Les coucous ambrés [avec Étoile Foudroyante]

▬ Guerrière

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Les coucous ambrés [avec Étoile Foudroyante] - Page 3 Ph2b

« - Te reposer.
- …
- Reprendre des forces. »

Évidemment, ça fait des jours qu'on le lui répète. Sans arrêt la même chanson, on vient à son chevet comme si on s'inquiétait de son sort ; et la gamine comment elle va, laissez-moi voir de quelle manière elle s'est faite déchiquetée, oh mais c'est que ce n'est pas joli à voir. Et ça parle sans cesse, non ça ne se tait jamais et c'est insupportable. C'est sur, certains se sont vraiment souciés d'elle et elle sait exactement qui. Mais les autres ? Ils sont excités à l'idée de rassasier la faim de leur curiosité morbide. Le pire c'est qu'ils réussissent à se faire croire qu'ils sont sincères.

« - Tu es en colère, mais tu as frôlé la mort. Tu n'es pas complètement tirée d'affaire. »

Sauf que, vraiment, qu'est-ce qu'elle en a à foutre que son corps se fasse déchirer ? Ou même pire encore ? Là tout de suite, ça ne change rien à la disparition de Crinière de Glycine. Là tout de suite, ça l'empêche simplement d'aller le chercher elle-même. À ce qu'on dit.
Il a raison Étoile Foudroyante, elle est terriblement en colère. Et cette dernière danse avec l'absolue désolation.

« - Pff, qu'elle souffle tout à coup. »

Ses pattes se délient de sa tête et elle se redresse pour le regarder à nouveau. Il n'a pas bougé, rien n'a bougé durant sa complainte médiocre ; ça a au moins le mérite de lui avoir rappelé ses gamineries.

« - J'ai divagué. Oublie. »

Parce qu'elle n'a aucune envie d'être plainte ou consolée. Alors autant faire en sorte que ça n'arrive pas.

« - T'as raison Étoile Foudroyante haw. Je dois me reposer... »

Son visage est impassible ; comment deviner qu'elle ne le pense pas le moins du monde ? Nuage de Feuille a l'air des plus honnêtes. La posture reflète un beau personnage : une sœur éplorée mais qui ravale sa tristesse dans la droiture d'une guerrière à en devenir. À la fois faible et fière.

« - Laisse-moi maintenant. »

Ses yeux se ferment sur cette dernière phrase, elle détourne la tête. Attend qu'il parte, veut qu'il parte maintenant.

◊ Meneur

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☆ Les Coucous Ambrés ☆
Lune 40 - [INNONDATION] Saison de LA FLOTTE BORDEL -
ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE FEUILLE
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— J'ai divagué. Oublie.
— Très bien, lui répond-il du tac-au-tac. C'est oublié.

S'il referme les yeux, il n'est pas dupe, surtout pas lorsqu'elle lui accorde raison:

— T'as raison Étoile Foudroyante haw. Je dois me reposer...

Bien sûr qu'il a raison, mais la colère, la haine qu'elle soit dirigée contre soi-même ou contre les autres,n'est pas raisonnable. Aussi son sourcil se hausse même s'il garde les yeux fermés, tout confortable dans sa position de boulet marbré à l'entrée.

— Laisse-moi maintenant.
— Ahh, j'adorerais pouvoir le faire, mais tu comprends, je suis si fatigué... Toujours sans ouvrir les yeux, une commissure pincée sur le bord de sa babine, il ouvrit grande la gueule pour simuler le mouvement d'un bâillement, sans le moindre son, sans la moindre goulée d'air dedans. J'crois bien que ce vieux Papy Foudre de malheur va faire un somme...

Il entrouvre une paupière, une seule, lui faisant voir une pupille dilatée comme un miroir, lui renvoyant toute la fausseté qu'il n'est pas sans bien connaître. Bien essayé. Jugeant son message passé, il referme l’œil, dodeline de la tête et des épaules, se noue de façon plus confortable et fait mine de s'assoupir, prenant à cœur joie cette pause fortuite de son boulot de tête de [Clan].

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HRP:

▬ Guerrière

HRP:

« - Ahh, j'adorerais pouvoir le faire, mais tu comprends, je suis si fatigué... qu'annonce Étoile Foudroyante en ouvrant grand la gueule sur un bâillement, assourdi et faux.
- Hein... ? S'hérisse-t-elle pour toute réaction.
« - J'crois bien que ce vieux Papy Foudre de malheur va faire un somme... »

Éberluée, elle reste un instant pantelante ; quelle situation absurde ! Elle n'y croit pas un instant, surtout quand elle le voit la mirer d'un œil plissé, à la pupille parfaitement dilatée. Nuage de Feuille fronce les sourcils, la gueule entrouverte sur une protestation silencieuse. Et maintenant le voilà qui fait semblant de s'endormir. Il joue bien et si il se mettait à ronfler bruyamment on pourrait presque croire en son petit manège.
Bêtement, la chatte cligne des paupières, attendant une nouvelle réaction de la part de son chef, de nouveaux mots, un geste peut-être. Mais non, rien, il reste là et parfaitement immobile dans son sommeil simulé. Nuage de Feuille se redresse, se lève en ignorant royalement le craquement de ses bandages et s'approche, le renifle discrètement – définitivement c'est du flanc – avant de demander :

