Trauma ¤ Feulement & Pelote - end

Y'a eu tout une période où je n'ai plus eu la possibilité de sortir de chez moi. J'ai tourné en rond pendant de longues semaines. La maison est sympa, j'ai à manger, j'ai mon petit bipède qui me fait des câlins. Mais durant la journée, ils ne sont pas là, et moi, je m'ennuie. Alors, comme tout bon chat domestique, je dormais. Mais ça me manquait beaucoup de ne pas sortir. D'autant plus que je ne pouvais pas donner de nouvelles à mes voisins, ou voir ou rencontrer de nouveaux amis. Mais je dois admettre qu'il faisait très très chaud dehors. Alors, je ne suis pas sûr que je serais sorti très longtemps, surtout qu'il faisait bon chez moi. Voir un peu trop froid même. (les joies de la clim)

Il faut dire que je fus très surpris lors de mes sorties suivants mon enfermement. L'herbe était jaune, tout était sec, et les chats que je croisais étaient très amaigris.

Cela faisait dorénavant une lune ou deux que cette période était passée, et que je pouvais à nouveau vaquer à mes activités comme bon me semblait. Cela faisait un moment que je n'étais pas retourné au verger. Ce matin, étant réveillé de bonne heure, j'avais pu m'y diriger, tout guilleret. Une soudaine envie m'activa, et je me mis à courir, de plus en plus vite, pour le rejoindre ! Je rencontrais toujours des gens gentils là-bas.

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BOUM

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Sonné, je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Il n'y avait personne et puis d'un coup, sorti de nulle part, quelqu'un?? (Ou plutôt moi qui sortais de nulle part d'un coup?)

N'est-il pas beauuuu? Merci Trash

Pelote:

Déchet:

Depuis qu'il avait prit ses fonctions de lieutenant il était bien plus rare à Feulement de chasser singulièrement. Autrefois s'échapper en terres lointaines pour quérir de la nourriture avait été son seul moyen de mettre de la distance entre lui et l'Ombre qui se montrait si ingrate envers le sauvage. Seulement, maintenant sous-chef et père (à son grand damne), il n'avait plus beaucoup de temps pour lui. Un comble pour un guerrier si solitaire.

Ce n'était qu'une question de jours avant que Petite Digitale et Petit Gingembre ne passent apprenties. Il était temps. Avec le trauma de la perte de leur mère et de leurs deux autres sœurs le baptême avait été retardé, quelque chose comme ça ... Bientôt il n'aurait plus à jouer les nourrices avec Dents de Sabre et cela l'arrangeait. Pour l'instant il se montrait seulement un petit peu moins présent, elles pouvaient se débrouiller seules.

Alors c'est entre les pommiers du verger, qui ne lui était pas inconnu, que le grand charcoal chassait. Sa quête d'isolement et les températures rafraichissantes l'avaient amené hors de ses terres comme il en avait plus souvent été le cas lors de son apprentissage. Toutefois son adolescence avait été chaotique alors il ne se sentait pas particulièrement léger ou nostalgique à cette idée.

Complètement plat sur le sol il s'approchait à pas de loups d'une souris distraite. Ses épaules roulaient lentement sous sa fourrure tandis qu'il réduisait progressivement la distance entre eux. Le reflet du rongeur se lisait dans les pupilles dilatés du prédateur don le corps se recroquevillait comme un ressort que l'on presse. Il ne lui restait plus qu'à bander ses muscles et à bond-

Un choc soudain lui heurta le flanc, coupant son souffle un instant. Emporté par la force de l'impacte l'orphelin s'éclata violemment au sol, roulant avec celui qu'il présumait être son agresseur. Très vite sa stupeur nourrit son instinct et la surprise fit place à la colère. Dans leur danse effréné Feulement saisit les épaules du matou sombre qui l'avait "attaqué" l'emportant avec lui dans sa chute. Leur course se finit un peu plus loin, lorsque le géant utilisa le poids de sa propre tombée pour plaquer l'inconnu contre l'humus.

Ses yeux s'écarquillèrent en découvrant son visage. Des traits étrangement familiers se reposaient sur la face du matou sombre sous lui mais il ne parvenait pas précisément à y mettre un nom ou un souvenir particulier. Quelque chose d'enrageant et de glaçant, dressant chaque poil de sa dense fourrure sur son corps, affolant le système nerveux parcourant ses griffes, il y sentait un picotement désagréable. Tout en lui lui hurlait "danger" sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi. Ce n'était pas juste "quelqu'un t'a attaqué, défend toi". C'était plus vicieux que ça. Plus fort. Une pulsion presque irrésistible qui le poussait à se défendre pour sa vie.

