Thème X - Terres Inondées |
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| Museau d'argent [avec Lune] | |
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Auteur | Message |
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Luciole des Bois▬ Guerrière
Messages : 188 Date d'inscription : 18/04/2023 Age : 23
Carte d'identité Âge: 76 lunes (août 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: /// (anciennement : Chacal Doré) (mentor : Oreille Blanche (PNJ)) | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 28.02.24 14:39 | |
| Dans le temps, il y a quelque chose qui s'effrite. Sans doute est-ce les rayons du soleil qui s'éteignent, se font petits, si petits, tellement fins. De toute façon, on ne pouvait même pas voir l'astre ; il se cachait lâchement derrière le lourd poids des nuages. En cette saison, il fait nuit bien plus souvent, c'est à se demander ce qu'un tel empereur peut craindre. Depuis combien de temps sont-elles ici ?
« - Est-ce que... Est-ce que vous savez s'il neige, au Royaume des Brumes... ? »
Les paupières papillonnent lentement, avec calme, parce que le choc de l'instant de grâce disparaît, s'effiloche dans le vent et la froidure. Peut-être parce que le froid engourdi tout, aussi. La douleur on finit toujours par s'y habituer, de toute façon. On pourrait même l'oublier, ou en faire un nœud impossible, que l'on ne peut défaire, seulement le jeter, bien plus loin, le laisser s'enfouir.
« - Oui. Parfois, certains jours. Mais c'est rare ; au Royaume des Brumes il pleut beaucoup, ou alors il fait beau temps, ou alors il y a du brouillard. C'est un endroit très agréable. Moi je l'aime beaucoup, parce que j'aime la pluie, j'aime le bruit qu'elle fait. La neige c'est joli mais... ce n'est pas toujours agréable. Tu aimes la neige Lune ? Qu'est-ce que tu préfères toi ? »
Ses deux billes vertes et dégoulinantes pivotent, sa tête s'incline. Très légèrement. Et elle l'observe lui, le museau d'argent.
Les yeux dans les yeux. Son ambre est terriblement intense, terriblement chaude.
Elle voudrait grogner mais s'y refuse, se contente de froncer les sourcils, resserrant sa prise sur la petite Lune, instinctivement.
Il est assit, dans ce magnifique silence qui les entoure, l'insatiable vide de l'hiver. Son pelage étrange, roux mais gris, brun mais gris, son nez parfaitement argenté. Parfaitement droit ; c'est un monstre qui se fait passer pour un prince et Luciole des Bois le pense très élégant. Le renard et sa ruse, la fourberie et les désirs qui gargouillent.
Lune ne le verra plus. Si la guerrière doit réussir quelque chose aujourd'hui, faites que ce soit au moins ça.
- HRP:
T'en fais pas Lou, y a aucun soucis !! Tu as tout à fait le droit de faire des pauses, ça ne m'a absolument pas choqué (j'ai énormément envie de l'illustrer moi aussi omg) C'est noté, je m'en occupe ;)) Mais merci à toi j'aime énormément ce rp, je pense que c'est l'un de mes préférés pour Luciole !! Je suis content qu'il te plaise autant à toi aussi héhé LETS GO, 5è page !! Je crois c'est la première fois que j'écris autant en 1v1 xD incroyable !!!
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| | | Lune○ Aspirante
Messages : 103 Date d'inscription : 28/10/2022 Age : 30
Carte d'identité Âge: Née à la Lune 24 Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 11.06.24 9:07 | |
| ══════════════════════════════════☆ Museau D'Argent ☆Lune 34 - Grand Froids - LUNE avec LUCIOLE DES BOIS et LE MUSEAU D'ARGENT══════════════════════════════════ Oui, lui dicte la voix de la Chasseuse des Brumes, combattant l'épuisement juste pour être capable d'échanger avec elle. Parfois, certains jours. Mais c'est rare ; au Royaume des Brumes il pleut beaucoup, ou alors il fait beau temps, ou alors il y a du brouillard.
Comme partout, Lune est incapable de lui rétorquer, reniflant bruyamment à la simple mention de "beau temps" ou même de "brouillard". C'est un endroit très agréable. Moi je l'aime beaucoup, parce que j'aime la pluie, j'aime le bruit qu'elle fait.
