Time to play ! | ft. Nuage du Renard - abandon

hrp:

La matinée touchait à sa fin. Hmm, qu'est-ce que les doux rayons de soleil peuvent être agréables et qu'ils me mettaient de bonne humeur ! Je revenais tout juste d'un entraînement au combat, et j'étais plutôt fier de ce que je venais d'accomplir. En effet, depuis peu, j'avais retrouvé un rythme de sommeil régulier, je n'étais plus aussi las et inutile qu'autrefois. C'est vrai, je me souviens des longues nuits passées sans trouver le sommeil, où le lendemain je ne pouvais rien faire si ce n'est faire fuir les proies et me ridiculiser devant mes adversaires. Et ça faisait du bien d'être de nouveau en pleine forme, contrairement à certains guerriers qui se remettaient de la bataille.

Enfin, tout ça pour dire que j'étais plutôt libre en cette fin de matinée ! Je n'avais pas très faim, le repas de la veille ayant été conséquent et copieux, et maintenant je pouvais me réjouir d'un début d'après-midi seul et libre. J'aurais pu aller voir mes sœurs et renouer les liens d'avant, rendre visite à ma mère, aller voir Bouquet de Muguet et ses chatons -il fallait vraiment que j'aille la voir d'ailleurs !- mais ce n'est pas ce que je fis. Non, j'avais besoin du grand air frais, de liberté. C'est pourquoi je partis aussitôt en direction de l'endroit qu'on appelait « Le Verger » . Apparemment, c'était un lieu où les bipèdes plantaient des trucs, mais on m'avait dit qu'ils n'y allaient que rarement.

Le trajet fut agréable. L'air vint frôler mes poils ras, les odeurs printanières dominaient toutes les autres maintenant que celle des chats des clans s'étaient dissipés, et le temps était beau : le soleil s'était paré de ses meilleurs rayons, d'après les plus âgés. -même si on sait tous que les anciens sont tous bouchés et ne font qu'inventer des histoires pour chatons...- Oui, j'avais beau dire, je n'étais pas très vieux et par conséquent je n'avais pas vu beaucoup de saisons. Mais celle-ci était belle.

Une fois parvenu au verger, je me mis à visiter l'endroit. Non loin, il y avait une drôle de construction en bois qui semblait abandonnée et déserte : elle était bien trop petite et piteuse pour abritée un de ces fichus bipèdes. Autour, il y avait des … trucs qui devaient certainement leur appartenir, et qui pour sur pourrissaient là depuis un moment. Il y avait des drôles d'objets : certains pourvus d'un grand bout de bois lisse avant de s'arrêter en pics biscornus, d'autres de même forme mais plus petit, m'enfin, que des choses bien intrigantes. J'allais me charger d'inspecter ces babioles quand soudain, une odeur fraîche vint à mes narines. Non, ce n'était pas frais dans le sens du printemps, mais frais comme récent. Et ce n'était ni les fleurs, ni le pollen, mais c'était bien...

- Un chat du clan de la Rivière ? M'interrogeai-je en me retournant. Eh, Montrez vous ! Ordonnai-je sans réellement réfléchir aux conséquences.

J'étais plus dans l'excitation de rencontrer quelqu'un de nouveau. Je n'avais que rarement croiser des chats d'autres clans, si ce n'est pour dire pas du tout, et j'étais curieux de savoir qui se cachait derrière cette horrible odeur de poissons puants et d'humidité. Et c'est là qu'on se rend compte de la chance qu'on a d'être du clan de l'Ombre !

hrp:

Cela fait quelques jours à peine que Renard Rusé est devenu guerrier et pourtant, il n'a jamais été aussi triste de toute sa vie. S'il rêvait du jour où, enfin, il deviendrait un véritable adulte aux yeux de son Clan, le tout s'est mué en un cauchemar épouvantable lorsque Nuage Gris est mort. Pour son rouquin de frère, il était impossible de recevoir son nom de guerrier sans lui. Et pourtant, jamais le jeune chat à la patte grise n'aura l'occasion d'entendre son nom acclamé par le reste du Clan. A jamais dans les mémoires, il restera un « Nuage », un apprenti même parmi les étoiles. Son deuil, Renard Rusé ne parvient pas à le faire. A chaque instant, il s'attend à voir la tête de son frère surgir d'un buisson, prêt à l'accompagner dans ses aventures grotesques et ses plans stupides. Mais plus jamais Nuage Gris ne sera à ses côtés. Il a rejoint leur père, Matin Embrasé, parmi les étoiles, parmi leurs ancêtres. Tout ce que peut lui souhaiter Renard Rusé, désormais, est de vivre heureux dans l'autre-monde. Un jour, il finira par le rejoindre et alors, le Clan des Étoiles regrettera de voir ces deux terreurs réunies pour semer la pagaille dans leurs plaines célestes. Mais pour l'heure, en mémoire à son frère, le rouquin compte bien vivre encore des saisons.