Aussitôt qu'il s'était arrêté le guerrier repartit au quart de tour. Emporté par une rage soudaine et aveuglante qu'il ne pouvait expliquer, un lourd feulement échappa de ses babines retroussés, donnant tout son sens à son nom.

A nouveau, les deux félins roulèrent sur l'herbe jaunie par la saison dernière du verger. La nature s'était tut et seul leurs cris s'élevaient entre les arbres fruitiers. Partout des touffes de poils noirs s'échappaient de leurs propriétaires, volatiles et nombreuses. Mais dans ce chaos l'un était plus passif que l'autre.

L'odeur de la peur, de la colère, du sang et de son "adversaire" se mélangèrent en un cocktail de souvenirs qui le propulsèrent des lunes en arrière.

Presque pouvait-il sentir la boue coller à sa fourrure. Son fragile corps d'enfant se briser contre le sol froid et crasseux. Le regard de silhouettes félines qui brulait son âme encore innocente. Des griffes lacéraient son museau, coupant sa lèvre, laissant leur marque- Il se rappelait de la peau nue d'un de ses geôliers, ses yeux opaques, sa voix rauque. Eos. L'abesse. Leur nom lui revenait ... Dé- ....De...

" Tu vois,░▄▄▀▀▓ ? ▄ s'appelle █▌▌▐▐■▬. C'est un nom █▐▐▬ ▒▒▓■▀▀▀█ qu'il est faible, ▬▬▒, comme a dit ▀▀▄▌░ qu'il devienne fort. "

Paroles floues qui résonnaient au fond de son crâne confus.

" Dé▀▀▓. Avance. "

Dé ...

" Tu vois, le garçon en face ? Il s'appelle Déchet. "

Déchet. DÉCHET.

Un autre feulement enragé fit vibrer sa cage thoracique tandis que la patte avant du lieutenant s’abattu violemment, toutes griffes dehors sur le visage du pauvre pelote. Ses coups continuèrent de pleuvoir, s'acharnant sur l'ancien Lunar Pod comme s'il essayait d'abattre un démon.

Je sentis des lames tranchantes déchirer ma chair. Mes épaules, mes postérieurs étaient tour à tour plaqués au sol ou projetés en l'air. La chose m'avait percuté si violemment que nos deux corps alors entremêlés étaient emportés dans leur élan. Tandis que nous roulions, alternaient dans ma gueule le goût bien trop familier d'un mélange de terre et de sang, ou d'herbes et de poils.

À ces signaux mon corps s'était emballé. Il s'explosait contre ma poitrine. Tous mes muscles seraient contractés, à la fois pour encaisser la violence du choc, et par tétanie. Ces culbutes encrassaient mes yeux m'empêchant d'identifier mon agresseur. Mais je sentais la force de sa poignée, son poids qui m'étouffait et écrasait mes membres. Je pouvais presque sentir l'entièreté de son immense masse musculaire rouler sous son pelage, amplifiant ma peur. Je devais puer la peur.

Un dernier coup me projeta au sol, en arrêtant net ma course. L'énorme chat qui m'avait attaqué (?) m'écrasait de tout son poids au sol. J'étais incapable de bouger le moindre muscle, transi par la douleur et la peur. Sous le choc, j'étais incapable de comprendre ce qui m'arrivait. Mais une chose était sûre. L'odeur qu'il dégageait était étrangement familière. Pas l'odeur de son clan, non. Cette odeur de peur, de rage. Cette odeur qui empestait dans le camp des lunars pods.

Une pluie de coups se déchaîna sur moi. Encore étourdi, j'essayais tant bien que mal à protéger mon visage ou les parties vulnérables de mon corps. Mais après avoir passé ce temps d'étourdissement, mes vieux réflexes s’activèrent : je bloquais mes muscles pour devenir immobile, tête rentrée dans les épaules, babines serrées pour ne pas lâcher de cris de douleur qui attiseraient encore davantage la frénésie des coups qui pleuvaient. Je sentais mon pouls se cogner contre mes tempes comme si lui aussi voulait s'enfuir à tout prix.

Non seulement mes lunes passées chez les bipèdes avaient échangé mes muscles pour de la graisse, mais en plus la violence et la force de mon bourreau était inimaginable: j'encassais très difficilement les coups.Mon souffle déjà court avait du mal à trouver de l'oxygène, puisque le sang, la terre et les poils débordaient de ma bouche, rendant presque impossible ma respiration. Et je restais là, sans bouger, incapable de me défendre
à la fois par mon incapacité à me battre mais aussi par ces réflexes qui me pétrifiaient, à me faire battre jusqu'à ce que mort s'ensuive... Sauf si mon agresseur s'arrêtait. Je voulais lui dire que j'étais gentil mais en réalité, cela faisait un moment que j'avais arrêté de penser.

