La Maison de Rusty

— Je t'accompagne, alors, lui dit Tonton, son ami qui avait choisi de le suivre même jusqu'ici. Bien sûr qu'il n'aurait pas dit non. Bien sûr qu'il pouvait compter sur lui.

— Tu te souviens du chemin?
— Bien sûr, lui répondit donc Rusty.

Timidement, le vieil abyssin intima à son ami de le suivre d'un mouvement de queue basse, en s'extirpant, quoique le ventre à ras-l'asphalte, de la pénombre de la ruelle. S'il fut épargné du fumet de viande avariée dans les containeurs à déchets, celle de la cuisine humaine à l'heure du goûter le saisit lorsque s'ouvrit la porte du restau-bar. Le fumet pénétra ses narines, envahit ses yeux comme une brume épaisse, l'aveuglant momentanément par des bribes de vignettes d'une toute autre vie (où il aurait été un tout autre Rusty). Mais Rusty n'en était pas à sa première tentation. Il se cramponna à l'asphalte, s'ébroua la neige qui avait noirci par endroits son poil cannelle color-point, et, une fois les pattes dans le stationnement, à la vue des humains, qui tournèrent d'yeux curieux vers lui et celui qui l'accompagnait, Rusty les ignora en pointant ses oreilles et en s'hallucinant printemps et harnais et la cadence d'une marche serrée à ses côtés.

Les foulées longues, la queue bien haute, chaque pas le rajeunissait d'une saison.

Machinalement, Rusty trottina jusqu'à l'intersection qu'il avait franchie en panique, la réaffrontant à l'envers, direction le marché, direction le camion. Lorsque le voyant lumineux changea, ses oreilles se pivotèrent vers l'arrière. Rusty considéra plutôt la route perpendiculaire. Il n'avait pas besoin de rentrer au marché - pas besoin de revoir le camion, ou le livreur (ou s'imaginer vivre sur la route à ses côtés, à écouter les sons de sa boîte, à se faire cajoler, respirer ses mégots)...

— Pour venir ici, il prenait la voiture, Rusty lâcha, sans trop s'en rendre compte, ni trop savoir s'il destinait ces mots à Tonton ou à lui-même.

Leurs petites pattes de chats ne rattrapaient pas les foulées humaines, mais en cette mauvaise saison, il leur fallait à tous, grands et petits, patienter le passage des tracteurs-pelles pour leur déblayer la route. Ils bénéficièrent donc de plusieurs pauses - quoique bruyante. Bien que tout ce qui les entourait à la ville avait le pouvoir de le distraire, Rusty ne put s'empêcher d'égayer leur sortie de toutes sortes d'anecdotes.

— Si c'était le printemps, Ollie aurait pu nous accompagner... Quoique je sais pas vraiment comment il serait rentré dans le camion...

Le quartier commercial comme une fourmillière de passants. Mais Rusty savait la naviguer - non seulement il avait les réflexes, il connaissait surtout les règles.

Par exemple, c'est par là que venait les voitures - vois-tu leur nez, Tonton? De ce côté-ci de la rue, ils viennent dans cette direction.

Et là, tu vois ces marques? Les voitures en ont peur: une fois devant, on les entend hésiter, et ronfler du nez. C'est à ce moment qu'on peut traverser!

Quand même marrant qu'les voitures que rien n'arrêtent ont si peur de quelques petites marques, hein Tonton?

...

Oh- Tonton, fait attention, c'est glissant par ici.

Ouais c'est d'la glace noire - marche pas trop vite dessus!

...

Tu savais qu'Ollie et moi on a déjà rencontré une Véto des Chats? Elle m'a dit que si elle avait un Ollie, une chatte de son Clan - du Tonnerre qu'elle venait - pourrait de nouveau marcher dans l'herbe. Quelque chose lui était arrivé, un accident, ou... ou pire, et Ollie aurait pu lui permettre de retrouver sa mobilité qu'elle m'a dit. J'voulais lui donner Ollie, mais en même temps...