Cependant, la douleur persiste dans sa poitrine et le seul moyen que Renard Rusé a trouvé pour éponger sa peine, c'est se tenir éloigné du camp le plus possible. Chaque roseau, chaque pierre lui rappelant son frère, il a prit l'habitude de partir pendant des heures, prétendant partir chasser pour que personne ne le questionne. Et en signe de respect quant à son deuil, personne n'insiste jamais pour l'accompagner. En vérité, Renard Rusé quitte souvent le territoire, s'aventurant sur des terres inconnues qui n'appartiennent à aucun Clan. Bien sûr, sur le chemin du retour, il se débrouille toujours pour dégoter quelques proies, afin que personne ne se doute de rien. Au moins, il laisse sa peine se tarir tout en apportant sa contribution au Clan. C'est le minimum qu'il puisse faire en attendant que la plaie béante de son cœur ne guérisse.

Ce jour-là en tout cas, les pattes de Renard Rusé l'ont conduit bien loin du territoire du Clan de la Rivière, dans un vaste champ où poussent, en ligne précise, de nombreux arbres de toutes tailles. Certaines de leurs branches ploient d'ailleurs sous le poids des fruits qu'ils portent, tant est si bien que de nombreuses pommes et autres jonchent le sol. Une odeur de moisissure vient d'ailleurs attaquer les narines sensibles de Renard Rusé lorsqu'il passe à côté d'un tas de fruits roses éclatés, dans lesquels les vers et autres insectes se font un festin de roi. Grimaçant, le jeune guerrier se hâte de mettre de la distance entre lui et ce parfum répugnant, s'avançant plutôt vers un vieux nid de bipèdes délabré. Il n'a cependant pas le temps d'arriver tout à fait à destination quand une voix s'élève soudain à sa droite :

Eh, montrez-vous !

Etonné de ne pas être seul dans le coin, Renard Rusé fait quelques pas en direction de la voix, tout en restant dissimuler derrière les larges troncs des pommiers. C'est alors qu'il aperçoit un jeune chat noir et blanc et que l'odeur caractéristique du Clan de l'Ombre lui remplit les narines. C'est pas vrai, ça ! Même aussi loin des territoires des Clans, il arrive encore à croiser un chat de l'Ombre ? Ce n'est vraiment pas sa veine. Cela dit … Il n'a aucune raison de se cacher. Après tout, cette terre n'appartient à personne, il n'a donc enfreint aucune loi. Renard Rusé sort alors de sa cachette et rejoint l'autre chat en quelques bonds, l'air méfiant malgré tout.

Qu'est-ce qu'un chat du Clan de l'Ombre fait-il si loin de son territoire ? fait-il, curieux. Tu es seul ?

Ses yeux oranges balaient les environs, mais l'endroit semble désert. A moins que les compagnons de ce chat ne se cachent, évidemment. Le Clan de l'Ombre aurait-il besoin d'étendre son territoire ? La chasse est-elle mauvaise dans les marais ? Tant de questions qui se bousculent dans la tête du rouquin, mais qui ne franchissent pas encore la barrière de sa gueule. Autant attendre de voir ce que le jeune chat face à lui a à lui dire.

Alors apparut derrière le bois de bipède le chat qui accompagnait l'odeur poisseuse. Il s'agissait d'un rouquin aux yeux dorés, de taille moyenne. Même s'il ne semblait pas bien vieux, je ne parvenais pas à déterminer si c'était un apprenti ou un guerrier, mais en toute évidence il était plus âgé que moi. Bien que surpris, je n'étais pas très méfiant à son égard. Que pouvait bien me faire un chat de ce genre ? Il n'avait pas la carrure de Nuage Embrasé, ni son regard enragé et brûlant...

- Qu'est-ce qu'un chat du Clan de l'Ombre fait-il si loin de son territoire ? Tu es seul ?

Ni son ton agressif absolument insupportable. J'en avais des frissons rien que d'y penser. Ainsi j'étais plus en confiance, me laissant aller à mon ton autrefois habituel, même en présence d'un étranger :

- Nuage de Pin, enchanté. Ricanai-je, avant de reprendre plus sérieusement : Je venais ici profiter du temps libre, seul jusqu'alors. Je restais assez bref volontairement puisque je ne savais pas moi-même quoi répondre à cette question n'ayant honnêtement pas grand-chose à faire là, à part comme je l'avais dit, me distraire... - Mais toi, tu es là pour quelque chose de plus utile j'imagine ? Demandai-je en retour.

