partager leur nuit aussi. Elle se nommait Fleur de l’Aube, une sang pur du Clan du Tonnerre, et lui c’était Faucon Fugueur, un Ombreux au sang pur aussi. Et pourtant.. Le cadeau que fit le matou à la belle minette immaculée était pire qu’empoisonné.

Elle aurait dû se réjouir, quelques lunes plus tard, d’enfanter un chaton en vie, contrairement à son premier fils, Boule de Glace. Et pourtant, lorsqu’elle se rendit compte le jour-même de la naissance du petit qu’elle venait d’avoir un deuxième fils, elle ne se réjouissait pas. Ses sentiments s’emmêlaient, elle était en colère, triste, dégoûtée, et pourtant si aimante envers son petit. Il semblait si tendre, si délicat. Mais elle ne pouvait laisser ses affectes lui rendre la vie impossible. Son aventure avec le matou fougueux et le déni de grossesse qui donna vie à cet erreur lui aurait rendu sa propre vie impossible. Alors après plusieurs jours et plusieurs nuits à se tenir loin du camp, a passer quelques fois avec des proies pour ne pas éveiller les soupçons, elle prit une décision qui lui changerait la vie.

C’était après une dizaine de jours, que la belle femelle s’était forcer à agir. Entre temps, elle avait présentée son fils à Feuille Urticante, sa belle-soeur et amie. Cette dernière avait accepter l'offre de Fleur de l'Aube pour qu'elle devienne sa marraine, promettant protection si un jour le petit en avait besoin. Fleur de l'Aube avait repris des forces, et en avait donner au petit pour être sûre qu’il vivrait. Alors un matin, elle se redressa, et se dirigea vers le territoire du Clan de l’Ombre, le petit entre les crocs. Elle l’avait nommé Petite Braise, en référence à sa fourrure fauve, penchant sur le brun, et en référence à son tempérament déjà bien dessiné de petite terreur. Lors du voyage, le chaton s’était tenu silencieux, calme et attentif.

Les odeurs qui virevoltaient dans l’air lui semblait si délicates, si intrigantes. Petite Braise entendait aussi les sons et bruits de la forêt, le craquement des feuilles sous les pas de sa mère. Pourtant, ses petites paupières étaient encore collées, elles prenaient leur temps. Mais pour Petite Braise, le tableau des alentours se dressaient dans sa tête, tout juste conscient, il arrivait à peindre des formes bizarres, floues et incompréhensibles pour les différents bruits et odeurs qu’il relevait.
Après plusieurs heures de marche, une nouvelle odeur s’offrit à sa truffe, une odeur âcre, désagréable, entêtante, qui prenait aux narines. Lorsque cette odeur caressa le museau du petit, un miaulement apeuré quitta ses babines, il tentait de se débattre, pendant entre les crocs de sa mère.
Elle lui répondit en ronronnant, le calmant rapidement. Le bruit qui s’élevait de l’endroit où ils se dirigeaient lui faisait tourner la tête, ça résonnait dans son crâne et dans tout son être. Plus se bruit était fort et se rapprochait, plus Petite Braise était tétanisé entre les crocs de sa génitrice. Une fois au bord de la source de se bruit, les grondements étaient si puissants que le petit aurait aimer ne plus les entendre, il aurait voulu s’arracher les oreilles, fuir, et courir jusqu’à tomber au plus loin de cet endroit.
Pourtant, en quelques secondes rapides, le bruit sembla rugir en son être, puis s’éloigner. La marche de Fleur de l’Aube s’était transformé en course, à grandes foulées, secouant le petit entre ses crocs. Plusieurs mètres loin de ce monstre rugissant, elle avait ralenti, et repris un allure calme, mais déterminée, cela se sentait jusque dans les os du chaton.
Une odeur nauséabonde s’élevait du lieu où ils se trouvaient, l’air était poisseux, lourd, répugnant. Lorsque Fleur de l’Aube avançait, ses pattes semblaient s’enfoncer dans le sol, ce n’était pas stable, dangereux. Cette crainte avait arraché un petit cri strident au chaton lorsqu’ils faillirent tomber. Il avait peur de tomber, de chuter à l’infini, dans un monde qu’il ne connaît pas, qu’il ne voit pas, qu’il ne comprend pas.
Quelques minutes plus tard, le silence qui régnait depuis le début de leur voyage fut interrompu. Une voix grave, rauque et lasse s’élevait face à eux. Petite Braise sentit l’étreinte sur sa nuque se desserrée, et il se sentit chuter. Ces millièmes de secondes lui parurent des heures, avant que son corps ne heurte le sol. Le faible choc lui souleva un hoquet, et il pouvait sentir la vase se coller à sa peau, salir son pelage. Le vent frais lui caressait le corps, et l’humidité du lieu lui tressaillait les os.

«  - Fleur de l’Aube. Que fais-tu sur le territoire du Clan de l’Ombre. »

Cette voix résonnait dans le corps frêle du chaton, il avait peur. C’était effrayant, cette voix n’était pas aussi délicate que celle de sa mère, que Petite Braise se serait empresser de rechercher sa génitrice si la terreur ne le tétanisait pas.

