[Bataille] Que la vengeance parle. ft Groupe 2 - end

La provocation avait marché. Cependant Étoile Tropicale était trop en colère pour remarquer que celle-ci galvanisait son adversaire, amplifiait sa haine et sa force. La rage se lisait sur le visage d'Étoile Maudite, elle le déformait. L'histoire de sa fille n'était pas un mensonge, elle avait bel et bien été blessée. Seule une atteinte à un proche pouvait créer un tel sentiment. Mais, le meneur roux et blanc n'en avait que faire. On n'attaquait pas son clan pour ça. Aucune raison n'était valable à ses yeux. Mais ça n'avait plus d'importance à présent.

Son ennemi se mit en position de saut, et tandis qu'il se préparait à contrer le prochain coup, celui-ci glissa sous lui et mordit sa patte. Il avait utilisé une feinte comme lui. Ce n'était pas le moment d'être stupide et de se faire avoir. Il se fit propulsé dans les airs puis plaqué au sol, si rapidement qu'il n'eut l'opportunité de réagir.

« Tu ne comprends pas ! Tu parles d’un chef, t’es rien. Interroge tes membres sur leur loyauté envers toi et on en reparlera. Oups pardon, tu n’auras pas le temps. »

Il aurait voulu répondre mais il n'en eut pas la temps. L'autre plongea ses pattes sur son cou, l'empêchant de respirer normalement. Étoile Tropicale tambourina le ventre du chef brun mais celui-ci ne bougeait pas.

"L..âche m-moi, r-enard."

Mais ces paroles n'étaient que murmure. Il hoquetait, essayant désespéramment de trouver de l'air, de se dégager de là. Peu à peu, les bruits de combat disparaissaient, il n'y avait que lui qui luttait pour enlever ce poids écrasant sa gorge.

« Si je t...qui à prov... ça… ve ce chat... clan qui ... ça… Vous... des rats ...eur ... eux...vous vo...raître ! »

Il entendait de moins en moins bien. Il résistait mais ces coups faiblissaient, ses forces s'amenuisaient. Non, non, non! La panique le prenait, son instinct s'emballait. Mais c'était trop tard, il avait compris. Il ne pouvait plus rien faire. Un dernier essai et puis...

Le noir.

Il se réveilla. Il vit Etoile Maudite, les pattes autour du cou d'un chat qui ne réagissait plus. Un chat roux et blanc. Lui. Autour les autres combattaient, et il vit Nuage du Soleil, la queue arrachée. Non, non, je dois y retourner! Je dois les aider!

Il ferma les yeux, mais rien, il s'imaginait à la place du chat par terre. Toujours rien. Il s'approcha de lui, mais quelque chose les séparait. Il avait perdu une vie. Mais il en avait huit autres. Pourquoi ne repartait-il pas? Un souffle de vent se fit sentir et il se retourna. Il vit Souffle Polaire, sa sœur, celle qui lui avait donné sa première vie, celle qu'il venait de perdre. En temps normal, il l'aurait rejoint pour se frotter à elle, mais il ne pouvait pas. Les vivants avaient besoin de lui!

"Souffle Polaire! S'il te plait, je dois y retourner!"

Comme toute réponse, il eut un sourire, un grand sourire.

Puis le noir à nouveau. Rien.

Et une voix.

"Calme-toi"

Et il ouvrit les yeux.

Son adversaire était toujours au-dessus de lui. Combien de temps s'était écoulé? Il n'en savait rien. Ses forces étaient revenus en partie. Griffes sorties, il planta ses pattes arrières dans le ventre du brun et le repoussa, l'envoyant plus loin. Il se releva puis lui fait de nouveau face.

Sa sœur avait raison, il devait se calmer. La haine l'avait aveuglé et il avait perdu tous ses moyens.

"Dégagez de là. Maintenant. Ou tu vas le regretter."

Son ton était à présent glacial, mais il ne commettrait pas deux fois la même erreur.

Spoiler:

Je rageais, les yeux rouges de haine. Il devait mourir c’était de sa faute ! J’appuyais de plus en plus fort sur la gorge du matou. Je le sentais partir. Moins de résistance. Souffle court. Cœur qui bat de moins en moins fort. Plus fort. Je lui crachais à la gueule, découvrant mes crocs meurtriers. Je pouvais plonger mes dents vers sa peau tendre qui était sous mes pattes, mais quelque chose m’en empêchait. Plus rien. Il ne bougeait plus. Plus de lutte. Plus de souffle. Plus de cœur. Plus de vie. Mort. Je stoppais mon emprise petit à petit. Mes muscles tendus tremblaient sous l’effort que je leur avais ordonné. Ma rage baissait. Je me calmais. Je fixais le cadavre du meneur. Voit-il les étoiles ? Voit-il ce qui m’a été refusé lors de la Grande Bataille ? J’enviais le chef qui devait toujours être sous la grâce des étoiles. Il ne le méritait pas. Ordure.

