Je t'aime moi non plus ft.Pelote - end

Je m'étais affalé contre le tronc d'un arbre, là où les rayons du soleil s'étaient faufilés entre les branches pour caresser l'herbe verte de leur douce chaleur. Sans aucun remord, j'avais pris la place de ces végétaux verts pour me délecter de la tendre sensation que le soleil contre ma peau. Mon pelage noir amplifiait la chaleur que je produisais suite à cette agréable stimulation. J'en ronronnerais presque. J'étais mieux là, à respirer l'air frais, que sur mon coussin certes douillet et très bien exposé.

Des bruits attirèrent mon attention. Je ne comprenais pas trop ce que cela disait, mais la voix me disait quelque chose. Au loin, je crus percevoir un "Endroit de merde de corbeau". Tiens, ne serait-ce pas Orage d'Or qui pestait ainsi? Cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu ce matou brun! Avant mon enfermement, je passais beaucoup de temps avec lui. Il était de discussion agréable, et de compagnie charmante! Et il était bien rigolo avec ses manières de parler.

Ravi, je n'hésitais pas une seule seconde à abandonner mon petit coin de paradis pour trottinner vers mon ami. (Je restais toutefois sur mes gardes, je n'étais pas non plus certain à 100%.) Je repérais très vite une silhouette devant moi, de dos. En m'approchant, il n'y avait plus aucun doute. C'était lui. J'hésitais à faire semblant de lui faire peur, mais il restait un combattant des marécages, et même sil n'était pas Feulement, je préférais éviter un accident inutile.

Alors je me contentais d'approcher avec discrétion, puis, à une bonne longueur de queue, de m'écrier:

"Salut Orage d'Or!" auquel j'ajoutais un grand sourire enjoué.

Spoiler:

Mon ami se retourna très vivement, et je n'eus pas le temps de dire "ouf" qu'il était déjà contre moi, le museau dans mon cou. Un doux ronronnement fit grésiller mon larynx, tandis que je lui rendis avec joie ses câlins. Il était un peu brusque dans ses mouvements, et parfois, ses mouvements de tête me faisaient un peu perdre l'équilibre, mais rien de tout ça n'entachait la joie que j'avais de le retrouver. Cela faisait parti de son caractère! Un personnage brusque mais au cœur tout doux.

Soudain, Orage d'Or fit un bond en arrière. Je ne m'interrogeais pas sur cet étrange comportement. En réalité, je ne remarquais même pas qu'un tel comportement était étrange. Il s'était juste décalé un peu vite, mais cela faisait sens, puisqu'Orage d'Or était un peu maladroit, brusque et donc faisait de grands mouvements.

Ce qui attirait mon attention toutefois c'était deux sillons foncés qui s'étaient frayés un chemin sur les poils de son visage. Comme si le matou avait ... pleuré? L'inquiétude se lisait sur son visage. Ses muscles s'étaient contractés, je pouvais deviner ses crocs qui grinçaient dans sa bouche. Et son regard me transperçait, comme s'il m'en voulait de quelque chose. Mes oreilles se baissèrent à l'horizontal, et ma queue s'affaissa, inquiet à mon tour. Qu'est-ce qu'il y avait?

Nan mais ou était tu passer idiot !? Sa fait des jours et des jours, que j'te cherche ! Tu était introuvable ! J'ai même cru que tu étais mort !

Oh.

Je ne pensais pas que mon absence aurait touché quelqu'un d'autre. Je ne pensais pas qu'il m'aurait cherché. Qu'il se serait inquiété. Cela me faisait bizarre... personne ne s'inquiète pour moi normalement. En domestique, j'ai toujours à manger, j'ai un toit, personne n'a à s'inquiéter. Alors ses paroles me touchèrent.

"Je...."

Soudain, je voulus me rapprocher de lui, et fourrer un instant mon museau dans son cou. Ce que je fis, sans me poser plus de questions. Je lui lapais ensuite la joue pour lui dire, doucement:

"Fallait pas t'inquiéter comme ça... Je suis là... tout va bien..."

Je reculais d'un pas pour pouvoir être en face de lui.

"J'étais blessé, et après il y a eu l'hiver... Et du coup, mes bipèdes ont préféré que je ne sorte pas."

Je plongeai mes yeux doux dans les siens, et avec un sourire je lui dis:

"Mais maintenant je peux à nouveau sortir et on pourra continuer de se voir, comme avant."

Merci à la coop' de l'enfer vous gérez

La colère fit vibrer la voix d'Orage d'Or, qui s'exclama:

Qui as osé!!!?? Qui a osé te blesser ? Je te jure, je vais crever cet enfoiré sans nom et lui faire bouffer de la vase !!! L'étriper et le ratatiner!!! Ce vaurien ne s'en sortira pas...

Attendri, je lui fis un coup de tête affectueux, pour calmer cette rage grandissant dans son coeur. La violence ne résolvait rien. Et je ne voulais pas qu'il arrive du mal à Feulement (ni à Orage d'Or d'ailleurs, même si je ne doutais pas de ses qualités de guerrier, un tel combat laisserait des traces). Je lui répondis d'une voix douce, en parlant doucement, calmement:

"Oh non, c'était de ma faute"

Le dire comme ça portait à croire à tord que moi, Pelote, avait lancé un combat. Ce qui n'était pas possible puisque.. j'étais Pelote, une boule de douceur et d'amour, qui refusait la violence par tous les moyens. Ce que je voulais évidemment dire, c'était que c'était ma faute car je lui étais rentré dedans, et...

