Vous êtes tout(e)s impliqué(e)s dans l'affaire ! - end

Vous êtes tout(e)s impliqué(e)s dans l'affaire !

Une guerrière. une simple foutue guerrière après la toute jeune que le Cobra venait de saignée ... Et voilà qu'elle l'empêchait de répliquer convenablement, qu'elle répondait coup pour coup en faisant perdre du terrain au bicolore. Et le meneur allait répliquer, il y arriverait. Sauf que voilà. Il se retrouva au sol et avant qu'il n'est temps de se dégager, le poids énorme d'Étoile Déchirée s'imposa sur lui. Ses yeux bleu se rivèrent sur la cheffe adverse tendis que ses pattes battaient l'air. Inutilement. peu à peu, l'air lui échappait sans parvenir à rentrée et finalement, ce fut plus un sifflement qu'un feulement qui lui échappa.

- Rêve ...

Il la senti s'en aller, filer, son poitrail en feu, sa gorge lourde, s'endormant. Puis le vide absolue. Et soudain, juste sous son museau un éclat. Le félin se dessina sous ses yeux. Étoile Tropicale. Le dernier à lui avoir donné une vie était le premier à lui reprendre. A être là en tout cas pour le lui faire savoir. Mais pas un mot n'émana de la gueule du félin. Où plutôt si, sa gueule remua mais le bicolore fut incapable d'entendre. Déjà, comme un tourbillon l'entraînait de nouveau sur le champ de bataille. Il tenta de se raccrocher mais ses griffes ne répondirent pas davantage que ses pattes.

Étoile Déchirée et Joli Cœur s'était détourner de lui.

Il ne le réalisa pas immédiatement. Il n'avait guère bouger quand la vision lui revint.
Il respira a grand peine, la gorge douloureuse. mais le feu de la bataille faisait rage. La guerrière qui l'avait agressée tourné dos, comme observant un chat blanc et gris plus loin qui courait. Il lui sembla que Moineau et Déchirée s'était un peu écarter l'un de l'autre. Lentement, le bicolore lui se remit sur patte. Sa queue tressaillit doucement, s'agitant fébrilement tel la sonnette d'un crotale. L'occasion de se venger de cette vie prise arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru. Étoile Déchirée recula, un seul pas et elle fut à portée.

Sa colère à l'idée d'avoir perdu une vie fut plus violente que la douleur qui enserrait encore sa gorge, là où les pattes avaient appuyés.
Il se redressa d'un coup, surpris de sa propre force. Sa patte déployant ses griffes pour frapper.
Le sang jaillit plus vite qu'il ne l'aurait cru possible. Un flot soudain.
Où plutôt un jet qu'il prit dans la face. Il recula d'un pas, aveuglé.

Le coup avait fait mal, serait sans doute mortel oui. Mais Étoile du Cobra feula. Car il le senti venir, ce coup qui ne le raterait pas en retour.

— Ramène toi ! avait feulé Chardon.

Nuage d'Escargot perdit le Nord, et le Sud, alouette; il ne lui restait plus grand-chose dans l'estomac et les forces commençaient à lui manquer.

— C'est pas une bonne idée, chantonna le Cauchemar, qui lançait sa patte vers Chardon. C'est pas une bonne idée. Ça sert à rien, petit.

Nuage de Chardon se prit la baffe de plein fouet; Nuage d'Escargot se hissa sur ses longues pattes en roseau, tremblotantes, ne voulant qu'une seule chose et c'était de ployer et retourner sous terre et complètement disparaître. Et puis dans la noirceur de la nuit, c'est un autre guerrier qui surgit:

— FOU LEURS LA PAIX !

Son pelage blanc mouchetté de gris refléta la lune dessus. Sur ses trois pattes, Lueur d'Espoir bondit au-dessus de son corps accroupi comme un poisson hors de l'eau, sans se freiner à la réception — il se jeta toute griffes dehors vers le Cauchemar.

Nuage de Chardon tituba, se secoua la tête, et puis leurs regards se croisèrent. Nuage d'Escargot ouvrit grand la bouche mais sans qu'aucun mot n'en sorte; Nuage de Chardon agita ses oreilles, observa les deux félins se battre à leur place. Ils furent frappé de la même idée en même temps:

— On s'casse !
— S'k!

D'un coup d'épaule, Nuage de Chardon lança la fuite. Nuage d'Escargot se saisit du poil de son camarade pour le tirer de toute la force de son cou avec ses dents, les coins de sa bouche encore tachés de vomi.