Oh, bah tu sais, c'est quelque chose qu'Oeil Vert apprécie beaucoup de lui! Quand il l'a chevauché pour la première fois, il n'a pas arrêté de rire, il m'a même avoué qu'il ne s'était jamais autant amusé. Ollie, c'est la famille quoi, mais il est un peu plus que ça.

J'aurai aimé qu'il puisse être avec moi...

Non mais, je... Je sais que c'est skate, hein! Mais bon, ma maison, c'était aussi la sienne....

... Tu vois c'que je veux dire?

...

...
Ça m'fait tout drôle. Quand j'marchais ici, j'avais l'impression de toujours voir du mouvement. Y'avait des enfants, les voitures, le boulot, les chiens et les aut' chats...

***

Ses pattes s'arrêtèrent aux côtes béantes d'une barrière, s'ouvrant sur un énorme plongeant en demi-disque.

Bien sûr qu'il n'y avait personne. Avec le givre et la glace qui fleurissaient sur les coins et le long des rampes d'acier, pas étonnant qu'il n'y ait pas âme qui vive dans le skate-park de son quartier d'enfance.

— Oh...

Ce n'était pas la première fois que Rusty voyait l'état du skate-park en hiver. Mais il avait vécu toute une vie dans leur cabane à outils, avec tout ses amis, respirant les hautes herbes des landes et des draps moisis. Il connaissait mieux la vie sauvage que la vie de ville - et même s'ils venaient de son enfance, il ne sut quoi dire face aux vallons de stuco et l'encre des graffitis figés dans des cocons de glace.

En silence, le vieux Rusty s'assit et posa la tête contre l'épaule de Tonton, pour se rappeler tristement (ou non?) de cette époque où lui et Ollie ne faisaient qu'uns et étaient aussi espiègles et joueurs que l'autre. L'époque où il shreddait comme un fou avec la racaille du coin. L'époque où il arrivait à faire un nose-dive ou un pop shove it avec Ollie sans se le faire claquer au nez...

— ...Malgré tout, j'aime bien l'hiver...

Ses yeux lui jouèrent des tours quant aux formes dans un ammoncellement de flocons.

— Mon tout premier ami, Monsieur Sugaar, était un chat presque tout blanc d'neige... Rusty sourit à Tonton. Un peu comme toi, en fait ♪

— Ah, comme moi oui. Même si moi, mon blanc est un peu cramé sur le dessus. Eh eh.
— Eh ehehe...!

Comme sourd à cette lourdeur qui semblait s'être emparée de Tonton, Rusty hoqueta des épaules, pas pour pleurer, mais pour rire, tout bas, à ses côtés. C'était drôle, tout de même, de se retrouver les pattes au skatepark. Rirait-il aussi devant la maison vide?

La maison pleine?

— Il était cramé aussi! Enfin, pas comme toi, pas roux, mais plus comme moi, le visage et le bout des pattes sombres.

Ça ne voulait rien dire, et Rusty s'en rendit compte, battant l'air froid d'une de ses oreilles avant de s'entourer de sa queue à nouveau, comme si elle aurait pu réchauffer cette pique glaciale qui l'avait saisi au coeur.

— Il est... Nuage du Firmament - c'était la véto de plus tôt, tu te souviens? - elle m'a annoncée la nouvelle. Il ne devait pas savoir pour le nez des voitures, et...

Un soupir.

Rusty pointa son nez vers le ciel.

En hiver, et surtout en ville, la venue du crépuscule se teignait moins de rouge et d'orange que d'une bande rose et son dome anthracite. Rusty perdit le fil de ses pensées, ou, peut-être de façon plus honnête, Rusty cessa de tourner autour de la proie.

— ... Je t'ai déjà parlé des Étoiles?