"Tu dois le connaître, c'est Feulement. On s'est connu aux temps des méchants Lunar Pods."

Je soupirai.

"Nous avons de très mauvais souvenirs communs, et je lui ai foncé dedans sans faire exprès. Du coup, il a mal réagi et en me voyant, tous les vilains souvenirs sont remontés d'un coup."

Je secouai la tête, encore triste d'avoir été moteur de toute cette souffrance. Mais, Feulement était gentil, j'en étais persuadé. Alors, je plantai mon regard dans celui de mon ami, et je miaulai, déterminé à arracher une promesse de la part d'Orage d'Or:

"Ne lui en veux pas. S'il te plaît"

Ne lui fais pas de mal.





[HRP] : J'espère que tu as mangé plein de chocolat

Merci à la coop' de l'enfer vous gérez

Avec un ptit record de 1 an et presque 4 mois de retard:

Je remarquai soudainement que mon coeur s'était mis à battre plus fort dans l'attente de sa réaction. Je le fixai, suspendu à ses babines. Orage d'Or finit par soupirer, et ce souffle suffit à apaiser les tensions qui avaient tendu les fibres de mon corps.

Feulement est un ami d'enfance, je ne pense pas avoir le choix... Mais, à l'avenir sois plus prudent... Je connais mon ami... Et crois moi, tu as de la chance d’être encore en vie..

Oh, Feulement est son ami! Mes yeux se mirent à pétiller, mes oreilles et ma queue se dressèrent sur ma tête, témoin de ma joie. J'étais bien content que Feulement ait des amis. Je me doutais bien qu'un tel passé laissait des traces indélébiles alors...
Et bien sûr, j'avais vu le monstre - dans le sens non péjoratif d'une énoooorme masse de muscles - Feulement était devenu ; moi-même, j'étais étonné d'avoir réussi à rejoindre mes bipèdes après ce malentendu. Le tigré s'approcha ensuite de moi. J'aurais pu essayer de deviner les pensées et problématiques qui faisaient bourdonner la tête du félin. Mais j'aurais été à deux mille pattes de savoir. A vrai dire, j'étais bien incapable d'interpréter autrement ce rapprochement comme un signe de sympathie et de soutien envers le combat que j'avais du subir. Il miaula:

Euh... je voulais te dire... Enfin, je doit te dire... Quelque chose... d'important...

Je lançai un regard intrigué vers Orage d'Or, à l'écoute.

J'ai appris à te connaitre, tu es un chat formidable (je ronronnai mais fis attention à ne pas l'interrompre même si je lui aurais bien rétorqué un "toi aussi")et plutôt mignon, tu vois... (à vrai dire, je ne savais que penser de ce mignon, mais cela ressemblait à un compliment, alors je fis un sourire, touché. Après tout, est-ce-que quelqu'un m'avait déjà dit que j'étais mignon?) Ce que je veut te dire c'est que... je... je... BON SANG!!! c'est pas si compliqué..

Oh bah non, il ne faut pas qu'il s'énerve! Je me mis à ronronner doucement dans un but d'apaisement, tout en l'encourageant du regard, lui qui avait une chose importante à me dire.

JE T'AIME!!

Mon ronronnement s'amplifia aussitôt ; Mais Orage d'Or était pour le moment loin de se douter qu'il venait là de créer un fossé infranchissable. L'Amour, qu'est ce que c'était pour moi? Après tout, Perce Neige m'aimait. C'était une amie extrêmement cher à mes yeux. Je t'aime, n'était-ce pas la marque ultime de l'amitié? Je lui donnais un coup de tête affectueux, avant de répondre:

"Oh je suis si content ! J'ai tellement de chance de t'avoir comme ami, tu es formidable aussi! "

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Merci à la coop' de l'enfer vous gérez

Orage d'Or vint se coller contre moi tout en ronronnant. Je me mis à fermer les yeux, en me laissant aller contre lui. Je repensais à mes débuts dans la vie, à toute cette période de peur et de solitude. Tout ce dont je n'avais pas bénéficié étant tout petit. Mais je m'étais bien rattrapé, depuis que la tribu n'était plus. Quelles belles rencontres avais-je pu faire! Et puis, j'étais heureux que Feulement ait aussi survécu et qu'il vive sa vie. Belle de Nuit, Perce Neige, Orage d'Or, certains vieux matous de mon quartier. Ils étaient tous si singuliers et différents. Orage d'Or était probablement le plus ... bourru? de tous. Mais j'aimais l'idée de lui expliquer mon point de vue sur la violence. Nous restâmes silencieux un petit moment, puis je me mis à raconter comment j'avais passé l'hiver enfermé, comment mes bipèdes étaient gentils mais que je n'avais pas vraiment apprécié être ainsi enfermé. Je lui expliquais que j'étais sorti en flèche un jour où ils avaient mis trop de temps à fermer la porte, et j'étais parti hors de leur portée! et que depuis, ils avaient arrêté de m'enfermer.

Puis ce fut l'heure pour Orage d'Or de repartir. Je le fixais jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse de mon horizon, puis retournai à mon petit coin que j'avais délaissé, pour retourner à ma sieste au soleil. Cela tombait à pic, le soleil chauffait encore plus fort maintenant !

[Out pour moi aussi, merci à toi ]

Merci à la coop' de l'enfer vous gérez