Je m'assis, signalant ainsi la légèreté de la situation, espérant en savoir davantage plus facilement. J'étais très curieux suite à la venue de cet inconnu, et ravi de pouvoir rencontrer des nouvelles têtes. Peut être espérais-je enfin un petit moment d'insouciance comme avant, où je pourrais profiter de n'avoir aucune réputation auprès de ce chat pour m'en forger une autre ? … Que de niaiserie. Pourquoi un chat d'un autre clan passerait du temps à faire connaissance avec ses ennemis simplement par ennui ? Il allait très certainement partir peu après, me laissant à ma barbante de vie. Arggh, pourquoi les choses étaient-elles toujours si plates depuis que je n'avais plus le temps pour les distractions de ce genre ? Je voulais m'amuser, et tous semblaient m'en empêcher. Sauf si... si c'était son cas aussi.

hrp:

Curieux, mais prudent avant tout, Renard Rusé hume discrètement l'air, s'assurant qu'aucun guerrier du Clan de l'Ombre ne se dissimule quelque part dans le verger. Mais seule l'odeur du jeune chat devant lui, ainsi que quelques parfums de fruits, parviennent à ses narines. De toute évidence, il est seul mais le rouquin reste néanmoins sur ses gardes. Certains chats sont vraiment doués pour masquer leur odeur et attaquer par surprise. Néanmoins, le félin face à lui a l'air jeune, du moins un peu plus que lui. Sûrement un apprenti, encore. Quel guerrier un temps soit peu respectueux et courageux enverraient ainsi un jeunot en tant qu'appât ? Enfin, c'est peut-être une pratique courante dans le Clan de l'Ombre. Après tout, Renard Rusé ne les connaît que de réputation – et ce n'est pas vraiment glorieux. Néanmoins, le rouquin est du genre à donner le bénéfice du doute, préférant se faire sa propre opinion des choses sans laisser les autres altérer son jugement. Écoutons plutôt ce que le matou noir et blanc a à dire :

Nuage de Pin, enchanté. Je venais ici profiter du temps libre, seul jusqu'alors. Mais toi, tu es là pour quelque chose de plus utile j'imagine ?

Nuage. C'est bon bel et bien un apprenti. D'ailleurs, il s'assoit, loin d'être agressif. Alors Renard Rusé l'imite, quelque peu rassuré. Il n'a aucune raison de chercher des noises à Nuage de Pin, ce n'est pas comme s'il devait défendre ces terres, puisqu'elles n'appartiennent à aucun Clan. En tout cas, d'après les dires du novice de l'Ombre, il est ici seulement dans le but de passer le temps. Un peu comme lui, en somme. A la différence que Renard Rusé vient surtout pour mettre de la distance avec son Clan et ses souvenirs douloureux. S'il ne compte pas confier ses états d'âme à Nuage de Pin, il est cependant ravi de constater que tous les chats sont pareils : ils aiment profiter de leur temps libre pour vagabonder. Certains se contentent de leur territoire, d'autres … ont le courage d'aller au-delà. Ce qui est bien plus excitant, comme aventure.

Renard Rusé. Pour tout te dire, je viens seulement me balader. Il est intéressant, parfois, de franchir les limites de notre territoire. De s'ouvrir au reste du monde.

Si Renard Rusé écoutait son cœur, il fuirait la forêt et parcourrait le monde en long, en large et en travers. Le matou a soif d'aventure, de découvertes. Néanmoins, son cœur appartient au Clan de la Rivière et il ignore si, de retour de son périple, il retrouverait sa place parmi les siens. Alors il se contente de vivre mille aventures dans ses rêves – ou de se contenter de ce qu'il a aux abords des frontières, du monde lointain et proche à la fois. Quitte à ce qu'il ne découvre jamais ce qu'il y a au-delà des montagnes où le soleil se couche chaque soir, il peut se permettre d'explorer les terres neutres et parfois inconnues des Clans. C'est une aventure aussi, bien qu'elle paraît bien moins palpitante.

Tu viens souvent ici ? Ou c'est la première fois ?

Quitte à ce qu'il fasse la rencontre de Nuage de Pin, autant le questionner quant à ces connaissances concernant cet endroit. Pour Renard Rusé, c'est une première alors il ne sait pas grand chose, si ce n'est que le verger sent la souris à plein nez. Il doit y en avoir de partout, profitant sûrement de l'absence de prédateur pour se multiplier encore et encore. Si les Clans avaient connaissance d'un coin si giboyeux, ils se le disputeraient sans aucun doute.