Aucun enfant ne jouait, ici, et aucune voiture ne semblait passer. La rue de son quartier, tout près, trop loin, lui parraissait déserte. Les parterres n'avaient plus de fleurs en cette saison et le gazon était recouvert de neige, mais celle-ci lui semblait bizarrement plus morne en ville qu'elle l'était aux landes...

— Toi, non. Mais Grenouille les a déjà mentionné, je crois.

Grenouille...! Ah, quel soulagement, de savoir que pour tout ses défauts, le Clan de l'Ombre gardait bien vivants les rites et les croyances que la Fée des Étoiles avait tentée de lui enseigner.

Mais surtout, que Tonton sache offrait à Rusty le répit de ne rien lui expliquer. Son coeur s'était allégé, tellement qu'il le tira presque à se relever sur les quatre, presque à s'envoler dans le ciel, disparaître dans les nuages, et rejoindre les étoiles. Stupéfait, Rusty s'empressa d'écraser l'arrière-train dans la neige, se réajustant dans sa position.

Qu'est ce... Qu'est ce qu'il venait de se passer?

— C'est... Ce à quoi croient les chats des clans, non? Leur...

Le vent d'hiver souffla. Pendant que Tonton cherchait ses mots, Rusty échappait d'autres secondes, d'autres minutes, à fixer sans cligner des yeux l'immensité du ciel urbain, et des Ollies de Brumes qui galoppaient au rebord des toitures des maisons dans sa périphérie.

Bientôt le soleil dormirait, et la Fée des Étoiles irait réveiller tous les Chats de la Toison Argentée...

— L'endroit où ils vont quand leur heure est venue?

Et cette heure venait toujours, n'est-ce pas? Rusty opina du chef.

— J'ai perdu beaucoup d'amis au carrefour de la vie, mais je les reverrai auprès des Étoiles. Son coeur battit plus fort, réenergisant son corps quoique raide par le froid. Je crois en elles!

Sa queue tapa la neige, puis, d'un élan, il la passa au-dessus de celle de Tonton, lui entourant un flanc, ne craignant plus d'être aussi démonstratif dans sa recherche de confort.

— Tu crois qu'elles croient en moi...?

Ou la promesse d'un après-vie mérité, auprès de tous ses amis, n'était offerte qu'aux Chats de Clans...?

— Je crois... débuta Tonton, le son de sa voix comme un baume à la lavande sur toutes les vieilles plaies du vieil Abyssin, visibles ou non. Que si ces Étoiles sont des chats qui on vécu ici... Dans les clans... Alors dans le lot, il doit y avoir ceux que tu as croisé. Des amis, des connaissances, des chats que tu as connu. Je suis sûr que si ils sont là bas, ils ont dû parler de toi aux autres.

Intégrait-on le Clan des Étoiles au Bouche-à-Oreilles? Rusty redressa les siennes, bien à l'écoute de son ami, qui comme lui, observait le Vide et Vaste qui les surplombait bien au delà de la canopée des arbres du verger, bien au delà de la plus haute infrastructure de la ville, et bien au delà de toutes les montagnes qu'eux deux n'avaient jamais vus et ne verraient certainement jamais.

— Tu as vécu longtemps, tu as rencontré beaucoup de chats, tu as du... Changer beaucoup de vies, comme tu as changé la mienne.

Rusty hoqueta en silence.

— Je ne sais pas si je crois à ces Étoiles, lui avoua Tonton, mais je crois... Que si elles sont là, quelque part, alors elles doivent savoir quel genre de chat tu es.

Ainsi par l'entremise des liens qu'il avait tissés, le nom de Rusty se chuchotait, là-haut, dans la Toison Argentée? Les yeux du vieil abyssin s'étaient écarquillés dans son visage, dilatant ses pupilles pour tenter d'absorber la totalité de ce qui les entourait. Le monde physique, les saisons, les cycles passés et les cycles à venir, tous les souvenirs de ses amis et de ces chats qui l'avait rencontré sans ne connaître son nom, des chats qu'il avait perdu dans la brume et ceux qui ... qui étaient devenus une part intégrale à sa vie, comme Tonton.