«  - Faucon Fuguer. Je te rapporte ton fils, Petite Braise. Assume-en l’erreur. »

Une pression se fit ressentir dans l’arrière-train du petit, et le sol semblait se mouvoir sous lui lorsque sa mère le poussa vers l’avant. Les paroles qu’il entendait étaient floues, incompréhensibles, c’était du bruit pour ses délicates petites oreilles. Un grondement s’éleva dans l’air, sûrement provenant du personnage à la voix grave. Ce grondement fut répondu par un feulement sec, envoyé par sa mère. Petite Braise répondit à ce début de conflit par un petit miaulement apeuré. Il ne voyait rien, et comprenait rien à ce qui l’entourait. Une nouvelle pression se fit ressentir, lorsqu’une emprise forte enlaça son corps. L’odeur qui se dégageait de celui qui le transportait était la même que celle de ces lieux, Petite Braise n’appréciait pas cette odeur. Après plusieurs heures de marche, le père qui portait Petite Braise arriva au camp, il se dirigea vers la pouponnière en passant par derrière, dans un endroit qui sentait très mauvais, l’odeur semblait bien pire que celle du territoire où ils étaient. Dans ce nouvel endroit, plusieurs bruits et bribes de paroles s’élevaient. Faucon Fugueur déposa le petit sur une litière douce et agréable, une forte odeur de lait attaquait la truffe de Petite Braise qui s’empressa de chercher la provenance de cette odeur si délicate à tâtons. Après quelques secondes, il la trouva, et toucha ce pelage si doux, cette couverture chaleureuse et délicate. Et pourtant, avant même qu’il ne puisse trouver la tétine à laquelle s’accrocher pour se repaître du divin nectar, un coup très peu délicat l’éloigna violemment du chaleureux ventre. Un feulement accompagna ce rejet, avant que des paroles fusent des deux côtés, enfin, des chuchotements, discrets mais hargneux.

« - Faucon Fugueur, pourquoi me donnes-tu ce chaton ? Il pue le Clan du Tonnerre ! Tu l’as volé ? N’as-tu pas honte ? Je ne veux pas que cet étranger profite de mon lait !
- Fine Terre. C’est mon fils, il est né d’une relation interdite avec une chatte du Clan du Tonnerre. Je n’ai pas d’autre choix que de le récupérer.. Fait le pour moi, pour Coeur de Tournesol.
- Quoi ? Mais il a presque le même âge que Petite Cendre ! Tu te fous de moi ? Tu as trompé ta compagne pour une femelle du clan du Tonnerre ?! N’as-tu pas honte ?! »

Les autres paroles étaient incompréhensibles aux oreilles du petit, qui tentait de nouveau de ramper vers le ventre à l’odeur si douce, avant d’être soulever du sol pour y être déposer. Il s’y aventura, attrapant avec faim la mamelle si désirée, et lorsque le lait glissa dans sa gorge, ce fut une sensation si agréable que ça lui faisait tourner la tête. La chaleur que dégageait ce ventre le détendait, le laissait se sentir en sécurité. Pourtant, une deuxième source de chaleur se tenait à ses côtés, et parfois cette source de chaleur se chamaillait avec lui pour attraper une tétine. C’était sûrement un autre chaton, et lorsque ce dernier tentait d’affronter Petite Braise pour la nourriture, il lui rendait des coups plutôt violent pour un chaton de cet âge, miaulant à s’en vider les poumons de mécontentement.
Après plusieurs jours, ses paupières se décollèrent, et Petite Braise découvrit le premier ce nouveau monde. La première chose qu’il vu, ce fut le pelage du ventre de sa « mère » adoptive. Dans l’ensemble, elle était belle, et avait un pelage court, brun strié de brun plus sombre, presque noir. Elle était belle, et lorsque Petite Braise croisa son regard, qui était d’un ambré flamboyant, cette dernière détourna la tête d’un geste de dégoût. Un râle grandissait dans sa gorge dans ce mouvement lent. Petite Braise miaula, et porta son regard sur cette boule contre laquelle il se battait depuis plusieurs jours. C’était une petite boule sombre, avec un poil plutôt épais, qui se nourrissait aux mamelles de la reine. Petite Braise s’empressa de se diriger vers elle, en rampant, et de la pousser pour lui voler son repas.
Lorsque sa sœur ouvrit les yeux, ils commencèrent à se chamailler, la petite se nommait Petite Cendre, et leur père, Faucon Fugueur, leur avais décrit et compter l’histoire de leur mère, Coeur de Tournesol, décédée lors de leurs naissances avec leurs autres frères et sœurs. Ce qui était totalement faux. Cette femelle était bien la mère de Petite Cendre, mais pas celle de Petite Braise. Fine Terre détournait la tête lors de cette histoire, fixant agressivement le matou fauve lorsqu’il comptait l’histoire aux petits.
Fine Terre racontait elle aussi des histoires, mais principalement à Petite Cendre, Petite Braise écoutait attentivement, en silence. Il ne voulait faire face à la femelle qui semblait lui en vouloir tout particulièrement. L’histoire que Petite Braise préférait le plus était celle d’Étoile du Serpentaire, ainsi que celle des « Lunar Pod », histoire qui était finalement si peu lointaine. Lors de ces histoires, Petite Braise avait entendu parler d’un certain « Petit Feulement », kidnapper par la horde, qui était revenu et qui était maintenant apprenti du Clan de l’Ombre, le fameux Feulement Nuageux. Il voulait apprendre à le connaître, le rencontrer, et non pas seulement le regarder depuis l’entrée de la pouponnière.

L’anniversaire de leur premier mois arriva, et Faucon Fugueur continuait de redescendre son fils, l'insultant de mots qu'il ne comprenait pas sur l'instant, il n'avait toujours pas connaissance de ses origines, il se croyait sang pur. Faucon Fugueur lui dit seulement que sa mère n'était pas la même que celle de Petite Cendre, et Petite Braise ne comprenait pas. Il passa plusieurs journées et nuits à se questionner sur sa mère, Faucon Fuguer lui avait dit de se taire, de ne pas en parler et de garder sa langue, qu'il en apprendrait plus sur sa mère plus tard. Maintenant, il doit évolué dans ce monde qui ne veut pas de lui, il doit garder le secret, il doit protéger sa sœur dont la rivalité fragilise les liens. Il doit être fort. Et il doit retrouver sa mère.