Le rouquin était visiblement assez méfiant. Il semblait épier les environs, comme si l'endroit grouillait de monstre. Peut-être jetait-il un œil à ses compères de la Rivière, prêts pour une embuscade ? Enfin, c'était ridicule... Le clan de la Rivière ne gagnerait rien à s'en prendre à un apprenti pareil, à part s'attirer des querelles avec ceux qui tenaient à moi dans mon propre clan. Non, il devait probablement être là pour la même raison que moi, après tout. Il s'assit à son tour, décontractant l'atmosphère. Et même si je n'étais pas tendu du moins du monde, je ne dirais pas la même chose pour lui par contre. Allez coco, on se détend je vais pas te mordre ! Faillis-je répondre, mais je me retins dans un soupir de peur de paraître un peu trop à mon aise, pour le coup. Après tout, s'il s'était assis, c'est qu'il n'allait pas partir dans l'immédiat ? C'est vrai que cette idée me plaisait étrangement.

- Renard Rusé. Pour tout te dire, je viens seulement me balader. Il est intéressant, parfois, de franchir les limites de notre territoire. De s'ouvrir au reste du monde.

Tiens tiens, un guerrier ! Tout fraîchement baptisé, vu son allure. Il me confirmait ainsi qu'il n'était pas là pour une affaire de clanique, peut-être passerait-il donc un peu de temps à m'occuper ? Il fallait me comprendre aussi, à avoir tant d'espoir, l'ennui me rattrapait vite. Visiblement, ce n'était pas pour aujourd'hui : le guerrier entamant la discussion. Je voyais au moins qu'il partageait le goût de l'aventure avec moi, enfin, c'est ce qu'on pouvait déduire de sa réponse. Franchir les limites ~ pas que de notre territoire d'ailleurs !

- Tu viens souvent ici ? Ou c'est la première fois ? Reprit-il cordialement, continuant ainsi la conversation. Hmm, il me craint donc de moins en moins manifestement. - Oh, je dois avouer que c'est bien la première fois. Mais franchir les limites, c'est dans mes habitudes ~ répondis-je d'une voix moqueuse, laissant un léger suspens.

Bien sûr que ma phrase pouvait avoir plusieurs sens, moi seul le comprenant sur l'instant. "Les bêtises" , qu'on appelait ça plus jeune -maintenant qu'on est grand et bête on appelle plutôt ça des conneries, ça me connaissais bien. Moi, tout ce que j'ai toujours cherché, c'est sortir de l'ennui, chose qu'on a encore du mal à remarquer, apparemment. Peu importe ! Dans l'immédiat, c'était ce chat et moi, alors autant arrêter de penser à mon plus gros problème. Je devrais plutôt essayer de passer un bon moment... Je continuai donc :

- Libre à toi d'interpréter ça comme tu voudras hm ! Pause, un regard jeter en l'air, pour mieux reprendre : Et toi, tu as eu le temps de fouiller cet endroit ? Il y a tant de trucs de bipèdes qui traînent ici, sans parler du gibier... Ce qui me fit repenser aux petits objets que j'avais vus en arrivant. Je pouvais sûrement en faire quelque chose mais il me fallait bien avouer que je ne savais pas trop quoi sur le coup. - Je suis certain qu'on trouvera de quoi s'occuper ! Conclus-je, en réfléchissant à toutes les choses que je pouvais bien faire ici.

Premièrement, chasser, c'est évident, mais il y avait forcément quelque chose de plus... Inhabituel... comme, faire une course ! Ou encore, goûter aux quelques fruits qui poussaient là, ou bien s'amuser à trouver un usage à ces babioles de bipèdes... Malheureusement, je craignais de ne pas être assez proche de mon interlocuteur pour jouer avec lui. Plus qu'à le devenir ~