— Plic... Plac... Ploc, prononce Lune à haute voix. L'état de choc s'est amenuisé, alourdissant son corps sur le flanc, miroir à la dame toutes deux roulées à reprendre leur souffle sur le côté. Plic Plac Ploc - comment se serait soldée cette journée s'il avait plu, plutôt que neigé...? — La neige c'est joli mais... ce n'est pas toujours agréable. Tu aimes la neige Lune ? Qu'est-ce que tu préfères toi ? — Non...! La Chasseuse des Brumes ne la regarde plus vraiment, mais il faut dire que Lune ne sait pas vraiment si elle s'adresse encore à elle, non plus. Même si elle lui écrase le plus faiblement possible sa patte au nez, comme pour la disputer. — Ça craint...! La neige colle et blanchit... Ses sourcils se froncent, au même titre que ses babines, qui se plissent, et qui se soulèvent sur ses propres dents, l'image se juxtaposant à celle du prédateur plus tôt. Elle se voit bondir sur la neige. L'arracher. La saigner. ... C'est impossible, mais l'image, même viscérale, la calme. ... Les chats sont des chasseurs aussi, non? — ...Et si je deviens toute blanche, continue-t-elle, monocorde, perdant tout le tonus dans la baffe destinée au nez de la grande chatte, le soleil va me tuer... Il y a du sang dans son poil, et sur ses pattes. Ce n'est ni le sien, ni celui d'une proie. Lune en affronte la couleur avec ses yeux, qui se plissent malgré-elle. Sans mots, elle retourne ses coussinets, les pose contre son poil, et se peint elle-même d'une ocelle sur la peau.
_________________ - HRP:
Merci de ton infinie patience Loupiot, je suis enfin prêt.
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| | | Luciole des Bois▬ Guerrière
Messages : 188 Date d'inscription : 18/04/2023 Age : 23
Carte d'identité Âge: 76 lunes (août 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: /// (anciennement : Chacal Doré) (mentor : Oreille Blanche (PNJ)) | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 11.06.24 14:43 | |
| Plic, plac, ploc ; Luciole des Bois a l'oreille qui se tend, s'étire un petit instant. Ah, elle aurait presque pu y croire. Quelle terrible saison, que celle où l'eau se transforme en glace, accablant les êtres par le froid. La neige est belle, c'est une chose, mais qu'elle est vilaine avec ses airs de reine du silence.
« - Non... ! »
La petite s'exclame, et sa patte atterrit directement sur le nez de la guerrière qui ne peut que loucher dessus, en toute réaction. Jusqu'à ce que ses yeux retournent dans ceux de Lune, à qui elle essaie d'adresser ce sourire, crispé dans le sang.
« - Ça craint... ! La neige colle et blanchit... »
Comme elle est en colère, comme elle s'enivre dans ses sentiments acides, comme elle s'enlace dans sa propre hargne, qu'elle a hâte d'étaler tout contre le blanc du sol, celui-là même qu'elle enverrait valser comme la harde des sangliers piétine les Hommes et éclate au-dessus de leur poison. Lune, son nom n'est qu'une douceur presque immaculée et la voici qui se hait, maudit la grasse rondeur de l'astre blanc. La pureté lunaire, est-ce qu'elle saura s'en saisir ?
Luciole. Luciole qui elle aussi brille comme un astre, mais le sien est chaud, comme ce vent doux des printemps les plus attendus, elle observe les billes vertes de la petite qui continue à lui parler, laissant mollement retomber cette petite patte.
« - … Et si je deviens toute blanche, le soleil va me tuer... »
Ses paupières plissées voilent ses jolies billes. Mais Luciole des Bois sait ce qu'elle observe ainsi, le visage bas et las. Lentement, comme si chaque actions se détaillaient, fraction par fraction, Lune peint son pelage – blanc ! Encore et encore ce blanc ! – de cercles rouges. L'écarlate symbole de la douleur, de la passion, de l'amour et des volcans torrentiels, explosant sous cette pression brûlante. La Lune, trésor endormi, aux cratères froids et sans pression.
« - On dit que le Chat appartient à la nuit. »
Luciole suit le premier cercle qui se trace, et elle suivra les suivants.