[Juste pour le fun je dis que tu as arraché son collier de domestique (d'ailleurs si ça peut aider feufeu à s'arrêter comme tu veux! ]

N'est-il pas beauuuu? Merci Trash

Pelote:

Déchet:

Terre, sang, peur, chaire, poussière, un déferlement d'odeurs qui emportait les deux félins dans leurs pestilences guerrières.

Le lieutenant n'avait plus l'impression de contrôler son corps ou même d'être présent. Il se voyait donner des coups et des morsures qu'il n'avait pas prévu de délivrer, possédé par un sentiment indescriptible de rage et d'anxiété profonde, quelque chose d'animal qui lui était familier et auquel il s'abandonnait.

Peu importe le nombre de fois où ses griffes déchiraient l'image flou du déchet en dessous de lui elle ne disparaissait pas. Il ne disparaissait pas, Feulement ne se réveillait pas. Le cauchemar lui paraissait trop réel, peu-être finirait-il par s'évanouir s'il le tuait?

Les crocs du charcoal se refermèrent autour du collier de Pelote lorsqu'il voulut atteindre sa gorge, maigre rempart qui lui sauva peu-être la vie. Comme un chien effréné il secoua et tira cette misérable lanière qui osait faire obstacle sur son chemin.

Déchet n'avait pas de collier- il n'en avait jamais eu-

SKRRRRRR

Dans un bruit de déchirement la parure céda, pendant mollement dans la gueule du guerrier de l'ombre comme une proie sans vie. Ses pupilles se contractèrent (si cela était d'avantage possible) sous la forme de deux fentes prédatrices.

Déchet n'était pas un domestique.

Ce n'était pas un rêve, le monde sembla prendre forme sous son regard ambré. Le visage affamé et sale du petit Lunar Pod fit place aux joues trapus et à l'expression terrifiée d'un adulte qui lui ressemblait tant. La lune n'était pas rouge, elle ne les regardait même pas. Le soleil brillait, pas de chats autour d'eux, pas de boue. Seulement l'herbe, les oiseaux silencieux et les arômes sucrés du verger.

Le soldat n'était pas blessé, ou très superficiellement, son visage ne le brulait pas et ses oreilles non plus, le combat avait été à sens unique.

Le grand mâle sombre sembla réaliser son erreur avec une pointe d'incompréhension. Pourtant son odeur, son odeur était si semblable.

La patte griffu du sous-chef se plaqua violemment sur la gorge, maintenant nue, de son "agresseur" comme un couteau contre sa jugulaire battante. Peu-être l'étranglait-il légèrement, c'était fort probable. Il envoya bouler le collier plus loin alors qu'il feula:

" T'ES QUI ?! T'ES QUI ?!"

Avec autant de colère, de confusion que d'urgence dans sa voix. Dans son malheur le pauvre domestique avait bien de la chance. Il y a une dizaine de lunes de cela, s'ils se seraient croisés à cette époque, le chat de l'ombre n'aurait pas su s'arrêter. Bête furieuse hors de contrôle qu'il parvenait tant bien que mal à retenir maintenant, apprenant à vivre avec son trauma.

Je ne redevenais qu'un corps, que la conscience avait quitté. Un moyen de me protéger psychologiquement contre ces coups auxquels je ne pouvais rien. Je ne pouvais ni fuir ni riposter. Mon corps et ma tête avaient alors appris à encaisser. Mon corps, en s'endurcissant, et ma tête, en partant. Peut-être que c'était grâce à cela que j'avais cette âme d'enfant qui ne grandira jamais tandis que Feulement, lui, avait trop vite grandi et était devenu une bête sauvage et enragée.

Mais nous n'étions plus chez les Lunars Pods. Feulement était devenu une machine de guerre, si puissante qu'il pouvait aisément me tuer. La force de ses coups étaient impressionnantes. A chaque frappe s'envolait une lame de chair, de sang et de poils. Quant à moi, ma musculature avait fondu. Il frappait ainsi un corps de domestique, graisseux et incapable d'encaisser de pareils chocs.

Mon assaillant me saisit à la gorge. Mon heure était peut-être venue. Je partirais sans même m'en rendre compte.

Mais ma condition de domestique, si elle m'avait bien affaibli, fut peut-être celle qui me sauva la vie. Ce n'est pas ma jugulaire qui s'arracha mais mon collier. La petite clochette tinta en l'air avant de se taire en s'écrasant au sol. Drôle de son dans cette cacophonie de gémissements, et grognements.