Alors que je regardais le chef, un mouvement attira mon regard. Je tournais alors la tête. Le combat faisait rage. Les miens punissaient le clan du vent. Parfait. Mais autre chose me terrifia plus encore… Papillon de Lune.

« Dégagez de là. Maintenant. Ou tu vas le regretter. »

Surpris, je me tournai vers la voix. Etoile Tropicale. Déjà debout ? Ce chef reprenait vite… Je ne savais plus quoi faire. Je voulais courir auprès de ma compagne pour l’aider, mais je ne pouvais pas laisser ce chef gagner. Non. J’écoutais les cris du camp. La bataille prendra bientôt fin. Cependant je ne répondais pas à sa remarque. J’étais inquiet. Je regardais alors en direction de Papillon de Lune. Elle était aux prises d’un guerrier du clan du vent. Ils étaient au bord du gouffre. Elle avait voulu le poursuivre, mais il était plus malin. Ils roulaient ensemble vers le bord et… Il la poussa. Elle tomba. J’entendais son cri de détresse. Je la voyais partir. Et le bruit de l’eau étouffa tout son. Je ne l’entendais plus. Elle était partie. Je fixais le bord du gouffre, sans rien dire. J’étais sous le choc. Je n’entendais plus rien. Rien d’autre que son cri vers la mort. Elle était tombée. Plus rien ne passait sur mon visage. Ma tête tourna lentement vers le meneur du vent. J’étais à sa merci. Tue-moi. Elle était morte. Je l’ai vu tombée. Ce guerrier… Il l’avait poussé.

« Je vous hais. Vous blessez les nôtres, vous TUEZ les nôtres. Je vous hais profondément. »

 
 L'avertissement avait été donné. Etoile Tropicale ne comptait pas le répéter. Soit son adversaire serait intelligent et fuirait, soit il restait. Dans ce cas, le meneur du Vent se chargerait de lui faire payer cette attaque odieuse. Et il n'aurait pas droit à une simple griffure sur la joue, c'est certain. Contrairement à ce fameux jour où il avait blessé Eclat de Crépuscule, sa fille, il allait faire ce qui était juste et donnait à Etoile Maudite ce qu'il méritait. A savoir, lui rendre la pareille. Lui au moins avait prévenu. Il n'avait pas agressé un clan sans signe avant-coureur, pour une raison totalement obscure. 


Il n'avait pas vu Ciel Nocturne poussant une femelle noire et blanche dans le précipice, durant leur combat. De toute façon, il n'en avait cure à cet instant. Cela n'aurait rien changé. Peut-être aurait-il mieux compris les mots du grand brun rayé qui le mirent en rogne et sa réaction. Mais pour lui, ce n'était encore que des mots provocateurs. C'était lui qui avait saccagé un camp peut-être? NON! Maintenant il avait bien compris que la-bas, à la place où se réunissait leurs tanière, il y aurait aussi des dégâts. 


Il attendit un instant que l'autre parte, mais rien. Il semblait juste se mettre étrangement à sa merci. Il n'allait pas rater cette occasion parfaite. Après tout, la haine était réciproque. 


- Étoile Tropicale ! Nous devrions rentrés au camp plutôt que nous acharné ! Nos camarades sont blessés, ils ont besoin de soins !


Il entendit à peine ses mots. Qu'elle ne s'inquiète pas, il allait achever ce combat. Au sens propre comme au figuré. Il fit un pas rapide sur le côté et planta ses crocs dans la gorge de son ennemi. Quand il entendit un craquement et fut sur que l'autre n'avait plus aucun signes de lutte instinctifs possibles, il le relâcha. Il contempla le corps du chef de l'Ombre, qui allait sans doute se réveillait dans pas longtemps. Sa blessure était plus profonde que celle qu'il lui avait infligé auparavant, car sa peau, son sang et peut-être son ou ses os étaient touchés. IL n'y tira aucune satisfaction. Mais il avait fait ce qu'il devait faire, même s'il donnait raison à Maudit. Le gout du sang sur ses babines le rebutait alors il s'essuya avec ses pattes, mais cela n'enleva tout de même pas tout.  
Qu'ils partent. Il voulait que cela cesse. Et il priait pour qu'au camp, rien ne soit trop grave ou irréparable. 

Un simple murmure pour lui-même:

"Oui, rentrons."