... Toucan.

Trash.

Rusty prit un grand souffle, sans le tousser, sans s'étouffer dessus comme il l'avait fait de ses croquettes dans la matinée, une bouffée de vie pure qui fit battre sa queue derrière lui non pas en la faisant vibrer et comme tout chat en joie mais en la frétillant plutôt comme celle d'un chien.

— Alors...

Sa jeunesse lui saisit les pattes. Il bondit sur les quatre et se carra devant Tonton.

— Alors je parlerai de toi à tout le monde! Je leur dirai ton nom à tous, Tonton! Sa queue comme un fol hélicoptère derrière lui. À la saccade de son coeur, Rusty s'était ébroué, se détournant du portrait d'une ancienne époque de sa vie figée dans le gel.

Comme ça, comme ça - Rusty n'avait plus aucune larmes à pleurer - comme ça on se retrouvera!

— Merci, Rusty. Ca me plairait beaucoup, de recroiser ta route dans une autre vie.

Le vieux chat sourit de toutes ses dents gâtées, ronronnant allégrement. Tonton n'en dit pas plus. N'en eut pas besoin. Non seulement il lui avait tout dit, aujourd'hui - en passant par ses inquiétudes pour Grenouille, de son foyer, de ses enfants, il lui en disait davantage en ne disant rien et en s'asseyant avec lui, en ronronnant avec lui, en lui prêtant oreille, épaule, chaleur. Son amitié brillait de mille feux et Rusty fut surpris qu'elle ne fasse pas fondre la neige autour d'eux.

— On devrait peut-être se remettre en route, non? Il commence à faire froid.

Rusty prit une grande bouffée d'air.

Ses poumons s'emplirent de tout son cocktail d'émotions compliquées. Son anxiété de bien faire, sa joie de vivre têtue, son honteuse jalousie, sa peine heureuse, et sa peur calme. Puis il hocha la tête, initiant le premier pas en direction de la rue qui n'attendait plus que d'être marquée de leurs empreintes.

— Tu as raison.

Sur le chemin, il se frotta le nez, la joue, l'épaule et les flancs contre Tonton, s'imprégnant de son courage, de son odeur, et Rusty y alla.

À la maison vide.

Ou pleine.

— Allons-y!

***

Pendant la courte marche séparant le skate-park de leur destination, le ciel s'était assombri. Les ampoules des lampadaires éclairaient le voisinage de puits de lumière en faisceaux, étirant les ombres des deux pèlerins sur leur chemin. Il n'avait même pas besoin de regarder devant lui. Le Vieux Rusty pouvait compter les dalles du trottoir et savoir exactement où s'arrêter.

...Ou était-ce plutôt qu'il se bornait à regarder ses pattes et la neige qui tapissait toutes les empreintes de vie de ce qui fut autrefois son quartier.

Voilà pourquoi la neige lui semblait si morne! Pendant les grands froids, dans leur cabane à outils, quand ils sortaient pour déblayer le seuil ou pour saluer les voisins, la neige était déjà pilée par le remue-ménage des chats de la tribu du Soleil. Il y avait les chatons, les adultes, les vieillards, les empreintes à Trash, celles à Oeil Vert, celles de Tonton... Ici, pas trace de souliers ou de semelles de bottes sur le chemin. Immaculé et Vierge comme si personne n'y avait mis les pieds depuis qu'il était parti.

...C'était une belle pensée, non?

Autour d'eux, des cadres orangés éclairaient les fenêtres des habitations depuis l'intérieur, supposant de l'activité humaine. Y vivaient-ils d'autres chats? Des chiens? Étaient-ils bons pour leurs humains? Whisky était-il rentré chez lui? Revoir Cookie?

