Plus ça Change ...

Il se voyait lâcher quelque ineptie à ses côtés, dans le dos d'on ne sait qui, à ricaner ensemble à des potins sans importance. Il se voyait devant les Lardoirs Célestes où avaient été Empalés Feus Ceux qu'il Aimait - il se voyait secouer la tête, l'expression hantée et la bouche entrouverte à lui déblatérer tout ce qu'il avait vu pendant sa cérémonie des vies. Il avait voulu lui faire confiance - il avait voulu montrer à sa fille le chat sous le masque, qui ne s'était jamais vraiment remis du blizzard de sa veillée d'apprenti, n'avait jamais vraiment émergé de la Rivière depuis qu'il y était tombé, n'avait jamais entièrement laissé son Oiseau s'échapper d'entre ses pattes même si Elle ne volait plus, ne chantait plus, et qu'il ne restait plus d'Elle que les os qu'il lui avait grugés.

Ça se plaçait, ou n'était-ce, en réalité, qu'un reflet dans lequel il aimait espérer?

...Trêve de sentimentalité. Se trouvait face à lui les signes d'une chatte dangereuse et hostile; la crête dorsale soulevée, la tête haute, le museau relevé, les pupilles en fentes et les griffes sorties de leurs fourreaux. Étoile Foudroyante réenergisa son corps et étouffa la bouffée de tristesse qui lui colla sur la langue. Il se la mordit: il ne lui fallait pas oublier l'ordre des priorités.

— ...Très bien.

Sa fille, qui en avait tant fait pour le Clan...

— Très bien, si tu ne veux plus entendre raison, alors...

Cette haine, qui avait bouffé le corps d'Arc-en-Ciel par en dedans.

« ... Alors je parlerai ta langue. »

Le toisait-on de haut car on le connaissait mieux comme joueur que comme combattant? Évidemment.

Paradoxalement, pour lui, jouer était une affaire sérieuse. Il s'agissait d'une stratégie servant à alléger les tensions, à désamorcer l'émotion, à tester les prétensions des aguerris ou tout simplement à développer des liens, que ce soit par la dépense physique (aussi en baisant), que psychologique (par l'entremise de jeux d'esprits).

S'il donnait aux autres l'impression de se traîner les pattes, d'avoir le coeur saignant et l'esprit émoussé, soit: ses griffes bondirent hors de leurs fourreaux, et Étoile Foudroyante, après le canal d'une profonde inspiration, posséda le corps auquel il appartenait en fléchissant des hydrauliques et en craquant quelques cervicales d'une brusque inclinaison de la tête.

Il bondit; sur-place, vascularisant ses muscles, l'arc de son bond se profilant par la fluide longueur de sa queue. À l'aterrissage, le bengal jongla d'antérieur pour feindre un coup au visage de sa fille. Il écarta sa patte, lui exhiba la courbe de ses griffes de grimpeur au nez, mais tout ça ne fut qu'un leurre: sa véritable attaque fut sa tête qu'il projeta en avant comme celle d'un serpent, s'accrochant les dents à sa gorge. L'élan joint à sa masse envoyèrent leurs deux corps mordre ensemble la poussière, et l'impact de leur chute suscitèrent un mouvement de vague chez les quelques curieux qui s'étaient vite reserrés autour de l'arène.

On ne murmurait plus dans les rangs, s'exclamant, s'indignant, mais Étoile Foudroyante n'en avait cure: sa responsabilité était de protéger les membres de leur Clan, et, qu'elle lui en arrache le coeur ou non, il se devait d'évincer la tabico de leur campement.

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'Attaque - Clan' :

Devant l’effronterie de sa fille, Étoile Foudroyante dut se résoudre à parler avec sa langue à elle. Arc-en-Ciel le regarda se préparé au camp, hérissant elle-même son long pelage, se grossissant, tout en lâchant un feulement suraigus, plein de colère. Parce que son carburant, pour vivre chaque jour dans un Clan qui ne reconnaissait pas ses efforts, c’était la colère. Contre quoi ? Contre qui ? Contre tout.

Quand son père lui sautant presque au visage, elle eût le reflexe de faire un petit bond en arrière, comme pour mettre son propre corps en mouvement. Elle voulu frapper mais n’en eût pas le temps, le bengal l’attrapa au cou pour la plonger au sol. Mais le niveau de la femelle était désormais loin de l’apprentie que le chef avait formée pour un court laps de temps. Elle avait désormais dans son bagage des heures et des heures d’entrainement, elle avait gagné en muscle, en taille, en ruse, mais surtout, elle avait gagné en force.

Plantant ses griffes dans les épaules de son opposant, la guerrière parvint à l’aide d’une impulsion de la hanche à rouler sur le côté, puis de retrouver la terre meuble sous ses pattes. Elle mit une patte sur la carotide de son paternel, tirant de toutes ses forces pour libérer la peau de son cou des mâchoires, quitte à y laisser de la fourrure. Grognant sous l’effort, elle réussit enfin à se libérer.

Pour autant, elle ne se vanta pas de cette petite victoire, le combat était loin d’être terminé et son adversaire était sérieux. Elle savait bien qu’elle ne gagnerait pas facilement. Mais elle défendrait sa peau.

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'Attaque - Clan' :

Même en lui étampant une patte dans sa gorge, il ne lâcha celle de sa fille que lorsqu'elle fit usage de toute sa force pour faire glisser ses dents à claquer en l'air, arrachant malencontreusement une motte de fourrure tabico.

Étoile Foudroyante la recracha, se cabrant vers l'arrière en ne suivant le sens de la poussée qu'après avoir lâché prise.

Malheureusement pour Ciel, ce qu'il visa fut cette patte qu'elle lui tendait sur chèrement, se saisissant de la flexion du poignet avec les dents. Il enjamba le corps de sa fille d'un bond et profita du mouvement joint à la prise pour effectuer une impitoyable torsion de tout son avant-main, fulminant non par un feulement mais par un bruyant ronflement du nez.

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'Attaque - Clan' :

Elle s’était libérée de la mâchoire d’Etoile Foudroyante. Elle s’était libérée de son emprise, mais presque aussitôt, le bengal s’élance pour choper la patte avant de sa fille, la tordre en arrière et emporte la femelle tricolore dans l’élan. La douleur prit la femelle jusque dans l’épaule et elle lâcha un petit cri. Pourtant, elle ne se démonta pas quand elle tomba au sol sous la force du bengal.

Elle se redressa, très souplement, reprenant le contrôle de sa patte, qu’elle ramena vers elle, frôlant de la griffe le palais de son paternelle. Puis, la furie partie véritablement à l’assaut, n’ayant fait que défendre jusque là. Sur ses pattes, ignorant la douleur dans son avant gauche, telle une machine de guerre insensible, elle s’élance vers le chef qu’elle bouscula d’un puissant coup d’épaule. Puis, elle l’attrapa entre ses pattes avant, en profitant pour le mordre jusqu’au sang, et le jeta au sol, dans l’espoir de l’assommer un bon coup.

Concentrée dans son combat, elle n’entendait pas les supplications de sa compagne d’arrêter le combat, ou tout simplement d’autres membre du Clan qui voulait voir cesser ce combat d’une grande violence. Mais là, en l’instant, la femelle tricolore se battait pour sa fierté, abandonner le combat, ce serait abandonner cette fierté et accepter de se soumettre. Sa fierté valait bien plus que ça.

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'Attaque - Clan' :

arrêtez dvous battreee vous êtes père et fille

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'Attaque - Clan' :