« - Toujours et de tout temps, on a toujours dit ça. C'est sans doute la vérité, mais moi je crois que le Chat... »
Ses paupières se plissent, elle sourit gentiment, son œil brille froidement.
« - Oui... Moi je crois que le Chat, c'est à la Lune qu'il appartient. »
Doucement, son poitrail se desserre. Se redresse, se gonfle, comme une fierté qu'elle avait oubliée. Et à mesure que sa silhouette grandit et se gorge d'une innommable puissance, d'une noblesse sans égale, d'une fantastique élégance, son cou se tend vers ce ciel morose, d'un gris noir et profond. Et c'est la Lune qui, seule, perce un morceau du brouillard ; luciole d'argent guidant les pas de celui qui s'est perdu.
« - Elle nous donne de la force, nous aide à chasser les proies dont nous avons besoin, veille sur notre sommeil, accueille nos secrets ; c'est une protectrice, et elle est belle et sa lueur nous suffit. »
Son menton et son visage redescendent.
« - Je crois que la Lune est bien plus forte que le soleil et que tu peux être fière de porter son nom. À jamais, elle prendra soin de toi, petite Lune. Quoi qu'il puisse t'arriver, ce n'est pas le soleil qui gagnera. »
Les rayons se perdent dans la masse opaque de la brume, dans laquelle ils se filtrent et ne font qu'un ; c'est un beau spectacle, que celui des feux follets de la nuit.
- HRP:
Content de te revoir Lou ! J'étais ravi de voir ta réponse héhé Et dans la foulée j'envoie la mienne, en espérant qu'elle te plaise
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| | | Lune○ Aspirante
Messages : 103 Date d'inscription : 28/10/2022 Age : 30
Carte d'identité Âge: Née à la Lune 24 Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 14.06.24 18:56 | |
| ══════════════════════════════════☆ Museau D'Argent ☆Lune 34 - Grand Froids - LUNE avec LUCIOLE DES BOIS et LE MUSEAU D'ARGENT══════════════════════════════════ On dit que le Chat appartient à la nuit. » C'est comme à la cantonade, une phrase sans tremplin dans une nuit sans queue ni tête qui fait rebondir un peu trop vite celle de Lune qui dévisage sa congénère. À la nuit? Non... Le Chat n'appartient pas à la Nuit, si? Le chat appartient à son Clan - à sa famille - à ses griffes. — Toujours et de tout temps, on a toujours dit ça. C'est sans doute la vérité, mais moi je crois que le Chat... Mais à qui croit-elle donc que le chat appartient...? — Oui... Moi je crois que le Chat, c'est à la Lune qu'il appartient. Les sourcils de la jeune chatte se tissent par une ride proéminente. Tout son museau suit la forme, se plissant comme en se plantant les dents dans une souris plus si fraîche. À elle...?Lune descend les yeux sur son rituel personnel de gribouillis sanguinolents sur sa peau. — Elle nous donne de la force, continue la chasseuse, nous aide à chasser les proies dont nous avons besoin, veille sur notre sommeil, accueille nos secrets ; c'est une protectrice, et elle est belle et sa lueur nous suffit. Elle ne sait pas si c'est l'afflux du sang dans ses veines ou celui sur ses pattes qui lui provoque un si gros coup de chaleur. Qu'importe: elle biffe la dernière ocelle qui prend plus une forme oblongue que ronde. Mais la Dame la regarde dans les yeux, le genre de position et d'expression faciale qui disent à Lune que c'est pas un jeu, c'est du sérieux, même si probablement que ses blessures la font mais genre carrément fabuler. — Je crois que la Lune est bien plus forte que le soleil et que tu peux être fière de porter son nom. À jamais, elle prendra soin de toi, petite Lune. Quoi qu'il puisse t'arriver, ce n'est pas le soleil qui gagnera. Les deux oreilles de la petite se couchent sur sa tête, et elle s'enfouit le nez sous le menton de la grand dame. — Alors petit un, je suis pas une Petite.... Ni un Nuage... Et puis les chats m'appartiennent pas... Ce serait beaucoup trop de chats, et je suis beaucoup trop peu d'une seule Lune...
Et pis de toute façon...