Soudain, tout sembla s'arrêter. Une pression sur ma gorge - une forte pression qui diminuait significativement le volume d'air que je pouvais inspirer - était le résidu de toute cette escalade de violence gratuite. Il beugla dans mes oreilles de mots que je n'étais pas en mesure de comprendre.

Un silence lourd s'installa, durant lequel ma conscience revenait lentement. Je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait. Je ne comprenais pas pourquoi tout mon corps me brûlait. Pourquoi je ne pouvais pas respirer. Instinctivement, je savais que gigoter entraverait d'autant plus l'entrave sur ma gorge. Le sens des paroles du charcoal me revinrent.

"Pel...ote... jsuis... pel... "

Ces mots étaient probablement incompréhensibles. Mes cordes vocales vibraient pour donner mon nom, mais la patte sur ma gorge déformaient et atténuaient les sons... Résultat, ne sortaient de ma bouche qu'une bouillie indigeste de mots.

N'est-il pas beauuuu? Merci Trash

Pelote:

Déchet:

La gorge, molle et tendre aux proie à ses lames noires, ploya sous le poids de sa patte. Le pelage sombre et crasseux rougis du sang de ses plaies rencontra le sien, moins uniforme et plus rayé. Il pouvait sentir chaque inspiration désespéré, chaques déglutissements douloureux, le pouls effréné de son "agresseur" et ses cordes vocales vibrer faiblement contre ses coussinets. La gueule déformée par la douleur du pauvre domestique s'entre-ouvrit pour laisser échapper un gargouillement de sang et de mots aussi répugnant qu'incompréhensible.

Le regard du lieutenant fouilla frénétiquement le visage de Pelote comme s'il cherchait à y lire la réponse à ses questions, à déchiffrer les mots écrits sur ses lèvres déchirées. Rien de digeste n'était à tirer de ses paroles étranglées. Le grand charcoal libéra enfin la traché du misérable, ses doigts s'abattant violemment sur ses épaules pour l'empêcher de fuir. (Bien qu'il ne risquait pas d'aller très loin dans son état)

" RÉPOND MOI ! "

Cracha t-il furieusement pris d'une panique instinctive qui mourrait petit à petit. L'adrénaline (toutefois toujours très présente) évacuait lentement son corps. Sa propre respiration lui parut plus difficile, ses muscles douloureux, brulés par des coups livrés trop brutalement et trop abondamment.

Pendant un instant le charcoal se demanda s'il n'avait pas agressé un innocent, tout c'était passé si vite, mais il se remémora clairement avoir senti le corps de l'inconnu, si familier, rencontrer le sien à toute vitesse. Agression qui avait bien faillit lui couper le souffle. Pas de d'erreur, il n'avait fait que se défendre contre un con. Sur une terre libre en plus, le domestique n'avait même pas essayé de se défendre. Peu-être s'était-il senti pousser des ailes, avait essayé de se prouver une force inexistante. Ce domesti-

Il ne pouvait pas être un chat d'humain. Il l'avait vu quelque part, il l'avait déjà vu- Ce visage, ce visage ... Ce regard émeraude emplit de peur et d'incompréhension- Qui-

Entre sens contradictoires et vagues de souvenirs variés la tête de Feulement le lança terriblement, un bordel sans nom le mettant dans un état pas possible contrastant incroyablement avec son comportement si stoïque d'habitude.

Soudain, le poids sur ma gorge disparut. De l'air s'engouffra dans ma trachée si brutalement qu'il en irrita mes parois aériennes. Des spasmes incontrôlés en résultèrent, contractant tout mon thorax pour expulser en violence ce trop-plein d'air. Je toussais, et toussais encore.Un liquide visqueux remontait depuis mon oesophage, mais ne pouvait s'évacuer puisque j'étais sur le dos. Je me forçais alors à avaler et prendre d'amples et calmes respirations pour me calmer.

Mais difficile de se calmer quand une masse de muscle te plaque au sol, te crie dessus, et plante ses griffes dans tes épaules. Tous mes muscles étaient douloureux, toutefois, au vu de l'urgence de la situation -je me sentais toujours en danger vital - cette souffrance était éclipsée.
Maintenant capable de parler, je lui criais:

"Pelote! Jm'appelle Pelote!!!"

J'espérais que décliner mon identité apaiserait la bête. Mais plus ma consicence revenait, plus mon coeur se mettait à cogner ma poitrine. Cette masse difforme prenait de plus en plus les traits d'un chat. Mais pas un chat lambda, ou un simple solitaire. Son visage commença à s'affiner et à se préciser... ces cicatrices... Ce regard de sauvage. Tout me ramenait aux Lunars Pods.