Si le code du guerrier veut que des chats de Clan différents ne fassent pas copain-copain, Renard Rusé estime que les règles ne sont valables qu'au sein des territoires. Au-delà de leurs terres, ils ne sont que deux chats comme les autres, un brin trop aventureux, mais désireux d'en connaître davantage sur le monde qui les entoure. C'est pourquoi le rouquin n'a pas la moindre raison de ressentir de l'animosité à l'égard de Nuage de Pin. Mieux encore, il estime qu'il s'agit là d'une aubaine pour, peut-être, dissiper toutes ces histoires que l'on raconte sur le Clan de l'Ombre. Si l'on se fit aux « on-dit », ce ne sont que des chats sans foi ni loi se nourrissant de charognes et aux cœurs de glace. Étrangement, Renard Rusé n'a jamais accordé quelque crédit que ce soit à ces histoires. S'ils sont si mauvais qu'on le prétend, il aurait été témoin de quelques unes de leurs atrocités … or, ce n'est pas le cas. C'est pourquoi il est sincèrement curieux d'en apprendre plus de la part d'un membre de ce Clan à la si mauvaise réputation. Mais loin de lui l'idée de l'assaillir de questions, il ne voudrait pas qu'il pense qu'il rassemble des informations pour tout rapporter à la Rivière une fois de retour chez lui. Renard Rusé a beau être fidèle à son Clan, jamais il ne s'abaisserait à un comportement si lâche. Non, s'il est curieux, c'est seulement pour lui-même, et sa volonté de toujours se faire son propre avis sans laisser qui que ce soit l'influencer. L'opinion générale n'est pas toujours la bonne, le jeune guerrier a pu le constater plus d'une fois dans sa vie.

Enfin, avant d'en apprendre plus sur l'Ombre, Renard Rusé est d'abord désireux de connaître davantage son environnement. Et malheureusement, Nuage de Pin ne semble pas plus renseigner que lui. Les deux matous mettent donc, tout deux, les pattes ici pour la toute première fois. Mais force est de constater que l'apprenti noir et blanc n'en est pas à sa première escapade, si le rouquin comprend bien son sous-entendu. Amusé, il remue les moustaches. Concernant ce point, ils sont bien les mêmes. Lorsqu'il était encore apprenti, Renard Rusé n'hésitait pas à mettre les voiles dès qu'il en avait l'occasion. Il a d'ailleurs eu la chance de pouvoir approcher de très près la construction de Bipèdes bariolée s'étant établi près des territoires quelques lunes plus tôt. Cela avait été une expérience très intéressante, bien qu'un poil dangereuses. Les Bipèdes allaient et venaient dans tous les sens et l'odeur âcre des monstres embaumaient l'atmosphère. Pourtant, le jeune chat garde un souvenir plutôt sympathique de cette visite incongrue. Les Bipèdes sont des êtres vraiment étranges, mais aussi très intéressants par moment. Comme quoi, les chats s'entêtent à voir la rivière à moitié vide, se contentant du négatif dans toutes les situations. Cette étroitesse d'esprit a tendance à agacer un peu Renard Rusé mais il sait qu'il ne peut rien faire contre des saisons d'histoires terribles concernant ces créatures bruyantes et étranges.

Libre à toi d'interpréter ça comme tu voudras hm ! Et toi, tu as eu le temps de fouiller cet endroit ? Il y a tant de trucs de bipèdes qui traînent ici, sans parler du gibier... Je suis certain qu'on trouvera de quoi s'occuper !
C'est un terrain de jeu sans limite, c'est certain ! fit-il, l’œil brillant. J'avoue que je suis curieux de voir ce que renferme ce petit nid de Bipèdes, là-bas.

Du bout de la queue, il pointe la cabane au bois abîmé. Si Renard Rusé doute que des Bipèdes vivent dans ce nid, il est cependant certain qu'il renferme des choses très intéressantes. Sûrement rien d'utile pour des chats, mais le rouquin est curieux de découvrir de nouveaux objets propres aux Deux-Pattes. Alors il se lève, pressé de rejoindre la destination. Après tout, c'est là-ba qu'il se dirigeait avant de croiser la route de Nuage de Pin. D'ailleurs, peut-être que ce dernier désire l'accompagner ? Deux paires d'yeux valent mieux qu'une, comme on dit. Néanmoins, le jeune guerrier ne peut s'empêcher de se montrer un peu taquin, histoire de tester la patiente et l'égo de ce jeune matou tout aussi aventureux que lui :

Tu veux venir avec moi ? A moins que les chats du Clan de l'Ombre ne soient trop peureux pour s'approcher d'un nid de Bipèdes.~

HRP:

Le guerrier semblait de plus en plus à son aise. Comme si sa méfiance s'envolait, que ce n'était que de passage histoire de savoir à qui il avait affaire. En soi, je le comprenais, j'aurai sûrement réagi pareil dans d'autres circonstances. Si je ne me sentais pas si seul. Et puis on nous avait toujours appris à faire attention aux étrangers, dans le clan de l'Ombre du moins, même si nous n'étions pas particulièrement xénophobes. Peut être c'était pareil pour eux. Moi, je ne leur attachais pas une importance spéciale mais je ne les détestais pas non-plus, et puis des fois j'aimais bien plaisanter sur leur réputation. Encore une fois, dans d'autres circonstances je serai sûrement parti après avoir salué Renard Rusé. Mais si j'étais venu là cette fois, c'était pour me divertir. Et ça devenait urgent maintenant !