On se retrouvera tous au Crépuscule de la vie, non? Patte d'argile contre l'écorce, un trait se trace sous son regard, qu'elle ne distingue ni de la réalité, ni d'un rêve. — En fait, on n'appartient ni à la Nuit, ni à Moi, mais... mais au Crépuscule. Et elle nous prête la Vie pour qu'on griffe la marque-au-pommier pour tenter de rejoindre les racines.
...Je sais pas ce qui arrive à ceux qui réussissent.
...J'sais pas ce qu'on gagne. D'une toute petite voix: — J'ai pas osé demander... P'têt' qu'elle aurait du. P'têt qu'à marcher autant dans les pattes de Pie et à lui laisser mener le cours de ses pensées, Lune s'était perdue, et elle était maintenant trop "loin" (mais d'où?) pour se demander où était le chemin... Lune secoue sa tête. — Est-ce que ...-- Sa gorge se noue immédiatement, et elle se résigne à se cacher dans leur étreinte, n'osant poursuivre sa question.
_________________ - HRP:
J'avoue que ça m'a pris au dépourvu, mais que tu sois aussi opé à reprendre d'où on avait arrêté m'a inspiré mais de OUF! J'espère que tu vas aimer celle-ci, je suis allé relire Lune dans son intégralité pour nouer pour elle quelques squelettes de liens cognitifs et spirituels! Vraiment fun à jouer, elle s'interrompt beaucoup car toutes ces idées se bousculent, mais j'ai du jeu pour plusieurs reps encore avant de boucler :) Faisons découvrir à notre guerrière modèle et parfaitement pieuse un tout autre genre de croyance!
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| | | Luciole des Bois▬ Guerrière
Messages : 188 Date d'inscription : 18/04/2023 Age : 23
Carte d'identité Âge: 76 lunes (août 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: /// (anciennement : Chacal Doré) (mentor : Oreille Blanche (PNJ)) | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 18.06.24 15:05 | |
| « - Alors petit un, je suis pas une Petite.... Ni un Nuage... Et puis les chats m'appartiennent pas... Ce serait beaucoup trop de chats, et je suis beaucoup trop peu d'une seule Lune... »
Luciole a les yeux qui s'arrondissent. Puis qui se plissent. Les paupières forment de lourdes rides ; elle a envie de rire aux éclats, mais rien ne sort. Elle la laisse simplement continuer, aller au bout de sa pensée.
« - Et pis de toute façon... « On se retrouvera tous au Crépuscule de la vie, non ? »
Tient, cette expression là, Luciole des Bois ne la connaît pas. Une seconde, elle réfléchit à l'idée. C'est difficile. Sa tête la lance, elle n'arrive pas à se concentrer aussi pleinement que d'habitude. Mais finalement, ça vient ; le crépuscule, la fin d'une journée. Le crépuscule d'une vie, c'est tout simplement la fin de la-dite vie. Mais qui donc lui a apprit cela, à cette si jeune chatte ?
« - En fait, on n'appartient ni à la Nuit, ni à Moi, mais... mais au Crépuscule. Et elle nous prête la Vie pour qu'on griffe la marque-au-pommier pour tenter de rejoindre les racines. « … Je sais pas ce qui arrive à ceux qui réussissent. « … J'sais pas ce qu'on gagne. »
La Tribu du Soleil, bien sur. Ce groupe de chat est jeune pourtant, mais vraisemblablement ils ont déjà des croyances qui se mettent en place. Luciole des Bois ne sait pas ce que c'est, qu'une marque-au-pommier. Ni même pourquoi un chat voudrait rejoindre des racines, plutôt que de s'élever parmi ses ancêtres. Cela n'a pour elle, pas le moindre sens.
Ah et elle n'a pas osé leur demander, qu'elle lâche d'une minuscule voix. Peut-être qu'elle aurait dû.
« - Est-ce que... »
Sa voix se meurt. Et elle revient se cacher là. Luciole ne sait que lui répondre. Non, elle ne sait pas, pas cette fois. Comment expliquer à un enfant, qui n'a même pas les mêmes croyances que soit, ce qu'enlève et apporte la Mort ? Puisqu'au fond, c'est bien de ça dont il s'agit. Lune ; a-t-elle tout simplement peur de mourir ? Et toi Luciole, est-ce que tu as peur de mourir ? Est-ce que tu as seulement peur de quelque chose ou bien as-tu oublié les véritables sensations...
... ce jour là ?
Ah, mais ! Elles sont en vie, c'est déjà pas mal.
Oui, c'est ça. Elles sont en vie, c'est déjà pas mal.
Luciole des Bois s'abaisse, lui rend enfin son étreinte. Ses grandes pattes l'entourent et la rapprochent autant des battements de son cœur puissant que de sa respiration sereine. Elle ne ferme pas les yeux.
Les bras brumeux s'épaississent, se glissent autours de la silhouette d'en bas. Ils viennent l'entourer en cercle. Un mur opaque se dresse ; ses pattes, puis son corps, puis sa tête. Tout disparaît, ne reste que ses yeux brillants. Enfin, eux aussi, ils semblent se fermer. Autours d'elles une bulle s'est formée, il pourrait presque y faire chaud. Luciole ne parvient pas à savoir si ce brouillard les protège ou si, au contraire, il cherche à les rendre plus vulnérables encore.
Ses oreilles se dressent, elle guette le moindre son, le moindre pas. Alors, ça y est ? Il est parti pour de bon ?
A-t-il eu peur de la Lune ?
- HRP:
Bien joué pour les différences de croyances, ça laisse carrément la pauvre Luciole... quelque peu abasourdie Je me suis permis de faire partir le renard, je pensais que c'était le bon moment, mais si tu as encore besoin de sa présence n'hésite pas à me le dire. Je modifierai mon texte selon tes besoins !!
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| | | Lune○ Aspirante
Messages : 103 Date d'inscription : 28/10/2022 Age : 30
Carte d'identité Âge: Née à la Lune 24 Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 18.06.24 18:46 | |
| ══════════════════════════════════☆ Museau D'Argent ☆Lune 34 - Grand Froids - LUNE avec LUCIOLE DES BOIS et LE MUSEAU D'ARGENT══════════════════════════════════ Même en fermant les yeux, elle ressent tout: les branches du Chêne qui frémissent au vent, les ocelles, poisseuses, qui se croûtent dans son poil, le souffle chevrotant de la Chasseuse du royaume des Brumes avec qui elles ont toisées la mort... Elle ne voit plus le museau d'argent, alors, ça veut dire que le museau d'argent ne la voit plus, non plus. La pensée la rassure, l'enveloppe, la dorlote entre les bras de la chasseuse, et Lune constate un peu à latence qu'elle n'a plus aussi froid. Que son corps est aussi chaud que sous les rayons du soleil au zénith, entre le feuillage d'été de leurs Pommiers. La Chasseuse ne lui répond pas, tout simplement car Lune ne finit pas sa question. Le sait-elle? Est-ce que c'est quelque chose qui arrive, au Royaume des brumes? Elle a peur, mais lentement. Trop lentement, une peur qui l'étreint comme une vieille amie sans que Lune ne s'aperçoive qu'en réalité elle tente de l'étrangler. Elle entrouvre la bouche sur une buée qui se rajoute à leur écrin de brouillard. Elle remue la langue, la rentre, serre les dents. — Est-ce que... vous avez tout inventé pour me rassurer, madame...? Elle ne précise pas quoi - tout se bouscule, et tout s'alourdit. Elle est fatiguée; elle suppose que la chasseuse l'est aussi. — Parce-que ... Le soleil, il gagne tout le temps. ... Cri des Albatros,
Coeur Givré,
Reflet Lunaire...
...Belle Coccinelle... Ce sont tous des noms que lui ont appris Maman. Et maintenant... — Il... cuit les yeux, blanchit la peau, et pond un caillou dans les corps...
_________________ - HRP:
-se frotte les mains - c'est parfait pour moi! quel régal de pouvoir relire ta prose, j'ai adoré comment tu nous a fait disparaître le museau d'argent
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| | | Luciole des Bois▬ Guerrière
Messages : 188 Date d'inscription : 18/04/2023 Age : 23
Carte d'identité Âge: 76 lunes (août 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: /// (anciennement : Chacal Doré) (mentor : Oreille Blanche (PNJ)) | Sujet: Re: Museau d'argent [avec Lune] 19.06.24 15:14 | |
| « - Est-ce que... vous avez tout inventé pour me rassurer, madame... ? »
La petite voix de Lune brise le silence du brouillard, le silence qui s'était installé dans leur petite bulle de chaleur. Luciole ne la regarde pas. Ses yeux restent, inlassablement, vissés sur ce petit espace invisible, dans lequel se tenait le museau d'argent. Il est parti, tout simplement. Néanmoins elle sourit pour elle. Un sourire amer. À l'intérieur, elle se mord la langue.