Je replongeai dans mes souvenirs... ou plutôt mes souvenirs cauchemardesques prirent le pas sur le réalité, me forçant à retrouver un de mes souvenirs les plus atroces. Ce n'était pas moi qui était en train d'être battu à mort mon plus atroce souvenir. Mais bien moi qui était forcé de donner des coups, jusqu'à ce que mon adversaire perde connaissance. Moi j'étais dégoûté par ce que je faisais... quant à lui... Il était apeuré et bien décidé à ne pas mourir. Sauvage.

Était-ce lui? L'odeur de peur était pestilentielle. Mais il était impossible de dire si cette dernière venait de moi, qui maintenant craignait que ce chat ne veuille se venger ou lui qui ne comprenait pas, et qui, retournait dans ses trauma où la peur était la seule chose qui dictait une vie.

N'est-il pas beauuuu? Merci Trash

Pelote:

Déchet:

Il toussa, suffoqua, cracha, sa respiration sifflante irritant les oreilles déchirées du guerrier puis après ce qui sembla être une éternité d'agonie il déclara d'une voix tordue par les mauvais traitements qu'il venait de subir:

" Pelote! Jm'appelle Pelote!!! "

Pelote ... Pelote ?

Bouche entre-ouverte par l'effort Feulement dévisagea silencieusement le domestique, lisant sur les traits de son visage ceux de son bourreaux mais aussi l'expression et la forme d'un inconnu.

Il ne parvenait pas à comprendre. Avait-il fait un erreur ? Le mâle noir lui mentait-il ? Il ne devait pas perdre le cap. Ne pas laisser ses instincts prendre le dessus une nouvelle fois. Sa voix fut moins émotive et plus froide, menaçante dans son calme partiellement revenu. Ses serres se resserrèrent autour du matou, s'assurant qu'il ne pourrait pas fuir.

" Pourquoi est-ce que tu m'as attaqué ?! "

Gronda t-il, fourrure encore toute dressé sur son dos, frissons parcourant toujours son échine. Il tentait déséperement de mettre de côté son traumatisme, ce ne serait pas la première fois que le lieutenant voyait le mal lorsqu'il n'y en avait pas. Son regard dévorait celui de sa victime, n'oubliant pas un centimètre de ses lignes joufflues. Mais le visage de Déchet devenait de plus en plus flou dans ses souvenirs après chaque seconde qui s'écoulaient, comme s'il ne parvenait à être parfaitement lucide sur ses cauchemars que l'orsqu'il y était directement confronté.

L'image qui se peignait sur la gueule de ses mémoires du Lunar Pod fusionnaient de plus en plus avec celui du fameux "Pelote" en dessous de lui. Pourtant il en était persuadé, persuadé, le gosse de l'époque était bien plus maigre, bien plus musclé, bien-

Merde.

C'était un bordel sans nom. Il devait savoir.

Son regard était froid, menaçant.

" Pourquoi est-ce que tu m'as attaqué ?! "

Je fronçais les sourcils, sans comprendre. Comment ça JE l'ai attaqué? Y avait-il eu à ce point un quiproquo? Je marchais tranquillement quand soudain il m'était tombé dessus. Ah non je courais. Pareil. Je marchais beaucoup moins tranquillement quand Cyanure m'avait attrapé par le col à la demande de l'abbesse. J'en oubliais aussitôt mes appréhensions, pour protester, avec la voix d'un enfant :

"Hé jt'ai jamais attaqué de mon plein grès!"

Cette phrase voulait simplement dire que là, nous nous étions rentrés dedans, et que donc, s'il avait ressenti cette erreur comme une attaque je m'en excusais. Mais finalement elle était pleine de sous-entendus. Inconsciemment, je lui faisais part de mes regrets. Je n'avais jamais voulu ça. Je n'avais jamais été son ennemi. Je n'étais l'ennemi de personne.
Mon regard se plongea dans le sien et s'y perdit. Je revoyais ces jours de pluie, où nous autres chatons étaient malmenés. Ces jours de pluie où quelques morceaux de viande étaient délaissés et que nous pouvions enfin nous repaître. Que ce petit chat noir, sauvage, survivait en attaquant tout ce qui bougeait. Une manière différente de se battre contre la maltraitance. Une autre manière de rester en vie. Et tous les deux, nous étions en vie, l'un devant l'autre en chair et en os. Et personne ne dirait qu'on avait presque le même âge en nous voyant. Et je soutenais son regard, persuadé d'avoir raison.

N'est-il pas beauuuu? Merci Trash

Pelote:

Déchet: