[Bataille] Que la vengeance parle. ft Groupe 2 - end

L'instinct de survie finit par enfin prendre le dessus. Alors que sa patte était encore prisonnière de la gueule du rouquin, Nuage d'Épervier commença à se débattre; mais il n'y mit pas les griffes. Gigoter ainsi rendait la morsure plus douloureuse, certes, mais au moins son adversaire finit-il par le lâcher, de longues secondes plus tard. Le fils du lieutenant voulut se redresser, mais Nuage Embrasé fut plus rapide que lui, et bientôt l'imposante bête aux yeux flamboyants le toisait. Le jeune mâle brun eut un peu d'espoir et crut qu'enfin son ami l'avait reconnu, qu'il allait mettre fin à ce combat insensé et qu'ils redeviendraient amis. Seulement ce qu'il vit dans le regard fou de son ami n'avait rien de bon. La mine sombre, le typé somali à la carrure impressionnante fixait le Venteux blessé, non pas avec empathie ou regret mais avec satisfaction. Un rictus épouvantable trônait sur la gueule souillée de sang du diablotin. Nuage d'Épervier prit peur.

Nuage Embrasé n'était pas son ami. S'il avait été cela, jamais il ne lui aurait ouvert sauvagement le membre postérieure droit, tenté de lui prendre la gorge, après lui avoir violemment entaillé la joue gauche. Et là, dressé comme un jeune apprenti devant sa proie agonisante, le démon roux jouait. Il jouissait de l'état de son ennemi. Il y eut un moment de silence, durant lequel les yeux sereins de l'Ombreux contemplaient avec sadisme l'horreur qui s'était réfugiée dans les orbes dorées du Venteux. Et alors, alors même que le dangereux animal s'apprêtait à porter un coup de grâce, Nuage d'Épervier plongea tel un lapin entre les antérieures puissantes du prédateur.

Il ne ressentait plus la douleur en cet instant, l'adrénaline faisait son travail : elle lui sauvait la vie. Vieil apprenti sentinelle, le mâle au médaillon blanc avait plus d'un tour dans son sac; il maîtrisait les techniques de son Clan à merveille, et la vitesse et l'agilité qu'il avait hérité de ses aïeux allaient cette nuit l'aider à peut-être renverser la tendance. Il se retrouva sous son adversaire; un gros mâle plein de fougue. Il ne fallut guère longtemps à sa tête pour saisir l'inconfort de cette position : à tout moment, Nuage Embrasé pouvait l'écraser. Son ennemi était puissant, très puissant mais aussi plutôt lent. Il devait le faire tomber. Il devait le dominer. L'apprenti d'Éclat d'Argent planta ses griffes dans le sol meuble de la lande et poussant sur ses postérieures, il parvint à se dégager d'en dessous du mâle typé somali. Puis, vif, il planta ses crocs pointus dans le jarret gauche de Nuage Embrasé, tirant ce dernier sur le côté afin de déséquilibrer le malheureux. Il lui fallut asséner un coup d'épaule supplémentaire dans le flanc gauche du novice rival afin de le faire choir. Là, et malgré que le colosse se débatte, Nuage d'Épervier se montra sans pitié.

Il aurait voulu hurler une flopée d'insultes toutes plus rayonnantes au sujet de la mère de Nuage Embrasé que les autres, et probablement aussi aurait-il feulé très fort moultes commentaires sur la taille des testicules du rouquin mais rien ne vint. Sa rage était telle qu'il était aphone. Sans plus jamais retenir ses coups, le brun lacéra avec violence le ventre exposé de celui avec qui il avait cru bon de sympathiser. Au diable la sympathie, Nuage Embrasé n'était qu'un traître, un hypocrite ! Rapidement ses griffes se frayèrent un chemin parmi les poils clairs de l'autre, les envoyant d'ailleurs voler par paquet dans les airs. Impitoyable, la future sentinelle mettait bientôt à sang la peau, fine à cet endroit. Ses yeux étaient réduits à deux fentes, et un grommellement furieux résonna dans la nuit alors qu'il punissait de ses griffes ce faux ami.

HRP:

Fou, enragé je fixais le chef ennemi. J‘avais atterris à coté de lui, attaque ratée. Je levai la tête, brusquement.