C'est vrai.
« - Parce-que ... Le soleil, il gagne tout le temps. »
Luciole des Bois se demande bien à quoi elle pense exactement, dans le fond.
« - Il... cuit les yeux, blanchit la peau, et pond un caillou dans les corps... »
Ça lui rappelle ces histoires de chats blancs, au Clan du Vent ; les albinos, pour qui les guérisseurs se battent tant qu'ils le peuvent. Pour rien. C'était bien ça, les histoires, des sortes de héros se battant contre un monstre inatteignable, invisible, contre lequel on ne peut rien. Un combat des plus absurde et inutile. Qui a conté cela à la petite Lune ? Jusqu'à ce qu'elle en vienne à croire qu'elle serait elle-même une albinos, devant se méfier du soleil, pour espérer vivre quoi, quelques années tout au plus ? Qui a osé ?
Elle réussit à extirper son regard de l'espace vide en contrebas. Lentement, gentiment, Luciole des Bois passe quelques coups de langues sur la tête ronde de Lune.
Puis elle s'arrête. Plante son regard dans le sien ; il n'y a pas de bruit tout autours, la nuit est silencieuse.
« - Il est l'heure de rentrer. »
Lorsqu'elle bouge, elle peut sentir son corps se déchirer. Ça ne fait pas vraiment mal, l'adrénaline doit pulser encore un peu dans ses veines. La femelle ouvre la gueule et se saisit délicatement du cou de l'enfant ; aussi doucement que possible, elle redescend le long du tronc. Lorsque ses pattes se posent sur le sol couvert de neige, un frisson manque de la parcourir tout entière. Elle se retient, reste droite et imperturbable. C'est qu'elle craint l’embuscade, évidemment. Mais elle sait qu'elle n'a pas le choix ; elles ne peuvent rester éternellement là-haut, à attendre on ne sait trop quoi.
Quelques secondes, Luciole reste là, immobile entre les racines. Le brouillard qui les entoure se mouve lentement ; il tournoie autours de la silhouette rouge de la chatte, cherche à l'envelopper, mais n'ose la toucher. Puis il s'ouvre. Et Luciole des Bois à l'impression de voir là un chemin, un passage, entouré de murs brumeux qu'elle n'est pas capable de qualifier ni de tendrement protecteurs, ni de potentiellement oppresseurs. Elle ne peut que souhaiter que ce soit le Clan des Étoiles, lui prêtant sa force, pour lui permettre de rapatrier la petite.
Elle s'avance dans la nuit et la brume, sans lumière et sans repères. D'abord à petits pas, puis elle commence à trotter, un peu plus vite.
« - Tu avais raison Lune. »
Luciole parle à voix basse tandis qu'elle laisse son instinct la guider. Son flair lui indique la frontière du Vent, son oreille lui révèle la rivière qui suit son cour non loin.
« - J'ai dis des choses pas vraies. »
Sous ses coussinets, la neige fraîche craquelle, quelques ombres d'arbres se discernent par là-haut, les plantes gelées forment des doigts étranges et biscornus. Tout cela semble irréel, mais Luciole avance, Lune dans sa gueule. Elle refuse de la lâcher. Pas maintenant.
« - Je ne voulais pas que tu ais peur, je voulais te protéger. Pardonne-moi, d'avoir mentit. »
La brume est si épaisse que le ciel se confond avec le sol. Que les rêves et la réalité ne forment plus qu'un. Elle respire par le nez et ce souffle chaud semble nourrir plus encore l'opacité qui règne sur les terres des Clans. Luciole des Bois n'a pas peur ; elle ne peut pas se le permettre. Alors elle reste concentrée, son seul objectif en tête lui rappelant à chaque secondes pourquoi elle s'est relevée de cette branche sacrée.