« - Tu comptes vraiment dormir là... ? »

Elle n'attend pas tellement de réponse en réalité. Plantée face à son chef « endormi », droite comme un piquet et la tête penchée comme si elle l'accusait, elle est bien impuissante.
En même temps... Nuage de Feuille aurait dû s'y attendre. Elle pourrait s'enrager, le dégager à grands feulements et une tarte sans griffe bien placée, en plein dans le nez, mais ne peut s'y résoudre. Elle n'en a pas envie. C'est plutôt l'indignation et une pointe d'agacement qui transparaissent dans sa voix quand elle tente sa chance en demandant :

« - Tu te prends pour une sorte de gardien ? « Papy Foudre » n'est pas trop vieux pour ce genre de jeu ? »

C'est vraie que l'absurdité dans laquelle il les coince tous les deux à le don de la caresser à rebrousse-poil... pourtant, un petit sourire menace de soulever les extrémités de ses lèvres, de plisser ses petits yeux attristés et épuisés.

◊ Meneur

HRP:

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☆ Les Coucous Ambrés ☆
Lune 40 - [INNONDATION] Saison de LA FLOTTE BORDEL -
ÉTOILE FOUDROYANTE avec NUAGE DE FEUILLE
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Il doit se retenir de ricaner à la réalisation qui se fait dans le visage de l'apprentie-guerrière. Quand elle fait la moue, fronce les sourcils, entrouvre la bouche sur aucun mot qu'elle ne parvient à aligner sa queue, qui ondulait au sol, se soulève et se recourbe autour de sa forme pour lui envelopper les poignets.

La seule chose qui l'embête, vraiment, est lorsqu'à ses oreilles le son de toiles qui s’effiloche et craquèle lui fait prendre conscience qu'il échauffe peut-être un peu trop sa petite fille, avec ses conneries.

— Tu comptes vraiment dormir là... ?

Mais bon, honnêtement, après avoir amené l'idée...

Comme toute réponse, son sourire s'agrandit et il referme l’œil, modulant son souffle à se ralentir, échappant quelques secondes ce-faisant. Oui, car, même s'il s'agit presque d'une blague, il est entièrement sérieux. Et puis, il est entièrement crevé, aussi. Et vulnérable: Nuage de Feuille aurait pu cueillir ses yeux sans obstruction cette fois-ci, mais quelque chose lui empêcha une nouvelle caresse, taloche, coup de sang quelconque.

Elle fend l'air de sa queue, pas de sa patte.

— Tu te prends pour une sorte de gardien ? « Papy Foudre » n'est pas trop vieux pour ce genre de jeu ?
— Tu n'y es pas, lui répond grassement le matou sans prendre la peine de se "réveiller". C'est justement parce-que je suis trop vieux que je raffole de ce genre de jeux...

Ses épaules remuent sur un rire, à peine.

— Allez quoi, ça fait si longtemps que j'ai pas fait la grasse-mat...

Qu'elle dorme; il veille sur elle.

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▬ Guerrière

« - Tu n'y es pas. C'est justement parce-que je suis trop vieux que je raffole de ce genre de jeux... »

Les oreilles et la queue de l'apprentie s'abaissent mollement, tandis que lui préfère lâcher un petit rire, feutré, difficile à saisir si l'on ne prête pas attention.

« - Allez quoi, ça fait si longtemps que j'ai pas fait la grasse-mat'... »

Un petit soupir passe par les narines de Nuage de Feuille. De longues secondes, elle reste devant lui à attendre une réaction nouvelle de la part d’Étoile Foudroyante, mais ce dernier est aussi stoïque qu'elle peut l'être, elle aussi, parfois. Son cerveau se met en route, il voudrait fulminer dans l'absurdité de ses branches qui passent leur existence dans l'excès le plus totale mais finalement... il ne se passe pas grand chose.
Rien, et Nuage de Feuille ne sait pas trop pourquoi. Seul un sentiment profond, accompagné du visage de Crinière de Glycine, émerge à la surface invisible entre ses pupilles et la réalité.

« - Haw... Ok. Ok très bien, souffle-t-elle. »

Alors qu'il en soit ainsi ; lentement, avec une douceur infinie, Feuille s'allonge à nouveau, à côté de son chef cette fois-ci. Sa tête se dépose au ralentit sur ses grosses pattes, sa queue se ramène d'elle-même sur son dos – cache ses blessures, sans qu'elle ne sache pourquoi ni ne s'en soucis – ses cuisses se resserrent contre elle et les poils de ses joues viennent frôler le poitrail d’Étoile Foudroyante.
Lorsqu'elle ferme les yeux, un courant froid lui parcourt tout le corps, elle peut presque sentir le poids de la culpabilité venir sur elle pour l'écraser. Comme une ourse viendrait étouffer sa proie pour la dévorer, son poids comme arme lui permet de gagner que l'on lutte ou non, à tous les coups. Ainsi, Nuage de Feuille ne lutte pas à mesure qu'elle se laisse emporter. À ses côtés, elle sent la chaleur qui émane du corps d’Étoile Foudroyante.

« Merci » qu'elle voudrait lui dire mais elle n'en a pas le temps. Sa parole lui est volée par son esprit qui s'endort, en larmes. Les cauchemars ne tarderont pas, alors qu'elle profite du répit qui lui est offert par le vieux gardien.

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