— P-_has pr l-hà —

Ses pattes glissèrent en se rééquilibrant maladroitement dans la foulée, claquant l'air de sa queue cassée. Il fallait quitter l'île, aussi il tourna le dos au Cauchemar et à leur Sauveur et détala les pattes à son cou vers la berge en tentant d'emporter Nuage de Chardon avec lui. La distance était beaucoup plus courte, la surface ondoyait avec le reflet d'une deuxième toison argentée; Nuage d'Escargot ignora sa douleur, sa peine, sa peur et toutes ses larmes séchées et prit son souffle, perça la surface de son nez pointu en éclaboussant les airs et puis, plus rien.

Plus de sons, de sensations, de lumière: il faisait trop sombre sous l'eau, et son poil hydrophobe s'était suspendu comme des algues bercées par les courants. Il tenait encore le poil de Chardon entre ses dents (l'eau nettoya sa bile), et au-dessus de sa tête, le ciel s'éloigna, rapetissa, leur poids combiné les entraînant peu à peu vers le fond.

Vous êtes tout(e)s impliqué(e)s dans l'affaire !

Il ne la vit pas mais on parfum, arôme funeste de rage, de colère, se déversa sur lui comme un torrent brûlant. Il tenta de répondre mais, le choc de sa vie perdue, sa joie d'avoir senti Etoile Déchirée s'effondrer, s'était trop. Trop pour que sa vue, brouillée du sang de sa victime ne lui accorde de se défendre correctement. Trop de toute façon pour que ses pattes repousse vraiment la folie de la guerrière qui le maintenait fermement. Et puis un nouveau flot de sang vint coloré le camp de la Rivière. Le sien, qui s'écoulait d'une plaie à la gorge. ironie que la guerrière l'abatte de la même manière que lui avait frappé.

A nouveau, le souffle froid et noir des ténèbres. Puis peu à peu, des éclats de lumières infime. Mais guère le temps de souffler, de se reposer ni même de se relever. Il reconnu pourtant l'arôme de la plante médicinale. Une odeur herbacée discernable entre toutes. Celle d'un chat avec lequel il était jadis proche. Jadis ... Un poids lui maintenait la gorge et ses perles glaciers, elles, ne s'ouvrirent que sur le regard accusateur de Nuée d'Alcidés. L'ancien guérisseur sembla renifler de mépris, où d'autre chose. Le toisant sans le laisser vraiment respirer mais sans pouvoir l'empêcher de revivre. Comme pour lui offrir un message que le serpent ne pouvait/voulait comprendre de toute façon. Déjà, la sensation d'être aspiré, attirer au loin revint. Vertigineuse, nauséeuse aussi malgré cet arôme. Celle du thym ne parvint pas à l'apaiser, tout juste à le faire vomir. Et pas de la bile non, il vomit le sang qui avait coulé dans sa gorge alors que la guerrière dorée lui volait vie. Flot qui lui laissa sur le museau des relent ferreux. Partout le fumet du remède semblait s'accrocher, le déstabilisant. Il tenta pourtant de se relever, pour fuir, non, se battre où ... Le meneur tituba, glissa dans le liquide poisseux qui, partout, teinter le camp et en même temps, embaumer l'air.

Le chef du clan du Vent tenta un feulement mais, à sa place, c'est une quinte de toux qui manqua de lui prendre une vie de plus. La bataille était fini, il était temps e songer à partir mais ... Mais lui ne donnerait plus nul ordre, suffoquant sous les bouquets toujours plus nombreux qui collaient aux poils, au museaux et toujours, toujours, ce fichu thym en fond accusateur. Apaisant ? Mon cul ! Le cœur du serpent battaient lui à une cadence qui quémandait violence et répit pourtant son corps ordonnait.

Une tension dans les dents lui étira le cou. C'était Chardon qui battait des pattes, pour les remonter à la surface. Escargot leva le nez, ouvrit les yeux, tout juste quand le ciel s'ouvrit aux siens. L'air lui brûla les narines avec cette première bouffée, agressant ses oreilles non plus de sons déformés mais de feulements qui lui aurait hérrissé le poil si ce-dernier ne s'alourdit pas en mottes au retour de la gravité.

Nuage d'Escargot refusa de lâcher prise. Sous l'eau, ils étaient à l'abri - il tira le poil de son camarade mais sa force était moindre sans appui pour... ben, y donner de la force. Ou... quelque chose du genre.

Chardon se retourna vers lui. L'onde qu'il perça à la surface leur lécha le museau et le nez et ils s'échangèrent d'yeux révulsés par la même terreur.

— Je dois, barbotta Chardon, à moitié sous les bulles, mais ça ne faisait rien car Escargot l'avait entendu. Chardon, pourtant, insista à hausser le ton, faisant craindre à son camarade qu'un chat du Vent ne les surprenne.