- C'est un terrain de jeu sans limite, c'est certain !  J'avoue que je suis curieux de voir ce que renferme ce petit nid de Bipèdes, là-bas.

Tiens tiens... Un terrain de jeu ? On a sûrement plus de points communs qu'on ne le pense ! Par quel miraculeux hasard deux chats comme nous pouvaient-ils se retrouver là ? Enfin, ce n'était sûrement pas un si gros hasard que ça, puisque si on se ressemblait tant il devait s'ennuyer tout comme moi.

Il montra donc de la queue le pauvre truc en bois délabré qui avait premièrement attiré mon attention. Une espèce de mini-nid de bipèdes, mais très probablement inhabité vu la taille. J'avais terriblement envie d'aller voir, je ne pouvais juste pas rester là à le regarder y aller et rentrer chez moi. Alors quand il se leva, je fis de même tout à fait naturellement alors qu'il me demanda :

- Tu veux venir avec moi ? A moins que les chats du Clan de l'Ombre ne soient trop peureux pour s'approcher d'un nid de Bipèdes.~ Alors tu veux plaisanter, finalement ? Eh, t'aurais p'têtre pas dû ~ - Il n'y a qu'un poisseux de la rivière pour ne pas se rendre compte qu'il est inoccupé ! Le taquinai-je, d'un ton moqueur.

Je me précipitai donc à ce qui pouvait s’apparenter comme l'entrée du … truc de bipède. C'était en bois mort, et il y avait clairement un rectangle qui était comme découpé dedans et légèrement reculé. J'en fis le tour, en délaissant un peu Renard Rusé d'ailleurs, et tout le reste était identique, sans imperfection, et c'est comme ça que j'en ai déduit l'ouverture. C'était probablement par là qu'ils rentraient mais... comment ? Nous n'étions pas aussi grands qu'un bipède, même si je n'en avais jamais vu que de loin, et c'était sûrement grâce à leur grande taille qu'ils réussissaient à débloquer l'accès. C'est en inspectant un peu plus la construction que je vis que le rectangle était comme... quelque peu entrouvert. Et c'est en poussant dessus que ce dernier s'écarta, de plus en plus jusqu'à dévoiler l'intérieur du nid. Niveau odeur, je m'attendais à pire : les bipèdes ne devaient pas être venu ici depuis un moment. Les araignées en avaient d'ailleurs profité vu le nombre de toiles qu'abritait l'édifice. Il était découpé avec tous pleins de planches de bois où étaient posées toutes sortes d'objets probablement aussi utiles que l'existence de ceux qui l'avaient conçus. Mais ça n'en restait pas moins digne d’intérêt, non ? Joueur, je me tournis vers mon camarade et lançai :

- Fouillons ! Et puis je sautai aussitôt sur la première planche, la plus accessible.

Ici, gisaient des dizaines d'insectes morts, mais surtout d'autres babioles qui m'étaient inconnues, dont une qui attira tout particulièrement mon attention. C'était sphérique, tout mou, et d'un jaune sali comme s'il traînait là depuis des lunes. Guère étonnant, vu l'était général du reste eh. Mais c'est surtout quand je la toucha qu'elle devint intéressante : elle s'en alla, en roulant, pour tomber au sol. Et c'est bien tout ce que je trouvai sur cet étage.

- Tu trouves quoi ? Demandai-je au guerrier, curieux de savoir sur quoi il était tombé lui aussi.

hrp:

Poisseux de la Rivière hein ? Renard Rusé remue les moustaches, amusé. Nuage de Pin a du répondant, c'est intéressant. Et sans prendre la mouche, en plus. Certains chats ont bien plus de mal à faire la différence entre une insulte réelle et une simple plaisanterie. Mais ça ne semble pas être le cas du matou noir et blanc. Comme quoi, ils ne sont pas si susceptibles que ça, dans le Clan de l'Ombre ! Visiblement tout aussi pressé de visiter le petit nid de Bipèdes abandonné que son aîné, Nuage de Pin s'élance en sa direction. Le rouquin lui emboîte aussitôt le pas, allant observer l'arrière du nid pendant que son cadet s'occupe de l'avant. Néanmoins le jeune guerrier ne trouve rien d'intéressant, si ce n'est une pile de bois humides sentant fort les champignons. Alors il revient auprès de l'apprenti au moment où ce dernier pousse un rectangle de bois, faisant apparaître une ouverture. Renard Rusé s'y glisse à la suite de son camarade, plissant les yeux pour s'habituer aux ténèbres ambiants.