Rusty sourit pour lui-même, touchant hélas la fin de son décompte des dalles.

Déjà, la voiture stationnée avait une forme bizarre, carlingue, yeux, nez; ce n'était pas le pick-up truck auquel il était habitué. Il s'en approcha, évaluant d'un oeil critique le caoutchouc des pneus endormis. La nostalgie l'emmena machinalement à la série de trois escaliers montant au seuil de la porte d'entrée.

Rusty se reprit après avoir gravit la seconde, levant le nez, et fit les frais.

Pour un chat, c'était un titan de brique blanche, coiffé d'une tête en ardoise à la pointe tronquée; tout comme le reste du voisinage, elle était réchauffée par le cadre orangé dans ses fenêtres, et l'activité qui se supposait dedans (celle en face donnait sur le salon. Il y avait un canapé y faisant dos, et il aimait se coucher sur le dossier, pour regarder la pluie tomber. Y était-il encore? Et son arbre-à-griffer?).

Rusty n'avançait plus, il reculait. Et plus il reculait, plus le titan grandissait. Plus sa porte, qu'on avait repeinte, s'éloignait de la proximité de ses pattes. Est-ce que ses briques étaient blanches, ou s'agissait-il simplement des flocons qui s'y agglutinaient? C'est une fois le pied en bas de la toute première marche, le ventre à ras le sol, la queue basse comme ses oreilles, que Rusty leva un peu trop haut ses yeux.

Derrière le contour du titan, la voûte céleste et noire le toisa comme un étranger, lui arrachant un glapissement surpris (confus?). Son coeur s'affola - où... où était la Toison Argentée!? Mêmes si des Étoiles ouvraient leurs yeux, curieuses, au-dessus de la maison, il n'en reconnaissait...

Il n'en reconnaissait aucune.

Muet, Rusty chercha le soutien de son ami dans ses yeux, lui portant en retour toute sa confusion, avant de secouer sa tête et tâcher de se reprendre. Allons quoi, la fenêtre -- la fenêtre de la salle de bain qu'il avait maintes et maintes fois soulevée avec son dos, aucune raison qu'elle n'y soit plus! Et donc Rusty contourna la face avant de l'infrastructure pour longer son flanc.

Sur le côté du titan, la surface de la fenêtre était couverte de fleurs de givre.

En dessous de cette-dernière, le bac à vivaces où il lui arrivait si souvent de tomber avait été retiré.

Interdit, le vieil abyssin sourcilla, se retournant vers la barrière du jardin, se hâtant direction la planche de bois sous laquelle il avait l'habitude de passer Ollie avant chaque promenade. Mais la neige avait capitonnée chaque interstice; À moins de creuser, Rusty n'avait aucun moyen de savoir si le passage y était encore.

...Aucun moyen de savoir si son humain serait revenu s'il était resté.

...Aucun moyen de savoir si les Étoiles l'accepteraient réellement parmis elles.

...Aucun moyen de savoir quoi ressentir face à cette infrastructure humaine qui lui avait servie de logis toutes ces (courtes?) années durant...

Ou... ou de savoir quoi ressentir à ce ciel et son obscurité, compensé par celle des lampadaires dans la rue.

La tête basse, Rusty s'éloigna de la barrière, aveugle aux bonhommes de neige qu'on y avait construit dans la cour de l'autre côté, tournant le dos à la fenêtre de son passé et faisant face à l'automobile et à la neige, lisse, sur son museau carré.

Il bondit sur le capot.

Le Vieux Rusty leva ensuite son nez, prenant soin d'observer l'immensité d'un ciel sans Étoiles, ou presque. Entre ses deux oreilles, la voix de ses pensées était aussi muette que ce-dernier. Toutes ses questions s'étaient tues, et pour la première fois de sa (longue?) vie, le Vieux Rusty n'entendit qu'une chose une seule: la mesure de sa propre respiration.