La guerre n'avait rien d'un jeu et ça Nuage d'Ouragan l'avait toujours su. Seulement, voilà. Etoile Maudite avait jugé bon d'attaquer le Clan du Vent pour venger quelques méfaits que ce dernier aurait soi-disant commis. L'apprenti au pelage noir avait été appelé dans les rangs et désormais, la troupe de l'Ombre se rendait sur les terres du Vent pour régler le compte des bouffeurs de lapins. Nuage d'Ouragan avait été soulagé de savoir que ni Fierté du Renard, ni Chant du Lac n'avaient été choisi pour participer au convoi de la guerre. Cependant, on ne pouvait pas dire que son esprit s'en retrouvait apaisé pour autant. Parmi ses semblables se trouvaient certains de ses amis, tels que Nuage de Crocs, Nuage de Ronce, sa doucereuse fleur dorée Mimosa, et tant d'autres qu'il appréciait particulièrement... Le fils de vétéran priait pour que le Clan des Etoiles les protège, tous autant qu'ils étaient. Pourvu qu'aucun ne soit amené à tuer ou mourir... Nuage d'Ouragan ne se voyait pas encore prêt à tuer pour subvenir aux demandes de son chef. La guerre était chose intégrante dans la vie d'un guerrier, mais l'assassinat l'était-il nécessairement ? Il en doutait. Fort heureusement, Etoile Maudite demanda à ses troupes de ne pas ôter la vie de leurs adversaires. Ils devaient simplement s'affaiblir par leur faute. Nuage d'Ouragan était d'accord, bien qu'il trouvât finalement cette idée tout aussi vicieuse que celle de tuer directement leurs adversaires. Tel un venin, leurs ennemis se souviendraient longtemps de leur passage sur leurs terres...

Quoiqu'il en soit, les lignes stratégiques se formèrent et Nuage de Mimosa dû s'arracher des yeux bleus du jeune mâle. Le cœur lourd, il la vit disparaître dans la lande avec son propre groupe. La femelle brune tigrée n'était pas censée se battre sérieusement, pour cette bataille. Il priait néanmoins pour qu'aucun chat du Vent n'aie l'idée de s'en prendre à elle afin de venger ses pairs. Quant à lui... Une longue série d'affrontements se présageait. C'était sa première guerre, il avait un peu peur mais il ne fuirait pas. Il affronterait sa destinée. S'il pouvait protéger ses camarades et mettre en déroute la menace, il se battrait sans la moindre hésitation. Tiens ! Les ennemis approchaient. Un matou au pelage roux tigré et blanc s'approcha avec son groupe. Cela était justement une patrouille du Clan du Vent. Etoile Maudite échangea quelques répliques avec le meneur du groupe, qui s'avérait être Etoile Tropicale, le chef du clan adverse. Les poils du novice au pelage sombre s'hérissèrent à mesure que l'atmosphère se chargeait d'électricité. Ils étaient prêts à se battre. Etoile Tropicale donna l'ordre à ses sbires d'attaquer. Les lignes du Vent et de l'Ombre se brisèrent et plongèrent la lande dans un brouhaha infernal. Les corps s'entrechoquèrent, les griffes fusèrent et les cris joignirent leur détermination à l'atmosphère électrique des lieux. Nuage d'Ouragan se retrouva bien vite aux prises d'un petit rondouillard aux poils gris ; à en juger sa stature et sa façon de se battre, il devait s'agir d'un novice en formation, tout comme lui.

Le fils des ténèbres ne se laissa pas faire. Il frappa son ennemi, essayant de le faire battre en retraite sans pour autant faire couler le sang. Son adversaire ne fut pas sans réserve pour autant et lui laissa des marques sanguolinantes le long de ses côtes. Les deux apprentis luttèrent. Nuage d'Ouragan gifla la joue de l'autre apprenti avant de faire quelques roulades de côté. Sur la défensive, il fit le gros dos, défiant son némési de l'approcher de nouveau. Sa respiration était saccadée. Il prit la peine de regarder autour de lui. Les combats commençaient à cesser. Etoile Tropicale semblait vaincu par Etoile Maudite. Il se trouvait non loin d'eux. Le novice tigré se redressa et observa quelques instants le chat qui l'avait affronté quelques temps auparavant.

« ça suffit. Tu... Tu t'es bien défendu. Mais ton groupe a perdu. » souffla le novice, sur un ton calme malgré la fatigue.

Au fond de son cœur, il était content d'avoir « gagné » sa première bataille. Il avait tenu tête à un ennemi sans vaciller, ni même mettre en danger ses camarades. Nuage d'Ouragan attendit que son rival ne soit plus une menace pour sa vie pour inspecter les environs. Le parfum du sang empestait l'air. Ses yeux bleus scrutèrent les visages, en découvrirent des nouveaux – des guerriers du Vent – puis en reconnurent des familiers, ceux qui appartenaient à son groupe. Il aperçut Nuage de Ronce, puis Etoile Maudite. Le jeune mâle marcha lentement jusqu'à la novice aux yeux dorés, passant à côté d'elle pour lui glisser :

« ça va, Nuage de Ronce ? Ton combat ne t'a pas trop amoché ? »

Il voulait voir comment se portaient Nuage de Crocs et Nuage de Mimosa. Mais pour l'heure, il n'était pas en mesure de faire autre chose que demander à son amie si elle allait bien.

J'ai discuté de la finalité de mon combat avec Touk, étant donné que nous n'avons pas pu la jouer réellement
Nuage d'Ouragan "gagne" son combat contre Nuage de Cœur. Mais les blessures des deux novices ne seront pas définitives.