« - Il y a une chose qui était vraie. Le soleil, il n'est pas un danger pour toi ; ce sont les albinos qui meurent du soleil. »
Sont-elles observées ? Est-ce que le museau d'argent est là, non loin ? Marche-t-il en ce moment même dans les traces de pas qu'elle laisse dans la neige ? Toutes ces questions la traversent, plusieurs fois. Mais elle continue de murmurer, comme un secret. Pour Lune mais aussi pour elle.
« - Tu n'es pas albinos. Mais une jolie petite chatte grise et blanche, aux grands yeux verts pleins de vie. »
Tiens, elle s'est plus rapprochée de la rivière qu'elle ne le pensait. En contrebas du petit fossé, Luciole parvient à distinguer l'eau qui tente de briser le silence. Par endroit, juste sur le rebord, de la glace s'est formée, immobilisant les galets, endormant la terre.
« - Et tu vas grandir, jusqu'à devenir une adulte formidable j'en suis certaine. »
Luciole des Bois a cessé de trotter. Elle marche le longe la rivière, prenant garde à ne pas trébucher à chacun de ses pas. Ici, la neige est plus épaisse et plus haute. Les contours informes d'un héron les fixe depuis le centre de l'eau, tandis qu'elles passent. La silhouette fantomatique de la chatte est aussi noire qu'une ombre et, dans sa gueule, on distingue à peine la forme ronde qu'elle transporte.
« - Et ça, ce n'est pas une histoire. C'est ma prédiction pour l'avenir. »
Des roseaux glacés apparaissent, crèvent la rivière devenue basse. Presque telle un ruisseau, même un apprenti pourrait la traverser sans trop s'inquiéter. Une odeur fruitière flotte dans l'air nocturne, elle parvient jusqu'aux narines de la guerrière avec difficulté ; Luciole est incapable de dire d'où elle vient. C'est partout, et nul part à la fois. Et cette brume qui l'avait suivit tout le long, elle bouge à nouveau. Elle semble diminuer. Pendant de longues minutes, Luciole des Bois reste là, debout, les pattes légèrement tremblantes, à fixer la rive opposée. L'épuisement la gagne, petit à petit. Elle ne pouvait pas lui échapper éternellement.
Quelque chose s'agite, de l'autre côté.
Avec une douceur infinie, Luciole des Bois dépose Lune sur le sol. Prêt de la rive, là où il n'y a presque plus de neige. Lorsque la brume disparaît enfin, chassée par un vent silencieux, lent, ni chaud, ni froid, les lueurs de la nuit leur tombent dessus et la glace brille faiblement, comme un joyau secret. La reine des ténèbres est là, elle englobe la tête de Luciole, projetant l'ombre de la chatte sur la petite Lune.
Au-dessus des herbes blanches de la rive opposée, des oreilles pointent. Luciole ne sait pas vraiment, mais il lui semble entendre un éclat de voix. Elle plisse les yeux dans cette forme féline. Est-ce qu'on lui parle ? Elle ne sait pas. Non elle ne sait pas. Son beau visage, à jamais défiguré, redescend sur Lune.
« - Tu es arrivée chez toi, Lune. »
Elle ne sait pas trop pourquoi elle fait ça. Mais Luciole des Bois appose son nez froid tout contre son front. Juste, une petite seconde. Les herbes remuent, la glace craque, des pas dans l'eau se font entendre. Luciole des Bois se redresse, cligne des yeux. Et, comme le museau d'argent avant elle, elle disparaît pour ne laisser que le souvenir de ses yeux. Verts et non ambrés. Son pelage dans la nuit est blanchis par la neige et ce sont quelques étoiles qui semblent y luire ; une sorte de rêve, qui s'éteint au réveil.
Bon retour dans la réalité, ma petite Lune.
FIN - HRP:
Mince alors, ça fait quelque chose de finir ce superbe rp Merci de l'avoir joué avec moi Lou, c'était génial, j'espère que tu t'es autant amusé que moi Je te laisse bien sur apporter ta propre conclusion, que je lirai avec un immense plaisir !! J'espère que la mienne te plaît. Je trouve qu'elle est à l'image de l'ambiance générale que nous avions créé... bref, j'espère que c'est réussit Hâte de te lire et, bien sur, je serai ravi de rediscuter Lune/Luciole prochainement, n'hésite pas à me contacter quand tu le souhaites !!
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