« Etoile Maudite, tiens donc. Faire un mouton noir une généralité tu disais ? Vous n’êtes qu’un ramassis de menteurs sans lois, comme je l’avais dis. »

Respiration forte. Accusation fausse. Il ne manquait plus que de l’écume aux bords de mes babines et on aurait cru à une maladie. Griffes prêtes. Je ne faisais plus attentions aux autres, je devais venger ma fille. C’était eux les sales menteurs ! Les traitres ! Sang mauvais, indignes… A cause d’eux elle m’avait trahi. Ils poussent au vice, aussi mauvais que les étoiles. Mauvais.

« Clan du Vent, défendez-vous de toutes vos griffes ! Plus vite on en aura fini avec eux, plus vite on pourra aider les autres au camps ! »

Je voulais lui claquer le museau. Oh mais qu’est-ce qui m’en empêchait ? Je le regardais. Il devait comprendre. Traitre, indigne, mauvais. Il a poussé ma fille… Je n’entendais même plus la furie du combat, je ne fixais que le chef, le regard mauvais. Si seulement il savait ce que je faisais à son camp. Il va être détruit. Je ne voulais pas qu’ils meurent, malgré ma colère, je voulais qu’ils paient. Et leur camp les rendra faibles.

« C’est toi le sale rat dans l’histoire ! Ma fille est blessée par ta faute ! Par la faute DES TIENS ! Tu la poussée à la trahison ! Sale rat ! Renard ! Indigne ! »

Je voulais lui sauter à la gorge tant ma colère montait. C’était de sa faute. Je lançai ma première attaque. Je poussai le matou brutalement pour le faire tomber par terre, pour le maîtriser. C'est ça, mange des pissenlits vautour. Je lui griffais l'épaule en même temps. Il fallait blesser ce chef.

HRP :

L’ennemi se releva rapidement. Je n’enrageais que plus encore. Il fixa mon épaule. Trop facile Je me préparais à parer l’attaque quand soudain il se dressa sur ses pattes. Vu ma carrure j’étais trop lent pour esquiver, mes pattes étaient faites pour frapper fort. Il les dirigea vers ma tête dans le but de m’assommer. J’essayais de me décaler rapidement mais il me toucha tout de même. J’étais légèrement sonné quand il reprit la parole.

« Parce que oui, toi tu es irréprochable. Attaquer un clan de nuit. Quelle dignité d'esprit! Je ne savais même pas que tu avais une fille, et je la plaindrais presque de t'avoir pour père! Pas étonnant qu'elle t'es trahie. Les miens n'ont rien fait. RIEN. Je ne vois pas absolument pas de quoi tu parle. Les chats de mon clan attaquent les autres uniquement si on s'introduit sur leur territoire, eux. »

Je vis rouge. Je n’arrivais plus à me contenir. Sa provocation avait fonctionné… La colère déformait mon visage. Je le hais. Retrouvant mes esprit, je décidais de l’attaquer tout de suite après ses paroles. Ne te laisse jamais distraire par des belles paroles, tu parles d’un chef ! Sans prévenir je fis le même coup que lui. Je me ramassais sur moi-même comme si j’allais lui sauter dessus, mais au dernier moment, je glissai sous lui, et mordit le plus fort possible dans une de ses pattes arrières. J’accentuais de plus en plus la pression de mes mâchoires. Ça me rappelait quelque chose… Hermine. La différence était que j’avais serré sa gorge. Une si petite apprentie… Je donnais un dernier coup de croc puissant avant de me retourner sous le chef, et le propulser avec mes pattes arrières. D’une vitesse qui ne m’était pas habituelle, je le plaquais fermement au sol. L’air plus menaçant que jamais, je le fixais. Je lui hurlai de rage :

« Tu ne comprends pas ! Tu parles d’un chef, t’es rien. Interroge tes membres sur leur loyauté envers toi et on en reparlera. Oups pardon, tu n’auras pas le temps. »

A ces mots, je faisais plonger mes pattes avant sur sa gorge. Je voulais dès le départ provoquer une forte pression. Je mettais tout mon poids. Il essayait de dire quelque chose. J’émettais un grondement de plus en plus fort. Je revoyais Hermine à sa place. La Lune. J’étais beaucoup trop en colère pour me rendre compte de ce que je faisais. Il allait mourir sous mes pattes. Du sang et encore du sang. Ma voix se faisait de plus en plus rageuse, elle était plus grave que d’habitude, déformée par la colère. Qu’est-ce que je devenais ?

« Si je trouve qui à provoqué ça… Si je trouve ce chat de ton clan qui a fait ça… Vous n’êtes que des rats sans honneur dans votre clan. Je veux tous vous voir disparaître ! »