Le nid est encombré mais aucune odeur de Bipèdes semble récente. Les araignées sont de partout, par contre - mais le rouquin ne s'en souci pas vraiment. Alors qu'il observe avec curiosité plusieurs outils vraiment curieux, il reconnaît l'odeur du sang. Elle semble venir de derrière des petites boîtes à moitié grignotées sur les bords. C'est alors qu'il aperçoit une souris, la tête prise dans une drôle de machine en bois. Étonnant donné son état, sa mort doit remonter à quelques jours. Son cadavre commence déjà à se décomposer. Dégoûté, il ne peut cependant pas quitter des yeux l'étrange morceau de bois et les tiges argentées qui maintiennent la souris prisonnière. Il a beau la tâtonner du bout de la patte, elle ne bouge pas d'un centimètre, bloquée dans l'étau du piège. Quelle curieuse façon de chasser ! Les Bipèdes se nourrissent-ils donc de souris ? Le rouquin a bien du mal à y croire. D’après certains chats de la forêt, ils ont plutôt tendance à vouloir s’en débarrasser, c’est pourquoi la présence de chats aux abords des granges est souvent appréciée. Alors pourquoi les tuer ? Sont-elles devenues nuisibles ?

C’est alors qu’une étrange sphère jaune vient rouler près de lui et, surtout, Renard Rusé sursaute. Sa patte effleure alors un autre piège qui se referme dans un claquement sec, manquant de peu les coussinets du jeune guerrier. Ce dernier se hâte donc de reculer, peu rassuré.

Tu trouves quoi ?
Viens voir ça !

Dès que l’apprenti de l’Ombre l’eut rejoint, il lui désigne les pièges du bout de la queue. Renard Rusé a toujours su que les Bipèdes n’étaient pas des enfants de choeur, mais là … C’est un massacre pur et simple. Ils ne les chassent pas pour manger, sinon le cadavre ne serait pas en train de se décomposer. Les chats tuent aussi, mais c’est pour se nourrir. Et quand il y a suffisamment de nourriture, ils ne le font pas. Ces petites vies sont précieuses, elles permettent à l’écosystème de la forêt de toujours se renouveler. Si les Bipèdes commencent à tuer de sang-froid les proies du verger … Iront-ils jusqu’à se débarrasser de celui de la forêt ?!

C’est horrible. Ils ne chassent même pas pour manger !

Il n'avait pas l'air d'avoir mal pris ma plaisanterie, après tout, c'était lui qui en avait balancé une en premier, ça aurait été étonnant qu'il ne s'attende pas à en recevoir une en retour. Et puis, s'il était là aussi pour prendre du bon temps, alors le charrier un peu faisait aussi parti du divertissement. Mais la petite partie de rigolade s'arrêta vite, lorsque mon camarade m'appela :

- Viens voir ça !

Qu'avait-t-il trouvé ? Et même si j'espérais de tout cœur que ce soit quelque chose d'amusant, sa voix n'annonçait rien de tel. Il ne semblait guère rassuré, comme s'il quelque chose le tracassait finalement. Enfin, que pouvait-il y avoir de si perturbant dans un nid de bipèdes abandonné ? C'est alors que le guerrier roux m'indiqua de la queue l'objet en question. Ça ne s'arrêtait pas à un simple objet , en fait. Il s'agissait d'une planche en bois fine et très petite, sur laquelle quelques bouts de fils durs s'étaient refermés sur une pauvre proie, qui aurait bien meilleure sur notre réserve de gibier. Les bipèdes n'avaient donc pas mieux à faire que de prendre des vies inutilement, surtout que..

- C’est horrible. Ils ne chassent même pas pour manger !

Il m'arrache les mots de la bouche lui ! En effet, s'ils avaient voulu manger cette pauvre souris morte depuis bien quelques levers de soleil, ils l'auraient fait. Parce qu'à ce stade c'est... aussi mangeable que les rats du charnier. Mais ça voulait surtout dire qu'ils s'amusaient à tuer pour le simple loisir ? Sont-ils écervelés à ce point ? Il était bien connu que les deux-pattes n'étaient pas des créatures très futées, mais je ne pensais pas qu'ils atteignaient un seuil si haut. Dire que certains chats se plaisaient à leurs côtés, sans jamais même avoir goûté de vraie nourriture alors que leur serviteur en tue. Mais jusqu'où vont leurs conneries ?