— Morsure a besoin de moi, je dois... Y aller. Toi tu... Tu vas bien, hein?
— Nnh, Ch'-d-! Ss'--

Merde, sa voix avait lâché, il n'arrivait qu'à percussioner de stupides consonnes!... Nuage d'Escargot claqua ses mâchoires dans l'eau, comme si le geste aurait pu les échauffer, mais avant même de réussir à aligner deux mots c'est une langue qui le fit se taire en trouvant les lourdes bouclettes détrempées sur sa tête. Une petite traction dûe à la langue épineuse de Chardon lui fit tanger la tête proche de la sienne.

— Tu... Je reviens. lui dit Nuage de Chardon, ses moustaches frôlant celles d'Escargot. Elles se raidirent dans ses babines, et il rouvrit la bouche d'un bloc.
— Tth'--

Chardon battit l'eau d'une patte, s'écartant d'Escargot qui, les yeux ronds, le regarda courir-nager jusqu'à la berge où la gravité lui alourdit tout ses poils longs. Puis, sans même prendre le temps de s'ébrouer, Chardon galopa hors de la portée du « attends — » d'Escargot derrière lui. C'était de la folie!... Ils ne devaient pas se séparer!...

Tiraillé entre deux eaux, Escargot n'en choisit aucune: il n'alla ni à courir à la suite de Chardon, ni ne se risqua de plonger sous la surface. Il pataugea au-dessus, les yeux ronds, observant l'état de leur îlôt sans le courage d'intervenir ou de se battre à nouveau. Il avait déjà donné; ils avaient déjà perdus.

Le réveil, après ce cauchemar, apporterait avec lui des têtes manquantes dans leur quotidien. Des nids vides, des mines sombres, des enterrements - comme ce qui était arrivé à Maman. Il se consola à la pensée qu'il restait peut-être à Chardon assez de temps pour sauver la sienne...

VOUS ETES TOUT(E)S IMPLIQUE(E)S DANS L'AFFAIRE ! - Lune 12 - Age 42 L.


Quand le corps d'Etoile de Cobra resta inerte, enfin, un frisson me parcourra. Une vie pour tant d'autres qu'il nous a prises. J'aimais gagner, j'aimais être la plus forte, mais je n'aimais pas tuer. Ma morale cette fois y survivra, car le serpent avait plusieurs vies, et que c'était pour lui un petit prix à payer pour ses actions. Il vivra avec le souvenir de cette douleurn qu'on n'attaquait pas les miens sans répercussion, qu'on ne venait pas me chercher les puces sans recevoir de sacrées baffes en retour. Inspirant profondément, je me retournai du cadavre qui n'en sera bientôt plus un, baladant le lieutenant du Vent hors de mes épaules. Le fin gris parti plutôt en panique auprès de son chef sans vie. Je regardai la guerrière dorée à mes côtés. Notre travail d'équipe avait vaincu, allons désormais aider d'autres ch-

Une patte noire aux doigts blancs glissa sous ma gorge. Ma respiration se bloqua. Je tombai malgré moi. Mes pattes allaient très bien il y a quelques instants, quel mauvais tour m'avait-on fait ? Surement une technique secrète et sournoise du Vent. Par terre, je luttai, tremblai. Je ne pouvais pas mourir. J'étais la meilleure guerrière. La meilleure chef. Je vis le fantôme de Nuage Gris, un ami d'enfance qui avait disparu et qui m'accompagnait désormais depuis les Etoiles. Il était venu sur terre un instant pour m'encourager, j'en étais certaine. Je chassai des vertiges, repris des inspirations. D'un coup, j'étais entourée de chats inquiets autour de moi. Les yeux en larmes de Nuage Mordant, Nuage de Chardon qui l'avait rejointe, Joli Coeur au dessus du corps encore mort d'Etoile de Cobra. Le lieutenant gris chassa la guerrière de la Rivière et aida son chef à se releva et surtout partir. Enfin.

" CLAN DU VENT, RETRAITE ! " cria Moineau Cendré.

Je souris, poussant sur mes pattes tremblantes pour me relever. Les morts allaient cesser, enfin. Je crachai une lapée de sang qui devait m'appartenir. Touchée mais pas abattue. J'avais gagné. La voix rauque, encombrée, je lachai un cri de victoire pour mon clan. Victoire plutôt triste, à un prix encore une fois trop cher à payer. Mais ils fuyaient. Donc disons pour les plus septiques que c'était un cri de libération. Je restai droite, du mieux que je le pouvais, fixait ces silhouettes disparaitre à l'horizon et feulant en direction de ceux qui sortaient à peine du camp. Ma queue battait de colère. Sans me retourner vers les miens, je leur sommai de partir.

" Aller vous faire soigner, c'est le plus important. Je reste là à veiller qu'aucun de ces sales chiens ne revienne ici. " miaulais-je avec assurance malgré ma voix abîmée.

Etoile Déchirée
#728FCE
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