Finalement, alors que je rageais intérieurement contre ces abrutis de bipèdes, une petite idée germait dans ma tête. Si cet endroit leur appartenait... Pourquoi pas y mettre un peu de pagaille ? Espiègle, je fis tout doucement tomber un bout de bois qui traînait là à l'aide de ma patte. Puis un autre. Puis un autre objet que je n'ai même pas cherché à identifier. Je formulai ensuite mes intentions à mon camarade, joueur :

- Alors, faisons leur savoir que les grands chats sauvages tout-puissants sont en colère contre eux ~

Puis je me mis à la tache. Tout ce qui était assez petit pour être déplacé y passa. Mais je prenais aussi soin à ne pas me blesser, avec toutes ces babioles on ne sait jamais, les bipèdes sont fourbes. Bientôt, leur petit nid se retrouva inondé d'objets en tous genres qui leur appartenaient. Je n'avais pas fais attention si le guerrier m'avait suivi dans ma petite partie de jeu, c'est ainsi que je le rejoignis sur une planche vide désormais.

- Bon.. Plus qu'à sortir, maintenant ! En effet, l'entrée donc la sortie était assez difficile d'accès avec tout ce fouillis. Mais bon, en fouinant un peu, on arrivera ! J'espère...

L'odeur de la souris en décomposition donne des nausées à Renard Rusé. Bientôt, les insectes viendront festoyer autour de son cadavre et, soyons honnêtes, le rouquin ne veut absolument pas être spectateur de ce festin répugnant. Au moins, ce n'est pas perdu pour tout le monde mais … quelle idée, de la tuer pour l'abandonner ici. Décidément, les Bipèdes ont des abeilles qui leur bourdonnent dans la cervelle. Bien décidé à mettre de la distance entre lui et sa macabre découverte, Renard Rusé s'apprête à sortir quand, du bout de la patte, Nuage de Pin fait tomber un morceau de bois au sol. Éberlué, le jeune guerrier observe son camarade avec les yeux ronds, tandis que le matou noir et blanc pousse un nouvel objet, puis un autre, commençant à mettre la pagaille dans le nid de Bipèdes. Renard Rusé n'a même pas besoin de lui demander ce qu'il fabrique, Nuage de Pin s'explique aussitôt : les grands-chats sauvages tout puissants, hein ? Voilà un pseudonyme qui lui convient bien. Alors il se joint au novice, frottant son corps massif contre des outils aux formes étranges afin de les faire tomber de leur piédestal. Il trouve même un carton, rempli de babioles aussi moches qu'inutiles, qu'il renverse sans le moindre remord. Son contenu s'étale au sol comme un monticule de terre et force est de constater que le rouquin prend un malin plaisir à mettre le bazar.

Cela ne prit pas longtemps aux deux chats de mettre le nid de Bipède sans dessus dessous. Les plateformes en bois grimpant le long des murs se retrouvent désormais vidées de leur contenu, qui s'entassent en un tas informe d'objets étranges. Nuage de Pin rejoint alors Renard Rusé sur sa planche vide, admirant avec une certaine fierté leur œuvre. Vraiment, c'est du grand art. Voilà quelque chose qu'il n'était vraiment pas permis de faire ailleurs que loin des Clans. Le rouquin s'étire, plutôt satisfait, tandis que son camarade du jour prend la parole :

Bon.. Plus qu'à sortir, maintenant !

Et ça ne sera pas une mince affaire. Dans leur entreprise, les deux matous ont condamné l'entrée. Mais le rouquin est persuadé qu'il y a un autre moyen de s'enfuir. Ses yeux jaunes balaient les environs du regard et il ne lui faut que quelques instants pour repérer une brèche dans le bois du nid, au niveau d'une plateforme au dessus de leur tête. L'atteindre n'a pas l'air très compliquée, du moment qu'ils se concentrent sur leurs sauts. D'une ondulation de la queue, le jeune guerrier invite le novice à le suivre. Ni une ni deux, il bondit sur une planche au dessus de sa tête, puis enchaîne avec une autre se trouvant en face, mais légèrement plus hautes. Les plateformes ne sont pas très éloignées tant le nid est exiguë, il n'est donc vraiment pas difficile de les atteindre. Arrivé au niveau de la brèche, le rouquin constate qu'elle est à peine assez grande pour qu'un chat adulte si faufile. Mais lui, avec ses larges épaules, risque d'avoir un peu de mal. Pour Nuage de Pin, néanmoins, ça ne devrait poser aucun souci.

On peut passer par là. Enfin, je pense que je vais avoir un petit peu de mal mais si j'arrive à agrandir un peu l'ouverture, ça devrait aller. Tu veux sortir en premier ?